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Le suivi et la coordination ont été décrits par un participant comme un « travail » à part entière et exprimé par d'autres comme un rôle spécifique du médecin généraliste. Ils décrivaient aussi pour la plupart la nécessité d'avoir un réseau disponible, accessible et communicant. Il y avait selon eux des difficultés concernant ce réseau comme abordées dans la partie de la prise en charge.

Une étude qualitative sur 32 médecins généralistes en Norvège (46) montrait les mêmes problématiques. Ils exprimaient un manque de communication entre médecins et qu'il n'y avait pas assez d'aide à la coordination. De plus l'étude concluait à la nécessité d'une compensation qui pouvait favoriser une participation accrue et plus performante à la coordination.

Dans la thèse de Marion Bergeret (8) concernant le suivi et la coordination des soins les avis des patientes étaient disparates. Certaines estimaient que le médecin ne devait pas être au courant de leur suivi ou « histoires », d'autres pensaient que c'était indispensable à une bonne prise en charge.

4.3.4- La prévention

La prévention était pour plusieurs participants un rôle essentiel du médecin généraliste. Dans l'étude ECOGEN elle apparaissait comme le premier motif de consultation (11 % des motifs

de consultation) (19). Dans le cadre du psychotraumatisme il se révélait cependant difficile pour la plupart des participants de la mettre en œuvre.

Le « Baromètre santé médecins généralistes » en 2009 de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) (47) a étudié l'avis de médecins généralistes qui déclaraient que pour « mieux remplir leurs missions de prévention et d’éducation, plus de 9 médecins sur 10 (91,4 %) apprécieraient d’avoir plus de temps. Pour plus de 80 % d’entre eux, les campagnes d’information grand public et un rôle davantage reconnu en prévention sont des éléments qui leur permettraient de mieux remplir ces missions. Plus de 70 % des médecins citaient d’autres éléments : disposer de supports écrits d’information (78,5 %), avoir bénéficié d’une formation en éducation pour la santé ou en éducation thérapeutique (78 %), pouvoir déléguer certaines activités de prévention (73,5 %). Une rémunération spécifique de ces missions est l’élément le moins cité (cependant 64 %) parmi la liste d’éléments proposés. ». Les troubles de l'usage de l'alcool n'a pas été abordé alors qu'associés de manière importante au psychotraumatisme. Le trouble de l'usage de l'alcool doit être l'objet de la prévention en médecine générale. Le Baromètre santé (47) montrait que « la facilité à aborder un thème correspond à l’importance que les médecins accordent à leur propre rôle de prévention sur ce thème, sauf à propos de l’alcool. En effet, si les trois quarts des médecins estiment avoir tout à fait un rôle à jouer dans la prévention des troubles de l'usage de l'alcool, ils déclarent que c’est l’un des thèmes les plus difficiles à aborder. »

Si le médecin généraliste est perçu comme un acteur essentiel de prévention, les résultats de ces études montraient qu’il n’agissait pas seul. Les pratiques de prévention, le rôle perçu en prévention et la facilité à aborder différents thèmes de prévention apparaissaient liés au fait de disposer de suffisamment de collaborations dans le domaine de la santé mentale, social...etc. D'où l'importance comme sus-citée du réseau de soins.

4.3.5- Le professionnalisme

Le professionnalisme est une dimension qui ressortait dans cette étude comme inhérente à chaque rôle du médecin généraliste. La charte internationale du professionnalisme médical en 2004 (48) mentionnait plusieurs engagements.

A- Confidentialité des patients

Comme vu plus haut avec le secret professionnel et la confiance, la confidentialité est un thème majeur du professionnalisme en médecine générale.

B- La compétence professionnelle et la connaissance scientifique

Le thème de la compétence était aussi très souvent abordé dans quasiment tous les entretiens. Presque la moitié des médecins avaient une formation professionnelle sur le thème de la psychologie. Cependant beaucoup pondéraient en disant que les formations n'étaient pas forcément accessibles ou que les rôles du médecin généraliste avaient aussi des limites.

C- Un engagement envers l'honnêteté à l'égard des patients

Comme précisé dans la charte internationale du professionnalisme médical (48) certains médecins ont abordé ce qui semble indispensable à l'établissement de la confiance, à savoir l'honnêteté à l'égard des patients.

Ont été surtout révélés les compétences et les limites du rôle du médecins qui doivent être expliquées aux patients.

Ex : « je vais te faire un courrier parce que je ne sais pas comment gérer ça donc faut aller voir au CAUMP »(E2).

D- Un engagement envers l'amélioration de la qualité et de l'accès aux soins Un engagement net envers l'amélioration de la qualité et de l'accès aux soins était retrouvé dans les résultats avec des verbatims de motivation, d'amélioration.

Ils sont un enjeu non seulement médical à l'échelle d'un cabinet médical ou d'un réseau de soins, mais aussi politique et sociétal.

Un article dans la presse médicale en 2009 (49) a évoqué plusieurs facteurs qui contribuent fortement à la qualité de l'accessibilité des soins du point de vue du patient : la disponibilité des structures de soins (accessibilité géographique ou physique, délais d’attente), les règles d’accès (échelonnement ou non, horaires, etc.), les modalités financières dans le cadre de la sécurité sociale, la disponibilité des professionnels de santé, la possibilité de recevoir des soins dans sa langue maternelle. La politique de santé d'un pays peut avoir des conséquences directes sur tous ceux-ci.

Un article de l'IRDES évoquait en 2008 (50) comme l'article mentionné précédemment l'intérêt d'une évaluation de la qualité des soins pour ensuite les améliorer.

Cette recherche d'améliorations de la qualité et de l'accès aux soins a été évoquée par certains participants uniquement à l'échelle de leur pratique et leurs résultats restaient donc modestes. Seuls l'engagement envers la juste répartitions de ressources limitées et l'engagement envers l'entretien de rapport convenant avec les patients n'ont pas été abordés dans cette étude.