elle ». Ainsi, la contribution de la méthode DyGAM permet une cartographie au sens de SASSOON J. (1998) des parties prenantes et de leurs interactions. Enfin, cette méthode propose clairement la mise en place d’une structure et d’un processus que FIMBEL É. appelle « aligno-vigilance » pour parer à toute modification future de la stratégie. Cette« aligno-vigilance » est « un état d’esprit de la gouvernance et du management [. . . ] qu’un dispositif permettant de centrer les énergies et les parties prenantes sur la dualité de l’alignement des investissements et des usages ; d’éviter que des alignements ponctuels ou locaux ne dégradent l’alignement global du système d’information »FIMBEL É. (2007, p. 210). L’auteur insiste sur la place prise, dans son modèle, par les deux notions suivantes : les parties prenantes et les usages du système d’information. Nous sommes sortis d’un modèle qui se focalise uniquement sur les investissements en technologie. En outre, la préoccupation première pour la direction métier direc-tion des systèmes d’informadirec-tion (DSI) est de favoriser alors les condidirec-tions de l’ali-gnement des usages du système d’information afin que ce dernier soit aligné et reste stable. Cette nouvelle perspective, axée sur les usages, retient ainsi notre attention. Il nous faut maintenant nous interroger sur la valeur engendrée par les usages du système d’information. C’est l’objet du paragraphe suivant qui détaille les travaux qui se sont efforcés de saisir la complexité des usages. 2.2 Les usages du système d’information et les valeurs des usages Il y a un consensus pour souligner que, depuis une vingtième d’années, au sein des organisations, les technologies sont au centre des transformations. Celles-ci participent à une mutation profonde de l’entreprise. Les systèmes d’information sont maintenant entrés au cœur des entreprises avec, plus particulièrement, leurs usages. La notion d’usage a été introduite pour combler certaines limites liées à l’ap-proche du déterminisme technologique (cf. par exemple REIX R. 2004). Cette même référence apporte les précisions suivantes « les technologies de l’informa-tion correspondent à l’usage de techniques permettant de saisir, stocker, traiter, com-muniquer des données sous formes de symboles variés [. . . ]. Elles sont souvent très variées ; cependant, derrière cette diversité apparente, se cache souvent une seule tech-nique : celle du traitement électrotech-nique de l’information sous sa forme numérisée. C’est cette unicité technique qui permet d’expliquer les propriétés essentielles des TI utilisées actuellement ». Le terme « usage » pourrait apparaître impropre comme dérivant d’une tra-duction trop rapide du terme anglais « use ». Il faudrait alors lui préférer le terme « utilisation » puisque l’on parle de l’emploi d’un objet. L’utilisation du terme « usage » a toutefois l’intérêt d’attirer l’attention sur le fait que les acteurs peuvent se saisir d’un objet pour s’en servir d’une façon inattendue. L’usage a pour sens premier« le fait de se servir de quelque chose »(Larousse). Appliqué aux systèmes d’information, le Cigref (2006) souligne que« il s’agit de l’utilisation même du système d’information et des outils informatiques mis à la dispo-sition des collaborateurs par l’organisme qui les emploie et par l’entreprise elle-même ». Il devient alors crucial pour les entreprises de rechercher à optimiser les usa-ges du système d’information. Il leurs faut ainsi anticiper les usausa-ges futurs en fonction notamment des usages courants. Nous avons ainsi retenu trois approches pour nous permettre de mieux appréhender les usages et la valeur engendrée de ces dernières. La valeur d’usage est associée très intimement à l’utilisateur : Que fait l’utilisateur de l’outil ? Une première sous-section met en avant la valeur des usages en relation avec les utilisateurs. Une deuxième sous-section aborde la valeur des usages à travers la technologie. Enfin, une troisième sous-section appréhende la dynamique de création de valeur par les usages du système d’in-formation. 2.2.1 Une valeur d’usage orientée « utilisateur » L’approche des usages centrée sur les utilisateurs renvoie à notre premier cha-pitre. Revenons quelques instants au modèle de l’effet des perceptions et attitudes des utilisateurs de DELONE et MC LEAN (1992) avec la figure 1.5, page 58. Ce modèle appelé plus communément« modèle du succès d’un système d’information » met en avant la qualité du système et la qualité de l’information qui déterminent conjointement les usages et la satisfaction des utilisateurs. Au final, ce sont les usages et la satisfaction des utilisateurs qui impactent le système d’information. En 2003, ces auteurs ont apporté des améliorations à leur modèle initial, en intro-duisant notamment la notion de services. Une technologie est un objet qui ne peut fonctionner sans service. Prenons, par exemple, une implémentation d’un progiciel de gestion intégré ou ERP. L’organisation doit impérativement prendre en compte les services asso-ciés à cet outil : consulting, formation, help desk, etc. Ainsi, à chaque produit technologique, est associé au moins un service. Par conséquent, la qualité des ser-vices associée à la technologie est à intégrer comme composante déterminante des usages des utilisateurs. Le niveau de qualité du ou des services associés à la technologie a un impact fort sur le degré d’acceptation de la nouvelle technologie au sein de l’organisation. Cependant, JOUËT J. (1993) insiste sur le fait que les notions d’usage et de pratiques sont différentes l’une de l’autre :« l’usage est plus restrictif et renvoie à la simple utilisation tandis que la pratique est une notion plus élaborée qui recouvre non seulement l’emploi des techniques mais aussi les comportements, les attitudes et les représentations des individus qui se rapportent directement ou indirectement à l’ou-til ». sou-lignent que le niveau de motivation des utilisateurs par rapport à une Dans le document Désalignement des usages du système d’information dans la création et la propagation des difficultés au sein des PME : cas du secteur agro-alimentaire. (Page 87-90)