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4  Le caractère cancérogène des travaux exposant aux fumées de

4.3  Données épidémiologiques récentes

4.3.3   Synthèse des résultats

Le classement des fumées de soudage par le CIRC dans le Groupe 1 (cancérogène pour l’Homme) reposait sur des preuves suffisantes de cancérogénicité chez l’Homme (preuves suffisantes pour les cancers du poumon et preuves limitées pour les cancers du rein) (Guha et al.

2017).

Les résultats des études parues après la publication de ce classement sont globalement cohérents avec ceux des études analysées dans la monographie (Iarc 2018) et confirment le caractère cancérogène de l’exposition aux fumées de soudage.

Version finale page 67 / 106 décembre 2021

S’agissant du cancer du poumon, une méta-analyse (Honaryar et al. 2019), une étude de cohorte (Michalek, Martinsen, Weiderpass, Kjaerheim, et al. 2019) et une étude cas-témoins (Pesch et al.

2019) confortent la conclusion du CIRC sur une augmentation du risque de cancer du poumon chez les soudeurs, attribuable à l’exposition aux fumées de soudage et non explicables par des biais, d’autres expositions concomitantes ou d’autres facteurs de risques (preuves suffisantes).

Les données épidémiologiques publiées après l’évaluation du CIRC (Michalek, Martinsen, Weiderpass, Hansen, et al. 2019) et concernant le risque de cancer du rein associé à l’exposition professionnelle aux fumées de soudage ne motivent pas, selon les experts du GT, de modification de l’évaluation des experts du CIRC (preuves limitées).

Concernant les cancers des voies aéro-digestives supérieures, la monographie du CIRC (2018) notait que le petit nombre de cas de cancers de la cavité buccale, du pharynx ou du larynx, analysés dans les études ne permettaient pas de tirer des conclusions claires sur le rôle des fumées de soudage dans l’incidence de ces cancers. S’agissant des cancers de la cavité buccale et/ou de l’oropharynx, le CIRC avait analysé 5 études dont 4 rapportaient des OR proches de l’unité pour des emplois reliés au soudage. La cinquième (Paget-Bailly et al. 2013) rapportait un OR de 1,9 (IC 95% 1,1 - 3,3) pour les cancers de la cavité buccale, basé sur 19 cas qui avaient travaillé comme soudeurs ou découpeurs à la flamme. S’agissant des cancers du larynx, le CIRC avait analysé 10 études : 7 sur l'association avec un emploi de soudeur et 3 sur l'exposition aux fumées de soudage. Des 7 études sur l’association avec un emploi de soudeur, 4 ont indiqué des OR ≤ 1, et 3 des OR > 1, aucun n’étant significatif. Des 3 études sur l’exposition aux fumées, deux ont indiqué des OR non significatifs de 1,3 et 1,56 (mais avec une tendance significative sur la durée d’exposition) et la 3ème des OR de 0,78 pour le soudage à l'arc et 0,89 pour le soudage au gaz. Les experts du GT considèrent que l’étude cas-témoins récente de Barul rapportée ci-dessus (Barul et al. 2020) est une étude de grande taille qui apporte des informations complémentaires solides en faveur d’une association causale entre l’exposition aux fumées de soudage et les risques du cancer du larynx (62 cas, associations significatives avec la durée et la durée pondérée d’exposition : preuves suffisantes) et à un moindre degré de la cavité buccale (preuves limitées).

Cette conclusion sur le cancer du larynx est également supportée par le lien établi entre les fumées de soudage et les cancers bronchopulmonaires, les voies respiratoires pouvant être considérées comme l’un des organes cibles principaux des fumées de soudage.

Enfin, pour les cancers naso-sinusiens, les études analysées dans la monographie avaient rapporté des résultats non cohérents ne conduisant pas à une classification. La nouvelle étude présentée (d'Errico et al. 2020) porte sur un nombre élevé de cas de ce cancer rare et constitue un élément important en faveur d’un lien entre l’exposition aux fumées de soudage et les cancers des fosses nasales et des sinus de type épidermoïde (preuves limitées).

Les experts du GT considèrent que les résultats rapportés dans la littérature pour les autres types de cancers analysés précédemment par le CIRC, tels que les cancers des voies urinaires, les gliomes, les cancers du pharynx et les cancers du nasopharynx, n’apportent pas d’informations nouvelles susceptibles de modifier les conclusions de la monographie du CIRC (les données disponibles ne permettent pas de conclure).

Aucune nouvelle donnée n’a été identifiée par le GT concernant les cancers suivants mentionnés dans la monographie du CIRC (2018) : leucémies, lymphomes non Hodgkiniens, cancers du cerveau autres que gliomes, cancers du pancréas, rectocoliques, de l’estomac, de l’œsophage, de la prostate, des testicules et cancers chez les descendants. Par ailleurs, alors qu’aucune donnée n’avait été rapportée pour le cancer du sein dans la monographie du CIRC, l’étude de Talibov et al.

de 2019 a été identifiée dans le cadre de la recherche bibliographique mais ne permet pas de conclure quant à une association entre cancer du sein masculin et exposition aux fumées de soudage (Talibov et al. 2019).

Toutes ces données ont été synthétisées dans le tableau ci-dessous :

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Version de travail page 69 / 106 décembre 2021 Tableau 11 : Synthèse des résultats par type de cancer

Type de cancer Sous-type de cancers Conclusions CIRC 2018 Conclusions du groupe de travail Anses (rapport 2021) Cancer du poumon Preuves suffisantes chez l’Homme Trois nouvelles études (Honaryar et al. 2019, Michalek,

Martinsen, Weiderpass, Kjaerheim, et al. 2019, Pesch et al.

2019) confortent les conclusions du CIRC.

Preuves suffisantes chez l’Homme

Cancer du rein Preuves limitées Les données épidémiologiques publiées après l’évaluation du

CIRC (Michalek, Martinsen, Weiderpass, Hansen, et al. 2019) ne motivent pas de modification de l’évaluation des experts du CIRC.

Preuves limitées

Cancers de la tête et du cou

Cancers du larynx et de la

cavité buccale Pas de conclusion sur le niveau de

preuves Les experts du GT considèrent que l’étude cas-témoins récente de Barul (Barul et al. 2020) apporte des informations complémentaires solides en faveur d’une association causale entre l’exposition aux fumées de soudage et les risques du cancer du larynx et à un moindre degré de la cavité buccale.

Cette association causale est également supportée par le lien établi entre les fumées de soudage et les cancers bronchopulmonaires, les voies respiratoires pouvant être considérées comme l’un des organes cibles principaux des fumées de soudage

Cancer du larynx : Preuves suffisantes (nouveauté)

Cancer de la cavité buccale : preuves limitées (nouveauté)

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Cancers naso-sinusiens La nouvelle étude de d’Errico et al. (d'Errico et al. 2020) porte sur un nombre élevé de cas de ce cancer rare et constitue un élément important en faveur d’un lien entre l’exposition aux fumées de soudage et les cancers des fosses nasales et des sinus de type épidermoïde.

Cancer naso-sinusiens : Preuves limitées (nouveauté)

Cancer du pharynx et du

nasopharynx Les experts du GT considèrent que les résultats rapportés

n’apportent pas d’informations nouvelles permettant d’éliminer le rôle de co-expositions ou de facteurs de confusion dans les associations observées et ne sont pas susceptibles de modifier les conclusions de la monographie du CIRC.

Les données disponibles ne permettent pas de conclure.

Mélanomes oculaires Preuves suffisantes de la

cancérogénicité des radiations UV à partir des activités de soudage.

Radiations UV hors champ de cette expertise.

Leucémies Pas de conclusion sur le niveau de

preuves Pas de nouvelles données identifiées.

Les données disponibles ne permettent pas de conclure.

Lymphomes non

Hodgkiniens Pas de conclusion sur le niveau de

preuves

La base de données est inadéquate pour évaluer l’association entre le soudage et des sous-types spécifiques de LNH

Pas de nouvelles données identifiées.

Les données disponibles ne permettent pas de conclure.

Version finale page 71 / 106 décembre 2021 Cancers de la vessie /

voies urinaires Pas de conclusion sur le niveau de

preuves Les experts du GT considèrent que les résultats rapportés n’apportent pas d’informations nouvelles permettant d’éliminer le rôle de co-expositions ou de facteurs de confusion dans les associations observées et ne sont pas susceptibles de modifier les conclusions de la monographie du CIRC.

Les données disponibles ne permettent pas de conclure.

Cancers du cerveau Gliome Pas de conclusion sur le niveau de

preuves Les experts du GT considèrent que les résultats rapportés n’apportent pas d’informations nouvelles permettant d’éliminer le rôle de co-expositions ou de facteurs de confusion dans les associations observées et ne sont pas susceptibles de modifier les conclusions de la monographie du CIRC.

Les données disponibles ne permettent pas de conclure.

Autres tumeurs cérébrales Pas de nouvelles données identifiées.

Les données disponibles ne permettent pas de conclure Autres sites de cancers :

cancer du pancréas, rectocolique, de l’estomac, œsophage, prostate, testicules, cancer chez les descendants

Pas de conclusion sur le niveau de preuves

Pas de nouvelles données identifiées.

Les données disponibles ne permettent pas de conclure.

Cancer du sein Non discuté dans la monographie Les données disponibles ne permettent pas de conclure.

Version de travail page 72 / 106 décembre 2021

4.4 Caractère cancérogène des fumées émises par d’autres procédés