Nous proposons une comparaison des sources de données mentionnées dans les travaux
précédents. La première comparaison, plutôt qualitative, tente de déterminer la pertinence
ou la redondance des sources suivant la diversité des tâches pour lesquelles elles sont
em-ployées et leur apport dans une tâche. La seconde comparaison est effectuée sur des critères
objectifs liés à la faisabilité d’une tâche de reconnaissance sur smartphone.
2.3.1 Comparaison de l’usage des sources de données dans l’état de l’art
Nous résumons dans la table 2.3 les usages des sources dans les différentes tâches
étu-diées dans la section précédente. Nous avons retiré la tâche de localisation par récupération
de labels sémantiques.
Acc élér om ètre Gyr oscope Anten nes-r elais Wi-F i GPS Blu etoo th Micr oph one Points d’intérêt ✓ ✓ Lo c.Entrées sorties de bâtiments ✓
E
nv
.
Environnements ✓
Activités physiques simples et postures ✓ ✓
Activités complexes et transports ✓ ✓ ✓
Position du smartphone ✓ ✓ Ct xt .sp . Orientation du smartphone ✓ Détection de personnes ✓ ✓ Social
T
ABLE2.3: Matrice des distributions des sources pour la reconnaissance des éléments de
contexte
L’analyse suivant les colonnes permet d’estimer à première vue les capteurs les plus
populaires. Ainsi, l’accéléromètre est utilisé pour quatre tâches différentes, réparties dans
deux catégories (la reconnaissance d’activités physiques et la reconnaissance du contexte
du smartphone). Le microphone est impliqué dans trois tâches réparties dans autant de
ca-tégories. Ensuite, les antennes-relais et le GPS sont impliqués dans deux tâches réparties
dans les deux mêmes catégories. Finalement, le gyroscope, le Wi-Fi et le Bluetooth sont
em-ployés dans une tâche unique d’après la revue des travaux. Cette observation met en avant
l’accéléromètre, le microphone, les antennes-relais et le GPS, qui sont les plus populaires. À
l’inverse, le gyroscope, le Wi-Fi et le Bluetooth sont moins employés.
L’analyse des lignes de la matrice est intéressante pour observer la diversité des
sources pour certaines tâches. Commençons par la première ligne qui indique les sources
d’antennes-relais et du Wi-Fi employées pour la reconnaissance de points d’intérêts. Toutes
deux sont des sources de positionnement indirectes, dont la fonction première est la
trans-mission de signaux. Pour chacune de ces sources, il est possible d’obtenir son identifiant
ainsi que les coordonnées géographiques de son positionnement. Il est également possible
d’estimer la puissance du signal reçu, afin d’estimer la distance à l’antenne par exemple.
Les deux différences qui nous intéressent entre ces sources sont la précision (résultant de la
portée) et la consommation de batterie. L’antenne-relais a une portée variant de quelques
dizaines à plusieurs centaines de mètres suivant l’environnement de son implantation,
contrairement à une borne Wi-Fi dont la portée ne dépasse pas quelques dizaines de mètres.
Par conséquent, l’incertitude sur le positionnement à partir du Wi-Fi est moins importante.
Cependant, qualitativement, l’usage du Wi-Fi pour détecter les bornes et communiquer
né-cessite beaucoup plus d’énergie que l’usage du réseau cellulaire qui permet de se connecter
aux antennes-relais. Ces deux sources apparaissent donc complémentaires dans un premier
temps.
La seconde ligne de la matrice indique que le GPS est la seule source mentionnée dans
les travaux étudiés pour détecter les entrées et sorties de bâtiments. La même observation
peut être faite du microphone pour la reconnaissance d’environnements. Nous passons
di-rectement à la tâche de reconnaissance d’activités physiques simples et de postures. Dans les
travaux étudiés, l’accéléromètre est apparu comme la source incontournable. Il s’agit d’un
capteur inertiel dont la valeur retournée est intuitive : l’accélération récupérée est
compa-rable à une force projetée sur l’axe du capteur. Intuitivement, la mesure estime la quantité
de mouvement appliquée. Le gyroscope fournit une mesure de la vitesse de rotation, qui
est moins facile à identifier pour les activités et postures considérées. Cependant, l’étude de
Shoaib et coll. (2014) a montré la complémentarité des deux sources.
Nous passons ensuite aux activités complexes et aux modes de transport. La
complémen-tarité entre l’accéléromètre et les sources de positionnement d’antennes-relais et du GPS a
été mise en évidence par les différentes études de reconnaissance de moyens de transport.
L’accéléromètre peut distinguer l’immobilité, la marche ou le déplacement à vélo. Mais
lors-qu’il s’agit d’un mode de transport, le GPS ou les antennes-relais sont plus efficaces.
Ha-bituellement, l’usage des modes de transport veut que l’on soit immobile, assis ou debout.
Ainsi, les mouvements mesurés sont limités aux mouvements du véhicule, qui sont
occa-sionnels et peu marqués, rendant difficile leur reconnaissance par les accélérations. Nous
rappelons également que l’étude de Sohn et coll. (2006) avait montré de bons résultats pour
la détection de la marche grâce aux antennes-relais.
Concernant la reconnaissance de la position du smartphone, l’accéléromètre et le
micro-phone se sont révélés pertinents. La plupart des travaux relevés les ont employés séparément
mais ont indiqué des résultats encourageants. Dans notre étude (2014a), nous avons
com-biné les descripteurs de ces deux sources et avons constaté une amélioration significative de
la reconnaissance de la position. Ces deux sources apparaissent comme complémentaires.
Pour le calcul de l’orientation du smartphone, celui-ci n’a été effectué qu’à partir de
l’ac-céléromètre dans les travaux rapportés, pour terminer avec la détection de situations
so-ciales. L’usage du microphone a été employé pour la détection de voix et la reconnaissance
de parole et de conversation. Le Bluetooth a également été évoqué dans une étude mais son
usage est limité.
2.3.2 Comparaisons objectives des sources
Nous proposons dans la table 2.4 une comparaison des sources suivant des critères
ob-jectifs relativement à la tâche de reconnaissance d’éléments de contexte sur smartphone. Les
sources étudiées sont celles déjà présentées dans les travaux de reconnaissance. Nous avons
ajouté d’autres capteurs physiques présents sur un nombre grandissant d’appareils. Le
cap-teur de luminosité donne une mesure de l’intensité. Le magnétomètre indique la mesure du
champ magnétique suivant trois axes orthogonaux. Le baromètre mesure la pression
atmo-sphérique. Le capteur de proximité est placé au-dessus de l’écran du smartphone et détecte
la présence d’objets immédiatement proches. L’utilisation classique consiste à détecter la
présence de l’oreille pendant un appel pour désactiver l’écran.
Disponibilité Échantillonnage Puis. instantanée (mW)
Accéléromètre Toujours Régulier 50 Hz 5
Gyroscope Modérée Régulier 50 Hz 30
Antennes-relais Toujours Évenementiel 5-10
Wi-Fi Souvent Évenementiel 15-50
GPS Souvent Régulier 1 Hz 380-430 Sou rc es des tr av au x
Bluetooth Souvent Évenementiel
-Microphone Toujours Régulier 44100 Hz
-Luminosité Modérée Régulier 50 Hz 3
Magnétomètre Souvent Régulier 50 Hz 12
Baromètre Modérée Régulier 50 Hz 1
A
utr
es
sou
rces
Proximité Souvent Régulier 50 Hz 7