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Sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel de dimension finie

Dans le document A lgèbre L inéaire (Page 31-39)

â Premier cas :Aest échelonnée. Pour touti, soitai,ji l’élément de tête deLi(doncaik=0 pour

toutk< ji). Par définition d’une matrice échelonnée, on aji0 > jisii0 >i.

Supposons que ∑ri=1λiLi = 0. Alors pour tout k on a ∑ri=1λiaik = 0 (on regarde l’identité colonne par colonne). En particulier,∑ri=1λiaij1 = 0. Mais a1j1 6= 0 et aij1 = 0 pour tout i> 2, donc l’identité s’écritλ1a1j1 =0 et doncλ1=0.

On a donc∑ri=2λiLi =0 et on démontre de même queλ2 =0. Par récurrence surion démontre queλi =0 pour touti.

â Deuxième cas :Aest réduite. Pour touti, soitai,ji l’élément de tête de Li (doncaik = 0 pour toutk< ji). Par définition d’une matrice réduite, on aaiji =1 eta`ji =0 pour tout`6=i.

Supposons que∑ri=1λiLi =0. Alors pour toutkon a∑ri=1λiaik= 0. En particulier, pour tout`, on a∑ri=1λiaij` =0, doncλ` =0.

Remarque D.19. Ce qui précède montre que pour déterminer le rang d’une famille

v1, . . . ,vp de vecteurs deEon peut procéder comme suit :

F On fixe une baseB ={e1, . . . ,en}deE;

F On écrit chaque vecteurvidans la baseB :vi =nj=1aijejpour des scalairesaijavec 16i6 p.

F On considère la matrice A = (aij) ∈ Mp,n(K)(ses lignes sont formées des coordonnées des vidansB).

F On échelonne et/ou on réduitApour obtenirA0. F Le rang de

v1, . . . ,vp (et le rang deA) est égal au nombre de lignes non nulles deA0. De plus, si on notew1, . . . ,wrles vecteurs dont les coordonnées dansBsont les lignes non nulles de A0, on a vect{w1, . . . ,wr} = vect

v1, . . . ,vp =: F d’après la proposition B.14. D’après ce qui précède,rest le rang de

v1, . . . ,vp , c’est-à-dire la dimension deF. Donc{w1, . . . ,wr}est une famille génératrice deFàr =dimFéléments, c’est donc une base deFd’après le théorèmeD.13. La méthode ci-dessus permet donc également d’extraire une base d’une famille génératrice.

D.2 Sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel de dimension finie On fixe un espace vectorielEde dimensionn∈N.

Proposition D.20. SoitFun sous-espace vectoriel deEde dimensionpet de base

f1, . . . ,fp . Soit Gun sous-espace vectoriel deEde dimensionqet de base

g1, . . . ,gq . AlorsFetGsont supplémentaires si et seulement si

f1, . . . ,fp,g1, . . . ,gq est une base deE.

Démonstration. â Supposons queFetGsont supplémentaires dansE. On a doncE= F+Get F∩G= {0}.

Alors E = F+G = vect

f1, . . . ,fp +vect

g1, . . . ,gq = vect

f1, . . . ,fp,g1, . . . ,gq donc f1, . . . ,fp,g1, . . . ,gq engendreE.

De plus, cette famille est libre. En effet, si∑ip=1λifi+qj=1µjgj =0, alors∑pi=1λifi =qj=1(−µj)gj ∈ F∩G= {0}donc∑ip=1λifi =0 et∑qj=1(−µj)gj =0. Comme les deux familles sont libres on en déduit queλi =0 pour toutietµj =0 pour toutj.

â Supposons que

f1, . . . ,fp,g1, . . . ,gq est une base deE.

AlorsE=vectf1, . . . ,fp,g1, . . . ,gq =vectf1, . . . ,fp +vectg1, . . . ,gq = F+G.

De plus, soitv ∈ F∩G. Alors on peut écrirev = ip=1λifi et v = qj=1µjgj, donc∑ip=1λifi+

qj=1(−µj)gj =0. Mais comme

f1, . . . ,fp,g1, . . . ,gq est libre, tous les coefficientsλietµjsont nuls, doncv= ip=1λifi =0. On a doncF∩G={0}et doncE=F⊕G.

Corollaire D.21. dim(F⊕G) =dimF+dimG.

Corollaire D.22. Tout sous-espace vectorielFdeEa un supplémentaire.

Démonstration. SoitFun sous-espace vectoriel deE. SiF ={0}, alorsEest un supplémentaire deF.

Supposons donc queF6={0}et posons dimF= p>1.

Soit

e1, . . . ,ep une base de F. C’est une famille libre de E, que l’on complète en une base e1, . . . ,ep, . . . ,en de E. Posons G = vect

ep+1, . . . ,en . Alors

ep+1, . . . ,en engendre G par dé-finition, et c’est une famille libre, donc une base deG. D’après la proposition précédente,FetGsont supplémentaires dansE.

Proposition D.23. SoientFetGdeux sous-espaces vectoriels deE. Alors dim(F+G) =dimF+dimG−dim(F∩G).

Démonstration. PosonsH =F∩G. C’est un sous-espace vectoriel deF, deG, deF+Get deE.

On sait queHadmet un supplémentaireH0dansG:G= H⊕H0. CommeH0est un sous-espace vectoriel de Gqui est un sous-espace vectoriel de F+G, H0 est un sous-espace vectoriel de F+G.

Démontrons queH0etFsont supplémentaires dansF+G.

Soitu∈ F+G, on peut écrireu= v+wavecv∈ Fetw∈ G. OrG= H⊕H0doncw= x+yavec x∈ Hety∈ H0. On a alorsu=v+x+y= (v+x) +yavecv ∈Fety∈ H0. DoncF+G= F+H0.

Soit maintenant u ∈ F∩H0. Comme H0 ⊂ G, on au ∈ F∩G = H. Donc u ∈ H∩H0 = {0}et doncu=0. DoncF∩H0 ={0}.

On a bienF+G=F⊕H0.

On en déduit que dim(F+G) =dimF+dimH0. Or dimG = dim(H⊕H0) = dimH+dimH0 donc dimH0 =dimG−dimH=dimG−dim(F∩G). Finalement, dim(F+G) =dimF+dimG− dim(F∩G).

Corollaire D.24. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels deE. Alors les assertions suivantes sont équivalentes :

(i) E=F⊕G.

(ii) E=F+Get dimE=dimF+dimG.

(iii) F∩G={0}et dimE=dimF+dimG.

(iv) La réunion d’une base deFet d’une base deGforme une base deE.

Démonstration. â (i)⇐⇒ (iv). C’est la propositionD.20.

â (i)⇐⇒ (ii). Dans les deux assertions, on suppose queE= F+G. De plus, dimF+dimG= dim(F+G)−dim(F∩G) =dimE−dim(F∩G). Par conséquent :

G SiE=F⊕Gon aF∩G={0}donc dim(F∩G) ={0}et donc dimE=dimF+dimG.

G Si dimE=dimF+dimGalors dim(F∩G) =0 doncF∩G={0}et doncE=F⊕G.

â (i)⇐⇒(iii). Dans les deux assertions, on suppose queF∩G={0}et donc que dim(F∩G) = 0. De plus, dimF+dimG=dim(F+G)−dim(F∩G) =dim(F+G). Par conséquent :

G SiE=F⊕Gon aE=F+Gdonc dimF+dimG=dimE.

G Si dimF+dimG = dimE alors dim(F+G) = dimE donc F+G est un sous-espace vectoriel deEde même dimension queEet doncF+G=E. FinalementE= F⊕G.

Exercice D.25. Démontrer directement que(ii)⇐⇒(iv)et que(iii)⇐⇒(iv).

III Applications linéaires

A Définitions

On fixe deuxK-espaces vectorielsEetF.

Définition A.1. Uneapplication linéairede E dans F est une application f : E→F telle que â pour tous u,v dans E, on ait f(u+v) = f(u) + f(v)

â pour tout u∈E et toutλKon ait f(λu) =λf(u). Si F =K, on dit que f est uneforme linéairesur E.

Si F =E, on dit que f est unendomorphismede E.

On noteL(E,F)l’ensemble des applications linéaires de E dans F.

Propriétés A.2. Soit f :E−→Fune application linéaire. On a

â f(0) =0, (en effet, on a f(0) = f(0+0) = f(0) + f(0)donc 0= f(0).)

â f(λ1u1+· · ·+λnun) =λ1f(u1) +· · ·+λnf(un),λ1, . . . ,λnK,∀u1, . . . ,un ∈E.

Exemple. â L’application nulle 0 :E→Fest une application linéaire.

â L’application identité idE : E→Eest une application linéaire.

â f :R2Rdéfinie par f(x,y) =xest une application linéaire.

â f :C3C2définie par f(x,y,z) = (2x−y, 3x+y+2z)est une application linéaire.

â Soit λK fixé. L’application f : E → E définie par f(u) = λu pour tout u ∈ E est une application linéaire, appeléehomothétie.

â SoitEle sous-espace vectoriel deF(R,R)formé des fonctions dérivables[vérifier que c’est bien un sous-espace vectoriel...].On considère l’applicationD : E → F(R,R)définie parD(f) = f0. AlorsDest une application linéaire.

Définition A.3. Unisomorphismede E dans F est une application linéaire bijective f : E−→F.

On dit que E et F sontisomorphess’il existe un isomorphisme de E vers F.

Proposition A.4. Si f : E −→ Fest un isomorphisme, alors la bijection réciproque f1 : F −→ E est aussi un isomorphisme.

Démonstration. Il suffit de démontrer que f1est une application linéaire. Soient doncuetvdansF et soitλK. Posonsu0 = f1(u)etv0 = f1(v).

On sait que f(u0+v0) = f(u0) + f(v0) = u+vpuisque f est linéaire. On applique f1 à cette égalité : f1(f(u0+v0)) = f1(u+v), donc u0+v0 = f1(u+v), c’est-à-dire f1(u) + f1(v) =

f1(u+v).

On sait que f(λu0) = λf(u0) = λu puisque f est linéaire. On applique f1 à cette égalité : f1(f(λu0)) = f1(λu), doncλu0 = f1(λu), c’est-à-direλf1(u) = f1(λu).

Exemple. â f :R2R2définie par f(x,y) = (−x,x+y)est un isomorphisme (de réciproque g:R2R2définie parg(x,y) = (−x,x+y)).

â f :M2(R)→R4définie par f

a b c d

= (a,b,c,d)est un isomorphisme.

Définition A.5. Legroupe linéaire deE, notéGL(E)est l’ensemble des isomorphismes de E dans E.

Proposition A.6. Soient f etgdeux applications linéaires deEdansFet soitλK.

Alors les applications f +g:E→ Fetλf :E→ Fsont linéaires.

On en déduit queL(E,F)est un sous-espace vectoriel de l’espace vectorielF(E,F)des applica-tions deEdansF.

Démonstration. Rappelons les définitions de f +getλf : pour toutu ∈ Eon a(f +g)(u) = f(u) + g(u)et(λf)(u) =λf(u).

SoientuetvdansE,µK. Alors

(f+g)(u+µv) = f(u+µv) +g(u+µv) = f(u) +µf(v) +g(u) +µg(v)

= f(u) +g(u) +µ(f(v) +g(v)) = (f+g)(u) +µ(f+g)(v)

(λf)(u+µv) =λ(f(u+µv)) =λ(f(u) +µf(v)) =λf(u) +µ(λf(v)) = (λf)(u) +µ(λf)(v) donc f +getλf sont linéaires.

Proposition A.7. Soient f : E → Fetg : F →Gdeux appplications linéaires. Alorsg◦ f : E →G est une application linéaire.

Démonstration. SoientuetvdansEet soitλK. Alors

g◦f(u+λv) =g(f(u+λv)) = g(f(u) +λf(v)) =g(f(u)) +λg(f(v)) =g◦f(u) +λg◦ f(v). Proposition A.8. SoientF1, . . . ,FpdesK-espaces vectoriels, soient f1 : E→ F1, ..., fp : E → Fp des applications et soit f : E → F1× · · · ×Fp l’application définie par f(u) = (f1(u), . . . ,fp(u))pour toutu∈E.

Alors f est linéaire si et seulement si fi est linéaire pour touti∈ {1, . . . ,p}.

Démonstration. Soient u et v dans E et λK. Alors f(u+λv) = (f1(u+λv), . . . ,fp(u+λv)) et f(u) +λf(v) = (f1(u), . . . ,fp(u)) +λ(f1(v), . . . ,fp(v)) = (f1(u) +λf1(v), . . . ,fp(u) +λfp(v)). Donc f(u+λv) = f(u) +λf(v)si et seulement si, pour touti, on a fi(u+λv) = fi(u) +λfi(v).

Théorème A.9. On suppose queEest de dimension finien. Soit{e1, . . . ,en}une base deE.

Soit {u1, . . . ,un} une famille de n vecteurs de F. Alors il existe une unique application linéaire f :E→ Ftelle que∀i∈ {1, . . . ,n}, f(ei) =ui.

Autrement dit, une application linéaire est entièrement déterminée par les images des vecteurs d’une base deE.

Remarque. Ce théorème permet de construire des applications linéaires.

Démonstration. Soitv ∈ E. Comme{e1, . . . ,en}est une base deE, on peut écrirev = ni=1λiei pour des scalairesλi uniques. On pose f(v) =ni=1λiui. Démontrons que f est linéaire.

Soientvetv0 dansEetµK. On écritv0 =ni=1λ0iei, donc f(v0) =ni=1λ0iui. Alors

On a donc l’existence de f. Démontrons maintenant l’unicité : soitg :E→Fune autre application linéaire telle queg(ei) =uipour touti. Soitv∈ Equelconque, que l’on écritv= ni=1λiei. Comme f

Corollaire A.10. SiEest de dimension finie, deux applications linéaires deEdansFsont égales si et seulement si elles coïncident sur une base deE.

Proposition A.11. Supposons que dimE =net soit{e1, . . . ,en}une base deE. Soit f :E → Fune

â Supposons que f soit un isomorphisme.

Démontrons que{u1, . . . ,un}est libre. Si∑ni=1λiui =0 on a donc 0=ni=1λiui =ni=1λif(ei) =

Corollaire A.12. Deux espaces vectoriels de dimension finieEetFsont isomorphes si et seulement si dimE=dimF.

Corollaire A.13. SoitEunK-espace vectoriel de dimensionn. AlorsEest isomorphe àKn. Démonstration. C’est clair car dimE=n=dimKn.

Remarque A.14. Cet isomorphisme n’est pas intrinsèque, il dépend des bases que l’on choisit.

B Applications linéaires et sous-espaces vectoriels

Proposition B.1. Soit f :E→Fune application linéaire.

â Pour tout sous-espace vectoriel E0 de E, f(E0)est un sous-espace vectoriel de F.(Rappel.

f(E0) ={f(u) | u∈ E0}.)

â Pour tout sous-espace vectoriel F0 deF, f1(F0)est un sous-espace vectoriel deE.(Rappel.

f1(F0) ={u∈E | f(u)∈F0}.)

Démonstration. â Soient v et v0 dans f(E0) et λK. Alors il existe u et u0 dans E0 tels que v = f(u)etv0 = f(u0). Par hypothèse,E0 est un sous-espace vectoriel deEdoncu+λu0 ∈ E0. On a doncf(u+λu0)∈ f(E0). Mais f(u+λu0) = f(u) +λf(u0) =v+λv0doncv+λv0 ∈ f(E0), ce que l’on voulait.

â Soient uet u0 dans f1(F0)etλK. Alors f(u)et f(u0)dans F0. Par hypothèse, F0 est un sous-espace vectoriel de F donc f(u) +λf(u0) ∈ F0. Mais f(u+λu0) = f(u) +λf(u0) ∈ F0 doncu+λu0 ∈ f1(F0), ce que l’on voulait.

Définition B.2. Soit f : E→F une application linéaire.

â Le sous-espace vectorielKer f := f1({0})de E est appelénoyaude f. â Le sous-espace vectorielImf := f(E)de F est appeléimagede f. Proposition B.3. Soit f :E→Fune application linéaire.

â Soit E0 un sous-espace vectoriel de E engendré par des vecteurs u1, . . . ,up. Alors f(E0) est le sous-espace vectoriel de F engendré par f(u1), . . . ,f(up). Autrement dit, f(vect

u1, . . . ,up ) =vect

f(u1), . . . ,f(up) . â f est injective si et seulement si Kerf ={0}. â f est surjective si et seulement si Imf = F.

Démonstration. â Chaque ui est dans E0 donc f(ui) ∈ f(E0) pour touti. Il est donc clair que vect

f(u1), . . . ,f(up) est un sous-espace vectoriel de f(E0). D’autre part, soit v ∈ f(E0), il s’écrit f(u)pour unu ∈ E0. On a doncu = ip=1λiui pour des scalairesλi. On en déduit que v = f(u) = ip=1λif(ui) ∈ vect

f(u1), . . . ,f(up) , donc f(E0) ⊂ vect

f(u1), . . . ,f(up) . Finalement on a bien f(E0) =vect

f(u1), . . . ,f(up) .

â Supposons que f soit injective et soitu ∈ Kerf. Alors f(u) = 0 = f(0)doncu = 0 et donc Kerf ={0}.

Supposons que Kerf = {0} et soient u,v dans E tels que f(u) = f(v). Alors f(u−v) = f(u)− f(v) = 0 doncu−v ∈ Ker f doncu−v = 0 et doncu = v. On a démontré que f est injective.

â Comme Imf ={f(u) | u∈E}= {v ∈F | ∃u∈Etqv= f(u)}, le résultat est clair.

Définition B.4. Soit f : E→F une application linéaire. On appellerangde f la dimension deImf.On note rangf =dim(Imf).

Théorème B.5. (Théorème du rang)

Soit f :E→ Fune application linéaire. On suppose queEest de dimension finie. Alors dimE=dim(Kerf) +dim(Imf).

Démonstration. Puisque Eest de dimension finie, son sous-espace vectoriel Kerf admet un supplé-mentaire : il existe un sous-espace vectoriel H de E tel que E = Ker f ⊕H. Soit g : H → Imf l’application définie parg(u) = f(u)pour toutu ∈ H. L’applicationgest linéaire car f l’est. Nous allons démontrer quegest un isomorphisme.

Soitu ∈ Kerg. Par définition deg, on au ∈ H. De plus, 0 = g(u) = f(u)doncu ∈ Kerf. Donc u∈ H∩Kerf ={0}et doncu=0. Finalement, Kerg={0}doncgest injective.

Soitv∈Imf. Alors il existeu∈ Etel quev= f(u). De plus, commeE=Kerf⊕H, on peut écrire u = z+wavecz ∈ Kerf etw ∈ H. On a alorsv = f(u) = f(z+w) = f(z) +f(w) = 0+g(w) = g(w), doncv ∈Img. Donc Img=Imf et doncgest surjective.

On en déduit donc que dimH=dim(Imf).

Finalement, dimE=dim(Kerf⊕H) =dim(Kerf) +dimH=dim(Ker f) +dim(Imf). Corollaire B.6. Soit f : E → F une application linéaire. On suppose que E et F sont de même dimension finie,n.

â Si f est injective alors c’est un isomorphisme.

â Si f est surjective alors c’est un isomorphisme.

Démonstration. â Si f est injective, alors Kerf = {0}donc dim(Kerf) = 0. Donc Imf est un sous-espace vectoriel de F de dimension dim(Imf) = dimE−dim(Kerf) = dimF−0 = dimFdonc il est égal àF. Donc f est aussi surjective et c’est donc un isomorphisme.

â Si f est surjective, alors Imf = F. On a donc dim(Kerf) = dimE−dim(Imf) = dimE− dimF =0 donc Kerf ={0}. Donc f est aussi injective et c’est donc un isomorphisme.

Remarque B.7. Le noyau d’une forme linéaire f :E→Knon nulle est un hyperplan deE.

C Matrice d’une application linéaire

On fixe deux espaces vectorielsEetE0de dimensions finies. On notep =dimEetB= e1, . . . ,ep une base deE. On noten=dimE0 etB0 = {e01, . . . ,e0n}une base deE0.

Définition C.1. Soit f : E → E0 une application linéaire. Lamatrice de f dans les bases BetB0 est la matrice A∈ Mn,p(K)dont la jèmecolonne est formée des coordonnées de f(ej)dans la baseB0.

Si E0 = E et siB0 =B, la matrice de f dans les basesBetB0s’appelle la matrice de f dans la baseB. On note souvent A=MB,B0(f), ou A =MB(f)dans le cas E0 =E etB0 =B.

Remarque C.2. SiA= (aij)∈ Mn,p(K)est la matrice d’une application linéaire f : E→ E0dans les basesBetB0, alors f(ej) =ni=1aijei0.

Exemple. Soit f :R2R3l’application linéaire définie parf(x,y) = (2x−3y,−x+y, 7x). Alors sa matrice dans les bases canoniques estA=

2 −3

−1 1

7 0

.

Notons {e1,e2}la base canonique de R2 et {ε1,ε2,ε3}la base canonique de R3. On a f(e1) =

Proposition C.3. Soient f etgdeux applications linéaires deEdansE0. SoitAla matrice de f dans les basesBetB0et soitBla matrice degdans les basesBetB0. SoitλK.

Proposition C.4. Soit f : E → E0 une application linéaire. Soit Ala matrice de f dans les bases B etB0. Soitu ∈ E. Notonsx1, . . . ,xp les coordonnées deudans la baseB et notonsy1, . . . ,ynles

Exemple. On reprend l’exemple de la page 33. On a bienAX= A x

On a donc

g◦f(ej) =g(f(ej)) =g

n i=1

aije0i

!

=

n i=1

aijg(e0i) =

n i=1

aij

q k=1

bkie00k =

q k=1

n i=1

bkiaij

! e00k =

q k=1

ckje00k. Donc les coordonnées deg◦ f(ej)dans la baseB00forment la jèmecolonne deBA. DoncBAest bien la matrice deg◦f dans les basesBetB00.

Proposition C.6. Soit f : E → E0 une application linéaire avec dimE = dimE0 = n. Soit A la matrice de f dans les basesBetB0.

Alors f est un isomorphisme si et seulement siAest inversible.

De plus, si f est un isomorphisme, la matrice de f1dans les basesB0 etBestA1.

Démonstration. Supposons que f est un isomorphisme et notonsBla matrice de f1 dans les bases B0 et B. On a f1◦ f = idE doncMB(f ◦ f1) = MB(idE). Or la matrice de f1◦ f dans la baseB est BA et la matrice de idE dans la baseB est In doncBA = In et donc Aest inversible d’inverse A1 =B. De plus, la matrice de f1dans les basesB0etBestB= A1.

Réciproquement, supposons que Aest inversible et notonsB = (bij)son inverse. Pour tout 1 6 i6n, posonsuj =ni=1bijei. On sait qu’il existe une unique application linéaireg :E0 → Etelle que g(e0j) =ujpour toutj. Alors la matrice degdans les basesB0 etBest la matrice dont lajèmecolonne est formée des coordonnées deujdansB, c’est-à-direb1j, . . . ,bnj. Donc la matrice degdans les bases B0 etBestB.

On a doncMB(g◦ f) = MB0,B(g)MB,B0(f) = BA = In. Donc pour toution a g◦ f(ei) = ei et doncg◦f =idE. On démontre de même que f◦g=idE0et donc que f est un isomorphisme.

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