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TBI CONTROL

A) DUAL TASK COSTS B) RESPONSE ERRORS 0?SO

7.1 La synthèse des études I, II, III et

Dans l'ensemble des études menées pour l'élaboration de cette thèse, leur but commun était de comparer les capacités locomotrices et cognitives combinées lors d'une division d'attention lors du contournement d'obstacles fixes et mobiles. Pour les trois premières études, l'objectif était aussi de comparer les résultats entre des participants ayant subi un TCC et des participants sains pour voir si les participants au diverses études présenteraient des altérations fonctionnelles à la suite d'un TCC de différent degré de sévérité. L'étude I a été menée auprès d'adultes avec un TCC modéré ou sévère, l'étude II auprès d'athlètes de haut niveau avec TCCL et l'étude III est une étude de cas avec un athlète masculin ayant subi un TCCL. L'étude IV comprenait des enfants masculins sains qui utilisaient un autre moyen de locomotion, soit le patinage. Cette dernière étude fut élaborée pour voir s'il était possible de répliquer, dans des environnements les plus écologiques possible, les deux études précédentes faites en laboratoire, le but étant de voir s'il est possible d'étudier les variables dans un environnement écologique et avec des conditions plus spécifiques (patinoire de hockey). Cette étude a été effectuée en collaboration avec l'équipe du Brain Fit lab de l'université de Toronto ayant un intérêt pour la population des enfants ayant subi un TCCL durant la pratique de leur sport. Ce projet a donc été élaboré en vue d'étudier la possibilité de jeter les bases de cette nouvelle méthode dans l'évaluation du TCCL chez l'enfant. Pour ce faire, il fallait vérifier s'il était possible de reproduire le protocole des études I à III sur une patinoire (proof of principle).

Tous les participants à l'étude I (TCC modérés ou sévères) avaient une capacité locomotrice élevée et pouvaient marcher sans aide. Malgré tout, des différences significatives furent trouvées avec le groupe contrôle quand ces personnes furent es à effectuer une tâche avec division d'attention dans des environnements écologiques mais complexes. Une des différences majeures entre l'étude I et II (athlètes avec TCCL) est la différence du tableau clinique. Chez les personnes avec TCC modérés ou sévères, tous les tests cliniques (neuropsychologiques et de la fonction motrice) présentaient des résultats en

dessous des participants du groupe-contrôle. Du côté des athlètes ayant subi un TCCL, le tableau clinique du groupe contrôle et du groupe expérimental était identique : aucun symptôme et des tests neuropsychologiques post-TCCL ayant les mêmes valeurs que lors de l'évaluation pré-commotionnelle. Le fait d'éviter un obstacle par la gauche ou par la droite est certainement moins demandant pour les participants que de passer par-dessus un obstacle puisque l'équilibre du participant n'est pas autant mis à l'épreuve. Un montage en laboratoire impliquant moins l'équilibre et ne présentant presque aucun risque de trébucher pourrait donc avoir un effet moindre pour les patients ayant subi un TCC, puisqu'il est connu que ces personnes sont habituellement plus anxieuses et plus prudente lorsqu'elles enjambent un obstacle. Par contre, il est à noter que l'anxiété des participants ne fut pas mesurée dans le cadre des études de cette thèse alors nous ne pourrions pas valider cette hypothèse explicative.

Les études de cette thèse ont clairement démontré que peu importe la sévérité d'un TCC, des déficits résiduels ont été décelés lorsque mis face à des situations de division d'attention dans des environnements complexes. Ainsi, les résultats des études 1 à 3 de cette thèse pourraient avoir des impacts cliniques pour les personnes avec un TCC, tant au niveau de l'évaluation que pour le retour aux activités quotidiennes ou au sport pour les athlètes de haut niveau. Les cliniciens, avec l'apport des chercheurs, pourraient utiliser cette nouvelle méthode d'évaluation afin d'ajouter un outil à leur programme d'évaluation et de traitement des TCC. Par contre, des études de faisabilité devraient être mises en place avant de pouvoir concrètement voir cette nouvelle méthode d'évaluation être implantée en clinique. Les chercheurs pourraient aussi promouvoir les résultats de ces études auprès des cliniciens afin d'aider ces derniers quant au processus décisionnel relatif au retour au sport à la suite d'un TCCL.

Même s'ils n'ont démontré aucune différence dans leur vitesse de marche moyenne comparativement aux sujets contrôles, les athlètes avec un TCCL ont démontré beaucoup plus de variabilité intra et inter sujet. Ceci démontre que le contrôle de la vitesse de marche pourrait être altéré chez ces athlètes blessés ou alors qu'ils sont plus affectés par les facteurs environnementaux que les participants contrôles et donc tentent d'ajuster leur

117 vitesse de marche durant les divers essais. Ces mêmes athlètes n'ont démontré aucune différence avec le groupe contrôle quant à la vitesse de marche maximale atteinte lors de l'approche de l'obstacle mais des différences intra-groupes ont été noté lorsque la difficulté de la tâche a été augmentée (par exemple, passer de la marche non-obstruée à obstruée ou ajouter une tâche d'interférence). Ces changements chez les participants qui ont subi un TCCL ont peut-être été provoqués parce que leur système attentionnel utilise plus de ressources que lorsqu'il n'y a pas d'atteinte au cerveau afin de prévenir un contact possible avec l'obstacle. Le fait que la vitesse maximale de marche n'ait pas été différente entre les athlètes avec TCCL et le groupe contrôle démontre l'aspect subtil des altérations lorsqu'on évalue des athlètes de haut niveau ayant subi un TCCL.

Tel que discuté auparavant, les individus qui ont subi un TCC ont plus de difficulté à effectuer deux tâches ou plus simultanément, spécialement lorsque les tâches requises sont plus complexes. Il semble aussi que les déficits des fonctions executives, plus particulièrement au niveau de la planification, sont évidents chez les athlètes ayant subi un TCCL et aussi chez des adultes avec un TCC modéré ou sévère. La planification et la navigation sont deux aspects important dans le sport, comme par exemple pour éviter des adversaires, et pour ceux qui ont déjà eu un TCCL, pour éviter de se mettre dans des situations potentielles à risque d'autre blessure à la tête. Il est aussi possible que les altérations fonctionnelles soulevées puissent persister et être un facteur déterminant relié à de futures blessures potentielles et devraient être prises en compte lors de l'évaluation d'un possible retour aux activités quotidiennes ou au sport. Les résultats trouvés chez les athlètes ayant subi un TCCL sont très intéressants car ils nous ont permis de démontrer que malgré l'absence de symptômes post-commotionnels et le retour aux valeurs normales aux tests neuropsychologiques, les athlètes ont démontrés des altérations fonctionnelles comparativement au groupe contrôle, et ce plus de 30 jours suivant le trauma.

La dernière étude de cette thèse a été faite chez des enfants sains pratiquant le hockey sur glace. Nous avons voulu vérifier s'il est possible d'expérimenter directement dans un environnement écologique, tel que sur une patinoire de hockey sur glace. L'exécution d'un mouvement très spécialisé, comme le patinage en hockey sur glace, pendant l'évitement

d'un obstacle, tout en effectuant une tâche d'interférence demande une intégration rapide des informations et de grandes ressources attentionnelles.

Lorsqu'on augmente le nombre de tâches à effectuer, une diminution est normalement produite sur les performances physiques et cognitives chez les participants. Puisqu'au hockey chaque élément de performance est relativement dépendant de l'autre, on dénote une diminution de la capacité attentionnelle disponible pour chaque tâche (comme par exemple le maniement du bâton et la décision d'éviter un adversaire effectuée au même moment). Ceci pourrait être un facteur important pour des athlètes ayant subi un TCCL puisqu'il pourrait être plus difficile pour eux de gérer efficacement les ressources attentionnelles allouées à chaque tâche. Il est intéressant de voir que dans l'étude IV, même si le moyen de locomotion était différent (patinage au lieu de la marche), et que les enfants étaient sains, certains changements ont été mesurés lors de l'ajout de la tâche d'interférence.

Une différence observée entre les études avec la marche (I, II et III) et l'étude sur le patinage est que pour les enfants en patin, aucune différence ne fut trouvée par rapport aux côtés de l'évitement de l'obstacle, que ce soit au niveau de la vitesse de patinage ou de l'espace de dégagement dynamique. Lors de l'évitement de l'obstacle, la marge de dégagement dynamique a été augmentée pour les enfants qui patinaient lors de l'ajout d'une tâche d'interférence. Cette augmentation de la marge de dégagement pourrait indiquer que plus d'attention est requise lors de l'exécution de cette tâche.