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Solution classique Limite Contrôle proposé

Figure 4.9 Image du taux d’oxygène dans la PAC pour une référence en pente égale à Lim_Pente Ces courbes montrent que le système proposé est beaucoup plus performant que celui dit classique : il est deux fois plus rapide. De plus, le niveau d’oxygène reste toujours dans le gabarit de sécurité, même avec une garde de sécurité de 10 %. Il est à noter que le contrôle classique déclencherait le signal d’alarme.

Conclusions

Le contrôle proposé permet de mieux exploiter les performances dynamiques du

compresseur. Ceci autorise donc une valeur supérieure de limitation en pente à celle du

système classique et par conséquent une réponse plus rapide du générateur. Les paramètres Kp1 et Kp2 dont les valeurs dépendent principalement des FT caractérisant le système et du temps du cycle d’automate, jouent un rôle essentiel pour fixer la dynamique maximale de la PAC : leurs valeurs résultent d’un compromis entre la stabilité, la rapidité et la sécurité du système.

On peut remarquer que la mise en œuvre de ce schéma n’exige pas un matériel spécifique, un simple automate suffit. La seule contrainte est la nécessité de connaître le système afin de déterminer les différentes FT évoquées. Néanmoins, cette modélisation n’exige pas une connaissance trop approfondie du système.

4.3 Stratégie de commande

La stratégie de commande génère la référence de la PAC qui sera envoyée au système de sécurité. Il réalise la répartition de l’énergie demandée entre la PAC et l’ES. Dans la plupart des cas, le contrôle utilise principalement deux données externes :

La puissance demandée

L’état de charge de l’ES

La conception de l’algorithme prend en compte de nombreux critères de fonctionnement dont les principaux sont listés :

Le mode de fonctionnement de la PAC. La référence qui lui est fournie ne doit pas

provoquer une perte de performances ou une détérioration de ses caractéristiques, comme par exemple la réduction de la durée de vie.

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-• Le dimensionnement de l’ES. La gestion d’énergie doit faire en sorte de diminuer les

appels de puissance et d’énergie de l’ES pour ainsi réduire sa taille.

Le mode de fonctionnement de l’ES. Certains critères concernant le mode de

fonctionnement de l’ES doivent être pris en compte pour ne pas dégrader ses caractéristiques.

La réduction de la consommation d’hydrogène. Le contrôle doit faire travailler la

PAC dans la gamme de puissance où la consommation est optimale.

Le rendement énergétique. Le système doit fonctionner dans la gamme des

puissances où le rendement énergétique est maximal.

L’utilisation pour diverses applications. Malgré les différences qu’il peut y avoir

entre elles, la stratégie de gestion d’énergie doit pouvoir être valable et transposable pour une gamme d’applications la plus large possible : bus, tramway, back-up, génération d’énergie, charge isolée...

En définitive, les critères à retenir sont nombreux et parfois contradictoires. Par conséquent,

la stratégie de commande sera le résultat d’un compromis qui dépend la plupart du temps

de l’application choisie. Malgré tout, les critères les plus importants sont généralement : • Le dimensionnement en puissance et en énergie de l’ES

• La consommation d’hydrogène • Le rendement moyen du système Nos travaux porteront sur ces trois aspects.

Actuellement, de nombreuses études ont déjà été menées dans le domaine des systèmes hybrides, plus particulièrement concernant les véhicules électriques : [Pag-99][And-01][Nap-01][Can-02] entre autres. Il existe donc une vaste gamme de stratégies de commande : réglage optimal des paramètres de contrôle pour une application particulière et connue, minimisation de la consommation sans aucune connaissance a priori, optimisation multi-objectifs...

Néanmoins, la plupart de ces stratégies sont développées et ajustées pour des applications très particulières et connues a priori. Or, elles ne sont pas bien adaptées aux problèmes spécifiques de la PAC. De plus, leurs résultats sont fortement dépendants de l’application choisie. Egalement, du fait de leur complexité mathématique, leur implémentation physique exige souvent un matériel spécifique.

En conséquence, nous présentons trois stratégies de commande qui ont un bon rapport performances/simplicité. Chacune d’elles se focalise sur un aspect en particulier parmi ceux mentionnés précédemment. Même si toutes sont facilement implémentables grâce à leur simplicité, leur nature et leur principe de fonctionnement sont très différents. Elles sont listées ci-dessous :

Optimisation de la consommation d’hydrogène par une méthode déterministe sans

aucune connaissance a priori de l’application.

Stratégie basée sur la caractéristique Rendement/Courant d’une PAC.

Stratégie utilisant des régulateurs classiques.

Notons que dans tous les cas, on a été obligé de modifier la stratégie de commande pour toujours assurer un état de charge de l’ES correct. En effet, les algorithmes n’optimisent qu’un aspect sans tenir compte de l’état de charge de l’ES. Il faut donc modifier la stratégie en réalisant un compromis. De ce fait, toutes les stratégies comprennent deux parties :

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-• Contrôle optimal.

• Contrôle de l’état de charge.

Les résultats obtenus en simulation avec ces trois stratégies sont présentés dans le point suivant. Ces simulations sont faites à partir d’applications réelles du domaine du transport ou du stationnaire.

4.3.1.1 Optimisation de la consommation

Cette stratégie est inspirée des précédents travaux effectués au LEG [Can-02] et aussi de [Pag-02]. Le but de ce contrôle est de réduire au maximum la consommation d’hydrogène du générateur (EH2 en gr/s) calculée avec l’équation (4.12). Son principe se base sur la répartition optimale de la puissance demandée entre la PAC et l’ES à chaque instant t, tout en sachant que le bilan énergétique de l’ES doit être nul.

F M I N E C PAC H H = 2 2 2 (4.12)

Où : MH2 est la masse molaire du dihydrogène (2 g/mol)

Pour obtenir la consommation optimale globale (EH2_Optimal), on optimise donc la consommation à chaque instant, car la demande en énergie n’est pas connue a priori. Ainsi, le problème d’optimisation s’écrit sous la forme (4.13).

{

2_ 0, 2_1, 2_ 2...

} {

2_0

} {

2_1

} {

2_ 2

}

...

_

2 Optimal = H t H t H t = H t + H t + H t +

H Opt E E E Opt E Opt E Opt E

E (4.13)

Ce contrôle se base sur ces deux éléments :

Une méthode d’optimisation déterministe : La consommation est optimisée par une

méthode déterministe basée sur l’évolution du gradient de la consommation. Cette méthode a été implémentée sous Matlab avec la fonction FMINCON.

La consommation équivalente : La consommation totale à l’instant t est donnée par

la consommation instantanée de la PAC à laquelle on ajoute la consommation d’énergie que la PAC devra fournir pour compenser la différence entre la demande et la puissance de PAC qui a été fournie ou absorbée par l’ES [Can-02][Pag-02].

En intégrant cette dernière considération qui est la clé de l’optimisation, on peut écrire la consommation globale (EH2_Equi) sous la forme (4.14). Notons que cette consommation peut conduire la PAC à fournir une puissance instantanée (PPAC) plus élevée que celle demandée (PDem). En effet, ce contrôle fait travailler la PAC au point de fonctionnement où sa consommation est minimale.

( ) ( ) (

DemPAC MoyPAC

)

ES Moy PAC H PAC H Equi H Opti P P P P E P E E Val _ _ 2 2 _ 2 = + − = η (4.14) Avec

ValOpti Valeur à optimiser par la méthode déterministe.

EH2(PX) Consommation totale en hydrogène pour la puissance PX en g/s.

PPAC_Moy Puissance à laquelle la PAC compense l’énergie fournie ou absorbée par l’ES en

W.

ηES Rendement énergétique de l’ES.

Cependant, l’équation (4.14) telle qu’elle a été présentée, nous conduit toujours au même point de fonctionnement qui dépend de la puissance moyenne (PPAC_Moy). Cela entraîne une mauvaise gestion de l’ES.

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-La Figure 4.10 l’illustre: l’optimum PPAC ne varie pas même si la demande change. Cela est dû au fait que le temps pour recharger l’ES n’est pas limité, car il est inconnu. Pour résoudre ce problème, ce contrôle doit toujours tenir compte de l’état de charge de l’ES (Etatt=i).

1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 x 1 04 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10x 10 4 P to ta l d em a n de P PA C 0 0. 5 1 1. 5 2

Figure 4.10 Consommation équivalente du générateur (PPAC_Moy = 30 kW)

Compte tenu de cela, l’équation (4.14) devient :

( )

Moy ES PAC Dem t i t e Equi H Opti P P P Etat Etat k E Val _ 0 _ 2 + = = = (4.15)

Où : Etatt=0 est l’état de charge de l’ES au début et ke est un paramètre de réglage de l’état de charge. PES_Moy est la puissance moyenne que l’ES peut fournir.

Notons que l’état de charge est multiplié par la puissance à fournir par l’ES. Cela vient du fait que l’état de charge est une constante lors du procédé d’optimisation et elle ne se voit pas affectée par la valeur de PPAC que la stratégie va déterminer. Néanmoins, en faisant ce produit (Voir Equation (4.15)), on a créé un terme dépendant de l’état de charge : il est positif si la puissance à délivrer par l’ES ne compense pas l’état de charge. Il devient négatif dans le cas contraire. Le « poids » de ce terme dans l’équation est défini par ke qui a été choisi empiriquement.

Dans certaines méthodes, la « correction » de l’état de charge se fait une fois l’optimum déjà obtenu. Cependant, cela ne permet pas d’assurer que le point de fonctionnement est optimal. L’inclusion de ce terme lors du processus nous rapproche du point optimal global.

PCharge

Optimisation

IPAC Ref

Etat charge Filtre

Valeur moyenne

Figure 4.11 Schéma de la stratégie d’optimisation de la consommation

De plus, à la différence des travaux précédents, le terme de la puissance moyenne est calculé en fonction de l’évolution de la puissance demandée. Dans [Can-02], ce terme était défini et

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-fixé a priori, ce qui rendait le contrôle fortement dépendant de ce paramètre, calculé pour chaque application en particulier. Dans notre cas, la puissance moyenne est calculée à l’aide d’un filtre dont l’entrée est la demande instantanée (Voir Figure 4.11).

4.3.1.2 Stratégie basée sur la caractéristique Rendement/Courant

L’objectif de ce contrôle est de faire en sorte que le générateur à PAC travaille au point de

rendement maximal. Pour cela, on se base sur l’évolution des dérivées du rendement et du

courant de la PAC (Voir Figure 4.12). Cette optimisation du rendement constitue une autre

manière d’optimiser la consommation d’hydrogène. Son avantage par rapport au cas

précédent est sa simplicité ; il n’y a pas besoin d’implémenter un algorithme d’optimisation. Par contre, l’évaluation de l’hydrogène consommé n’est pas autant précise.

Cette stratégie avait été développée dans un premier temps pour des applications photovoltaïques en tant que contrôle extrémal du point de fonctionnement en se basant sur la relation puissance/courant [Val-01]. Cependant, ce contrôle a pu être facilement applicable à un générateur à PAC du fait de la similitude des deux relations.

dt dIPAC

- + - ↑ IPAC REF ↓ IPAC REF

dt dηPAC

+ ↓ IPAC REF ↑ IPAC REF

Tableau 4.2 Tableau logique de contrôle

Figure 4.12 Rendement de la PAC

Où : ηPAC est le rendement instantané de la PAC défini par l’équation (1.15).

Le mode de fonctionnement de cette stratégie repose sur un traitement combinatoire des signes des dérivées du rendement et du courant. Le Tableau 4.2 l’illustre. En fonction des variations du courant et du rendement, on augmente ou on diminue la référence du courant de la PAC dans une fourchette donnée de manière à demeurer sur l’extremum.

+ + IPAC Ref IPAC Nette IPAC Brute Etat charge -+ Etat charge à t=0 Kpt Tableau logique VPAC

Figure 4.13 Stratégie de commande optimisant le rendement

Cette stratégie s’avère très robuste, de plus, elle ne fait pas appel à la modélisation des pertes, ni même à celle du générateur à PAC. Par contre, elle peut présenter quelques problèmes au niveau de la précision, si la courbe du rendement est très plate : on peut avoir des oscillations

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-indésirables, car la précision du contrôle dépend de la valeur de la fourchette ; plus la fourchette est petite, plus la précision augmente mais alors le système se voit très ralenti. Dans notre cas, le compromis retenu conduit à une fourchette de 3 A.

Pour s’assurer que l’ES ne se décharge pas, un terme dépendant de son état de charge a été ajouté à la référence envoyée à la PAC. Ce terme peut être non-linéaire (arrivé à un état déterminé, la référence est imposée) ou linéaire (proportionnelle à l’état de charge). Dans notre cas, on a choisi une variation proportionnelle, car c’est elle qui a donné les meilleurs résultats. Le réglage a été réalisé de manière empirique (Voir Figure 4.13).

4.3.1.3 Stratégie utilisant des régulateurs classiques

Dans le cadre de la thèse, une autre proposition de stratégie a été développée. Elle s’inspire des contrôles classiques, dits P et PI. Son but principal est de réduire au minimum la taille

de l’ES, en terme de puissance ainsi que d’énergie. Pour cela, le contrôle se sert d’un signal

proportionnel à l’état de charge de l’ES par rapport au point d’équilibre souhaité. Cela en effet revient à appliquer un régulateur proportionnel (Voir Figure 4.14). Pour améliorer la dynamique, la référence de la PAC dépend aussi de la puissance instantanée fournie par la batterie. + + IDemande Etat charge

Filtre IPAC Ref

-+ ++ Etat charge à t=0 Kpa Kpb IES

Figure 4.14 Stratégie de commande utilisant des régulateurs classiques

Les principaux atouts de ce contrôle sont leur simplicité et la taille réduite de l’ES ; il exploite la PAC au maximum de ses capacités comme source de puissance. En plus, il ne requiert pas de connaissance a priori du système physique, ce qui facilite énormément son utilisation et son utilisation pour d’autres applications.

Par contre, ce contrôle oblige la PAC à suivre toutes les variations de la charge de manière « instantanée ». Cela pourrait affecter la durée de vie de la PAC à cause des variations de la référence en permanence. Pour atténuer ce problème, on peut éventuellement envisager de filtrer la demande du client (Voir Figure 4.14). Cependant, ceci implique une augmentation des besoins pour l’ES, notamment au niveau énergétique.

Dans notre cas, on n’a pas employé de filtre et les paramètres pour assurer un état de charge correct de l’ES ont été calculés empiriquement.

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