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Sur l'intention de déposer un projet au CLD

Chapitre 3 Sur l'appartenance à l'économie sociale et sur

3.2. Sur l'intention de déposer un projet au CLD

Quant à l'intention des participants de déposer un projet au CLD d'ici les deux prochaines années, voici l'analyse qui a été effectuée en juin 1998 sur un total de 246 réponses à la question 24:

Envisagez-vous présenter un projet d'économie sociale, auprès de votre Centre local de développement (CLD), au cours des deux prochaines années?

Oui... Non ...

Si oui, de quelle nature?

Un portrait global des réponses apparaît comme suit:

Dépôt d'un projet au CLD (Q. 24)

Oui

Non

Peut-être ou ne sais pas

Sans réponse

33% 48% 13% 6%

3.2.1. Le monde coopératif

La présence de 41 caisses populaires et de deux grandes coopératives, qui ne requièrent aucun financement de l'État, explique sans doute l'importance de la réponse négative en ce qui concerne la présentation de projets au CLD. Cette tendance s'observe aussi chez les autres coopératives, mais de façon moins marquée.

Une caisse populaire désire présenter un projet pour «développer une coopérative de travail

regroupant des femmes vivant sous le seuil de la pauvreté». Une coopérative agricole montre son intérêt pour

l'achat d'une machine agricole trop dispendieuse et un magasin coopératif y voit quelque intérêt. Trois coopératives forestières sur quatre se disent intéressées mais ne peuvent encore rien préciser pour deux d'entre elles, la troisième voulant «créer de l'emploi dans le débroussaillement et le reboisement». Les coopératives d'habitation boudent généralement ce programme à l'exception d'une qui désire la

«valorisation d'une trésorière qui devrait être rémunérée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité». Pour

les coopératives scolaires, de travailleurs, de câble et de plein air, on prévoit soumettre des projets sans en préciser la nature.

3.2.2. Le monde associatif

Nous avons retenu quelques exemples des témoignages de représentants du mouvement associatif afin de cerner leur compréhension du phénomène, en cet été 1998. Les sept centres de femmes et les deux groupes supplémentaires affirment leur intention de présenter un projet dans les domaines suivants: offre de nouveaux services aux personnes; création d'emploi par la vente à des organismes de formation spécifique aux femmes; formation au territoire pour les nouveaux arrivants; recherche-action pour la dynamisation du milieu rural; hébergement; ateliers d'orientation au travail; projets d'éducation populaire; cuisines collectives pouvant éventuellement se transformer en coopératives de solidarité et engendrer la vente au détail de leurs produits.

C'est ce même enthousiasme que l'on retrouve chez les organismes d'insertion en emploi. Ils vont presque tous déposer des projets dont la précision est à venir. Ils ont pour objectif de «développer des projets

jeunesse», de favoriser le développement manufacturier, d'aider à la création d'emploi en développant un

centre de travail adapté et une entreprise d'insertion et finalement de créer des emplois dans l'environnement.

Les centres à la petite enfance ont généralement l'intention de présenter un projet pour instaurer des services de garde de petite taille. Ce qui leur permettrait d'offrir «une intervention plus en conformité avec

une clientèle de 0 à 5 ans» et un service «d'aide au deuil périnatal». Un projet pour «faire une étude de marché afin de diversifier nos services en fonction de la nouvelle politique familiale» est également envisagé. Quant aux

maisons des familles, elles ne semblent pas séduites par la perspective de déposer des projets auprès des CLD. Les maisons de jeunes semblent plus intéressées, mais sans toutefois présenter de projets précis.

Leurs intérêts portent sur la création d'emploi et le développement de î'entrepreneurship d'une part, et l'économie communautaire et sociale d'autre part.

De leur côté, plusieurs organismes œuvrant auprès des personnes démunies semblent peu intéressés ou peu informés, à l'exception des entreprises de cuisines collectives. Ces dernières semblent prêtes à déposer un projet: on mentionne la création d'une biscuiterie, d'une boutique d'artisanat pour aider à l'insertion des femmes peu scolarisées; on mentionne aussi l'organisation de repas communautaires et de vente de produits maison. Les organismes de bénévolat semblent peu intéressés ou se disent peu au courant; dans un cas cependant, on demande un salarié. Dans le domaine de la santé mentale et physique, les organismes semblent intéressés mais les réponses restent évasives. Certains déplorent le manque d'information sur les critères d'admissibilité.

Au plan culturel, la majorité des organismes n'est pas intéressée à présenter des projets ou l'ignore pour le moment, à l'exception d'un organisme d'éducation populaire qui voudrait développer des services de création d'emploi et d'employabilité. Dans le domaine des loisirs, du tourisme et de l'environnement, divers projets sont avancés: éducation à l'environnement en aménagement, familles d'accueil pour les touristes, bureau de poste du futur, programme d'auberge et de soutien aux familles où vivent des personnes handicapées.

Les réponses à l'intention de déposer un projet au CLD dévoilent souvent une méconnaissance du dossier à l'époque du traitement du questionnaire, c'est-à-dire à l'été 1998. Mais déjà, à l'automne, l'enthousiasme, la vivacité et la richesse des arguments présentés au cours des dernières rencontres de groupes de discussion témoignent de façon tangible de l'effort d'information et de sensibilisation qui a été fourni au cours de l'été et au début de l'automne.

__________________________________________ NOTES

1 QUÉBEC. SOMMET SUR L'ÉCONOMIE ET L'EMPLOI. Osons la solidarité. Rapport du Groupe de travail sur l'économie sociale, octobre 1996.

2 QUEBEC. MINISTÈRE DES RÉGIONS. Conjuguer l'économie et le social. Document d'information à l'intention des centres locaux de développement. En collaboration avec l'Institut de formation en développement économique communautaire (IFDEC, le Chantier de l'économie sociale (CES) et l'Association des régions du Québec (ARQ). Document préliminaire, avril 1998.

3 Cette analyse qualitative fut réalisée au début du mois de mai 1998, alors que le nombre de réponses s'élevait à 204 (En annexe, on trouvera une synthèse des résultats au 15 juin 1998).