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Partie 2 Quelle est la situation de l’emploi face aux demandes, besoins

2.3. La situation économique en Afrique

La situation économique en Afrique s’améliore, mais insuffisamment pour faire face à la crois-sance démographique. La croiscrois-sance économique s’accélère rapidement et les perspectives à moyen terme semblent favorables (BAD, 2015). En 2014, avec une augmentation du PIB de 3,7 %, l’Afrique arrive ainsi en seconde position après l’Asie et a une performance supérieure à celle de l’économie mondiale. Ces moyennes régionales cachent une grande diversité de situa-tions. En Afrique subsaharienne, la croissance s’est établie à 5 % en 2014 et les régions les plus dynamiques sont l’Afrique de l’Est (6,5 %), l’Afrique centrale (6,1%) et l’Afrique de l’Ouest (6 %) tandis que l’Afrique du Nord est la région dont la croissance est la plus faible (1,4 %). Les pers-pectives à moyen terme pour l’ensemble du continent sont positives et la croissance moyenne

devrait légèrement s’accélérer, de 3,6  % en 2015 à 3,7  % en 2016 (BAD, 2016). Des secteurs comme l’agriculture, les mines, la construction et les services sont les principaux moteurs de la croissance africaine, alors que du côté des ménages, l’impulsion vient de la consommation privée et des investissements dans les infrastructures. Ces résultats restent fragiles car la croissance a été tirée par l’envolée des prix des matières premières, et pourraient pâtir du retournement de cette évolution. Si la croissance économique s’améliore dans les pays, celle-ci ne créé pas suffisamment d’emplois et demeure insuffisante par rapport à la situation démographique. L’Afrique subsaha-rienne est ainsi la région du monde où le PIB moyen par habitant est le plus faible (2 642 USD en parité de pouvoir d’achat – PPA) et où les taux de pauvreté sont les plus élevés (33 % de la population est considérée pauvre selon le seuil de revenu de 2 USD par jour, PPA).

Tableau 3 Croissance de l’Afrique par région, 2014-2017, croissance du PIB en pourcentage (BAD, 2016)

2014 2015 (e) 2016 (p) 2017 (p)

Afrique 3,7 3,6 3,7 4,5

Afrique centrale 6,1 3,7 3,9 5,0

Afrique de l’Est 6,5 6,3 6,4 6,7

Afrique du Nord 1,4 3,5 3,3 3,8

Afrique australe 2,8 2,2 1,9 2,8

Afrique de l’Ouest 6,0 3,3 4,3 5,5

Afrique subsaharienne 5,0 3,6 4,0 4,9

Afrique subsaharienne hors Afrique du Sud 5,9 4,2 4,7 5,6

Note : (e) estimations ; (p) projections.

Source : Banque africaine de développement, 2016.

L’enjeu pour la région est de maintenir cette croissance tout en la rendant plus inclusive et créa-trice d’emplois. Étant donné la situation budgétaire et fiscale des pays de la région, les emplois ne seront pas à chercher du côté de l’État, mais dans les zones rurales et l’économie informelle. Les solutions sont notamment à créer en augmentant la productivité de l’agriculture, particulière-ment celle des petites exploitations et des entreprises informelles non-agricoles (Banque mondiale-AFD, 2014). Le développement du secteur des services et des industries extractives est une autre stratégie pour dynamiser le secteur moderne et le rendre plus compétitif (BAD, 2015). Pour cela, l’amélioration des infrastructures, des réseaux de transport, d’énergie et d’eau apparaît nécessaire, de même qu’une inclusion financière et une facilité d’accès à des sources de financement fiables et abordables. Une politique nationale d’emploi des jeunes associant l’État et tous les partenaires, locaux comme internationaux, apparaît essentielle à construire avec une perspective de long terme (Livre blanc pour l’emploi en Afrique, 2015). Les nouvelles technologies ouvrent de nombreuses potentialités pour la région tant au niveau de l’accès aux services bancaires que dans l’agriculture, la santé, l’éducation ou l’insertion.

Encadré 3

Dix recommandations portant sur une dynamique de création d’emplois en Afrique, Livre blanc pour l’emploi en Afrique, Sommet des partenaires

sociaux, décembre 2015, Casablanca, Maroc

1 Création des conditions d’une croissance génératrice d’emplois décents et productifs

• Climat, environnement des affaires pour favoriser l’investissement

• Recherche et développement

• Paix, sécurité et bonne gouvernance

• Réformes structurelles et stratégies sectorielles

• Productivité et compétitivité des entreprises

• Respect et promotion des principes et des droits fondamentaux au travail

• Promotion des petites et moyennes entreprises (PME) et des petites et moyennes indus-tries (PMI)

• Transition de l’informel vers le formel

• Prise en compte des revenus et des conditions du travail 2 Dialogue social institutionnalisé

• Partenaires sociaux indépendants et représentatifs

• Institutions de dialogue fonctionnelles et pérennes

• Impliquer des parties dans l’élaboration de l’agenda et du calendrier

• Engagement à mettre en œuvre et respecter les accords 3 Développement de l’entrepreneuriat

• Plaidoyer pour une culture entrepreneuriale et développer les relations entre entreprises, écoles et universités

• Développer les activités génératrices de revenus

• Promotion de l’auto-emploi des jeunes et des femmes

• Créer un cadre incitatif et des lieux d’hébergement (pépinières d’entreprises)

• Mettre en place une caravane pour le développement des activités génératrices de reve-nus et promouvoir les coopératives

• Formation à la création et à la gestion des entreprises

• Développement de l’économie sociale et solidaire

…/…

…/…

4 Développement de la formation en adéquation au marché du travail

• Promotion de la formation qualifiante en vue de faciliter l’insertion dans le marché du travail

• Formation professionnelle et continue

• Développement des différents modes de formation : apprentissage, alternance, forma-tion à distance

• Rendre les stages en entreprises obligatoires

• Repenser et adapter les orientations scolaires en fonction des exigences du marché du travail

• Implication du secteur privé dans les curricula/programmes de formation

• Mise en place d’un plan de mise à niveau sur le savoir-être

5 Création, développement et réglementation des systèmes d’intermédiation du marché du travail

• Promotion de la convention 181 de l’OIT sur les agences d’emplois privés

• Mobilité de la main-d’œuvre dans le respect des droits des migrants 6 Création d’un observatoire tripartite de l’emploi et de l’employabilité

• Identification des besoins présents et futurs

• Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences

7 Mise en place d’un plan incitatif de recrutement pour les entreprises et pour les associations

• Promotion d’une politique d’incitation au profit des demandeurs d’emplois, des entre-prises et des associations pour favoriser la création d’emplois

8 Négociation, signature et mise en œuvre d’un Pacte social tripartite au niveau régional et au niveau national avec les parties prenantes (État, Employeurs et Travailleurs) pour une croissance inclusive créatrice d’emplois décents

• Créer les conditions de la confiance entre les partenaires sociaux en respectant les préro-gatives des uns et des autres

9 Renforcement des capacités des partenaires sociaux 10 Mise en place d’un système de suivi-évaluation