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b) Le solipsisme conçu comme un accueil de soi

Le solipsis e est la o ditio essai e ui fo de l itu e i ti e et il o stitue pou ie des auteurs un espace de la olie et u he i d e il. Toulet e p u te olo tie s es oies oi pour « s i e» au se s le plus e a t du te e, se di e ais aussi s ad esse à soi o e à u aut e, se recevoir comme un autre, dans une opération « d autohospitalit ». Cette formule

« d autohospitalit » est empruntée à Alain Montandon qui indique que ce terme « désigne le ph o e ui est l a ueil de soi, de soi o e aut e, et ui p suppose ette dista e fo dat i e de la subjectivité comme conscience de soi. 310 » Mais a a t de s i t esse à et aspe t solipsiste de

307 Lettres de P-J Toulet et de Claude Debussy, éd. cit., p. 1249.

308 Geneviève Haroche- Bouzinac, Les Lettres à soi même de Paul-Jean Toulet, éd.cit.

309 Françoise Simonet-Tenant, Journal personnel et correspondance (1785-1939), Au cœur des textes n° 18, Academia Bruylant, 2009 .

310 Alain Montandon, De soi à soi : l’écriture comme autohospitalité, coll. Littératures, Centre de Recherches sur les Littératures Modernes et Contemporaines, Etudes réunies par Alain Montandon, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2004.

l itu e dia iste da s e u elle a de plus se et, il o ie t d e a i e la sph e i ti e telle u elle se révèle au travers de ses activités quotidiennes ordinaires, loin de tout artifice et de toute

intention de littérarité.

§ la sphère intime au quotidien.

I d pe da e t de e ue ous a o s e o u o e des o e s d ite e t de l e ui, le dia iste e d le plus sou e t o pte d a ti it s uotidie es les plus o di ai es ui p o dent de

« la e t atio su soi de l a eu .311 » Activités solitaires, matérielles ou intellectuelles qui mettent aussi e s e le o ps, lieu d ide tit de l t e ais aussi « lieu du processus vital que révèlent la maladie ou la sexualité 312» Puis, au œu de l i ti e, sa p ofo de i t io it , à la fois lieu

d e p essio de ses d si s et de ses souff a es.

Le premier ensemble des notations personnelles que le diariste rapporte dans son journal personnel est celui qui concerne les activités quotidiennes le plus souvent banales, liées à son mode de vie, à sa situation sociale. On peut ainsi évoquer les différentes promenades que Toulet effectue lors de ses déplacements, promenades en fitacon à Madagascar, ses nombreux périples en train, à Suez où le voyage a été « fatigant » , à Blida, voyage au cours duquel Toulet indique que le « chemin de fer passe à travers la Métidja », à Dehli, où il est victime « d u a ide t de he i de fe » qui l o lige à se e d e à Mogol Se ai e oitu e. U ef s jou au Mont-Saint-Michel le 29 novembre 1909 donne lieu à un incident matériel qui lui fait noter : « le retour ne fut que pannes ». Cette o se atio e d o pte de la t a e de l e iste e du po te, pa fois pe tu e da s so

déroulement le plus ordinaire qui soit, et ces événements sans aucune importance, formulés très si ple e t, p e e t u elief pa ti ulie ui a pe du l e phase ha ituelle e t o sa e à la litt a it de l it. Le uotidie u il it, est aussi la d a ulatio da s les a h s lo aux où Toulet cherche à acheter « des bibelots » ou « des vases en bronze. » De temps à autre, il note

uel ues o se atio s su l a ge t, se plaig a t du p i des œufs à Dehli, «les œufs taie t f ais, mais un peu chers », ou précisant à Alger « Il me se le ue je ai pas fait es f ais. » L i t t ue l o peut t ou e da s es d tails i sig ifia ts est ue es otatio s so t les sig es « les plus

p o a ts de l e iste e313 » du diariste. Et si le journal est aussi en grande partie une écriture de la futilit , est peut-être parce que le diariste accorde une certaine importance à ces détails, et laisse pa aît e au d tou de e a ues a odi es u e i p essio pa fois tei t e d i ui tude et de f agilit . Il o ie t do d e te i o pte o e auta t de sig es ui t oig e t d u e su je ti it ui el e plus d u e i t io it ui se li e, d u e de as ue et d a tifi es. Ses

e o t es, ses f ue tatio s, sa ie so iale ui t a spa aît da s le it u il e fait au uotidie , sont aussi des révélateurs ; loin de se cantonner dans une perpétuelle solitude, Toulet aime la vie so iale et ultiplie les o asio s de e o t es. Lo s de so o age de etou de l île Mau i e, il relate dans son journal ses nombreuses sorties, « J e o t e Go dolo, gociant de Maurice, et

311 Michel Braud, La Forme des jours, éd.cit., p.76.

312 Ibidem.

313 Michel Braud, La Forme des jours, éd. cit., p.78.

Dempster », ou encore « déjeuné avec docteur Lallour » ou « trouvé au café du Ballon avec Casanova et Cotoni à causer métaphysique. » Si es f ue tatio s satisfo t so esoi d ha ges

i telle tuels, ota e t lo s u il p ise ue ses discussions portent sur des questions

taph si ues, o peut aussi o se e ue les ilieu so iau u il o ue so t t s di e sifi s puis u il s agit d u de i et d u go ia t. Mais ses goûts de da d le o duise t gale e t dans les restaurants raffinés de la capitale ; il énumère ainsi ses sorties au Lapérouse, au Cercle militaire ou au Pré Catelan, et rencontre indistinctement Lacroisade, Barthou, Paul Arène ou

Toulouse-Laut e . Ce ue l o peut d dui e de et ape çu ui ous i fo e su l e t e a i t de ses elatio s, est l to a te ou e tu e d esp it de l auteu ui a o de auta t d i po ta e à l u e

u à l aut e et i elle les i fo atio s, a u ula t es petits ie s, et e ti a t au u e a it de lie connaissance avec un personnage très en vue. Ces quelques notes sont rédigées dans un style t l g aphi ue assez pa ti ulie , t ahissa t la italit de l auteu ui he he ai si u e itu e apide, d li e, desti e à apte l i sta ta it de l e e t, le saisissa t da s le flu de l e iste e

o e pou laisse u e t a e à la oi e. C est e u i di ue t les pa ti ipes pass s « déjeuné et trouvé » ui o ette t l e ploi de l au iliai e et du sujet et p i il gie t u st le ef et i isif. La banalité des faits se trouve encore dans la relation de quelques querelles, « Hier 16 me suis laissé aller à flanquer des gifles au nommé Alfred Coste, frère du directeur des Nouveautés. Il feint de

ouloi se jete su oi, o s i te pose ; et puis voilà. Cet ignoble capon ne veut rien savoir de duel. » L i sig ifia e est da s l a se e de la oti atio de la ue elle, de ses o s ue es ; on ne sait

ie du pe so age e uestio , si o sa pa e t a e le di e teu du th ât e, e ui esso t, est la lessu e d o gueil de Toulet ui au ait ai la e so ho eu da s u duel à l a ie e. La ote e fait ue t ois lig es, il e epa le a à au u o e t, « un effet de réalisme se trouve ainsi

produit », ce que Michel Leiris désigne comme « faire sentir, intensément et dans sa totale nudité, l e iste e d u fait a al.314 »Toulet aura une autre querelle « dans un vague bar avec un voyou » conçoit ainsi que le récit du quotidien fait nécessairement état du fonctionnement physiologique de la machine humaine. Le plus souvent, Toulet reste assez discret sur les dysfonctionnements

organiques dont il est victime ; on relève quelques extraits tels que « ce pauvre Toulet fut pris pe da t uel ues i utes d u t a sport au cerveau, au sortir de quoi il se trouva parfaitement sourd, mais sourd vous dis-je…» Il se o te te de s atta de su les se satio s de haleu ou de f oid

ui peu e t o e ta e t l i o ode , « u il faisait haud le jou ue ous d jeu â es là, Sailland et moi, 58 centigrades environ. » ou bien « cela dura deux jours, et à rissoler dans un wagon [si] brûlant. » Et au Caire, « le 19 à 6 heures du matin nous partons pour les Pyramides, enveloppés de pardessus et couvertures comme pour une Sibérie (8 degrés) » ou à Alexandrie, « Eu très froid et un moment mauvaise mer. » Ces observations sont très allusives et rares dans les écrits intimes de Paul-Jean Toulet et on peut constater u il e fait pas g a d as da s la esu e où elles so t

a e doti ue et f e tielle et jalo e t si ple e t l it i ti e de « o e ts d e iste e racontée » ou de traces de vie. Les sensations vécues dans la chair, si modestes soient-elles,

introduisent les signes du corps dans le journal et imposent « Ces signes comme autant de signes du moi. 316 » Les notations à caractère sensuel comme la gourmandise sont aussi des indices de vie, « les let hi, les p e ie s et les seuls de tout e o age […] u ils fu e t loi de aloir ceux de Bourbon et de Maurice, ceux de ma jeunesse, comme on en vendait dans cette éblouissante gare de Rose-hill…317» Qua t à l o atio de la se ualit , elle este t s allusi e hez Toulet. « Rompu avec S…Elle ou hait a e u de es a is, et se lait su le poi t a e u aut e […] E deu isites où j ai dû use de p ude e pou e pas e laisse ep e d e pa e ue j ai de plus as, di ait P.

Bourget).318 » On sent dans ce propos une certaine réticence, les termes restent voilés et trahissent d ailleu s la pudi o de ie da s la f e e à P. Bou get, et là e o e, Toulet i o ise da s l allusio à un désir qui refuse de se livrer.

La récapitulation des « lieux du moi 319» da s la sph e de l i ti e passe essai e e t pa le monde intérieu , et ejoi t l espa e « des désirs et regrets inavouables, des angoisses solitaires. 320 » Il s agit ie sû de tous es he i s ui o duise t au plus p ofo d de l t e, fa o is s pa la position de retrait du diariste qui avoue parfois ses fantasmes les plus inattendus, ses rêves, ou

o fie da s le se et sa souff a e ue à la suite d u deuil i suppo ta le. Le to p e d sou e t l i age d u e o e satio ui e s est pas i te o pue, et le dia iste se pla e alo s « en retrait de l e iste e 321 » et s ad esse à so a i dispa u.

Joe, o pau e Joe […] ous l a o s pa ou u e se le e pa sage […]

ous e a o s foul des pe ha ts au o es leues […] ous ous so es ou h s da s les he ages f ais des eu […] et ous a o s ou u les rues nocturnes de la ille. […]Mais tout ela est loi . Vous do ez aujou d hui da s le i eti e de Pau, sous les fleu s û es.322

Cette se si ilit à la o t des p o hes est fa o is e da s l itu e du jou al ui de ie t u substitut du dialogue à jamais perdu, da s le ha p los de l i t io it pe çu o e u efuge.

Béatrice Didier assimile ce « retour au-dedans à une seconde naissance. 323 »

§ l’ riture i ti e, u refuge atri iel.

316 Michel Braud, La Forme des jours, éd cit., p.82.

317 Lettres à soi-même, éd. cit., p. 1004.

318 Ibid., p. 1039.

319 Formule de Daniel Oster citée par Michel Braud dans La Forme des jours, p.75.

320 Ibid, p. 90.

321 Ibid, p. 95.

322 Lettres à soi-même, p. 1094.

323 Béatrice Didier, Le Journal intime, éd. cit., p. 90.

Ce etou au pa adis pe du, l id e de la se o de aissa e, appa e te t fi ale e t l itu e i ti e à u e e o u te de l u i e s at i iel et B at i e Didie fo de sa fle io su le fait ue

« les auteurs de journaux intimes [ont] souvent perdu leur mère de bonne heure. 324 »Nous avons déjà indiqué à plusieurs reprises ue e deuil passe i ape çu da s l itu e de Toulet pa e u il e le mentionne jamais, et que « la e est ja ais o u e, ja ais o e[…] e se t ou e ulle part, et est donc partout 325», o peut i agi e u elle a t l o jet d u ita le ulte, secret, l o jet d u e id alisatio à la uelle se le s oli ue e t u goût p o o pou les sou e i s d e fa e, les aiso s fa iliales où l auteu a g a di à l a i du o de e t ieu et da s la te d esse apaisa te de so e tou age, ses sœu s, ses grands-pa e ts, auta t de su stituts à l a se e. Le po te affi e à ai tes ep ises u il ai e se et ou e « aux toits noirs de la Rafette, où grince un fe ha gea t, [où] les a eilles d o et d a ge t ett[e t] l au o e e f te326», au œu de so Béarn natal « […] B a , et toi iel de Septe e fait d o et de ha so , où a ie et le Ju a ço so t

lo ds o e de l a e327 » , à « Ca esse attu du Ga e, et la te d esse d u a il

inconstant, 328 » à Guéthary, « La mer par une fenêtre, un carré bleu tendre, et des oiseaux qui passent dessus 329 » , tous es lieu u il l e e disa t : « Mu s fleu is où, d hie los, j a o dais

a oissa e, tel u f uit do t û it l esse e au soleil de l e los. 330 » Dans chacune de ces expressions , on ressent un attachement passionné, viscéral, qui se traduit dans les couleurs évoquées, « l o , l a ge t, l a e, la lo deu , le leu du iel », ces couleurs chaudes qui rappellent la tendresse et la douceur, ces sonorités mémorisées à jamais qui rappellent dans le chant de la grille et du uisseau, le ou do e e t des a eilles, les e euses d aut efois, tous es su stituts de la douceur maternelle que le journal tend à reconstruire symboliquement. La dernière citation est

difia te, les u s et l e los e désignent-ils pas symboliquement la protection utérine ? La métaphore de la germination et de la floraison ne renvoie-t-elle pas à la gestation ? Le participe

« éclos » ne signifie-t-il pas la naissance, de même que le verbe « accorder », l e fa t à aîte ayant donné toute sa confiance à la protection maternelle ?

B at i e Didie o çoit ue l auteu du jou al i ti e « éprouve une grande difficulté à sortir de ce bien-être prénatal ou du moins enfantin, pour accéder à la vie adulte. 331 » On peut en effet constater une certaine immaturité chez Toulet qui se rit de tout, et Bernard Delvaille a bien saisi

ette di e sio du pe so age lo s u il i di ue da s la p fa e ue est « un enfant que les lessu es du œu et les a ages de l â e e p h e t de grandir. 332 » Analysant le comportement des diaristes du point de vue de leur vie affective et de leur indécision, Béatrice Didier précise que sur le chapitre du mariage, cela prend des proportions tragiques ou comiques selon les auteurs.

324 Ibid, p.91.

325 Frédéric Martinez, op.cit., p. 28.

326 Les Contrerimes, éd.cit., p. 5.

327 Ibid, p. 106.

328 Ibid, p.103.

329 Journal et voyages, éd. cit., p. 1047.

330 Nouvelles contrerimes, éd. cit., p. 107.

331 Béatrice Didier, Le Journal intime, éd. cit., p. 95.

332 Bernard Delvaille, op. cit., p. XXIII.

Toulet se laissera a ie sa s ita le e t s i esti da s u e d a he affe ti e i po ta te. Il écrira à ce sujet :

Ma fa ille, fatigu e de e soig e , a a i : il y avait justement à la

‘afette u e faço de hapelle ou d o atoi e ui a ait ja ais se i à ça, et u p e j suite i o up …Tout le o de a ait l ai satisfait ; il faisait un temps de juin bien agréable ; et les dames ont fort décemment pleuré au petit prêche de circonstance. Moi-même, malgré mon horreur des

o ies, je au ais t op ie dit, si je eusse pas t si di e te e t e cause et si o e a ait, sous e p te te, fait le e à u e de es heu es dont on ne voudrait même pas pour mourir. 333

Le jour de son mariage, le 12 juin 1916, Toulet a quarante neuf ans. Dans cette lettre adressée à l pouse de Claude De uss , e pa ag aphe où il o ue so a iage figu e o e pu e e t anecdotique alors que le reste de la lettre est consacré à Guéthary, à sa maison, et à Chouchou, la fille des Debussy que Toulet connaît bien. Si nous observons la nature du propos, nous retrouvons ce to ailleu p op e à l auteu ui d ig e sa s s upules le sa e e t du a iage et sa di e sio

eligieuse, il e o aît d ailleu s s t e p t à ette u io sa s se se ti o e . Le seul désagrément est de s t e le à l au e pou t e p se t à la o ie. Il est au u e e t question de son épouse dont Madame Debussy aurait peut- t e souhait o aît e l ide tit . O retrouve dans ces lignes la volonté de fuir tout engagement, et pour étayer son argument, Béatrice Didie ite u e t ait du jou al d A iel ui, a ifesta t la e i d isio ua t au p ojet de so mariage, note le 29 mars 1866 :

Tu vis au hasard, sans but, sans pla . Depuis ui ze a s, est la e chose. Ta seule aspi atio est d happer à la nécessité, de maintenir ton indépendance, et de simplifier ton devoir. Tu flottes, mais tu ne te diriges pas ; tu es au lieu d agi ; tu te berces au lieu de marcher ; tu sommeilles au lieu de vouloir. Tu ne fais rien, tu ne produis rien. Tu t e te es da s le sile e, l i o ilit et la uit.334

A cette difficulté à conduire sa vie, Michèle Leleu335 ajoute que les diaristes sont souvent dans l i d isio et ite ota e t le as de Bi a ui p ise le a s :

« C est toujours par faiblesse de caractère que je me laisse aller à des sociétés qui ne me

conviennent pas. Je prends aussi des engagements dont je me repens ensuite. 336 » On peut imaginer

333 Lettre de P.-J. Toulet à Madame Claude Debussy, éd. cit., p. 1253.

334 Amiel, Journal intime (1839-1848), publié par L. Bopp et précédé de Introduction au journal intime d’H.-F.

Amiel, par L. Bopp, Genève, Cailler, 1848. Philine, Fragments inédits du journal intime, (1859-1878), La Pléiade, 1927.

335 Michèle Leleu, Les Journaux intimes, Avant-propos de R. Le Senne, Paris, P.U.F.,1952.

336 Maine de Biran, Journal, t. I (1792-1817), Plon, 1927 et 1931.

ue est la e fai lesse, e e goût de l i d isio ui i ite t Toulet « à se laisser marier » par sa famille avec Marie Vergon qui « le soigne, fait le ménage, prépare les repas, » et que le poète

h site pas à p se te ai si : « Ma servante. 337 »

Fi ale e t, B at i e Didie o lut so a al se e p isa t ue l i d cision manifestée par le diariste « est u e fo e de la o ti uit i t ieu e, de la du e de l itu e» et u à e tit e « elle pe et à l itu e sa p op e it atio et so d oule e t, [de e a t ] u e des o ditio s de l e iste e du dia iste et de son journal, [ prolongeant ] sans fin cette immaturité, cette incapacité de se jete da s la ie, ui est u e des aiso s d t e du dia .338 »

L itu e dia isti ue se pla e ait ai si sous le sig e de l i a o pli e e ue le dia iste est

« paral s pa tous les hoi et pa tout e ui l o lige à i e u e ie adulte339 », tandis que le jou al at ialise so i apa it à e et à o pose u e œu e litt ai e o st uite et a outie, faisa t de l itu e dia isti ue u efuge d i espo sa ilit proche de celui de la vie prénatale. Cette approche du journal intime paraît tout à fait adaptée au parcours personnel de Toulet pour lequel la réintégration du paradis perdu du « dedans » o stitue u e il sal ateu et l itu e i ti e, u e autothérapie nécessaire.

U e app o he assez o igi ale de l itu e i ti e et plus p is e t de l itu e dia isti ue p opose de l i s i e da s u e p o l ati ue de «l hospitalit ». Comment définir ce champ d e p i e tatio ?

§ l’a ueil de soi.

Le terme « d autohospitalit » o çoit l itu e i ti e o e u e d a he «d a ueil de soi »,

« soi » étant conçu comme « autre », ce qui différencie bien le sujet- i a t de l o jet it et pose comme fondement de cette réflexion « la subjectivité comme conscience de soi ». Cette perspective d a al se ui se do e pou o jet d e a i e le dialogue de soi à soi doit te i o pte de la

« th ati ue du dou le et de l alt it » mais aussi éclairer « l a t de soi a e soi-même », qui peut surgir à tout i sta t au d tou de l itu e i ti e. Cette piste d a al se se fo de su u e réflexion de Lévinas qui pose pour principe que « le sujet est un hôte 340» ui se d fi it pa l a ueil

u il se e à « un autre, étranger et extérieur à lui-même ».

337 Frédéric Martinez, op.cit., p. 293. Il convient de préciser que cet épisode se situe quelques années

337 Frédéric Martinez, op.cit., p. 293. Il convient de préciser que cet épisode se situe quelques années

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