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CHAPITRE 5. RÉSULTATS

5.3 É VALUATION DES EFFETS DU DEMANTELEMENT SUR LA DYNAMIQUE FLUVIALE

5.3.2 Suivi de la morphologie du lit et des berges

Concernant l’évolution de la morphologie du chenal après le retrait de l’embâcle no 12010 (figure 5.3.3), on constate que le lit a subi une légère incision d’environ 0,15 m en amont du bois mort transversal qui était appuyé sur le lit (transect 7). Le volume de sédiments érodés dans cette zone est d’environ 1,28 m3. En aval de ce tronc, la fosse déjà présente en 2012 a été surcreusée d’environ 0,40 m (3,11 m3) (transect 8). Toutefois, on constate une aggradation du lit vers la berge gauche de l’ordre de 0,30 m (1,45 m3) (transect 8). Une importante zone d’accumulation est aussi perceptible sur la rive droite, à l’endroit où une souche a été retirée en 2012 (transect 7). Le lit à cet endroit présente un rehaussement jusqu’à 0,56 m et le volume de sédiments accumulé est évalué à 8,39 m3. Cette zone était d’ailleurs en érosion avant le démantèlement et les résultats montrent au contraire que la zone était en accumulation lors du relevé topographique de l’été 2013. Un peu en aval, on constate une tendance à l’érosion sur la berge droite entre les transects 6 et 5. L’incision varie à cet endroit entre 0,15 et 0,25 m pour une perte de 4,38 m3 de

sédiments. On remarque également des variations légères du niveau du lit en aval de l’embâcle et une tendance à l’accumulation sur la berge droite et à l’érosion et l’incision sur la berge gauche. Quant à la section située en amont, la morphologie du lit semble plutôt stable et n’a pas subi de modifications majeures à la suite du retrait de l’embâcle mineur. De manière générale, le site no 12010 est celui qui présente le moins de variations morphologiques.

Figure 5.3.3. Évolution de la morphologie du lit du site no 12010 entre septembre 2012 et juillet

2013

5.3.2.2 Site no 8205 (embâcle moyen)

La matrice des variations du niveau du lit entre l’automne 2012 et l’été 2013 (figure 5.3.4) montre une tendance à l’accumulation vers la rive gauche en amont et au droit de l’embâcle, soit entre les transects 2 et 10 (entre 0,12 et 0,18 m d’incision). À l’opposé, les relevés effectués sur la berge droite entre les transects 2 et 9 semblent indiquer une étroite bande d’érosion d’environ 0,25 m de profondeur.

Au droit de l’embâcle retiré (transects 7 et 8), une zone d’accumulation s’étire sur la majorité de la section transversale au niveau du lit. Les valeurs d’aggradation varient entre 0,13 et 0,23 m pour un volume de sédiments de 4,55 m3. Immédiatement à l’aval de l’embâcle (transect 9 et 10), le lit du chenal a subit de l’incision de 0,14 à 0,27 m de profondeur pour un volume de sédiments évacués d’environ 5,66 m3.

En aval, la rive droite a subi de l’érosion verticale au niveau des transects 11 à 15 de l’ordre d’environ 0,30 m. Quant au lit, des zones d’accumulations sont présentes sur la rive droite vers le transect 10 (0,43 m), au centre du transect 11 (0,37 m) et vers la rive gauche pour les transects 12 (0,41 m), 13 (0,61 m) et 14 (0,42 m). Le volume total de sédiments accumulés dans ces zones est estimé à 35,46 m3. Le lit au niveau du transect 14 présente une légère zone incision vers la rive droite jusqu’à 0,23 m de profondeur pour un volume d’environ 3,35 m3. Enfin, les valeurs d’érosion entre les transects 14 et 15 sur la rive

gauche semblent avoir été surestimées par l’interpolation spatiale puisque la zone présentant les plus grandes valeurs d’érosion est située entre les points topographiques, comme c’est d’ailleurs le cas pour la zone complètement en amont entre les transects 1 et 2 sur la rive droite.

5.3.2.3 Site no 10930 (embâcle majeur)

Tout d’abord, la figure 5.3.5 présente les variations morphologiques interannuelles pour le site no 10930. En amont de l’embâcle, une zone d’accumulation est perceptible sur la rive droite entre les transects 2 et 4. L’accumulation sédimentaire entre ces transects, évaluée à 26,39 m3, semble être surestimée par rapport aux valeurs de la matrice d’interpolation à l’endroit des points topographiques. À proximité des transects 2, 3 et 4, où les données de 2012 et de 2013 sont presque superposées, le lit est rehaussé respectivement d’environ 0,37 m, 0,32 m et 0,27 m. Sur la rive gauche, on constate plutôt de l’incision entre les transects 2 et 4 de l’ordre de 0,15 à 0,20 m, pour un volume de sédiments évacués estimé à 1,56 m3.

Au niveau de l’embâcle, la berge droite semble avoir subi de l’érosion particulièrement prononcée, jusqu’à 0,82 m, à l’endroit du transect 5. Le rapprochement des points topographiques de 2012 et de 2013 permet de croire que cette valeur n’est pas surestimée par l’interpolation géostatistique. Bien que cette zone d’érosion s’étire vers l’aval jusqu’au transect 7, le manque de données topographiques vers les transects 6 et 5 ne permet pas de définir adéquatement l’extension spatiale de la zone d’érosion. Un peu en aval de l’embâcle, une zone d’accumulation au niveau du lit est perceptible au niveau du transect 5, mais l’espacement entre les points topographiques est trop élevé pour confirmer que cette zone est réellement en accumulation. Par contre, le recoupement adéquat des points topographiques des transects 6 et 7 montre de l’accumulation sédimentaire jusqu’à 0,22 m 0,23 m vers la rive droite et jusqu’à vers la rive gauche au niveau de l’embâcle pour un volume total estimé à 6,48 m3.

Tout juste en aval de l’embâcle, au transect 8, le lit du chenal présente une zone d’accumulation relativement étendue avec un rehaussement jusqu’à 0,25 m. Le volume de sédiments accumulés est évalué à 4,96 m3. Sur la berge droite, l’accumulation sédimentaire s’élève par endroits à 0,40 m près des transects 8 et 9. Entre les transects 10 et 12, on remarque la présence d’une grande zone d’érosion et d’incision. Il est possible que le

surcreusement et l’érosion soient en lien avec le barrage de castor érigé à cet endroit. Le barrage avait pour effets de retenir l’écoulement vers la rive gauche et de provoquer une petite chute vers la rive droite. Sur la rive gauche, le surcreusement du lit atteint 0,80 m, tandis qu’il est de 0,34 m vers le centre du chenal et de 0,37 m vers la rive droite. Pour l’ensemble de la zone d’érosion entre les transects 10 et 12, le volume de sédiments évacué est estimé à 81,65 m3. Finalement, les zones d’accumulation situées complètement en aval semblent avoir été surestimées puisqu’elles se situent entre les relevés topographiques.

Figure 5.3.5. Évolution de la morphologie du lit du site no 10930 entre septembre 2012 et juillet

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