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4. Résultats

4.5 Sommaire des résultats

Tel qu’indiqué précédemment, la présente étude visait à promouvoir une adaptation circadienne à 7 quarts de travail de nuit consécutifs de 8 à 8.5 heures faisant partie d’un horaire rotatif chez des policiers à l’aide d’une intervention : 1) exposition à la lumière vive pendant les quarts de travail de nuit, 2) le port de lunettes orangées dès le lever du soleil jusqu’au coucher et 3) le suivi d’un horaire régulier de 8 heures de sommeil/obscurité par jour. Des mesures en laboratoire et en ambulatoire ont été prises afin de vérifier le niveau d’adaptation circadienne au travail de nuit et l’impact sur le sommeil, la performance et la vigilance des policiers.

4.5.1 Première visite en laboratoire

Une première visite en laboratoire visait à mesurer la phase circadienne initiale ainsi qu’à évaluer le sommeil, la vigilance et la performance lorsque les policiers étaient adaptés à un horaire diurne. Tel que mesuré par le point milieu d’excrétion de l’UaMT6s, tous les policiers étaient adaptés à un horaire diurne, i.e. que le point milieu se trouvait pendant la période de sommeil nocturne. Bien que les résultats obtenus avec l’acrophase de la mélatonine et du cortisol salivaires étaient

47 plus variables, ceux-ci démontraient aussi en moyenne une adaptation circadienne des policiers à un horaire diurne, l’acrophase de la mélatonine salivaire se situant pendant la période de sommeil nocturne et l’acrophase du cortisol suivant le réveil en matinée. La durée et l’organisation du sommeil, la vigilance subjective et la performance psychomotrice étaient comparables entre les groupes lors de cette première visite en laboratoire.

4.5.2 Première période ambulatoire : quarts de nuit

L’intervention visait à créer un délai de phase par la combinaison d’une exposition intermittente à de la lumière vive pendant la nuit, par le port de lunettes orangées le matin et par le suivi d’un horaire de sommeil/obscurité régulier. Le port de lunettes orangées visait à empêcher l’exposition à de la lumière vive à un moment qui aurait provoqué une avance de phase s’opposant au délai de phase désiré.

4.5.2.1 Adaptation circadienne

L’une des hypothèses émise était que les policiers du groupe intervention s’adapteraient plus rapidement au cours des 7 quarts de travail de nuit (Hypothèse

2). Le taux d’excrétion de l’UaMT6s pendant les périodes de sommeil diurnes

était plus élevé chez les policiers du groupe intervention à partir du 3e quart de travail de nuit. Cependant, cette différence n’atteignait pas le niveau significatif. Une augmentation graduelle au cours des 6 périodes de sommeil était observée chez les policiers des 2 groupes et semblait plus rapide chez les policiers du groupe intervention. L’analyse du cortisol salivaire montrait une grande variabilité de sorte qu’il est difficile d’en tirer des conclusions.

4.5.2.2 Performance et vigilance subjective

La performance psychomotrice des policiers du groupe intervention demeurait stable au cours des 7 quarts de nuit, tandis qu’une variation entre les quarts était observée chez les policiers du groupe contrôle. Cette variation impliquait une diminution des niveaux de performance lors d’un ou plusieurs des 3 derniers

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quarts de nuit pour la vitesse moyenne des 10% supérieures et la vitesse médiane. De manière générale, les policiers du groupe intervention présentaient une performance similaire ou supérieure à celle des policiers du groupe contrôle. La vigilance subjective moyenne au cours des quarts de nuit était supérieure chez les policiers du groupe intervention à partir du 4e quart de nuit et se maintenait à un niveau stable jusqu’au 7e quart de nuit. Ceci semble principalement attribuable au fait que la vigilance subjective des policiers du groupe contrôle diminuait suite au 3e quart de nuit et se maintenait à ce niveau inférieur jusqu’au dernier quart de nuit. Cependant, aucune différence significative n’a été observée entre les 2 groupes. Ces résultats appuient l’hypothèse d’un ajustement plus rapide chez les policiers du groupe intervention bien qu’ils n’aient pas atteint un niveau significatif (Hypothèse 3).

4.5.2.3 Sommeil

Le temps total de sommeil et tous les autres paramètres mesurés par actigraphie étaient comparables entre les groupes et au cours des périodes de sommeil diurnes.

4.5.3 Deuxième visite en laboratoire 4.5.3.1 Adaptation circadienne

L’hypothèse que le changement de phase serait plus grand chez les policiers du groupe contrôle avait été émise (Hypothèse 1). Le changement de phase des 3 marqueurs circadiens (point milieu de l’UaMT6s, acrophases de la mélatonine et du cortisol) était plus grand chez les policiers du groupe intervention que chez les policiers du groupe contrôle, particulièrement tel que mesuré avec le point milieu de l’UaMT6s. Cependant, ces différences n’ont pas atteint le niveau significatif.

4.5.3.2 Performance et vigilance subjective

La performance et la vigilance subjective des policiers du groupe intervention étaient toujours similaires ou supérieures à celles des policiers du groupe contrôle. Selon l’hypothèse émise (Hypothèse 3), nous attendions une différence plus

49 marquée entre la performance et la vigilance subjective des policiers du groupe contrôle et celles du groupe intervention lors de la 2e visite en laboratoire. Les résultats démontrent que l’intervention avait un effet positif sur ces 2 paramètres, bien qu’aucune différence significative entre les groupes n’ait été décelée.

4.5.3.3 Sommeil

La durée et l’organisation du sommeil telles que mesurées par polysomnographie étaient comparables entre les groupes et d’une visite à l’autre. Ces résultats ne supportent pas l’hypothèse selon laquelle le sommeil serait meilleur chez les policiers du groupe intervention que chez les policiers du groupe contrôle lors de la 2e visite en laboratoire (Hypothèse 4).

4.5.4 Deuxième période ambulatoire : retour à un horaire diurne 4.5.4.1 Adaptation circadienne

Le taux d’excrétion d’UaMT6s pendant le sommeil de nuit était similaire chez les policiers du groupe intervention et chez les policiers du groupe contrôle lors des 4 premières périodes de sommeil nocturne suivant la sortie du laboratoire. Le taux d’excrétion chez les policiers du groupe intervention diminuait entre la 2e visite en laboratoire et ces 2 périodes de sommeil tandis qu’il augmentait chez les policiers du groupe contrôle. Cette observation supporte l’hypothèse que les policiers du groupe intervention étaient mieux adaptés à l’horaire de nuit lors de leur sortie du laboratoire, malgré l’absence de différence significative dans l’ajustement circadien lors de la 2e visite en laboratoire.

4.5.4.2 Sommeil

Telle que mesurée par actigraphie, l’efficacité du sommeil des policiers du groupe intervention lors des 2 premières périodes de sommeil nocturnes avait tendance à être inférieure à celle observée chez les policiers du groupe contrôle. Cette tendance disparaissait lors des 2 périodes de sommeil suivantes. Ceci supporte aussi une meilleure adaptation des policiers du groupe intervention à l’horaire de nuit lors de leur sortie du laboratoire par rapport aux policiers du groupe contrôle.

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D’autre part, les heures de coucher et de lever ainsi que la durée du sommeil étaient similaires entre les 2 groupes.

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