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Le vieillissement en tant que conséquence du poids des années sur l’organisme est un processus inéluctable. Cependant, certains de ses effets sont assujettis à des facteurs biologiques. Par conséquent, ils sont modulables par des actions spécifiques. Il est donc envisageable, non pas d’arrêter le processus de vieillissement, mais d’en ralentir la progression. Plusieurs pistes sont avancées par le Collège national des enseignants de gériatrie :

E-1- La restriction calorique

Une restriction calorique, débutée tôt dans la vie (juste après la maturation sexuelle), a permis chez les animaux de laboratoire (rongeurs, nématodes…) d’allonger la durée de vie. La restriction calorique agirait par ralentissement de la glycation des protéines et protection de l’organisme contre les effets des radicaux libres, du stress et des infections. Chez l’humain, le contrôle du poids idéal est connu comme un facteur de longévité, mais il faut éviter de débuter la restriction calorique chez la personne âgée.

E-2- L’activité physique :

Une activité physique adaptée permet de lutter contre la fonte musculaire liée à l’âge, de limiter l’augmentation de la masse grasse et de lutter contre le phénomène d’intolérance au glucose. Par ailleurs, les fonctions cardiovasculaires et respiratoires, lorsqu’elles sont stimulées par une activité physique régulière, restent préservées plus longtemps.

Contrairement à la restriction calorique, une activité physique débutée même tardivement peut avoir des effets bénéfiques sur la santé (diminution du risque cardiovasculaire, prévention des chutes).

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E-3- La correction des déficits hormonaux :

Le traitement hormonal substitutif chez la femme ménopausée s’oppose à certains effets du vieillissement par son action bénéfique sur l’os, la peau, les organes urogénitaux, le cerveau…

L’administration de l’hormone de croissance permet d’augmenter la masse maigre et de réduire les effets du vieillissement sur la peau. Chez l’animal, l’administration de la déhydro‐épiandrostènedione (déficiente avec l’âge) a permis une amélioration des fonctions mnésiques. Chez l’humain, les travaux sont en cours. Le traitement hormonal de la ménopause est controversé du fait de l’augmentation de l’incidence de certains cancers.

E-4- L’inhibition de la glycation des protéines :

Chez l’homme, l’inhibition de la glycation des protéines est une piste de recherche intéressante pour lutter contre les effets du diabète. En effet, le traitement de rats non diabétiques par l’aminoguanidine a permis de retarder la progression de la rigidité artérielle et de ralentir la cardiomyotrophie.

E-5- Les autres facteurs :

Chez l’homme, l’application d’acide trétinoïque a permis de faire régresser les effets du vieillissement cutané. D’autres actions sont probantes, mais sont encore à l’état de recherche chez l’animal. Par exemple chez le rat, le transfert de gènes codant pour des facteurs de croissance du système nerveux a permis de limiter voire de faire régresser certains déficits cognitifs. Des effets bénéfiques sur le cœur, la paroi artérielle et le rein ont été mis en évidence suite à l’administration d’inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine chez des rats normotendus. Au total, si mécanisme à l’origine du vieillissement sont mal connus, il est important que les praticiens en connaissent les principaux effets afin d’avoir les approches thérapeutiques les mieux adaptées et de prodiguer les meilleurs conseils en matière de prévention pour espérer vieillir dans les meilleures conditions de santé possible.

De façon plus pragmatique, Belloc et Breslow avaient défini sept facteurs de promotion de la santé permettant d’améliorer la longévité : dormir en moyenne 7 à 8 heures par nuit, prendre un petit‐déjeuner chaque matin, ne pas fumer, ne pas boire de l’alcool ou alors en avoir une consommation modérée, arrêter le grignotage entre les repas, garder un poids normal et avoir un exercice physique régulier. A tout âge, le nombre de critères respectés était inversement proportionnel au taux de décès.

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F– Particularité du vieillissement chez les PVVIH [15]

Les adultes âgées de cinquante ans et plus représentent une partie croissante de population vivant avec le VIH/sida. Depuis l’avènement du traitement antirétroviral hautement actif, c’est-à-dire grâce au traitement HAART, l’infection au VIH est devenue une maladie chronique gérable qui affecte de moins en moins la longévité des personnes séropositives.

Bien que nous célébrions toujours cette invention, l’efficacité de ce traitement nous oblige à assumer un nouveau défi, celui des effets du vieillissement sur les personnes atteintes du VIH.

Généralement, la prévalence de certaines conditions de santé augmente avec l’âge. Les risques de développer la maladie du cœur, le cancer, l’ostéoporose, ou une affection cognitive vont tous augmenter avec l’âge. Étant donné le nombre de personnes séropositives affectées par ces troubles, il est devenu crucial d’examiner les effets de la coprésence du VIH et des maladies de la vieillesse sur les personnes matures atteintes du VIH/SIDA.

F-1- Le vieillissement et le système immunitaire

Avec l’âge, la fonction du thymus est de moins en moins efficace. Le déclin de cet organe responsable de la production des lymphocytes T (un type de globule blanc dont le CD4+ est ciblé par le VIH) provoque une vulnérabilité aux infections chez les adultes plus âgées, affaiblissant les défenses immunitaires de cette population. L’infection au VIH limite également la production des lymphocytes T, ce qui explique pourquoi les personnes matures atteintes du VIH/SIDA ont un pronostic moins favorable que les jeunes séropositifs.

Une autre façon dont le vieillissement et l’infection au VIH affectent le système immunitaire, c’est dans le domaine de la digestion. Notre système gastro-intestinal contient des tissus ayant une fonction immunitaire importante qui s’affaiblit avec la réduction des cellules CD4 occasionnée par l’infection au VIH. Le vieillissement peut aussi être responsable de la réduction des CD4, ce que l’infection au VIH risque d’exacerber.

F-2- Le vieillissement et le traitement HAART (traitement antirétroviral hautement actif)

La progression des maladies associées avec le VIH dépend en grande partie de la réactivité du système immunitaire aux traitements. Certaines études récentes ont démontré une différence entre les adultes plus âgées et leurs jeunes homologues quant à leur réaction aux médicaments. En général, on constate que la charge virale des adultes matures est mieux supprimée, mais que le taux des CD4 n’augmente pas autant que chez les jeunes séropositifs

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suivant un traitement HAART. En plus, les patients plus âgés éprouvent une plus faible incidence de la défaillance du traitement initial, ce qui s’expliquerait par leur style de vie plus stable, qui favorise une meilleure adhérence au régime médicamenteux.

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