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Les autres stratégies de diffusion à l’épreuve de la temporalité du programme :

de la temporalité du programme : campagnes d’information,

formations OGDPC et visites des DAM

Les équipes-projets Paerpa n’ont pas ménagé leurs efforts pour présenter le programme Paerpa aux PSL et tenter de les enrôler dans la démarche. Plusieurs chefs de projet ont eux-mêmes « pris leur bâton de pèlerin », selon leur expression, et organisé des rencontres par micro-territoires, parfois avec l’aide des représentants URPS. Cependant, les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous.

Dans les Hautes-Pyrénées, la première vague de campagne d’information est perçue comme un échec par ceux-là même qui l’ont conduite en 2014-2015. Très faiblement bénéfique si l’on considère le nombre de PPS réalisés, les réunions auraient peut-être même été contre-productives car les professionnels présents ont pu alors se faire une mauvaise idée du programme et se fermer à d’autres évocations et sollicitations faites par la suite. L’équipe regrette aussi de ne pas avoir disposé de matériel de communication adéquat. À partir de 2016, ils ont changé leur fusil d’épaule et communiqué sur les outils disponibles et les apports directs du PPS pour les professionnels et les patients, en effaçant autant que possible la référence au programme « Paerpa ».

Ce cas est révélateur non pas du fait qu’il n’est pas possible de communiquer sur le programme auprès des professionnels libéraux mais de la nécessité d’attendre que les outils soient disponibles et que des avan-

tages immédiats puissent être mis en avant. Cela suppose que le programme soit déjà lancé et que certaines

actions soient déjà déployées, notamment la mise en place de la CTA et le développement de l’offre de service.

L’attention des PSL est une ressource rare que l’équipe-projet doit gérer en prenant en compte la dimen-

sion territoriale – les différences entre sous-territoires, les relais disponibles – et la dimension temporelle du programme – le déploiement, le caractère expérimental, l’articulation des différentes actions.

L’épreuve de la temporalité concerne aussi les formations mises en place par les Organismes gestionnaires de développement professionnel continu (OGDPC) à destination des PSL. D’un côté, des retours positifs ont pu être recueillis. Le caractère « intéressant » de la formation a été souligné, notamment parce qu’elle a donné une occasion inédite aux professionnels de se connaître et de mieux comprendre leurs champs de compétence respectifs.

En Mayenne, les paramédicaux rencontrés ont indiqué que la formation avait été un moyen de découvrir l’outil et de rencontrer d’autres professionnels formés en même temps.

À Nancy, la formation semble avoir favorisé une prise en main de l’outil SI et la création de comptes de messa- gerie sécurisée.

Cependant, il convient de souligner les difficultés de mise en place des formations OGDPC notamment pour réunir en même temps des professionnels d’horizons professionnels et organisationnels différents, et donc de mettre en place des formations réellement pluri-professionnelles. En outre, des difficultés de recrutement des participants pour les formations ont pu apparaître, ce qui peut être mis au compte d’une trop grande précocité de leur réalisation par rapport au développement du programme Paerpa, ou d’un manque de capacité des orga- nismes de formation.

En Mayenne, par exemple, il s’est avéré impossible de réaliser en même temps la formation des professionnels de l’hôpital et de ville. Or, de l’avis des acteurs, cela aurait été bénéfique.

Dans les Hautes-Pyrénées, les formations OGDPC ont eu lieu alors que le PPS dématérialisé n’était pas encore disponible, ce qui a mis les animateurs dans la situation difficile de devoir assurer une formation sans support ni cas concret à présenter et étudier.

Dans tous les cas, l’appropriation des outils par les PSL ne peut pas entièrement reposer sur les formations OGDPC, et cela pour deux raisons au moins. D’une part, les acteurs ont ressenti le besoin de compléter la formation reçue, par exemple dans une MSP de Mayenne. D’autre part, les formations ont eu lieu relativement tôt par rapport au déploiement des programmes et, par conséquent, les outils présentés sont amenés à évoluer par la suite, parfois fortement. Les formations OGDPC font partie des actions Paerpa qui sont relativement faciles à mettre en place, et qui par conséquent peuvent être rapidement investies par les équipes-projet sommées de présenter des résultats en matière de déploiement. Or les formations perdent de leur sens si les outils ne

sont pas prêts ou si les professionnels ne peuvent pas travailler sur des cas réels.

La troisième stratégie de communication de masse utilisée pour mobiliser les professionnels est le recours aux

délégués de l’Assurance Maladie (DAM). Dans les territoires où les DAM ont été mobilisés pour communiquer

sur Paerpa, les résultats sont variables.

À Paris, leur intervention est perçue comme très positive. En lien avec les référents ARS, très motivés, les délégués ont été eux-mêmes formés avant de réaliser les visites. Une deuxième campagne a été organisée ce qui montre l’intérêt de la démarche.

Dans les Hautes-Pyrénées, les visites des DAM semblent au contraire avoir été contre-productives, notamment parce que le programme Paerpa et l’outil PPS auraient été évoqués en fin de séance comme une contrainte administrative supplémentaire plutôt que comme un apport pour les professionnels, et sans support concret de présentation.

En Basse Corrèze, les DAM ont réalisé une vague de visites en 2015. D’après les données fournies par la CNAM-TS en septembre 2015, les médecins ont été particulièrement sensibles aux perspectives offertes par les nouveaux dispositifs prévus par Paerpa – expertise gériatrique, places de SSIAD et d’hébergement temporaire en urgence, formation au repérage de la fragilité pour les aides à domicile. Ils ont en revanche été plus circons- pects vis-à-vis du PPS, outil dont l’usage paraît lourd avec un risque de surcharge administrative. Les pharma- ciens et les IDE qui ont également été visités ont fait des retours positifs, notamment en ce qui concerne le fait de pouvoir s’adresser à la CTA comme interlocuteur unique.

Là encore, la façon dont les visites des DAM s’inscrivent dans le développement du programme Paerpa est déterminante pour la réussite de l’opération. En outre, ce que montrent les expériences des DAM et des

formations, comme d’ailleurs des réunions de micro-territoire et des campagnes d’information, c’est que la communication ne suffit pas. Il faut introduire un accompagnement à l’utilisation, ce qui suppose que les outils soient prêts et qu’il soit possible de travailler sur des cas réels.

3.3. Les leviers de l’adhésion à l’outil PPS : appui de la CTA,