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7. Annexes

7.2 Témoignage 1

Profil 1-4, stage A premier semestre de troisième année, classe de 1-2H, prafo femme (proche de la retraite, expérimentée), stagiaire homme (22-23 ans). C’est un fait étrange dans la mesure où nous avions l’habitude de nous tutoyer et de nous faire la bise pour nous dire au revoir. Cette prafo m’a pourtant fait douter de mon envie de me lancer dans l’enseignement. Elle m’adressait à peine la parole, j’ai eu l’impression de n’être qu’un stagiaire parmi tant d’autres et qu’elle ne me considérait que comme un apport d’argent demandant des efforts supplémentaires dans son métier d’enseignante. Dans la salle des maîtres, l’ambiance était tout bonnement maussade, tendue. Des blancs agrémentaient les discussions parmi plusieurs enseignantes qui tentaient pourtant du mieux qu’elles pouvaient de faire rire et de raconter des histoires. Ma prafo n’a jamais ri et était en retrait, je n’osais rien dire. Je redoutais les matins où je venais en classe et où nous étions les deux seuls, un silence assourdissant et pesant, c’était ça dans l’ensemble. J’ai pourtant essayé de discuter de tout et n’importe quoi ! J’ai l’habitude de papoter, de parler chiffon, mais là c’était simplement se confronter à un mur.

Une fois, j’ai demandé où se trouvaient les feuilles cartonnées, sa réponse fut des plus
« déplacées ». Elle me fit une grimace, leva les mains au ciel et produit un son sous-entendant que c’était à moi de trouver. Je résume : « Hé ! ». 

Je venais les matins avec « la boule au ventre » redoutais le matin, le midi, enfin... tous les moments où nous étions les deux seuls. J’avais l’impression d’être une contrainte pour elle. Vraiment, je n’ai ressenti aucune sympathie, ni aucun effort de sympathie de sa part. Je ne comprends pas pourquoi elle fait prafo si ça lui fait « chier ». Je ne suis pas le seul dans ce cas, fort heureusement. Une fois une collègue vient vers moi et me demande à l’abri des oreilles indiscrètes « Est-ce que ça va avec C. ? ». Question à laquelle je n’osais pas répondre la vérité (de peur qu’elle ne le dévoile à

la personne concernée et que notre relation s’en trouve encore plus horrible), j’ai simplement répondu « oui oui ». Elle en fut honnêtement étonnée, elle me rétorquait alors « ah, pourtant tous les autres stagiaires s’en plaignent, et puis, tu auras aussi remarqué l’ambiance à la salle des maîtres... C’est pas terrible quand elle est là. » 
Un autre de mes amis HEP, qui a eu la même prafo, m’a confié qu’il s’était senti comme un poids pour elle, cela rejoignait mon ressenti et m’a soulagé. 
Je n’ai pas apprécié ce stage, il a descendu ma motivation à être enseignant. Quand bien même cette prafo expliqué que je n’aurai pas de problème à l’être.

Je ne suis pas du genre à me confronter lorsque quelqu’un ayant autant de pouvoir de décision sur mon avenir dit quelque chose qui me déplaît. Je me dis que c’est que temporaire et que les choses seront différentes le prochain jour, ou le semestre d’après (ce qui est le cas fort heureusement). J’ai beaucoup parlé avec mes amis, même au séminaire d’INT où on m’a conseillé de voir la HEP ou de parler avec la prafo de cela. Les choses se sont améliorées vers la fin.

Si quelqu’un a le droit de me mettre un F, je préfère souffrir en silence plutôt que de risquer ça. Je sais que certains prafo ont des boucs émissaires.

L’enjeu était ma motivation, j’ai eu longtemps des doutes sur ma décision d’être enseignant (à cause de ma santé, je n’ai pas pu faire le métier que je voulais initialement). Du coup, être dans une classe de 1-2 est déjà en soi difficile, mais si en plus l’enseignante est un glaçon peu aimable, ça ne peut pas aller. Je n’osais même pas discuter librement des élèves tant j'avais peur qu’elle me juge. 
Je ne critique pas le travail de cette prafo, mais plutôt les manières et le ton. Elle m’a apporté beaucoup de choses, mais je n’en retiens pas beaucoup de positif de cette relation prafo-stagiaire. Honnêtement, j’essaie d’oublier le plus possible ceci. Il n’y a pas de progression dans ma manière d’agir étant donné que je suis avec un prafo sympa et qui discute volontiers et que cela date d’à peine un semestre. Mais je pense que si une prafo abuse vraiment, je n’hésiterais pas à demander à la HEP,

mais dans ce cas, c’était trop délicat, c’était juste une personne pas sympa, elle n’a jamais remis en cause ma capacité d’être enseignant alors pour moi c’est bon.

Je n’ai jamais réagi, c’était trop tard pour demander, et puis c’est difficile de changer de stage. Je suis déjà en stage à des kilomètres de chez moi, je ne désire pas être envoyé encore plus loin.

J’accore peu d’importance au contrat, on le fait parce qu’il faut le faire. En même temps, c’est compliqué parce qu’on ne connait pas forcément la prafo et certaines choses ne nous paraissent logiques et finalement ne le sont pas. Du coup, demander à ma prafo de « répondre aux questions sans s’agacer » c’est un peu délicat.

Bonne idée pour les appréciations, mais je n’aime pas critiquer de manière générale, mais ça fait extrêmement hypocrite de dire tout ce qu’on a sur le cœur à la fin et pas sur le moment. Je ne sais pas... Je ne sais pas.

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