• Aucun résultat trouvé

Spécifiques aux Arcades Mandibulaires

1. Les Techniques Médico-Chirurgicales

1.1. Anesthésies Locales

1.2.2. Spécifiques aux Arcades Mandibulaires

Les techniques loco-régionales spécifiques aux arcades mandibulaires sont, pour certaines, couramment utilisées. En effet, les techniques locales à administration extra-osseuses s’y montrent, du fait de l’épaisseur de leurs tables osseuses, moins efficaces, surtout en secteurs postérieurs. Néanmoins, comme les techniques loco-régionales spécifiques aux arcades maxillaires, la plupart

d’entre elles – trop complexes, trop difficiles et/ou trop aléatoires – ne sont guère employées [5, 28, 44, 46, 48, 111].

Nous ne détaillerons pas les blocs des NB et NI, qui quoique virtuellement intéressants dans le cadre d’échecs anesthésiques, ne sont que plus rarement utilisés en omnipratique libérale. De la même manière et pour les mêmes raisons, nous ne détaillerons pas le bloc du nerf mandibulaire (abrégé en « BNM ») par les méthodes d’AKINOSI-VAZINARI [5, 28, 44, 46, 48, 111].

1.2.2.1. Bloc du Nerf Alvéolaire Inférieur

Les blocs du NAI (abrégé en « BNAI ») – également dénommés « Spix » ou, incorrectement « tronculaires » – sont les anesthésies dentaires loco-régionales les plus connues, utilisées et importantes en odontologie. Ils correspondent à des infiltrations lentes de médicaments anesthésiques à proximité des NAI – dans les régions des lingulae mandibulaires qui surmontent les foramina mandibulaires – entre les faces latérales des fascias inter-ptérygoïdiens qui tapissent les faces latérales des muscles ptérygoïdiens médiaux et les faces médiales des branches ascendantes de la mandibule [28, 29, 38, 44, 46, 48, 111].

Licence : Domaine public ; GRAY & LEWIS. Licence : Domaine public ; GRAY & LEWIS.

Fig. 59 Vues latérales gauche et droite de la face. [29]

De nombreuses procédures d’exécution du BNAI sont décrites dans la littérature. Néanmoins, nous ne présenterons que la méthode d’HALSTEAD qui fait office de « standard » en la matière. Dans celle-ci, le praticien identifie visuellement et/ou tactilement un triangle muqueux vestibulaire délimité : médialement par le bord antérieur du muscle ptérygoïdien médial, latéralement par le bord antérieur concave de la branche ascendante de la mandibule et crânialement

par le plan occlusal de la seconde molaire maxillaire homolatérale à l’hémi-arcade ciblée. Fort de ses repères, le praticien pique, dans le plan frontal, au centre de ce triangle et, dans le plan sagittal, jusqu’au contact osseux. Enfin, après léger retrait et aspiration, le praticien procède à l’infiltration. Aussi, cette méthode nécessite des aiguilles de grandes longueurs et de moyens à grands diamètres. Parallèlement, elles mobilisent de moyens à grands volumes de médicaments anesthésiques [28, 44, 46, 48, 111].

1. Bord antérieur du muscle

ptérygoïdien médial ;

2. Bord antérieur de la

branche ascendante de la mandibule ;

3. Plan occlusal de la seconde

molaire maxillaire.

Licence : CC0 1.0 (https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/) ; ELOUADI.

Fig. 60 Bloc du nerf alvéolaire inférieur par la méthode d’HALSTEAD.

Ces techniques sont indiquées pour les anesthésies étendues et/ou longues de quadrants mandibulaires. Elles permettent notamment de réaliser, au cours d’une même séance, des soins multiples intéressant plusieurs dents de la région molaire d’une hémi-arcade mandibulaire. Elles permettent également, en association avec une anesthésie intra-ligamentaire, d’insensibiliser une molaire mandibulaire en pulpite aiguë. Elles présentent les contre-indications communes aux techniques loco-régionales d’anesthésie dentaire. Par ailleurs, elles sont également naturellement proscrites en cas de signes d’inflammation ou d’infection aux points de ponctions [28, 44, 46, 48, 111].

Les BNAI bloquent les fibres nerveuses des NAI et, en aval des foramina mandibulaires, de ses rameaux, à savoir : le NI et le NM. Néanmoins, d’après MALAMED et LOGOTHETIS, ces techniques insensibilisent parfois – du fait de la diffusion, à distance de son point d’injection, du médicament anesthésiant – entièrement les branches postérieures des nerfs mandibulaires et intéressent, donc, également les NMH et NL. Aussi, ils anesthésient les tissus dentaires,

parodontaux et oraux – y compris pulpaires et linguaux– innervés par ceux-ci. Ainsi, ces anesthésies loco-régionales se manifestent par une insensibilité et un engourdissement de la totalité d’une hémi- arcade mandibulaire, hors parties vestibulaires des régions molaires [28, 44, 46, 48, 111].

Ces techniques présentent les avantages, inconvénients, précautions d’emploi et complications communes aux techniques loco-régionales d’anesthésie dentaire. Aussi, elles permettent d’anesthésier, longuement, de grandes étendues tissulaires au prix d’engourdissements désagréables pour les patients. De la même manière, quoique simple relativement aux autres techniques loco-régionales, le BNAI par la méthode d’HALSTEAD reste une technique assez difficile à maîtriser et sensible aux variations anatomiques inter-individuelles. Aussi, elle se traduit, dans environ un quart des cas, par un échec [28, 44, 46, 48, 111].

1.2.2.2. Bloc du Nerf Mandibulaire

Les BNM sont des anesthésies dentaires loco-régionales moins utilisées que les BNAI. Ils correspondent à des infiltrations lentes de médicaments anesthésiques à proximité des nerfs mandibulaires aux niveaux des fossettes ptérygoïdiennes des parties supérieures des faces médiales des branches ascendantes de la mandibule [28, 29, 38, 44, 46].

Licence : Domaine public ; GRAY & LEWIS. Licence : Domaine public ; GRAY & LEWIS.

Fig. 61 Anatomie de l’oreille externe et du muscle temporal. [29]

Plusieurs procédures d’exécution du BNM sont décrites dans la littérature. Néanmoins, nous ne présenterons que la méthode de GOW-GATES qui fait office de « standard » en la matière. Dans celle-ci, le praticien identifie visuellement et/ou tactilement cinq repères anatomiques, à savoir : trois extra-oraux et deux intra-oraux. A l’extérieur de la cavité orale, il considère l’incisure inter- tragique de l’oreille externe – c’est-à-dire l’échancrure unissant les tragus et anti-tragus de l’oreille

externe – ainsi que les commissures – homolatérale et controlatérale à l’hémi-arcade ciblée – labiales. A l’intérieure de la cavité orale, il apprécie le bord tendineux antérieur de la portion latérale du muscle temporal ainsi que la cupside mésio-palatine de la deuxième molaire maxillaire homolatérale à l’hémi-arcade ciblée. Ainsi, le praticien pique, dans la muqueuse vestibulaire, à hauteur de la cupside mésio-palatine précédemment repérée, en distal de celle-ci et en médial du bord tendineux sus-décrit. Le praticien dirige, dans un premier temps, son aiguille selon un axe reliant la commissure labiale controlatérale et l’incisure inter-tragique puis, dans un second temps, selon un axe reliant la commissure labiale homolatérale et l’incisure inter-tragique. Enfin ; après contact osseux, léger retrait et aspiration ; le praticien procède à l’infiltration. Aussi, cette méthode nécessite des aiguilles de grandes longueurs et de moyens à grands diamètres. Parallèlement, elles mobilisent de moyens à grands volumes de médicaments anesthésiques [28, 44, 46].

Licence : CC BY 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/) ; PARTYNIA. Licence : Domaine public ; GRAY & LEWIS.

Fig. 62 Bloc du nerf mandibulaire par la méthode de GOW-GATES. [86]

Les BNM présentent globalement les mêmes indications et contre-indications que les BNAI. Néanmoins, bloquant l’ensemble des fibres nerveuses – des branches antérieures comme postérieures – des nerfs mandibulaires, elles permettent de s’affranchir de certaines variations anatomiques inter-individuelles. Par ailleurs, pour les mêmes raisons, elles permettent d’anesthésier la totalité d’une hémi-arcade mandibulaire [28, 44, 46].

Ces techniques présentent les avantages, inconvénients, précautions d’emploi et complications communes aux techniques loco-régionales d’anesthésie dentaire. Relativement aux BNAI par la méthode d’HALSTEAD, les BNM par la méthode de GOW-GATES ne sont ni plus ni

moins difficiles mais nécessitent une excellente coopération des patients. Ainsi, ceux-ci doivent disposer d’une ouverture buccale normale et, surtout, être capables de garder leurs cavités orales ouvertes, sans discontinuer, durant toute la procédure [28, 44, 46].

Documents relatifs