Synthèse des résultats de l’approche en curative

Les effets des trois plantes testées in vivo sur un modèle de diabète de type 2 induit par le régime cafétéria se résument ainsi :

1- effet sur la prise alimentaire : après introduction des extraits des trois plantes, la prise alimentaire des groupes de souris cafétéria traitées est diminuée par rapport au groupe des souris cafétéria non traitées,

2- effet sur le poids : les extraits des plantes TFG, AHA diminuent légèrement le poids corporel, mais cette baisse reste non significative par rapport au groupe des souris cafétéria non traitées. L’extrait CE semble agir le plus sur le poids, où la différence est significative pour ce paramètre par rapport au groupe des souris cafétéria non traitées,

3- effet sur la glycémie : on note une baisse de ce paramètre après introduction de ces extraits. Les groupes traités par les extraits CE et AHA ne montrent pas de différence significative comparés au groupe des souris contrôles,

4- effet sur l’insuline : les extraits des plantes testées TFG, CE et AHA n’agissent pas sur la sécrétion d’insuline. Les groupes traités ne montrent pas de différence significative par rapport au groupe des souris contrôles,

5- effet sur l’insulinorésistance : on note une amélioration de l’insulinorésistance des groupes traités qui montrent un indice de HOMA de 2 à 4 fois plus bas comparés au

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groupe des souris cafétéria non traitées en particulier le groupe CE, où le HOMA est normalisé par rapport au groupe contrôle. Les groupes traités ne montrent pas de différence significative par rapport au groupe des souris contrôles,

6- effet sur la leptinémie : aucun effet n’a été démontré sur la leptinémie,

7- effet sur le bilan lipidique : présence d’un effet des extraits des plantes sur le taux des triglycérides. Ces extraits font baisser ce paramètre à des taux inférieurs à ceux observés chez le groupe des souris contrôles. Les extraits TFG, CE et AHA agissent également sur le cholestérol total, les taux sont plus bas comparés au groupe des souris cafétéria non traitées. Il n’y a pas d’effet des trois extraits sur le HDL-cholestérol.

III.2.1.4. Discussion

Le traitement des souris cafétéria diabétiques a été initié à partir de la 17ème semaine et après installation du diabète par gavage intra-gastrique journalier à la dose de 2 g/kg. Les extraits de plantes testés ont une activité antihyperglycémiante.

Les extraits de plantes réduisent la prise alimentaire entre la 17ème et 29ème semaine, puis la prise alimentaire reprend à la fin de l’étude. Après introduction du traitement à la 17ème

semaine, la prise alimentaire a diminué chez le groupe des souris traitées par les extraits comparativement à celle observée chez le groupe des souris cafétéria non traitées, ce qui suggère que les extraits testés ont un effet anorexigène dans l’intervalle 17ème- 29ème semaine. Dans les groupes des souris traitées par les extraits TFG et AHA, le gain de poids diminue par rapport au groupe des souris cafétéria non traitées mais cette diminution reste non significative. Les extraits TFG et AHA ne montrent pas de différence significative par leur action sur ce paramètre. Le groupe des souris traitées par l’extrait CE montre cependant une évolution corrigée du poids par rapport au groupe des souris cafétéria non traitées.

Des études ont montré que l’extrait aqueux de AHA diminue la prise alimentaire avec un maintien du gain du poids chez les rats alloxans (Al-Shamaony et al., 1994; Marrif et al., 1995; Tastekin et al., 2006; Mansi et al., 2007). Twaij et Al-Badr. (1988) ont montré que l’extrait aqueux de AHA ne produit aucun changement de la prise alimentaire sur le même

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modèle de diabète.

Les extraits améliorent et font baisser la glycémie des souris cafétéria diabétiques, à des valeurs qui ne sont pas significativement différentes du groupe des souris contrôles à l’exception de l’extrait TFG qui ne montre pas cette différence par rapport à ce groupe à la fin de l’étude.

Les extraits testés n’agissent pas sur la sécrétion d’insuline. La baisse de la glycémie après administration des extraits des plantes sélectionnées serait due à l’augmentation de la sensibilité des tissus à l’insuline. Cette augmentation commencerait dès que les extraits ont prouvé leur efficacité sur l’insulinorésistance calculée par l’indice de HOMA, 4 fois plus bas que celui observé chez le groupe des souris cafétéria non traitées. Les mécanismes entraînant la diminution de la glycémie peuvent être également en relation avec l’amélioration du bilan lipidique et/ou par l’inhibition des enzymes digestifs au niveau intestinal.

Les extraits testés n’ont pas d’action sur le taux de leptine sanguin, ce dernier est corrélé positivement à la corpulence. La quasi totalité des cas d’obésité sont associés à une leptinémie élevée. Dans notre étude les groupes de souris sous régime cafétéria ont développé une obésité pouvant être en cause dans l’élévation des taux de leptine.

Le bilan lipidique montre une diminution significative des triglycérides et du cholestérol total alors que le taux du HDL-cholestérol demeure inchangé après traitement par les extraits de plantes. Cette correction des paramètres lipidiques peut s’expliquer par l’amélioration de l’insulinorésistance et de la glycémie. Cet effet hypolipidémiant s’explique également par la diminution de la synthèse du cholestérol et des acides gras et/ou la suppression de la mobilisation des acides gras. Pour l’extrait CE, cet effet peut être en relation avec la diminution du poids chez ce groupe de souris.

En outre, l’effet sur l’absorption du glucose dans notre étude, l’amélioration de l’insulinorésistance après administration des extraits pourraientt être due à l’augmentation de la sensibilité des tissus à l’insuline et/ou par un effet métabolique.

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III.2.1.5. Conclusion

Les extraits des trois plantes sélectionnées, administrées par voie orale journalièrement à la dose de 2 g/kg durant 19 semaines de traitement, réduisent la glycémie des souris cafétéria diabétiques après traitement, de manière significative, ce qui suggère et confirme l’activité antihyperglycémiante de ces extraits chez ce modèle animal de diabète de type 2.

L’apport de ces produits à un effet sur la prise alimentaire. On observe parallèlement une amélioration de la glycémie, l’insulinémie et l’insulinorésistance (HOMA-IR). Les extraits testés TFG et AHA ne semblent pas agir sur le poids, seul l’extrait CE montre un effet sur ce paramètre.

En traitement curatif, on ne note pas de différence entre les extraits AHA et CE qui sont les plantes les plus efficaces par leur action sur la glycémie par rapport au TFG. On ne note pas de différence d’action des trois extraits pour les paramètres : poids, sécrétion d’insuline et insulinorésistance.

A partir de ces résultats, il apparaît que les extraits de plantes médicinales testés exercent un effet métabolique et thérapeutique sur le diabète de type 2 induit par le régime cafétéria. Dans les deux études, en curatif comme en préventif, les extraits hydro alcooliques des plantes médicinales sélectionnées après combinaison des deux enquêtes

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pharmacologiques réalisées seraient efficaces dans l’amélioration de la glycémie dans un modèle de diabète de type 2 induit par un régime hypercalorique (cafétéria).

En conclusion, le régime cafétéria entraîne des modifications déjà observées dans l’étude précédente, en particulier l’émergence d’une obésité et d’un diabète insulinorésistant, avec une augmentation de la lipidémie et surtout d’hypercholestérolémie. Le traitement par les extraits CE, AHA et TFG entraînent une diminution modeste du surpoids par rapport à l’importance de l’effet sur la glycémie et la résistance à l’insuline. Il n’y a pas d’effet sur la leptine.

Discussion générale