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GENERALISTES FACE A LA DOULEUR LIEE A LA VACCINATION CHEZ L’ENFANT

I. Synthèse de l’état des lieu

Dans un premier temps, notre travail a permis de dresser un état des lieux de la prise en charge de la douleur de l’enfant de 0 à 6 ans lors de la vaccination, chez les médecins généralistes de la région PACA. Il en ressort des axes d’amélioration, permettant de former les médecins généralistes à la prise en charge de la douleur aiguë de l’enfant, et plus spécifiquement lors de la vaccination.

Parmi les 175 médecins inclus dans notre étude, 14,94% pensent que la vaccination ne constitue pas un geste douloureux. 32,00% seulement des praticiens consultés utilisent systématiquement un moyen à visée antalgique pour prévenir la douleur liée à l’injection du vaccin ; et pour un peu plus de la moitié, ce sont des femmes. Ces dernières sont installées plutôt en milieu rural, sont majoritairement parents elles- mêmes, et sont âgées pour la plupart entre 25 et 35 ans.

Ceux qui n’utilisent jamais de moyen à visée antalgique, sont principalement des hommes (70,83%), âgés pour la plupart entre 56 et 65 ans, et sont également en

majorité parents eux-mêmes.

Les trois quarts des médecins généralistes interrogés utilisent des anesthésiques locaux type « patch EMLA ». Ils sont également plus de la moitié à utiliser la distraction, et l’information de l’enfant concernant le geste.

Ceux qui n’utilisent pas de moyen à visée antalgique, invoquent principalement

l’absence de nécessité d’une telle démarche (81,58% des réponses).

Nombreux sont ceux jugeant utile tant la présence des parents que leur participation lors du geste. En effet, seulement 3 médecins de notre étude ont indiqué ne jamais faire participer les parents et 20 ne pas les faire participer systématiquement. Les médecins généralistes interrogés dans notre étude sont tout de même nombreux à avoir l’impression de ne pas disposer de suffisamment de connaissances et font état d’une carence de formation dans le domaine de la prévention de la douleur aiguë chez l’enfant (41,71%). La très grande majorité des médecins interrogés souhaiterait, en effet, pouvoir améliorer leurs pratiques grâce à des protocoles établis.

Dans un deuxième temps, notre travail a permis de mettre en exergue l’influence du profil du médecin sur ses pratiques, son avis et son ressenti concernant la vaccination.

Tout d’abord, le sexe a une influence significative sur l’utilisation d’une méthode antalgique lors de la vaccination : les femmes utilisent, en effet, davantage de méthode antalgique que les hommes : 41,33% versus 25,00% avec p=0,022. Contrairement à l’âge, le milieu d’exercice et le statut de parent qui semblent influencer les pratiques, mais avec une différence non significative dans notre étude. Ensuite, le sexe influence également de façon significative l’avis des médecins concernant la douleur liée à la vaccination : Les femmes reconnaissent davantage que les hommes, le caractère douloureux de la vaccination. Elles sont, en effet, 56,00% à penser que la vaccination constitue toujours un acte douloureux, contre

39,39% des hommes (p=0,0297).

De nouveau, l’âge, le milieu d’exercice et le statut parental n’ont pas permis de faire émerger une différence statistiquement significative.

L’influence exercée par le profil du médecin sur son ressenti quant à la vaccination est sans doute la plus conséquente.

En effet, les médecins étant parents eux-mêmes déclarent davantage avoir suffisamment de connaissances concernant les techniques de vaccination et la prévention de la douleur aiguë de l’enfant, par rapport aux non parents. 74,38% des parents déclarent avoir suffisamment de connaissances concernant les techniques de vaccination, contre 50,00% des non parents (p=0,002). 66,11% des parents déclarent avoir suffisamment de connaissances dans le domaine de la prévention de la douleur aiguë de l’enfant, contre 40,74% des non parents (p=0,0017).

Le statut de parent influence donc de façon significative le ressenti du médecin sur le geste vaccinal ainsi que sur son aisance à le pratiquer.

Nous avons ensuite divisé notre population en deux groupes d’âge, les médecins « jeunes » et les médecins « plus âgés» avec une limite d’âge fixée à 45 ans. Les médecins de plus de 45 ans, déclarent davantage avoir suffisamment de

douleur aiguë de l’enfant, par rapport à ceux de moins de 45 ans. L’âge influence de façon significative (p=0,00036 et p=0,000003) leur ressenti sur le geste vaccinal, et fait que les médecins plus âgés sont ceux qui se sentent le plus à l’aise.

Concernant le sexe, le sexe masculin génère une influence significative sur le ressenti concernant le geste vaccinal.

En effet, 68% des hommes déclarent avoir suffisamment de connaissances dans le domaine de la prévention de la douleur aiguë de l’enfant, contre 45,33% des femmes (p=0,0026).

78% des hommes déclarent avoir suffisamment de connaissances concernant les techniques de vaccination, versus 52% des femmes (p=0,0003).

Pour comprendre cette différence liée au sexe, nous avons voulu vérifier si dans notre sélection, il demeurait davantage d’hommes que de femmes ayant le statut de parent.

En effet, parmi les hommes sélectionnés, 81,00% avaient le statut de parent, contre seulement 53,34% de statut de parent chez les femmes. Nous observons en l’occurrence qu’il ya probablement eu un biais de sélection. Ce biais pourrait donc expliquer cette différence significative concernant leur ressenti sur la vaccination, en fonction du sexe.

Enfin, nous relevons que 35,29% des médecins estimant avoir suffisamment de connaissances sur les techniques de vaccination, utilisent systématiquement une méthode antalgique lors du geste, contre 27,4% chez ceux estimant n’avoir pas suffisamment de connaissances, avec une différence significative (p=0,019%). Ceci démontre l’importance et l’impact que peut avoir la formation des médecins aux techniques de vaccination.

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