• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTÉRATURE

1.5. Facteurs individuels

1.5.7. Stress de la vie courante

Des études ont révélé une association significative entre le stress perçu et les niveaux de bien-être émotionnel, de satisfaction de la vie, du bien-être psychologique et social. Le niveau

élevé de stress interpersonnel perçu est associé à des niveaux plus faibles de satisfaction à l’égard de la vie (Coffman et Gilligan, 2002), de bien-être psychosocial (Murdock et al., 2015). Park et al. (2014) précisent, dans leur étude, que le stress lié à la réussite scolaire est associé à un niveau plus faible de bien-être psychologique. Michalec et Keyes (2013) ajoutent que le niveau de stress interpersonnel augmenterait d’abord avec les niveaux de bien-être social, psychologique avant d’atteindre le niveau de bien-être émotionnel. O’Sullivan (2011), quant à elle, explique que le niveau de satisfaction à l’égard de la vie tend à augmenter avec les réactions positives lorsque les personnes sont face au stress. Cependant, pour Iwamoto et Liu (2010), le stress interpersonnel perçu n’est pas significativement associé au niveau de bien-être psychologique.

Au regard de ce qui précède, l’on reconnaît l’association entre les facteurs individuels et la SMP chez les jeunes adultes vivant dans la société.

1.6. Facteurs familiaux

Peu d’études documentent les facteurs familiaux liés aux trois dimensions du bien-être (bien-être émotionnel, psychologique, social) et la SMP. Parmi les facteurs considérés se retrouvent les relations familiales, le style parental, le revenu du ménage.

1.6.1. Relations familiales

Les relations familiales sont associées positivement au bien-être psychologique. Les résultats d’une étude révèlent que l’affection parentale est un facteur important du bien-être psychologique. Les personnes de familles non recomposées avaient des niveaux plus élevés de bien-être psychologique que celles de familles recomposées (Love et Murdock, 2004). Cela pourrait s’expliquer par le fait que certains jeunes adultes ne vivant plus avec leurs parents biologiques n’ont plus de liens affectifs avec ces derniers.

Une autre étude a montré que les étudiants habitant avec leurs parents, leurs familles ont un niveau plus élevé de bien-être subjectif que ceux vivant dans les résidences (dortoir, location, avec d’autres familles) (Sivis-Cetinkaya, 2013). Les résultats sont controversés. La recherche de Chow (2005) n’observe aucune association entre les relations familiales telles que l’environnement récréatif et de cohésion au sein de la famille et le niveau de satisfaction à l’égard de la vie.

1.6.2. Style parental

Une étude américaine a révélé que le niveau de satisfaction à l’égard de la vie des étudiants âgés de 18 à 23 ans diminue avec le niveau élevé de contrôle parental. Plus ils reçoivent de contrôles parentaux, plus leur niveau de satisfaction à l’égard de la vie est faible. Cela semblerait les éloigner psychologiquement de leurs parents et empêcherait aussi leur bonheur, leur autonomie et leur épanouissement psychologique (Schiffrin et al., 2014).

1.6.3. Revenu du ménage

Le revenu du ménage est associé à des niveaux plus élevés de bien-être subjectif (émotionnel), de bien-être psychologique. Les personnes de niveau de revenu élevé ont un niveau élevé de bien-être subjectif. Ils sont plus heureux et ont un fonctionnement plus positif que ceux à revenu faible (Sivis-Cetinkaya, 2013). Une étude ajoute le niveau intermédiaire du revenu. Les auteurs rapportent que les personnes de familles à faible revenu ont un niveau de bien-être psychologique identique à ceux venant de familles à revenu intermédiaire (Bowman, 2010). Ils ont des niveaux inférieurs d'autonomie. Cette relation se justifie par le fait qu’avoir moins de problèmes financiers procurerait plus d’autonomie, de satisfaction dans la vie et de sentiments plus positifs (Bowman, 2010 ; Sivis-Cetinkaya, 2013).

1.7. Facteurs communautaires

Certaines études ont montré que les facteurs communautaires associés à la SMP sont aussi importants que les facteurs individuels et familiaux. En effet, l’implication communautaire, les réseaux sociaux, le soutien social sont des déterminants robustes de la SMP.

1.7.1. Implication communautaire

Les personnes qui participent à des activités communautaires telles que les clubs d’étudiants, la participation aux événements sociaux, aux activités sportives, récréatives, vacancières ont des niveaux élevés de satisfaction à l’égard de la vie et des affects positifs (Allan et al., 2013). Les résultats d’une étude suédoise révèlent que la participation aux événements sociaux est associée à un meilleur niveau de SMP (Winzer et al., 2014). Cicognani et al. (2008), Sivis-Cetinkaya (2013), Steger et al. (2008) et Syed et al. (2013) observent des relations similaires dans leurs études italienne, turque, iranienne et américaine. Les auteurs affirment que la participation aux activités sociales positives organisées par les clubs étudiants, les groupes ethniques auxquels l’individu appartient, est associée à des niveaux plus élevés de bien-être social, subjectif, hédonique et eudémonique. Cette augmentation peut s’expliquer par le fait que les relations entre les pairs permettant le partage des activités communes, des expériences, favoriseraient la manifestation des sentiments plus positifs (Sivis-Cetinkaya, 2013 ; Steger et al., 2008).

1.7.2. Réseaux sociaux

Les études sur le lien entre les réseaux sociaux et la SMP ont donné des résultats controversés. Certains auteurs comme Cardak (2013) et Kross et al. (2013) ont montré que l'utilisation de l’internet et le contact social direct interfèrent de façon significative pour prédire les changements négatifs de satisfaction à l’égard de la vie, du bien-être psychologique dans le temps. Dans l’étude de Kross et al. (2013), plus les personnes utilisent Facebook avec

(2013) précise, en utilisant la mesure du bien-être psychologique, que la diminution du niveau de bien-être est tributaire du niveau élevé de dépendance à l’internet qui est susceptible de provoquer un niveau faible de bien-être psychologique. Cet avis ne fait pas l’unanimité. Une étude montre que les réseaux sociaux semblent avoir de faibles impacts directs sur le niveau de bien-être psychologique (Liu et Yu, 2013). Pour Park et al. (2014), il n’existe aucune association significative entre l’utilisation du Facebook ou de l’internet et le bien-être psychologique. Selon les auteurs, l’association ne devient significative que chez des personnes qui ont une faible capacité à surmonter les difficultés de la vie. Elle dépend aussi de la manière d’utiliser les réseaux sociaux, de la nature de la communication ainsi que des objectifs à atteindre lors des échanges.

1.7.3. Soutien social

Le soutien social est un facteur important de la SMP ou du bien-être psychologique. Liu et Yu (2013) et Pesigan et al. (2014) observent que le soutien social augmente avec le niveau de bien-être psychologique. Bien que l’étude ne soit pas faite avec le même instrument de mesure, Coffman et Gilligan (2002) confirment ces résultats sur la satisfaction à l’égard de la vie. D’autres recherches ne peuvent mettre en lumière cette association dont celles de Gülaçti (2010) et de Wang et Castañeda-Sound (2008) qui ne trouvent aucune relation significative entre le soutien social ni avec la famille, ni avec les amis et les niveaux de bien-être subjectif ou de satisfaction à l’égard de la vie.

Outre les facteurs communautaires en l’occurrence l’implication communautaire, les réseaux sociaux, le soutien social, d’autres, identiques, influencent la SMP chez les jeunes adultes. Entre autres, les déterminants qui ont des impacts sur les trois dimensions du bien-être (émotionnel, psychologique, social) sont l’environnement du travail, l’environnement social ou bâti du quartier, l’appartenance sociale.