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Cet état des connaissances avait pour objectif de documenter les effets de l'utilisation des chiens d’assistance et de la présence d’animaux de compagnie chez les personnes ayant un TSA et celles présentant un TSPT. L’examen de 38 publications scientifiques révèle que les chiens d’assistance et, dans une moindre mesure, les animaux de compagnie ont des effets positifs chez les jeunes ayant un TSA et leur famille, ainsi que chez les

militaires ou vétérans de l’armée présentant un TSPT.

En ce qui concerne les jeunes ayant un TSA (voir tableau 3), les résultats de neuf publications indiquent avec un niveau de preuve élevé que le chien d’assistance a des effets positifs sur leurs interactions et habiletés sociales et sur la dynamique familiale.

Avec un niveau de preuve modéré, il apparaît que le chien d’assistance influence positivement la sphère émotive du jeune et de ses parents (ex. : régulation du stress, calme et réconfort), les déplacements, voyages et sorties en famille et les relations de la famille avec autrui. Enfin, avec un faible niveau de preuve, les résultats laissent croire que le chien d’assistance pourrait améliorer le comportement de l’enfant et favoriser les

routines familiales (ex. : repas, bain, sommeil) de même que certains aspects du développement de l’enfant, comme le développement moteur et le sens des responsabilités.

Quant aux bénéfices des animaux de compagnie pour les jeunes ayant un TSA et leur famille, les 12 publications retenues révèlent, avec un niveau de preuve modéré, des effets positifs sur la sphère émotive (jeunes et parents), sur le fonctionnement familial et sur le sens des responsabilités envers l’animal (jeunes). Les données semblent aussi indiquer, avec un faible niveau de preuve, que les animaux de compagnie pourraient améliorer le comportement du jeune ainsi que ses interactions et habiletés sociales.

Tableau 3 Synthèse des effets des chiens d’assistance et des animaux de compagnie chez les jeunes ayant un TSA et leur famille

Effets des chiens d’assistance Niveau de preuve scientifique

Élevé Modéré Faible Insuffisant Chez les jeunes ayant un TSA

Interactions et habiletés sociales X

Sphère émotive (régulation du stress, calme et réconfort, sentiment de sécurité affective, gestion des émotions, humeur générale)

X

Comportement X

Fonctionnement quotidien : routines et

certains aspects du développement X

Chez les familles des jeunes ayant un TSA

Dynamique familiale X

Sphère émotive des parents (stress, préoccupations quant à la sécurité de l’enfant, sentiment de compétence et humeur générale)

X

Effets des chiens d’assistance Niveau de preuve scientifique

Élevé Modéré Faible Insuffisant

Déplacements, voyages et sorties X

Relations sociales extérieures à la famille

et sensibilisation du public envers l’autisme X

Effets des animaux de compagnie Niveau de preuve scientifique

Élevé Modéré Faible Insuffisant Chez les jeunes ayant un TSA

Sphère émotive (anxiété, calme et

réconfort, humeur générale) X

Sens des responsabilités envers l’animal X

Comportement X

Interactions et habiletés sociales X

Habitudes de vie : routine du sommeil et

niveau d’activité physique X

Chez les familles des jeunes ayant un TSA

Sphère émotive des parents (stress) X

Fonctionnement familial X

Relations sociales extérieures à la famille X

En ce qui concerne les militaires ou vétérans présentant un TSPT (voir tableau 4), 14 publications portant sur les effets de l’utilisation d’un chien d’assistance ont été

examinées. L’analyse de celles-ci permet de conclure, avec un niveau de preuve élevé, à l'existence d’effets positifs du chien d’assistance sur les symptômes de TSPT en général, sur la reviviscence et l’évitement des stimuli associés au traumatisme, sur les symptômes dépressifs et sur le sentiment de solitude et d’isolement. Avec un niveau de preuve modéré, il ressort que le chien d’assistance permet de réduire les altérations de l’éveil et de la réactivité (ex. : perturbations du sommeil, hypervigilance), le stress ou l’anxiété, d’améliorer la qualité de vie et de favoriser les relations sociales, la réalisation des activités quotidiennes à l’extérieur du domicile, les activités physiques, familiales et sociales. Le chien d’assistance peut aussi permettre de potentialiser les autres thérapies en cours, c’est-à-dire de faciliter leur déroulement et d’améliorer leur efficacité. Avec un faible niveau de preuve, les données laissent penser que le chien d’assistance pourrait favoriser l’implication sociale, le travail ou les études, la compassion pour soi et la confiance en soi, réduire l'auto-jugement, la prise de médication psychiatrique ainsi que les comportements problématiques associés à la consommation de drogues et d’alcool et, finalement, alléger le fardeau de l’aidant.

Seulement trois études ont abordé les effets de la présence d’un animal de compagnie chez les militaires ou vétérans ayant un TSPT. Celles-ci laissent croire, avec un faible niveau de preuve, qu’un animal de compagnie pourrait permettre de réduire le stress ou l’anxiété de la personne, les symptômes dépressifs, les altérations de l’éveil et de la réactivité (hypervigilance, irritabilité, accès de colère), ainsi que d’augmenter le niveau d’activité physique. Les données recensées sont toutefois insuffisantes pour conclure à des effets sur les autres symptômes de TSPT (reviviscences, évitement), les activités et les relations sociales ainsi que le sentiment de solitude et d’isolement. Aucune étude ne fait mention des effets de la présence d’un animal de compagnie chez la famille ou les

Tableau 4 Synthèse des effets des chiens d’assistance et des animaux de compagnie chez les personnes présentant un TSPT et leur famille Effets des chiens d’assistance Niveau de preuve scientifique

Élevé Modéré Faible Insuffisant Chez les personnes présentant un TSPT

Symptômes du TSPT en général X

Sentiment de solitude et d’isolement X

Altérations de l’éveil et de la réactivité (perturbations du sommeil, accès de colère et hypervigilance)

X

Stress ou anxiété X

Qualité de vie X

Interactions et relations avec autrui X

Activités quotidiennes à l’extérieur du domicile (conduire, magasiner, faire

l’épicerie) X

Activités physiques, familiales et sociales X

Potentialisation des autres thérapies en

cours X

Implication sociale (entraide, bénévolat) X

Travail ou études X

Compassion pour soi et auto-jugement X

Confiance en soi X

Médication psychiatrique X

Consommation de drogues et d’alcool X

Chez les familles des personnes présentant un TSPT Fardeau et préoccupations des proches

aidants X

Effets des animaux de compagnie Niveau de preuve scientifique

Élevé Modéré Faible Insuffisant Chez les personnes présentant un TSPT

Stress ou anxiété X

Symptômes dépressifs X

Activités physiques X

Altérations de l’éveil et de la réactivité (irritabilité, accès de colère et

hypervigilance)

X Reviviscences (souvenirs répétitifs,

flashbacks, cauchemars) X

Sentiment d'aise avec les pensées et

discussions liées à l’événement traumatique X

Sentiment de solitude X

Interactions avec autrui X

Chez les familles des personnes présentant un TSPT Aucun effet documenté

Outre les effets positifs des chiens d’assistance et des animaux de compagnie pour les deux populations à l’étude, quelques effets négatifs sont rapportés dans la littérature, tels que les difficultés d’accès aux lieux publics ou à l’école avec un chien d’assistance, et la possibilité que certains enfants aient des comportements agressifs envers l’animal de