I. 1.2.4.4. Les autres cytokines
I.3. Les systèmes biologiques, les interactions gène x gène x environnement et les études de
Avec le séquençage du génome, le défi des sciences biomédicales actuelles est maintenant
d’enquêter et de décrire la fonction biologique des gènes individuels, des voies de
transmission, et plus généralement, des réseaux biologiques menant à des phénotypes
complexes, incluant des maladies humaines communes. L’identification de gènes pour des
maladies communes a été largement accélérée ces dernières décennies. Avec l’accès au
séquence complet du génome et ce, pour une grande diversité d’espèces, des cartes à large
spectre d’haplotype, des technologies capables de dépister des polymorphismes génétiques et
une activité génétique sans précédent, ainsi que la disponibilité de cohortes humaines bien
caractérisées, l’identification des gènes expliquant un risque non négligeable pour un certain
nombre de maladies communes humaines a été réalisable [120]. Des exemples éminents sont
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le TCF7L2, une maladie de grande importance dont le gène a comme forme commune le T2D
[121, 122]; INSIG2, un gène relatif au gène de l’obésité pouvant potentiellement expliquer les
4% de l’IMC dans la population humaine [123] et l’ALOX5, un gène identifié dans les
populations humaines et animales qui prédispose à un certain nombre de traits pouvant induire
une maladie dont l’athérosclérose [124], un anévrisme aortique dépendant de
l’hyperlipidémie, l’obésité et les phénotypes des os [120]. Bien que les exemples mentionnés
représentent seulement un faible taux d’enquêtes effectuées ces dernières années, ils
expliquent comment l’exploitation à large spectre, grâce à de nouvelles technologies
génétiques et fonctionnelles, tout cela ajouté à une population humaine et animale bien
caractérisée, peut nous guider directement vers l’identification d’éléments clefs de la maladie.
Cependant, malgré l’identification d’un grand nombre de gènes prédisposant à des facteurs de
risque, les progrès sur la découverte des mécanismes par lesquels ces gènes engendrent la
maladie sont plus lents. Même dans les cas où les gènes sont mis en cause comme
responsables de la maladie et ce par le biais d’un processus bien connu.
Bien que la physiologie des maladies telles que l’athérosclérose commence à être mieux
comprise, l’immensité du réseau des interactions moléculaires à l’intérieur des cellules et des
tissus liée à la maladie n’a pas encore été totalement exploitée. Le schéma 2 montre qu’il y a
une diversité de réseaux moléculaires fonctionnant dans n’importe quel type de tissu, y
compris des réseaux génomique, des réseaux de codage et de non codage des ARN,
l’interaction des réseaux concernant les protéines, l’état du réseau des protéines, le
signalement des réseaux, et des réseaux de métabolites. En plus, ces réseaux n’agissent pas de
façon indépendante à l’intérieur de chaque cellule, mais ils interagissent les uns avec les
autres vers une forme complexe. Il existedes réseaux moléculaires géants à l’intérieur et entre
lesquels les cellules régulent l’activité des différents tissus, et même toute signalisation entre
les tissus. Les variations de l’ADN et de l’environnement mènent à des modifications de ces
réseaux moléculaires qui, à leur tour, induisent des procédés physiologiques compliqués qui
peuvent se manifester comme une maladie [120].
Il est communément admis que le développement de la plupart des maladies courantes chez
l'homme peut être expliqué par des facteurs génétiques et environnementaux, ainsi que les
interactions entre ces facteurs [125]. Les interactions gène x environnement (GxE) sont
considérées comme des éléments clés contrôlant la physiopathologie cardiovasculaire.
L’intégration gène × environnement dans les GWAS pourrait aider à mettre en évidence de
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nouveaux loci modifiant le risque cardiovasculaire. Cette stratégie nécessite la mise en place
de grands consortiums. Au-delà des difficultés habituelles soulevées par les GWAS, une étude
GWAS-GxE doit essentiellement prendre en compte la taille de l'échantillon, l’évaluation et
l’hétérogénéité de l'exposition. Ainsi, les GWAS-GxE nécessitent de très larges populations.
Bien que difficile, l’étude des interactions GxE nous aiderait à mieux comprendre les résultats
d’associations génétiques contradictoires dus à l'exposition hétérogène. L'analyse de ces
interactions est limitée lors de la réalisation d'études GWAS [126], par contre des résultats
intéressants ont été obtenus par le biais d'études gène-candidat [127-129].
L’épistasie est définie comme une interaction entre deux ou plusieurs loci. Elle est importante,
du fait que son existence peut modifier ou même masquer l'effet d'un locus. L’épistasie peut
également identifier des gènes non trouvés par l’approche consensuelle à locus unique. Ce
concept a été largement revu par les méthodes paramétriques et non paramétriques qui ont été
développées au cours de ces dernières années pour détecter ce type d’interactions. Selon la
littérature, les interactions épistasiques jouent un rôle dans la prédisposition au cancer et aux
maladies auto-immunes. Cependant, leur investigation à l'échelle génomique (genome-wide
coverage), y compris l’étude de tous les SNPs imaginables, reste un défi crucial en absence de
logiciels adaptés et d’une large population.
De plus, malgré que le génome humain contient un ensemble complet des gènes nécessaires à
la construction d'un être humain fonctionnel il n'est qu'une source d'information. Pour
fonctionner, il doit être exprimé. La transcription d’un gène pour produire l'ARN constitue la
première étape de l'expression génique. Le transcriptome est donc l'ensemble des transcrits
d'ARN produits par le génome à un moment donné. Contrairement au génome, le
transcriptome est extrêmement dynamique. La plupart de nos cellules contient un génome
identique quels que soient le type cellulaire, le stade de développement ou les conditions
environnementales. Inversement, le transcriptome varie considérablement dans des
circonstances différentes en raison de différents modèles d'expression génique. L'étude du
transcriptome est donc une manière globale de regarder les profils d'expression génique dans
les maladies complexes.
Un SNP peut modifier l’expression d’un ou plusieurs transcrits conduisant au changement
d’un phénotype donné. Malgré leurs avantages, les études d’associations SNP-ARNm
pourront avoir des résultats discordants, ou même contradictoires. L’approche
transcriptomique apporterait une information intermédiaire entre des gènes et leurs protéines,
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une étape essentielle pour identifier des cibles physiopathologiques d'intérêt thérapeutique
dans les MCVs.
Les cellules mononuclées du sang périphérique (Peripheral Blood Mononuclear Cells –
PBMCs) sont intéressantes vue grâce à leur accessibilité [130]. De plus, elles interagissent
avec l'intégralité des organes via la circulation sanguine. Une interaction qui pourrait fournir
un message des organes non accessibles [130].
Les PBMCs sont composées de deux types cellulaires, majoritairement des lymphocytes
(97%), et des monocytes (2,5%) et produisent de très nombreuses cytokines
pro-inflammatoires. L’ensemble de ces observations, font de ce type cellulaire un modèle
intéressant pour l'étude du rôle de l'inflammation dans les MCVs [130].
Dans le document
VEGF : un biomarqueur potentiel dans la physiopathologie cardiovasculaire
(Page 44-47)