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Solutions élaborées et mises en oeuvre par

1

R. Mérand, « Considérations sur une problématique de rénovation des contenus de l'éducation physique en rapport avec les activités sportives contemporaine », 1978, « L'éducateur face à la haute performance olympique », Éditons revue sport et plein air, p. 12 ; cette problématique est aussi celle du groupe sports collectifs de l'Amicale des anciens de l'ENSEPS.

2 Idem, p. 13.

3 « Jouer c’est choisir », idem, p. 23.

Solutions élaborées

et mises en oeuvre

par l'équipe A

Solutions élaborées et

mises en oeuvre par

l'équipe B

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Les manifestations observables de l du rapport de force dans la durée de la rencontre, permettent de cerner les phases de domination d'une équipe sur l'équipe adverse,

L'alternance des phases est analysée comme un enchaînement de situations -problèmes.

L'équipe dominante d'une phase donnée apporte une solution adaptée au problème posé dans la phase précédente. Simultanément, elle propose un problème a résoudre à l'équipe dominée.

Les données recueillies concernent essentiellement les opérations supposant réflexion et combinaison de moyens en vue d'obtenir un résultat déterminé.

L'aspect décisionnel des conduites motrices revêt un aspect primordial. Toute combinaison de moyens suppose le choix entre deux volets d'une alternative. Les opérations essentielles sont inventoriées sous la forme d'un arbre de décisions.

Citons également :

- la définition et l'attribution des rôles et des fonctions, matrice de l'organisation de l'équipe - la stratégie :

. qui précise le système d'occupation -libération des espaces de jeu.

. qui oriente les décisions de modulations du tempo des actions et de leur enchaînement. Le match est un moment singulier, non répétitif, d'adaptation des réponses disponibles du répertoire. Il appartient aux joueurs de procéder, en acte, à l'analyse concrète de la situation concrète. Discerner les caractéristiques de telle étape du rapport de forces, reconnaître ce qui différencie la situation de celles constitutives de l'expédience vécue, est une activité qui conditionne l'efficience de l'ajustement.

R. Mérand, 93, idem.

4. Ce type de modèle qui met l'accent sur la succession « problèmes – solutions », rend assez

bien compte du déroulement qui caractérise un match ; avec les différents cas de

figures suivant que les problèmes sont résolus ou non, durant tout le match ou une partie

du match seulement (domination à tel ou tel moment) : « Le match est un moment

singulier, non répétitif, d'adaptation des réponses disponibles du répertoire » (Mérand,

encadré ci-dessus). Cette modélisation permet de comprendre aussi l'évolution du jeu au

cours de l'histoire dans la mesure où l'accumulation quantitative des problèmes et des

solutions aboutit à des améliorations qualitatives du jeu

1

. Les deux mêmes attaques – que

pour la présentation de la démarche analytique - de matchs de haute performance et

commentées donnent un aperçu de la complexification, à trente ans d'intervalle, des

réponses au cours d'une action de passe (tableau 3)

2

. Les problèmes posés par les

opposants ne sont pas de même nature ni de même niveau entre la séquence de 1965 et

celle de 1991. L'incertitude qui en résulte non plus. Selon Jeu c'est d'ailleurs « le caractère

serré et impitoyable de cette dialectique qui exclut, par sélection naturelle, la

médiocrité »

3

. D'où, pour l'action sportive

4

, « [une] caractéristique: la détermination

1 cf. thèse de Fournier à propos du volley-ball (opus cité).

2 Le propos n'est pas de dire que chaque attaque illustre leur époque. Il apparaît toutefois peu probable que la réponse de 1991 ait pu exister en 1965.

3 Définition du sport, ibid., 1993, p. 41. 4 Locution présentée plus loin.

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[.c'est nous qui soulignons]. Elle est rationnelle (partant analytique) et requiert pour être

telle des qualités morales. On ne réussit pas n'importe quoi n'importe comment, par la

grâce de l'inspiration, de l'improvisation ou de la seule bonne volonté. Logique et morale

y sont - au niveau du comportement - intimement liées. Il faut savoir et vouloir. Il faut

posséder une technique déterminée et l'utiliser avec détermination »

1

.

L'interprétation dialectique appelle une réflexion critique. On peut se demander en effet

jusqu'où les lois de la dialectique : "loi du changement (ou du passage de la quantité à la

qualité)", "loi de l'interpénétration de contraires " et "loi de la négation de la négation " sont

appropriées aux sports collectifs: Ce qu’on désigne par la dialectique représente en fait un

courant de pensée qui a une longue histoire, des auteurs différents (pas tous de première

main

2

) et des déformations que traduisent entre autre certaines formules

3

.

On peut s'arrêter sur la notion de "rapport de force"

4

qui est emblématique. Dans le

développement de sa définition du sport Jeu met en exergue « la dimension tragique du sport

de compétition ». Mais c'est pour en souligner le « caractère symbolique » ... quand bien

même « on joue à mort » et on a le « sentiment de défendre son existence ». Certes dans le

sport de compétition « il n'est pas question de se ménager ni de ménager l'autre »

5

; mais chez

lui il est question en premier de « l'action de protagonistes » [c'est nous qui soulignons]

(1972). « De quelle sorte de comportement s'agit-il ? Dialectique sans doute dans son

principe, puisque l'on vise la contradiction (la lutte) et le dépassement (la domination). Il y a

dissonance et résolution. On veut affronter autrui. On veut aussi le vaincre. Mais -

constatation décisive, capitale - c'est une dialectique infinie. Le dépassement n'est pas acquis

une fois pour toutes. Il y a toujours, à quelque stade que l'on soit parvenu et en dépit de la

gloire acquise, un nouvel adversaire qui va surgir. Après les 1!8 de finale, il y a les ¼ de

finale. Et quand on a le titre, ce n'est pas fini. Il faut le conserver. Tout est à refaire. Nul n'est

champion pour l'éternité » (idem). La comparaison avec la guerre vient à l'esprit quand on

1 Jeu, Définition du sport, p. 41. 2 Euphémisme.

3 Exemple : "L'interprétation inspirée de la dialectique considère le jeu sportif collectif comme l'unité des

contradictoires [c’est nous qui soulignons] que sont les deux équipes antagonistes". Cette phrase reprise de L.

Lefèvre, (1944) est typique d'un jargon marxiste plus que discutable ("contradictoire" est un adjectif qualificatif pas un nom, du strict point de vue de la langue française " l'unité des contradictoires" est une formule irrecevable, pour le coup une aporie conceptuelle. Et quand bien même on l'accepterait on en voit guère l'utilité pour la compréhension du jeu).

4 Exemple de subordination à une théorie philosophique dont on peut contester la pertinence autant que la subordination a priori à une science quelconque (cf. 1ére partie). D'autant plus quand le référent lui-même est discutable.

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évoque les notions corollaires de "rapport de forces" de "luttes", de "contradictions" de

"destruction de l'ancien".

Toujours selon Jeu « Guerre et sport sont ... choses incompatibles. Dans le sport, en effet, on

se bat parce qu'on est d'accord préalablement et fondamentalement. Dans la guerre, on se bat

parce qu'on n'arrive pas à se mettre d'accord. Les notions par conséquent diffèrent

radicalement. La distinction n’est d'ailleurs pas toujours facile à établir. D'un côté, la mort

est symbolique - de l'autre, elle est réelle »

1

.

c. Place du tir à mi-distance dans cette modélisation dialectique du jeu

L'interprétation dialectique, en mettant l'accent sur la "lutte", la recherche de la

victoire, remet indirectement le tir à sa place en tant que manifestation concrète du but du jeu

qui peut être oublié ou minimisé – comme nous l’avons vu - dans le cadre d’une logique

formelle. Le tir est resitué dans la dynamique du jeu. On comprend dores et déjà que le tir à

distance ne peut se réduire au problème posé par la trajectoire à imprimer à un ballon ; mais

comme l'aboutissement d'interactions complexes changeantes entre le tireur et ses partenaires

et ceux-ci et les adversaires ; où la solution recherchée par les uns (faire en sorte qu'un joueur

puisse tenter sa chance dans les meilleures conditions) se heurte simultanément aux

problèmes posés par les autres (empêcher, ou à tout le moins gêner cette initiative). Cela

concerne la mise en situation du joueur en tireur. Par contre les limites de la notion de

"rapport de force" sont atteintes. Déjà discutable, comme nous venons d'en débattre, pour

expliquer à elle seule le jeu, elle n'est absolument pas pertinente pour le tir. La recherche

de l'adresse c'est tout, ça doit être tout, sauf un problème de rapport de force. Nous

développerons plus loin (§ 3)

Ainsi la dialectique, démarche subtile, finalement elle-même complexe, permet d'adopter a

priori des modèles plus pertinents que la logique formelle. Elle a cependant des limites qui

incitent à exploiter, pour aller plus loin, les approches "holistiques ".

1 Idem, p. 41.

167 Equipe de Pologne (P) /Equipe de France (F)

(annexe 15.1)

Equipe de Yougoslavie (Y) / Equipe de France (F) (annexe 15.2)

Problèmes posés par P à F

En se positionnant en bas de la raquette (rôle dit « poste bas ») le joueur n° 6 représente un danger potentiel en cas de possession de balle (stratégies dite de « balle en avant ») ; ce qui risque de se produire avec l’amener de la balle le long de la touche par le joueur n° 4., le troisième joueur en restant derrière se retrouve provisoirement hors du champ visuel des adversaires1

Problème s posés par Y à F

Le passeur (T. Kukoc) se positionne à distance de tir (6m), autrement dit à l’arrière de l’espace de jeu dans le demi-terrain droit protégé par un partenaire devant lui.

Il observe et garde la balle 5secondes, durée relativement longue2 ce qui contribue à installer une grande incertitude pour les adversaires

solutions élaborées par F

Les joueurs F ne peuvent que s’appliquer à contrecarrer le mouvement stratégique qui s’amorce 1 Dorigo : gêner voire empêcher la passe du n° 4

2. Jouaret : boucher le chemin d’accès au panier du n ° 6

3. Gilles se positionner en interception

solutions élaborées par F

Marquage individuel strict sur ou près du porteur (côté fort), plus relâché (flottement) à l’opposé dans l’autre demi terrain (côté faible). Chacun des quatre joueurs qui ne marque pas le porteur surveille et son adversaire propre et le porteur.

réponses produites par P

Le porteur garde le ballon dans une posture au-dessus de la tête (3’ 7) et amorce une passe vers l’arrière ce qui a pour effet d’écarter le défenseur (Dorigo) qui a mordu à la feinte, libérant l’espace pour une passe à 6

Solutions développ ées par Y

les joueurs non porteur mettent à profit le temps d’immobilisation du ballon agrémenté de quatre postures de feinte* du porteur (départ en dribble ou lancer) pour :

- l’un d’eux (futur tireur)initialement à l’arrière côté faible se déplacer vers la cible en amenant son défenseur proche dans l'alignement avec le porteur, lui rendant provisoirement la surveillance des deux (cf ci-dessus) impossible et en profite pour accélérer vers l’espace libéré sous la cible.

- deux autres restent sur place et ainsi fixent leur adversaire proche en laissant libre l’espace sous le panier.

- le cinquième revient en arrière pour assurer le repli

* dont une feinte de passe au futur passeur à distance qui déséquilibre le défenseur proche de ce dernier.

Tableau 3 - Tableau comparatif des éléments différenciant deux séquences d’attaque (passe dangereuse à partir d’un tenu sur place du passeur) analysée selon une logique dialectique (annexes 15 1et 15 2)

1 Cette situation va être exploitée par le joueur n° 6 qui lui transmettra le ballon (immédiatement cette fois-ci) pour une situation favorable de tir ; c’est cette passe qui sera décisive puisque le réceptionneur pourra tirer. 2 Nous avons montré dans notre DEA qu’une telle durée dans le tenu de balle d’une part n’était pas fréquente d’autre part était l’apanage des meilleurs.

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4. Modélisations "holistiques"

a. Présentation

Pour cette troisième catégorie nous ne reprenons pas tel quel le terme de la troisième colonne

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