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CHAPITRE 2 Le changement de numérotation IP

2. La structuration de l’adressage

Auparavant, lors de l’arrivée d’une nouvelle station, l’affection de son numéro IP était faite en prenant tout simplement le premier numéro libre dans la classe de réseau auquel elle appartenait. Il n’y avait aucune logique de regroupement et les serveurs n’avaient aucune affectation particulière. La structuration existait bien au niveau des personnes mais l’ensemble des machines était vu comme un conglomé- rat structuré suivant la géographie des locaux. Le réseau avait atteint une taille trop importante pour continuer à être gérer sans structuration.

L’utilisation d’un adressage de classe B nous a donné la possibilité de gérer le réseau comme un ensemble de sous-réseaux ; chaque sous-réseau correspondant à un groupe de machines, lui-même associé à une entité logique de travail, c’est-à- dire un ensemble de machines sur lequel travaille un groupe de personnes d’une même équipe ou dans le cadre d’un même projet.

La première opération a été d’identifier le rattachement d’une machine à une équipe et l’identification des moyens communs1. Le groupe de machines associé à une équipe constitue ainsi une grappe à laquelle on affecte un nom.

Suivant les équipes, le nombre de stations varie de cinq stations pour les plus petites à une trentaine pour les plus importantes. Deux possibilités se sont alors offertes : soit affecter un numéro de sous-réseau différent pour chaque équipe, soit regrouper les plus petites équipes pour en faire des groupes de taille homogène et leur affecter un numéro de sous-réseau. C’est cette deuxième option qui a été retenue, l’objectif était de gérer des réseaux de taille similaire dans un souci d’efficacité.

Bien que totalement indépendant de l’adressage IP, le nombre de stations dans un sous-réseau leur permettait d’être connectées sur un même segment ethernet. De plus, comme chaque station de travail était livrée en standard en 1992 avec une interface ethernet et qu’aucune autre technologie de réseau local pour TCP/IP n’émergeait ni n’avait un coût aussi bas que ethernet2, le choix d’ethernet pour effectuer la connexion immédiate des stations sur un même sous-réseau s’imposait. Les autres types d’attachement comme FDDI étant coûteux mais plus rapides, ils ont été réservés à l’arête centrale du réseau.

La figure 9 représente l’évolution des adresses IP du réseau : deux réseaux de classe

1 Le service des Moyens Informatiques a un budget propre pour l’acquisition des moyens communs, c’est-à-dire les serveurs et l’infrastructure du réseau ; les stations de travail restent habituellement à la charge de chaque équipe.

2 Cela est encore vrai aujourd’hui, une station est toujours livrée avec une interface ethernet. Toute autre extension nécessite l’acquisition d’une carte de communication et occasionne donc un surcoût.

C ont été fusionnés en un réseau de classe B, lequel a été découpé en plusieurs sous- réseaux.

Une machine a une adresse IP qui se décompose de la manière suivante :

2 octets codant le réseau de classe B : 152.81

1 octet représentant le numéro des sous-réseaux que nous avons définis

1 octet stockant le numéro de la machine.

Cette machine a également besoin de deux autres paramètres : une adresse de diffu- sion globale appelé

broadcast

et un masque.

Le masque permet d’indiquer à la machine combien de bits sont affectés à l’adresse du sous-réseau et donc combien de bits sont réservés au numéro de la machine. Il faut noter que la frontière entre le réseau et la machine peut se faire sur n’importe quel bit mais il est préférable, pour une question de lisibilité, d’utiliser une frontière d’octet. C’est le masque qui permet le découpage d’une classe B en sous-réseau. Le

broadcast

est un message dont l’adresse représente l’ensemble des adresses IP d’un réseau. Ceci permet à une station d’envoyer un paquet à toutes les stations de son réseau. Ce mécanisme peut être utilisé lorsque la station émettrice ne connaît pas l’adresse destination ou lorsqu’il y a plusieurs destinataires concernés par un

192.33.167.0 192.33.168.0 2 réseaux de classe C

152.81.0.0

152.81.1.0 152.81.2.0 152.81.3.0 152.81.4.0 1 réseau de classe B

1 réseau de classe B structurée en sous-réseau

novembre 92 (déménagement)

FIGURE 9.L’évolution de l’adressage.

même message. La figure 10 résume cette représentation.

Le principe d’accès au media de communication ethernet est non déterministe et lorsque le nombre de stations augmente, il se produit un phénomène d’écroulement provoqué par les collisions de paquets de données (voir page 14). Ce nombre de sta- tions dépend bien sûr de leur activité de communication. Nous avons fixé une moyenne de 30 stations avec un maximum de 50 stations par sous-réseau afin de limiter les risques d’écroulement. Ce sont des chiffres courants dans des réseaux de type ethernet.

Une fois les numéros de sous-réseaux affectés, il restait à affecter l’attribu-

tion du numéro de la machine dans le sous-réseau. Plutôt que d’attribuer un

numéro séquentiellement, nous avons défini des affectations de plage de

numéro en corrélation avec la fonction des appareils électroniques. La struc-

turation fixe une règle d’attribution des adresses IP et facilite les modifica-

tions collectives faites par les ingénieurs systèmes. Le tableau suivant

152

81

NSR

NM

numéro de réseau attribué par le NIC

numéro de sous-réseau numéro de la machine connectée sur le sous-réseau

152

81

255

255

255

255

0

0

broadcast

masque

152

81

NSR

255

255

255

255

0

broadcast

masque

Classe B

Classe B

en sous-

FIGURE 10. La représentation d’une adresse IP d’une machine du nouveau réseau.

réseau

indique cette répartition :

Ces choix sont libres, la seule numérotation recommandée est l’utilisation du

numéro 1 comme port de sortie du réseau (le numéro 0 n’étant pas autorisé).

L’étape suivante a été de préparer la renumérotation de toutes les machines des deux sites CRIN et Inria Lorraine afin que le changement effectif puisse se réaliser en douceur pour les utilisateurs. Nous avons construit une table de correspondance comportant l’ancienne et la nouvelle adresse IP de chaque machine. Le nom «court» de chaque machine est resté identique, en revanche le nom qualifié tel qu’il est défini dans le DNS, c’est-à-dire le nom court suivi du nom de domaine, était quant à lui modifié.