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Chapitre 2 : Les sites d’étude

3. Les sites d’étude annexes

3.a. Les sites d’étude situés en adret

Sur l’ensemble des sites annexes étudiés, 5 sont situés dans le BV du Riou Bourdoux (fig-ure 27, a). Il s’agit des glissements de terrain superficiels des Fraissinets (A), du Berger (B), du Replat (C), de Clémence (D) et de la Pare (E) (figure 27, b) :

Le glissement de terrain des Fraissinets (A) Le glissement de terrain des Fraissinets (fig-ure 27, b) (44°25’18’’N, 6°37’7’’E) est local-isé à l’Ouest de la crête de Bernarde, en aval de la confluence (1524 mètres d’altitude) entre le Riou Chamous et le Riou des Primas, le long de la rive gauche du Riou Bourdoux. D’une surface totale de 9 hectares, il présente un taux de surface dénudé supérieur à 70 %. Le glissement est de type rotationnel, d’ori-entation Ouest. Deux escarpements ont été identifiés, le principal à 1750 mètres d’alti-tude et le secondaire à 1660 mètres d’altid’alti-tude. La marne noire du Callovo-Oxfordien affleu-rante sur 50 mètres de hauteur est fortement remaniée par l’érosion et le ruissellement. La couverture morainique est presque inexistante sur cette partie du versant. De 1600 à 1500 mètres d’altitude, le bourrelet frontal du glissement marque une rupture de pente im-portante et évolue en coulée (figure 27, c), jusqu’au chenal principal du Riou Bourdoux. Cette coulée de matériel colluvial, altérée, fortement remaniée et incisée par un système hydrographique dense (figure 27, e), com-mence a être recolonisée par de jeunes P. un-cinataet P. sylvestris.

Le glissement de terrain du Berger (B) Le glissement de terrain du Berger (figure 27, b) (44°25’25’’N, 6°37’46’’E) est localisé en aval de la crête de Bernarde, en rive gauche du Riou Chamous. D’une surface inférieure à 2 hectares, il est situé à l’interface entre le secteur de Clémence (D) et des Fraissinets (A). Le glissement est de type rotationnel em-boité, d’orientation Nord-Ouest. Il présente deux principales unités géomorphologiques. La première unité correspond à l’escarpement principal du glissement (1780 mètres d’alti-tude). D’une hauteur inférieure à 10 mètres et d’une longueur de couronne d’environ 50 mètres, il est en partie boisé et se caractérise par la présence, en aval, d’un gradin. A partir de 1760 mètres d’altitude, le glissement forme une zone d’accumulation, légèrement convexe non végétalisée, correspondant à la surface de cisaillement du glissement. La marne noire du Callovo Oxfordien est altérée et fortement météorisée.

Le glissement de terrain du Replat (C) D’une surface de 3 hectares, le glissement de terrain du Replat (figure 27, b) (44°25’25.2’’N, 6°37’56’’E) est le plus à l’a-mont des glissements situés en rive gauche du Riou Chamous. Sa limite supérieure se situe à 1810 mètres d’altitude. Le glissement se lo-calise au pied de la crête dénudée de Bernarde. La topographie, peu perturbée, révèle une instabilité peu marquée. Il présente un taux de recouvrement forestier de 100 %, avec une majorité de L. decidua. L’escarpe-ment est très peu marqué et le corps du glisse-ment, d’orientation Sud-Ouest et d’une pente inférieure à 15 %, présente une topographie légèrement moutonnée.

Figure 27.Les glissements de terrain annexes localisés dans le BV du Riou Bourdoux.

(a) les glissements de terrain sont situés à proximité de la confluence entre le Riou Chamous et le Riou des Primas.(b) délimitation et orientation des glissements des Fraissinets (A), du Berger (B), du Replat (C), de Clémence (D) et de la Pare (E). (c) P. uncinatamort par asphyxie. (d) en pointillé, délimitiation de l’escarpement du glissement de Clémence (D). (e) en pointillé, le glissement des Fraissinets (A) qui présente un corps de glissement fortement inscisé par le réséau hydrographique. (f) P. uncinata fracturé verticalement. (g) bois ivre localisé dans le corps du glissement de la Pare (E). (h) escarpement du glisse-ment de la Pare (E).

Le glissement de terrain de Clémence (D) Le glissement de terrain de Clémence (figure 27, b) (44°25’29.6’’N, 6°37’43.2’’E) longe la rive gauche du Riou Chamous entre 1770 mètres et 1630 mètres d’altitude. La longueur de la couronne est de 200 mètres pour une surface totale instable de 3,7 hectares. Le glissement de terrain, d’orientation Ouest, présente une surface de rupture en « coup de cuillère » (figure 27, d) avec un corps de glissement boisé, de forme convexe. Ce secteur est fortement remanié par une succes-sion d’escarpements secondaires qui ne dé-passent pas 3 mètres de hauteur. La surface boisée est supérieure à 80 %, avec un peuple-ment constitué essentiellepeuple-ment de P. uncinata.

Le glissement de terrain de la Pare (E) Le glissement de terrain de la Pare (figure 27, b) (44°25’29.3’’ N, 6°37’08’’ E), d’orienta-tion Sud Est, se situe entre 1750 mètres et 1540 mètres d’altitude, en rive droite du Riou Bourdoux, entre le Riou des Primas, à l’a-mont, et le Riou Guérin, à l’aval. Le glisse-ment de terrain superficiel est de type rotationnel emboité et seules les formations glaciaires et périglaciaires sont affectées par l’instabilité. D’une surface totale de 9 hectares, il présente deux unités géomor-phologiques bien définies. La première unité, entre 1750 mètres et 1700 mètres d’altitude, correspond à la partie ancienne du glissement. L’escarpement principal, d’une longueur de 180 mètres, est très érodé et présente un profil régularisé. A la base de cette escarpement, on observe, sur une longueur de 120 mètres, un gradin intermédiaire à pente faible, boisé et marqué par une succession d’escarpements secondaires emboités. Le peuplement

forestier présente des perturbations visibles, soit sous la forme d’ilots de bois ivres (figure 27, g), soit, à l’échelle de l’individu, avec la présence de tiges fracturées verticalement (figure 27, f). La deuxième unité du glisse-ment de la Pare est localisée à 1700 mètres d’altitude. Elle est caractérisée par un deux-ième escarpement (figure 27, h), beaucoup plus marqué, d’une longueur de 350 mètres. Il entaille la couverture morainique sur envi-ron 15 à 20 mètres, laissant affleurer, locale-ment, la marne noire autochtone. Le corps du glissement de terrain évolue ensuite en une coulée, totalement dénudée, constituée d’un mélange de marnes altérées et de matériel morainique. Cette coulée se termine au niveau du talweg du Riou Primas par un important bourrelet frontal d’une dizaine de mètres d’é-paisseur.

Le glissement de terrain de Champerous Le glissement de terrain de Champerous (fig-ure 28, a) (44°25’08.8’’ N, 6°39’44’’ E), d’orientation Sud, se situe sur le versant de la crête de Chalanche, en rive gauche du torrent du Faucon, entre 1910 mètres et 1820 mètres d’altitude. La longueur totale du glissement est de l’ordre de 225 mètres à 275 mètres pour une surface approximative de l’ordre de 2,5 à 3 hectares. Il présente une surface de rupture en « coup de cuillère » au niveau du PR (sen-tier Petite Randonnée) Soleil-Bœuf. L’insta-bilité se concentre au niveau des dépôts morainiques dont l’épaisseur est inconnue. Une partie du glissement est totalement dénudée (figure 28, d) au niveau d’une coulée de matériel morainique, recouverte, par endroit, de blocs de flysch à helminthoïde provenant du démantèlement de la corniche Chapitre 2 Les sites d’étude

amont du versant. La partie boisée, située en marge du secteur le plus actif, présente une topographie moutonnée, légèrement compar-timentée. Seul L. deciduacolonise (figure 28, c) ce secteur. Le peuplement présente quelques basculements de faible ampleur.

Le glissement de terrain des Bouzoulières Le glissement de terrain des Bouzoulières (figure 29) (44°24’33.2’’ N, 6°40’30.3’’ E), est localisé sur le versant de la crête de Cha-lanche, en rive gauche du torrent du Faucon, entre 1630 mètres et 1550 mètres d’altitude. Le secteur étudié est limité par les deux lacets de la piste qui relie Bouzoulières et Les

Figure 28.Le glissement de terrain de Champerous.

(a) le glissements de terrain est situé au Nord de la commune de Barcelonnette, en rive gauche du torrent de Faucon.(b) délimitation et orientation du glissement de Champerous. (c) peuplement de L. decidua qui présentent quelques basculements. (d) en pointillé, délimitiation de l’escarpement du glissement de Champerous.

Granges. Le glissement de terrain, de type ro-tationnel, avec une orientation Sud-Est, cou-vre une surface limitée (0.7 hectares). La longueur de la couronne est de 360 mètres. L’escarpement principal (1630 mètres d’alti-tude), d’une hauteur supérieure à 20 mètres, incise seulement la couverture morainique. A la base de l’escarpement, on observe un gradin, colonisé par P. uncinata, puis, une succession de petits gradins décamétriques, avec des fissures de tassement et de cisaille-ment en aval.

3.b. Les sites d’étude situés en ubac

Deux glissements de terrain superficiels ont été étudiés en ubac. Ils se localisent sur le ver-sant de la Croix de l’Alpe, proche de la com-mune d’Enchastrayes. Il s’agit des glissements de terrain des Patigons et de l’Aupillon.

Le glissement de terrain des Patigons

Le glissement de terrain des Patigons (figure 30) (44°22’53.5’’ N, 6°41’51.7’’ E), est situé sur le versant de la Croix de l’Alpe (2591 mètres), en rive gauche du torrent des Bra-mafan, entre 1540 mètres et 1500 mètres d’altitude. Il menace la route qui relie les communes de Villard-de-Faucon et La Conche. D’orientation Nord, ce glissement de terrain, d’une surface totale de 0.6 hectares est de type translationnel complexe. D’après Thiery (2007), il semble que le sapement par le torrent des Bramafan et une humectation permanente des dépôts morainiques soient les principaux facteurs de déstabilisation. Au niveau du glissement, les services DDT (Directions Départementales des Territoires) ont conforté le talus de la route avec un mur de soutènement qui nécessite régulièrement des interventions de réfections (figure 30). Le site est colonisé par P. uncinataqui présente une morphologie de type « bois ivre ».

Chapitre 2 Les sites d’étude

Figure 29. Le glissement de terrain des Bouzoulières.

(a) le glissements de terrain est situé au Nord de la commune de Faucon, en rive gauche du torrent de Faucon entre 1630 mètres et 1550 mètres d’altitude.(b) le glissement se localise entre les deux lacets de la piste qui relie Bouzoulières et les Granges.

Le glissement de terrain de l’Aupillon Le secteur étudié (figure 31) (44°22’07.3’’ N, 6°42’34.1’’ E) se localise sur le versant de la Croix de l’Alpe (2591 mètres), à l’aval de la confluence entre le Ravin des Granges Blanches et le Ravin des Bouboutes, entre 1600 mètres et 1540 mètres d’altitude.

Ce secteur actif, d’une surface très limitée (0,2 hectares), fait partie d’un grand glisse-ment translationnel complexe dormant qui oc-cupe une grande majorité du versant (Thiery, 2007). Il présente de nombreuses fissures de cisaillement et de friction qui altèrent la cou-verture morainique laissant affleurer, locale-Figure 30. Le glissement de terrain des Patigons.

(a) il se localise en bordure de la route qui relie les communes de Villard-de-Faucon et la Conche.(b) délimitation et orientation du glissement de terrain des Patigons. Le trait blanc continu indique la position du mur de soutènement.

Fig.31.Le glissement de terrain de l’Aupillon.

Le glissement de terrain est situé en rive gauche du torrent des Bouboutes, en amont de la commune d’Enchastrayes (a). Délimitation et orientation du glissement de terrain de l’Aupillon (b).

ment, la marne noire du Callovo-Oxfordien. La strate arborée, dominé par L. decidua, présente des stigmates évidents d’une insta-bilité de versant récente.

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