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Sociabilité et cycle de vie au prisme du lien téléphonique

A l’instar de l’enquête Contact (Héran 1988), les enquêtes sur les échanges téléphoni- ques ont confirmé le poids de la position dans le cycle de vie dans le volume et l’organisation des contacts. Celle-ci constitue une variable composite recoupant l’avancée en âge et la situation familiale dans l’organisation de la sociabilité de la personne et de ses pratiques de communication. Elle montre clairement comment les contacts téléphoniques s’intègrent dans la dominante de la sociabilité des personnes. Même si les réseaux de correspondants téléphoniques sont davantage resserrés que ceux des contacts en face-à-face (Rivière 2000a), même s'ils concernent surtout les « liens forts », les formes de contacts téléphoniques suivent de près celles que l’on observe dans les enquêtes sur les contacts de visu. Comme l’indique la figure 5, la formation du couple et l’arrivée des enfants dans le foyer changent l’orientation des contacts télépho- niques du foyer, réorientant les liens amicaux vers les échanges familiaux de manière homologue à la sociabilité en général.

A côté d’un centrage de la sociabilité sur la famille, on observe également après la mise en couple une déperdition des contacts. En effet, si l’on compte le nombre de contacts téléphoniques pour un foyer de jeune célibataire et qu’on le compare avec celui d’un couple de même âge, le nombre de correspondants téléphoniques est divisé par deux (Smoreda et Licoppe 1998). Certes, un certain nombre de contacts utilitaires (sécurité sociale, plombier, services de la mairie…) fusionne automatiquement dès lors qu’un nouveau ménage se forme. Mais, d’un autre côté, les contacts avec la parenté doublent mécaniquement. En revanche, le nombre d’amis qui décroit fortement, comme si la nouvelle situation accomplissait une forte sélection dans le réseau affinitaire. Bertrand Fribourg (2007) a pu examiner ce processus de près à travers une enquête longitudinale sur le passage à la vie adulte. La sélection parmi les amis du couple s’opère bien, certaines ex-connaissances ne convenant pas à la nouvelle situation, les autres n’étant pas prêtes à accepter le nouveau venu ou encore, le couple se refermant finalement sur lui-même. Dans la majorité des cas, c’est prioritairement le réseau d’un des partenaires

qui aspire l’autre partenaire, causant l’abandon d’une partie d’anciens amis. Les outils de communication jouent un rôle important en cette affaire, aussi bien comme révélateurs de la transformation qui se produit (des coups de fil qui deviennent de plus en plus rares, des contacts qui disparaissent du carnet d’adresses…), que comme une possibilité d’un double jeu pour garder certains liens difficilement acceptables par le ou la partenaire (gérés alors surtout via le portable, plus personnel que le téléphone de la maison).

Figure 5. Orientation des communications téléphoniques et du face-à- face selon le cycle de vie du ménage

Moyenne d’indice de l’orientation de communications .3 .2 .1 .0 -.1 -.2 -.3 -.4 -.5 célibataire <45 ans couple sans enf <45 ans famille jeune enf. <45 ans famille avec adolescent couple sans enf. 45 ans + seul 45 ans + enfants=0.56 parents=-0.35 amis famille

LEGENDE: Indice utilisé = (nb appels vers la famille(1) – nb appels vers amis+copains+connaissances… (2)) / (somme 1 + 2). Idem pour les rencontres. Sa valeur est comprise entre –1 et +1, le 0 signifie un équilibre entre parenté et affinité, les valeurs négatives une sociabilité plus amicale et les valeurs positives plus familiale (Source : Smoreda et Licoppe 1998).

Au même moment, avec la progression dans le cycle de vie, la sociabilité du foyer subit une autre transformation. On observe une accélération de la monopolisation du télé- phone fixe par la femme, au fur et à mesure que la sociabilité s’oriente vers les relations de parenté et que les rôles familiaux des partenaires se cristallisent. Cette différenciation, peu saillante chez les célibataires dont les sociabilités sont marquées par les relations d’amitié et les sorties, devient bien lisible avec la formation du couple qui arrime davantage la vie sociale à domicile, surtout avec la formation de la famille scellée par l’arrivée de l’enfant. Comme nous l’avons vu, ce processus de transformation de la forme dominante de sociabilité est corrélatif des usages du téléphone. La réorientation des liens en direction de la parenté est corrélée d’une part

avec la progression dans le cycle de vie et, d’autre part, avec la tendance à nouer et conserver des liens avec des personnes dans une situation homologue, ce qui propulse la femme vers un rôle « d’ambassadrice sociale » du foyer qui se matérialise par une forte suprématie numérique des appels échangés entre femmes. L’association de la femme et de l’espace domestique, renforcée par la première naissance (cf. infra, p. 41 et suivantes) et son rôle dans le maintien des relations sociales semble en effet toujours forte et en partie responsable de ce partage des rôles au foyer. Néanmoins, le téléphone n’est pas le seul objet de communication qui contribue à cette différenciation sexuée. Les observations plus récentes sur les usages de l’Internet font également état d’une distribution sexuée marquée dans les usages des multiples possibilités du Web. Les femmes sont ainsi davantage attirées par les possibilités de socialisation qu’offre un ordinateur connecté (courrier électronique, conversation en direct à travers le chat et la messagerie instantanée), tandis que les hommes, plus forts consommateurs de l’Internet en général, cherchent plutôt des informations ou des amusements plus « solitaires » (Beaudouin 2002).

Grâce à notre méthode d’observation du trafic téléphonique en continu et sur de longues périodes, nous pouvons approcher ce processus biographique en train de se construire. On peut alors échapper en partie à l’organisation du temps de l’expérience biographique par une restitution rétrospective (Leclerc-Olive 1998). Les bifurcations biographiques (Bidart 2006) peuvent se donner à voir dans leur temporalité objectivée.

Après les transformations du réseau personnel marquées par l’institution scolaire (passage de l’école primaire au collège, puis au lycée, à l’université… quand le mûrissement psychologique et la socialisation de l’enfant, puis de l’adolescent, organisent ses choix parmi les relations disponibles3), nous pouvons analyser comment se forgent les réseaux personnels à l’âge adulte, marqués par la famille et des relations d’affinité fortes qui s'extraient du contexte dans lesquelles elles étaient initialement inscrites, pour s'individualiser en un lien particulier et distinct. Nous pouvons suivre

leur transformation à travers les séquences d’événements critiques de recomposition des cercles sociaux (Bidart et Pellissier 2002).

Bifurcations biographiques et transformation des réseaux

L’un des moments critiques dans la biographie personnelle est sans aucun doute la formation de la famille à la suite de la naissance du premier enfant. C’est un moment crucial, comme le soulignent John Hobcraft et Kathleen Kiernan : « Devenir parent implique sans doute un des plus profonds changements dans l’histoire de vie de l’individu. La transformation de sa situation à cette période, la prise de responsabilité à l’égard d’un être totalement dépendant de soi, est en effet radicale. La plus forte modification du mode de vie individuel apparaît d’habitude au moment de la première naissance… » (1995: 1).

Aujourd’hui, cet événement est souvent désynchronisé par rapport à la mise en couple et le mariage l’est aussi par rapport au passé et il constitue donc une situation encore plus singulière, où la décision des conjoints de concevoir un enfant se trouve au tout premier plan. Afin de pouvoir suivre cette transformation relativement rapide de la situation sociale, nous avons mis au point une recherche avec le recrutement des participants dans un temps très rapproché de la naissance. De fait, les jeunes mères ont été recrutées alors qu’elles étaient encore à la maternité. Afin d’équilibrer l’observation, seuls les couples complets ont participé à l’étude4. Notre méthodologie alliant l’observation du trafic téléphonique et les questionnaires avec les deux parents a été mise en œuvre sur un échantillon de 420 couples. En complément, des entretiens ciblés avec 48 couples choisis ont été réalisés (cf. article 7).

4 Des études spécifiques ont été consacrées dans notre groupe de recherche à la catégorie des

monoparents dont la sociabilité prend des formes très spécifiques (cf. Gournay et Robson 2000 ; Pharabod 2004).

La sélection des liens : alignement des cycles de vie

Je me centre ici seulement sur un aspect de cette recherche, celle qui a trait à la modification de la sociabilité et à la reconfiguration du réseau social du couple, en laissant volontairement de côté la problématique de l’anthropologie de la famille qui vient bien évidement immédiatement à l’esprit quand on étudie ce moment fondateur. En effet, des processus forts de recomposition du réseau et de la transformation de la vie sociale des nouveaux parents se mettent en place à partir des derniers mois de la grossesse et deviennent visibles dans la période qui suit l’accouchement. On observe dans la période qui suit cette naissance à la fois une tendance au repli sur l’unité conjugale, visant à établir des limites entre soi et les autres et, en même temps, des processus de hiérarchisation au sein de l’entourage, en ce que les personnes sont associées plus ou moins fortement à cette période de la vie. Un résultat particulièrement intéressant de ce point de vue est le traitement différentiel que le couple réserve alors à ces amis, que nous pouvons observer via l’analyse des usages du téléphone. Les nouvelles circonstances font que certaines relations sont vécues d’une manière qui devient tout à coup problématique : des amis du couple qui ne prennent pas en compte le nouvel emploi du temps des jeunes parents (ils appellent ou bien proposent de partir en promenade à l’heure de la sieste, par exemple) ou n’accordent pas leur comportement en fonction de la présence de l’enfant. Une des interviewées nous explique :

« Il y a deux sortes d’amis, il y a ceux qui comprennent parce qu’ils ont déjà réfléchi à l'idée d'être parent, que ça change complètement. Par exemple, c’est ceux… En fait, j’ai remarqué, ça se voit sur le fait de parler fort ou pas. Il y en a qui continuent à parler fort, à rigoler aux éclats alors que l’enfant hurle dès qu’il entent un bruit, et eux, c’est donc soit des jeunes couples, soit des gens qui sortent tout le temps, en fait qui n’ont pas envisagé ce que ça pouvait être, un enfant. » (Femme, 29 ans, Paris)

Cette dérégulation de cycle de vie avec certains proches amorce de fait un réajustement des relations. Les données du trafic téléphonique le montrent à l’évidence – cf. figure 6. Nous observons en effet que, pendant les trois derniers mois de la grossesse, le volume d'appels vers les amis dépend peu de leur statut de parents. Ceux qui n'ont pas d'enfant sont appelés légèrement moins que les autres, mais l'écart séparant les valeurs moyennes n'est pas statistiquement significatif. En revanche, la naissance voit croître nettement les temps téléphoniques consacrés aux amis également parents d'un ou plusieurs enfants.

Comme les durées mensuelles des célibataires ou des couples sans enfants restent stables, l'écart se creuse et devient significatif. Le nouveau rôle de parent conduit les couples à privilégier les conversations avec les amis partageant cette condition au détriment des autres. Ainsi, les effets d'homophilie de situations vécues sont directement lisibles dans le trafic téléphonique des foyers vivant une rupture profonde de leur confi- guration familiale. Les relations avec les amis sans enfant commencent à se modifier. Les nouveaux parents commencent à passer de plus en plus de temps avec d'autres parents ou futurs parents, qu'avec de vieux amis qui n'ont pas d'enfants.

Figure 6. Durée mensuelle des échanges avec les amis selon leur statut familial (avant et après la naissance) 0 5 10 15 20 25 30

-3 mois à la naissance naissance à 3 mois 4 à 6 mois après

naissance période s o m m e d u e m e n s u e ll e ( m in )

amis sans enfant amis avec enfant

Source : Mançeron et al. 2002.

La nouvelle situation établie alors les nouvelles proximités avec les personnes appartenant indifféremment à la famille, au groupe des amis proches ou bien des connaissances. Elles se font sur la base d'expériences communes liées à l'enfant. Cela est le plus patent dans les cas des femmes. Le fait d’appartenir à une même catégorie (mère avec jeunes enfants) et d'être soi-même femme est souvent plus important que le fait d’appartenir à une même classe d’âge. Le rapprochement entre femmes de « même statut » s'observe par exemple au sein du cercle familial, au point de créer de nouvelles amitiés au sein de la famille. Certaines cousines que l’on ne voyait qu’aux fêtes fami- liales deviennent du coup des amies avec qui on instaure une relation particulière, les sœurs aînées ayant des enfants devenant brusquement des confidentes ou des conseillères… Les interviewés soulignent également un phénomène constitutif de

l’appartenance à la même « génération », de la concordance de séquence des événements vécus, des parcours de vie qui se suivent :

« Je me suis aussi rapprochée par exemple des femmes des copains de mon mari, que je connaissais, avec qui je n’étais pas forcément amie, enfin on se voyait, on s’invitait les uns chez les autres, on faisait des trucs ensemble, mais je ne les connaissais pas plus que ça, et puis toutes celles qui finalement on eut des bébés, sont enceintes ou ont eu des bébés, eh bien on s’appelle indépendamment de nos maris qui sont copains. » (Femme, 28 ans, Paris)

Autour du jeune couple gravitent ainsi, tant dans le groupe familial que dans celui des amis, d’autres jeunes couples qui se marient, ont des enfants ou sont en passe d’en avoir, ont une situation professionnelle stabilisée, etc. Du coup, « on vit à peu près les mêmes choses, on a les mêmes rythmes et on partage plus… » - comme l’indique une interviewée. Cette communauté d’existence est susceptible d’influencer des reconfigurations au sein des réseaux sociaux déjà établis. La venue de l’enfant, en outre, initie de nouvelles combinaisons relationnelles : des gens qu’on ne voyait pas et que l’on se met à voir, desgens que l’on voit différemment, des gens qui sortent de l’orbite du couple…

Remarquons que la recomposition du réseau relationnel qui s’opère ici ressemble, à un certain degré, à celle que nous avons rapidement analysée à propos de la distance géo- graphique, dans la recherche sur la mobilité géographique des ménages (Mercier et al. 2002). Le changement du contexte du lien introduit sa fragilisation et un besoin de confirmation de la relation dans la nouvelle situation. Dans le cas d’éloignement géo- graphique, hormis le noyau relationnel (famille proche et amis historiques), les liens contextuels liés à l’ancienne résidence ont du mal à passer l’épreuve sans une volonté réciproque de maintenir la relation via les moyens de communication qui alors doivent se déployer sur un régime ritualisé de prise de nouvelles qui cherche à trouver son nouveau rythme. De soudains éloignements (ou rapprochements) géographiques redéfinissent alors les efforts nécessaires à conduire certains types d'interaction. Les rencontres en face-à-face deviennent plus difficiles (ou plus faciles) à organiser, le prix à payer pour des appels téléphoniques est modifié, etc. Une modalité du lien amical fondée sur une certaine fréquence du face-à-face et du partage peut ainsi être remise en cause, sans qu'apparaisse une modalité relationnelle satisfaisante pour ces relations dont

on est soudainement « si loin et si proche » (Mercier et al. op.cit.), et qui risquent d'être relégués après coup au rang de simple connaissance. Un processus somme toute assez semblable est observable lors de changement de la situation familiale, où ce n’est pas la distance géographique, mais une distance de style de vie et de compréhension mutuelle qui s’installe.

La confirmation du lien : production et reproduction des réseaux sociaux

Un fait particulier entourant la naissance de l’enfant tient dans son annonce. L’évènement motive l’établissement ou la mise à jour d’une liste très exhaustive des personnes connues. C’est une sorte de « réflexivité relationnelle » que ce moment déclenche chez les nouveaux parents (de façon comparable à l’invitation au mariage – cf. Maillochon 2002). Parallèlement à cette mise à plat des liens sociaux établis sur une longue période de la vie des deux partenaires, on observe également un processus où les modes de communication jouent un rôle actif. L’annonce de la naissance se fait en effet à travers des dispositifs de communication disponibles et sciemment sélectionnés en fonction du lien avec le membre du réseau personnel. Ainsi s’opère une hiérarchisation des relations au sein du réseau du couple qui se lit dans le temps long des mois qui suivent la naissance et le temps court de l’événement. Le fait que les acteurs choisissent effectivement tel support plutôt que tel autre pour interagir se charge de sens. Ce choix est pour eux l'occasion de réaffirmer et reconfigurer distances et proximités relation- nelles dans leurs réseaux par un usage différencié des outils de communication. En général, plus grande est la proximité relationnelle, plus grande est l'exigence d'immédiateté de l'annonce et de sa réponse. Réciproquement, l'usage d'un médium donné est lu dans ce contexte comme affirmation d'une distance relationnelle, propor- tionnée au plus ou moins grand délai que ce médium autorise dans l'annonce et sa réponse (Licoppe et Smoreda 2006, cf. également article 9).

En effet, les cours d'interaction s'ordonnent temporellement à la fois d’une manière conventionnelle et construite au fil de l’eau. Le rythme des échanges et le degré d'attention attendus des interlocuteurs diffèrent ici d'un médium à un autre. Des actions réciproques peuvent s'y effectuer sur le mode d’un dialogue où les échanges s'enchaînent presque immédiatement (comme au téléphone, par messagerie instantanée

ou souvent par SMS), ou au contraire s'étalent sur une durée plus ou moins longue (c’est le cas de courrier, électronique ou postal, par exemple). L’annonce lors les événements biographiques importants revêt un format d'échange quasi-rituel. De tels échanges peuvent être déclinés sur des supports et des médiations différentes, mais sans changer de forme. En conséquence, le choix d’un support pour interagir devient un signe de l’importance du lien. La forte proximité relationnelle exige de fait une quasi- immédiateté de l'annonce, mais aussi de la réponse, un échange rapproché de l’événement confirme le lien de deux côté. Du côté de l’annonceur, elle montre l’attachement émotionnel au correspondant et lui offre une possibilité d’affirmer la force du lien. L'usage d'un médium donné apparaît dans ce contexte comme une carte de distances relationnelles, dessinée selon plus ou moins grand délai que ce médium autorise dans l'annonce et sa réponse. De fait, cet exemple particulier d'interaction montre comment le choix de médiation participe à la production de la structure sociale en redessinant les contours du réseau personnel, et ce en fonction des interactions qui se produisent à cet instant. Il souligne aussi l'importance pour l'analyse de la sociabilité d'un traitement différencié des supports dont les acteurs disposent pour conduire leurs échanges.

Dans le schéma ci-dessous (figure 7), nous retrouvons ces dimensions du temps, du média choisi et de la forme d’annonce, mises en relation avec les cercles familiaux et amicaux activés alors. L'annonce de la naissance du premier enfant se réalise ainsi très progressivement, en commençant par les membres de la famille immédiate et les amis les plus proches. Suivent les amis « moins proches » et la famille plus distante et, finalement, les « connaissances », « cousins », « collègues »… Le temps d’annonce s’étale du moment précis de la naissance, avec un appel de la maternité dans quelques minutes qui suivent (aujourd’hui via le mobile, avant avec un publiphone), sinon en face-à-face quand les proches ont accompagné le couple, jusqu’à plusieurs jours après la