5. METHODES D’ANALYSE
5.3. Suivi de croissance
Le suivi de l’allongement des pousses a été réalisé sur des individus de Juglans regia variété
Lara poussant à Saint-Maixant pour les pousses florifères (individus de 4 ans) ou à Toulenne
pour les pousses issues de greffe (Sabatier et al., 1998, 1999).
Pour les pousses florifères, le suivi de croissance s’est déroulé de début avril à début août
1993 avec un pas d’observation de 3 à 6 jours. Pour les pousses issues de greffe, le suivi de
croissance a été réalisé entre début mai et fin septembre 1994 avec un pas d’observation de 7
jours. A chaque observation, la longueur, le nombre d’entre-nœuds allongés de la pousse et la
nature des organes émis (cataphylle, feuille à limbe réduit ou petite feuille, feuille) ont été
notés. La longueur a été mesurée de la base de la pousse (cataphylle la plus interne du
bourgeon) jusqu’à l’insertion de la dernière feuille écartée de l’apex. Le nombre
d’entre-nœuds a été compté du premier entre-nœud visible à la base de la pousse jusqu’à la dernière
feuille formée sous le bourgeon apical ou sous l’inflorescence terminale (pl. 10).
Les paramètres calculés sont les suivants : allongement cumulé moyen exprimé en longueur et
en nombre d’entre-nœuds à chaque date d’observation. Les dates d’observation ont été
converties en nombre de jours après la date du début du suivi de l’allongement.
5.3.2. Détermination de la nature pré- ou néoformée des pousses annuelles
Afin de définir la nature pré- ou néoformée de chaque unité de croissance, pour chaque type
de pousses annuelles analysées, deux échantillons de pousses morphologiquement similaires
ont été sélectionnés. Le premier échantillon a été utilisé pour l’analyse du contenu des
bourgeons et le deuxième a été laissé intact pour l’analyse morphologique des pousses
allongées. Les bourgeons ont été prélevés avant les dates de débourrement printanier ou
estival selon le type de bourgeon et les pousses ont été décrites en fin de période de
croissance.
Les bourgeons ont été disséqués sous une loupe binoculaire (40X). Trois types d’organes
foliaires ont été distingués dans les bourgeons : les cataphylles, les ébauches foliaires et les
primordia foliaires. Les ébauches foliaires se différencient des cataphylles par la présence de
folioles bien différenciées. Les primordia foliaires sont des organes indifférenciés qui
fig. 1
a b
fig. 2
Planche 11. Représentation des types de pousses et de bourgeons prélevés pour l’analyse du contenu du
bourgeon.
Figure 1. Représentation schématique des arbres et des bourgeons terminaux prélevés (en noir).
Figure 2. Représentation schématique d’une pousse végétative monocyclique avant le débourrement printanier (a) et
entourent le dôme méristématique. Le nombre total d’organes foliaires du bourgeon
correspond à la somme des nombres de cataphylles, d’ébauches foliaires et de primordia
foliaires. La présence ou non de l’inflorescence femelle sous forme d’ébauche a été aussi
observée.
En fin de période de croissance, les pousses ont été caractérisées par leur nombre d’organes
foliaires qui correspond à la somme des nombres de cataphylles et de feuilles.
Pousses végétatives de Juglans regia (site de Poët-Laval)
Des bourgeons hivernaux apicaux et des bourgeons latéraux de rejets (âgés de 3 à 5 ans)
insérés à la base du tronc ont été récoltés le 24 avril 1998 avant le débourrement printanier.
Sur chaque nœud, seul le bourgeon axillaire supérieur, qui peut normalement produire un
rameau, a été analysé. Les bourgeons latéraux ont été positionnés en fonction du rang de leur
feuille axillante du sommet à la base des pousses. En fin de période de croissance, sur le
deuxième échantillon, toutes les pousses produites ont été caractérisées par leur nombre
d’organes foliaires qui correspond à la somme des nombres de cataphylles et de feuilles
(pl. 11, fig. 2).
Analyse de la néoformation sur des pousses végétatives de MJ209xRA (sites de Poët-Laval
et Antagnac)
Des bourgeons hivernaux apicaux du tronc ont été prélevés et analysés avant le débourrement
printanier pour deux années de croissance successives. Les dates de prélèvement sont le 30
mars 1993 et le 30 mars 1994. En fin d’allongement, dans le même site, sur un autre
échantillon d’individus, le nombre d’entre-nœuds (qui correspond également aux nombre
d’organes foliaires) des pousses émises a été analysé.
Le nombre total de feuilles mises en place (N
tot) est la somme du nombre de feuilles
préformées dans le bourgeon hivernal (N
pré) et du nombre de feuilles néoformées (N
néo). Sous
des hypothèses d’indépendance des deux variables, la loi de N
totse traduit par le produit de
convolution des lois correspondant à N
préet à N
néo,autrement dit :
∑
== ⋅ = −
=
=
n k pré néo totn P N k P N n k
N
P
0( ) ( )
)
(
Connaissant les lois observées pour le nombre de feuilles préformées et pour le nombre total
de feuilles, on a estimé, par un algorithme de déconvolution, la loi du nombre de feuilles
néoformées de la pousse annuelle (Guédon, 1997).
Pousses florifères mono- et bicycliques de Juglans regia variété Lara (Saint-Maixant)
Le matériel végétal étudié est représenté sur la planche 11 (fig. 1).
Afin de connaître l’origine des feuilles allongées lors de la première vague de croissance, les
bourgeons apicaux hivernaux de quatre types de rameaux ont été analysés : rameaux
cicatrice du pédoncule de l’inflorescence femelle longueur
de l’œil à cou cicatrice de feuille axillant l ’œil à cou
1er entre-nœud compté
1cm
arrêt de croissance hivernal
fig. 1
dernier entre-nœud compté longueur de la pousse monocyclique bourgeon axillaire positionné sur le deuxième nœud à partir du sommet de la poussefig. 2
1er bourgeon axillaire cicatrice de petite feuille
cicatrice de feuille assimilatrice
2éme bourgeon axillaire
entre-noeud
point le plus latéral de la cicatrice de feuille bourgeon terminal