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3. Résultats

3.1 Synthèse des résultats

Suite à la lecture critique et l'analyse des cinq articles sélectionnés grâce à la grille de Fortin, deux principaux thèmes peuvent être mis en lumière : les facteurs influençant les conséquences psychiques et psychosociales et les pistes d'interventions infirmières.

3.1.1 Les facteurs influençant les conséquences psychiques et psychosociales

Trois facteurs sont ressortis dans plusieurs articles :

Le soutien social

De légères différences ont été relevées entre les résultats des différentes études concernant l'impact du soutien social par rapport aux conséquences de la défiguration. Selon Katz & al. (2003) et Rumsey & al. (2004), les personnes qui se sentaient le plus soutenues avaient moins de conséquences psychosociales négatives et évaluaient plus favorablement leur taux de bien-être et de bonheur. Un réseau social large était également corrélé avec un taux plus bas de dépression (De Leew & al., 2000) Cependant, De Leew & al. (2000) est allé plus loin en différenciant le soutien social reçu et le soutien social disponible. Ses résultats montrent que, bien que le soutien social disponible soit corrélé avec une diminution du taux de dépression, le soutien social reçu est corrélé avec une hausse du taux de dépression au début de la prise en charge et chez les patients ayant le moins de plaintes. Suite à ce résultat, les auteurs posent l'hypothèse qu'un soutien social inadapté pourrait victimiser la personne et empiéter sur son autonomie, ce qui aurait donc des conséquences négatives.

Le genre

Face à la défiguration, les résultats montrent que les femmes sont plus à risque de développer certaines conséquences que les hommes. En effet l'incidence de la dépression est plus élevée chez les femmes (Katz & al., 2003 ; Rumsey & al., 2004). Selon Katz & al. (2003), 40% des femmes de leur échantillon ont montré des symptômes dépressifs alors que les taux de dépression dans les échantillons comprenant des hommes et des femmes se situent généralement entre 26% et 29% (De Leeuw & al., 2000 ; Katz & al., 2003 ; Rumsey & al., 2004).

Les femmes sont également plus à risque de développer des symptômes d'anxiété (Tebble & al., 2004), sont plus préoccupées par leur apparence (Rumsey & al., 2004) et évaluent leur bien-être et leur bonheur bien moins favorablement (Katz & al., 2004).

Afin de faire un parallèle avec le soutien social, elles sont également plus sensibles à ce dernier et y réagissent plus positivement (Katz & al., 2004).

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L'étendue de la défiguration

De fortes discordances ont été relevées entre les résultats des différentes études concernant l'impact de la taille de la défiguration sur les conséquences psychiques et psycho-sociales.

Selon Katz & al. (2003) et Tebble & al. (2004), plus l'étendue de la défiguration est grande, plus les taux de dépression et d'anxiété sont élevés. Il existe également une augmentation de la préoccupation liée à l'apparence et une diminution de la qualité de vie.

Rumsey & al. (2004), quant-à-eux, obtiennent des résultats en partie contraires. C'est-à-dire, que plus l'étendue est faible, plus le taux d'anxiété est élevé.

Autre facteur

Il est finalement intéressant de relever que les personnes vivant en couple ont un taux d'anxiété plus bas que celles vivant seules (Tebble & al, 2004). Cependant ce résultat ne peut être généralisé du fait qu'il n'a été exploré que dans cette étude.

3.1.2 Les pistes d'interventions infirmières

Suite à cela, les auteurs ont proposé plusieurs idées d'interventions qui peuvent être divisées en deux grands thèmes.

1) La prise en charge individualisée

Quatre des cinq articles soulignent l'importance d'une prise en charge individualisée. En effet, il est démontré que, bien que certains facteurs l'influencent, la réponse à la défiguration est propre à chacun (Rumsey & al., 2004 ; Tebble & al., 2004). Il est donc difficile d'établir un protocole clair concernant la prise en charge des personnes défigurées. Cependant les auteurs suggèrent trois axes adaptables à chaque situation :

L'évaluation

Les conséquences et les besoins psychosociaux étant individuels, une évaluation préalable est nécessaire afin de pouvoir les identifier (Furness, 2005 ; Rumsey & al., 2004). Un espace-temps doit donc y être dédié, que cela soit durant un entretien ou durant un autre acte de soin (Rumsey & al., 2004).

Le soutien

Comme l'a relevé De Leeuw (2000), le soutien doit être adapté aux besoins de la personne. Donc, suite à l'évaluation de ces besoins, le soutien peut être fourni de plusieurs manières. Furness (2005) propose une classification des types de soutiens fournis par le personnel soignant et des idées d'interventions. Premièrement, le soutien informationnel comprenant les informations préopératoires et

post-28 opératoires, les informations à la famille et les informations concernant les associations spécialisées et des éventuels groupes de soutien (Furness, 2005 ; Rumsey & al., 2004). Deuxièmement, le soutien instrumental tel que les informations concernant le maquillage et les prothèses (Furness, 2005). Finalement, le soutien émotionnel qui comprend la disponibilité et l'intérêt du soignant ; du temps pour parler ; un suivi à long terme ; ainsi qu'une compréhension et une conscience des conséquences psychosociales possibles (Furness, 2005).

Les objectifs psychosociaux

Suite à l'évaluation des besoins, des objectifs psychosociaux doivent être posés en parallèle des objectifs biomédicaux et du soutien offert. Il peut s'agir de tout un panel d'activités à exposition graduelle telles que : aller au kiosque, aller au magasin, aller chez le coiffeur, etc. (Rumsey & al., 2004).

2) La formation du personnel soignant

Cette piste d'intervention ressort dans trois des cinq articles. En effet, sans pour autant parler de formation longue, les auteurs suggèrent que les infirmières devraient être plus sensibilisées aux conséquences psychosociales qu'engendre une défiguration (Furness, 2005 ; Rumsey & al, 2004 ; Tebble & al, 2004) et mieux préparées à leur prise en charge (Rumsey & al., 2004). Rumsey & al. (2004) suggèrent également qu'une personne spécialisée dans le domaine psychosocial devrait être une des ressources disponibles à laquelle le personnel peut faire appel.

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