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Stratégie d’échantillonnage

Ste-Marie- Ste-Marie-aux-Mines

2. Stratégie d’échantillonnage

2.1. Matrices prélevées

Afin de caractériser la variabilité des activités dans les denrées, des échantillons de chaque groupe d’aliments (légumes, céréales, produits laitiers, viandes) ont été sélectionnés. Les statistiques issues de la base de données FAOSTAT (2007) ont été consultées afin de connaître les quantités de denrées produites sur le territoire français et les quantités consommées annuellement par personne (tableau 2.1).

Consommation moyenne par personne de quelques produits alimentaires (kg/an)

Blé 99,93

Légumes frais 71,13

Lait (en litres) 40,82

Fromage 24,48

Volailles 21,10

Œufs 14,70

Tableau 2.1 : Consommation moyenne par personne de quelques produits alimentaires (kg/an), source FAOSTAT (2007).

Le choix s’est plus précisément porté sur des produits alimentaires consommés et produits sur l’ensemble du territoire Français : le blé, les salades, le lait, le fromage, la viande de volaille et les œufs. Le blé entre dans la composition de nombreux produits alimentaires consommés en France. Cette céréale possède également la plus forte production en France avec 38,2 Mt produites par an pour l’année 2010. Les légumes frais sont également très fortement consommés par les français avec 71,13 kg/an par personne. Parmi ces légumes, les tomates représentent la plus grosse production avec 587 kt pour l’année 2010 suivi des pois frais (406 kt) et des salades (398 kt). La culture des salades s’étend sur plusieurs mois et est très répandue quelle que soit la région considérée. De plus, dans le chapitre précédent, il a été mis en avant que les légumes feuilles, tels que les salades, semblaient être plus représentatifs des activités rencontrées dans les sols et plus fortement soumis à l’influence de rejets d’activités industrielles. Les légumes feuilles sont également connus pour être soumis aux dépôts atmosphériques et à l’adhésion de particules de sol, ce qui présente un grand intérêt pour notre étude sur les différentes voies de transfert des radionucléides. La consommation moyenne de lait et de fromage en France représente respectivement 40,82 L/an et 24,48 kg/an et par personne. De nombreuses études se sont portées sur les transferts de radionucléides au sein de la chaîne trophique sol-herbe-lait-fromage,

notamment pour 90Sr, analogue du calcium, et pour 137Cs (Besson et al., 2009). L’étude des radionucléides naturels et des isotopes du radium en particulier revêt le même intérêt. La consommation de viande en France est dominée par la viande de bœuf avec 26,88 kg/an et par personne contre 21,10 kg/an pour la viande de volaille. Cependant, l’élevage des volailles nécessite des moyens beaucoup moins importants et est ainsi plus répandu à l’échelle du territoire avec des structures de plus petites dimensions. De même, l’élevage de poules pondeuses peut se faire à très petite échelle, chez des particuliers. Dans ces conditions, la production n’est pas contrôlée ce qui peut représenter un risque sanitaire important en cas de contamination locale, d’où l’importance de connaître les transferts des radionucléides à ce type de denrées. Des échantillons de romarin ont également été prélevés dans la vallée du Rhône en zone influencée et en zone hors influence des vents dominants. Le choix de ces plantes réside dans leur durée d’exposition aux dépôts de particules atmosphériques. Ces plantes étant typiquement méditerranéennes, il a été impossible d’effectuer des prélèvements dans les autres régions d’étude.

Chaque échantillon d’aliment prélevé est associé à plusieurs échantillons considérés comme étant des sources potentielles de radionucléides. Les produits animaux (œufs, volailles, lait et fromages) sont associés à des échantillons de fourrage, d’herbes ou de mélange de graines constituant l’alimentation de base des animaux. A ces échantillons s’ajoutent des échantillons de sol qui sont potentiellement ingérés par les bestiaux ainsi que des échantillons d’eau qui sont mis à disposition par les agriculteurs pour l’abreuvage. Pour les échantillons végétaux, les sols de cultures sont prélevés ainsi que, le cas échéant, les eaux d’irrigation. Dans notre étude, seules les salades ont été irriguées durant leur culture.

2.2. Localisation des prélèvements

La diversité des produits étudiés a conduit à des prélèvements dans différentes exploitations agricoles plus ou moins proches les unes des autres. La prise de contact avec les producteurs, permet de garantir la traçabilité des échantillons (localisation des parcelles de culture et de pâturage) ainsi que les modes de culture (utilisation d’engrais et de pesticides, fréquence d’irrigation, culture en plein air) et d’élevage des produits (utilisation de compléments alimentaires, type d’aliments, surface disponible, provenance des aliments). Pour notre étude, nous avons, autant que possible, sélectionné des fermes répondant aux critères de l’agriculture biologique. La culture des salades se fait en pleine terre et en plein air et les amendements utilisés ne contiennent pas de substances chimiques de synthèses. Les chèvres, vaches laitières, poules pondeuses et poulets de chair sont élevés en plein air et ont accès à une vaste surface de prairie. Les aliments reçus par les animaux proviennent de coopérative locale (représentative de la zone étudiée) ou sont directement produits par l’éleveur.

Les échantillons prélevés en zone influencée (RV-IZ) sont pour la plupart situés dans le couloir des vents dominants, excepté les échantillons de volaille et d’œuf qui sont situés à l’ouest du site (figure 2.8). Les échantillons de blé et de romarin sont distants de 700 m à peine de la

clôture sud du complexe nucléaire, alors que les échantillons de salade sont éloignés de 6 km environ et les échantillons de fromage et de lait de plus de 10 km. Cet éloignement conséquent est susceptible de diluer les rejets potentiels provenant du complexe. La localisation des échantillons, en dehors des vents dominants du complexe de Tricastin (RV-NIZ), garantit l’absence de l’influence de rejets atmosphériques. La plupart des exploitations dans lesquelles ont été prélevés les échantillons, sont situées sur des substrats sédimentaires composés d’alluvions modernes ou de colluvions. Les échantillons de romarin de la zone RV-NIZ sont cependant situés sur un substrat sableux datant du crétacé inférieur.

0 2 km 0 2 km Salade Fromage Lait Blé Romarin Volaille Œuf Volaille Œuf Salade Blé Fromage Lait Romarin Complexe Nucléaire de Tricastin

Figure 2.8 : Localisation des échantillons prélevés dans la vallée du Rhône (RV). Les cercles correspondent aux échantillons de la zone potentiellement influencée par les rejets du complexe du Tricastin (RV-IZ), les triangles à ceux de la zone hors influence (RV-NIZ).

Les échantillons prélevés dans le Massif central sont assez distants les uns des autres (figure 2.9), ce qui engendre une variabilité des substrats géologiques des points d’échantillonnage. L’échantillon de salade se situe dans la plaine de Limagne caractérisée en ce point par la présence de sols fertiles dits « terres noires ». Les échantillons de fromage et de lait se situent en région plus montagneuse sur un substrat volcanique, alors que les échantillons de volaille ont été prélevés sur un substrat granitique et les échantillons de blé et d’œuf sur un substrat métamorphiques. Ces grandes distances entre les différents points de prélèvement sont dues à l’absence d’exploitation répondant à nos critères de traçabilité des échantillons.

Salade

Fromage