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Supplémentation calcique, vitamine D et martial .1 Estimation des besoins calcique et de vitamine D

III. Généralités sur le calcium

III.9 Supplémentation calcique, vitamine D et martial .1 Estimation des besoins calcique et de vitamine D

La grossesse augmente les besoins de la femme, surtout au troisième trimestre. Les besoins accrus sont justifiés par le transfert vers le fœtus qui doit accomplir la formation de

son squelette. Le passage transplacentaire du calcium est sous la dépendance de la parathormone maternelle qui augmente en même temps l’activité d’hydroxylation rénale de la vitamine D. Durant la première partie de la grossesse, cet excès relatif de vitamine D active permet à la mère d’augmenter son capital calcique. En deuxième partie de la grossesse, le processus prédominant sera le transfert calcique vers le fœtus. Les recommandations concernent l’apport calcique au cours de la grossesse varient entre (750 et 1200 mg/j) de calcium élément [119].

Il existe une relation inverse entre le statut vitaminique maternel et la survenue d’hypocalcémie néonatale, et dans les carences les plus sévères, le rachitisme carentiel chez le nouveau-né et d’ostéomalacie chez la mère. La nécessité d’assurer un statut en vitamine D satisfaisant chez la femme enceinte est bien établie [120].

Le comité FAO/OMS estime qu’avec l’augmentation des besoins de calcium pendant la grossesse, il est souhaitable de prévoir un apport suffisant de vitamine D pour que l’absorption et l’utilisation du calcium ne risquent pas d’être perturbées. Dans les régions ou les femmes, pour des raisons de tradition, de religion ou de climat, sont insuffisamment exposées à la lumière du soleil, il convient d’envisager un apport spécial de vitamine D soit dans l’alimentation, soit sous la forme d’un médicament.

III.9.2 Estimation des besoins martiaux

Au cours de la grossesse, aussi les besoins en fer sont encore plus élevés. Le transfert au fœtus représente 290 mg, le contenu du placenta 25mg, l’expansion de la masse érythrocytaire 500 mg, au total sont de l’ordre de 1000 mg [121].

Ces besoins particulièrement concentrés sur les 2ème et 3ème trimestres sont en partie couverts grâce à une augmentation de l’absorption intestinale du fer non héminique qui atteint, en fin de grossesse, des valeurs de 5 à 9 fois celles observées chez la femme non enceinte [122],[123]

Il existe une association entre anémie ferriprive maternelle en début de grossesse et le risque de prématurité, de petit poids de naissance et de mortalité prénatale [124].

III.9.3 Effet d’une supplémentation

La supplémentation en calcium semble prometteuse comme une intervention de grande envergure de santé publique pour prévenir la pré-éclampsie parmi les populations à haut risque ou ayant un déficit en calcium. Dans les pays en développement, les femmes enceintes ne consomment pas suffisamment de calcium. Selon une revue systématique de l’OMS (1991-2004) sur l’apport alimentaire en calcium chez les femmes enceintes, l’apport en calcium en Afrique et en Asie se situait entre 200 à 500 mg/jour [125].

Selon les résultats d’un essai randomisé et contrôlé de l’OMS, les femmes enceintes ayant un faible apport en calcium, qui ont pris une supplémentation quotidienne de calcium, avaient un taux significativement plus faible d’hypertension gestationnelle sévère et d’éclampsie [126].

Plus récemment, une revue Cochrane en 2010 a examiné l’effet de la supplémentation calcique pendant la grossesse sur les troubles hypertensifs de la grossesse et leurs conséquences sur la mère et l’enfant. Il y avait 13 études de bonne qualité. Les critères de sélection de la plupart de ces études ont identifié les femmes enceintes qui étaient à faible risque pour la pré-éclampsie et qui avaient un régime alimentaire pauvre en calcium. Les

principales conclusions étaient que la supplémentation calcique semble réduire de moitié environ le risque de PE et celui d’accouchement prématuré [127].

Plus précisément, la supplémentation en calcium réduisent le risque moyen de TA élevée et de PE avec le plus d’effet chez les femmes à haut risque et chez celles qui ont un apport de base de calcium faible [127].

La supplémentation directe en fer chez les femmes enceintes est très largement utilisée dans la majeure partie des pays à revenu faible et intermédiaire dans le cadre du suivi prénatal systématique afin de prévenir et de traiter la carence en fer et l’anémie gestationnelles. L’administration de suppléments de vitamines et minéraux durant la grossesse est préconisée suivant le principe selon lequel les femmes enceintes qui souffrent de carence en fer sont également susceptibles de présenter d’autres carences en micronutriments, ces différents facteurs pouvant avoir des conséquences sur la santé des mères et de leurs nouveau-nés [128].

La supplémentation calcique, vitaminique et martiale pour la mère a été reconnue d’avoir un effet suffisamment important sur le pronostic maternel et néonatal, pour la considérer comme une intervention de santé publique [129].

MATERIELS

ET

90 IV. Matériels et méthodes

IV.1 Matériels

IV.1.1 Recrutement des sujets

L’enquête épidémiologique est une étude prospective, et de caractère descriptif a porté sur le suivi de femmes enceintes vivant dans la ville de Sidi Bel Abbes durant la période 2014-2015.

Mille participantes volontaires algériennes, âgés entre 17 et 50 ans ont formulé leur consentement éclairé pour participer à une étude globale sur l’hypocalcémie et la déficience en vitamine D menée au sein de l’établissement hospitalier spécialisé (EHS) en gynéco obstétrique de Sidi Bel-Abbes. Toutes les femmes enceintes ont été recrutées au dernier trimestre de la grossesse (37-42 SA). Seuls cent femmes (n=100) parmi eux disposaient du dosage de la vitamine D et forment ainsi la cohorte qui sera analysée dans le cadre du présent travail.

Le recrutement a eu lieu au niveau de la maternité de SBA sur deux périodes (janvier-Mai 2014/Février 2015). Les volontaires ont répondu à un questionnaire et comportant les données démographiques, les antécédents pathologiques, les thérapies utilisées, les habitudes alimentaires (consommation des produits laitiers) et les modalités d’exposition au soleil ainsi que d’autres informations.

Notre étude se subdivise en 2 parties:

A. Une étude épidémiologique menée sur 900 couples mère/nouveau-né à travers