4.3 Utilisation du modèle de neige ISBA-ES
4.4.3 Les simulations
4.4.3.2 Simulation des hauteurs de neige sur les différents revêtements
Les hauteurs de neige et de neige saturée simulées sont montrées sur la figure 4.17. Les
épisodes neigeux principaux sont détaillés dans ce rapport. Aucun capteur de hauteur de neige
n’est présent sur le site et les images webcam ne nous permettent pas connaître la hauteur de
neige présente sur les revêtements. On s’intéresse donc ici principalement à l’enneigement et au
déneigement des revêtements.
Figure 4.17 : hauteurs de neige (trait continu) et de neige saturée (trait discontinu) sur les
différents revêtement : BBSG type A (rouge), BBDR type A(vert), BBDR type A
dépigmenté (bleu), BBSG type B (jaune), BBDR type C (violet).
Les épisodes suivants sont définis par rapport à la présence de neige dans la simulation.
Comme il a été observé au Col de Porte, le déneigement naturel est un phénomène
bidimensionnel. En effet, la fonte ne se produit pas de manière homogène sur le revêtement, où
pendant plusieurs heures on peut observer que certaines parties du revêtement sont au noir alors
que d’autres sont encore enneigées. Ainsi, on définit le début du déneigement dès qu’une partie
de la chaussée est au noir et le déneigement total dès que l’intégralité du revêtement est au noir.
Episodes du mois de janvier 2004
Trois épisodes de présence de neige sur les revêtements (avec une épaisseur non négligeable) se
sont produits au cours du mois de janvier 2004 : du 1 au 6 janvier (t=19 à 24 jours), le 19
janvier (t= 37 jours) et du 26 au 31 janvier (t=44 à 49 jours). Pour ces trois épisodes, les
simulations n’ont montré aucune différence de comportement à l’enneigement ou au
déneigement. La simulation a montré quelques différences sur la hauteur de neige et de neige
saturée lors de l’épisode du 26 au 31 janvier. Cependant, le début de l’enneigement et le
déneigement se produisant au même moment pour tous les revêtements, cette différence est
probablement due à une différence de densité de la neige simulée.
L’absence d’images webcam avant le 4 janvier nous empêche de connaître avec exactitude le
début de l’enneigement. L’analyse de température mesurée ne nous permet pas de conclure
avec plus de certitude. En effet, la température de surface mesurée est légèrement négative
durant toute la journée du 1 janvier, nous empêchant de déterminer le début de l’enneigement.
Pour les deux autres épisodes, les différences sur le début d’enneigement des revêtements se
sont montrées faibles, tous les revêtements se sont enneigés au cours de la même heure. Ces
différences ne peuvent pas être reproduites avec le pas de temps du forçage du modèle (1
heure). Le début d’enneigement a été bien reproduit pour les simulations (au même moment le
9 janvier et deux heures avant le 26 janvier). L’incertitude sur la quantité de précipitation
neigeuse ne nous permet pas de savoir si la différence est due à une tenue légèrement trop
rapide dans le modèle ou si la quantité de précipitation était trop importante dans le forçage.
Cette incertitude sur la quantité de précipitation neigeuse est confirmée par la température d’air
mesurée (qui est légèrement positive pendant la précipitation).
Les images webcam ont montré un processus de fonte bidimensionnel et hétérogène. Un
exemple est montré sur la figure 4.18. Cependant, peu de différences sont observées concernant
le début du déneigement. Les différences se situent essentiellement au niveau du déneigement
total, ou parfois des différences de plusieurs heures existent.
Comme il a été montré au Col de Porte, le modèle étant unidimensionnel, il ne permet pas de
reproduire avec exactitude la fonte naturelle. Dans la simulation, le déneigement se fait de
manière homogène, alors que les images webcam nous montrent des parties totalement
déneigées et d’autres totalement enneigées. Le phénomène réel faisant intervenir des transferts
thermiques latéraux non modélisés, la fonte totale se produit ultérieurement dans le modèle.
Episode du 26 février au 5 mars 2004 (jours 74 à 83)
Les images webcam nous montrent que l’on se trouve ici dans épisode constitué de plusieurs
chutes de neige de faible intensité. Ces chutes de neige ont engendré de très faibles épaisseurs
de neige sur les chaussées (inférieures à 1cm), et dans certains cas elles n’ont pas permis un
enneigement total de certaines chaussées. Les chaussées se sont déneigées rapidement, ainsi
avant chaque chute de neige, toutes les chaussées étaient au noir. La fonte étant moins rapide
dans la simulation, quelques millimètres de neige résiduelle étaient présents dans la simulation
avant chaque chute de neige, modifiant ainsi les conditions initiales des chaussées pour
l’enneigement. Ainsi, pour pouvoir tenter de discerner une différence de comportement à
l’enneigement et au déneigement des chaussées, des déneigements ont été intégrés au modèle
lorsque les images webcam nous montraient que les chaussées étaient totalement déneigées.
Les déneigements ont été intégrés le 26 février à 12h TU et le 29 février à 1h TU. Les hauteurs
de neige simulées avec les déneigements intégrés sont montrées sur la figure 4.19.
Figure 4.19 : hauteurs de neige (trait continu) et de neige saturée (trait discontinu) sur les
différents revêtement : BBSG type A (rouge), BBDR type A(vert), BBDR type A
dépigmenté (bleu), BBSG type B (jaune), BBDR type C (violet), avec des déneigements
intégrés dans le modèle le 26 et le 29 février 2004 (t =75 et 78 jours).
Le 25 février (t=74 jours), aucune différence de comportement à l’enneigement n’a été
observée, ni simulée. De plus, les images webcam nous montrent que le début d’enneigement
simulé correspond à l’observation.
Le 28 février (t=77 jours), les images webcam nous montrent que deux précipitations neigeuses
sont intervenues. La première n’a pas tenu sur la chaussée au contraire de la seconde. Le
modèle a reproduit cet épisode, avec cependant une heure d’avance selon le revêtement.
Aucune différence de comportement à l’enneigement n’a été observée ni simulée. Par contre,
dans le modèle des différences se sont révélées concernant la fonte naturelle (quelques heures).
L’ordre de déneigement des revêtements semble être identique dans la simulation et sur les
images webcam. Cependant, l’épisode neigeux est de trop faible importance (hauteur de neige
de quelques dixièmes de centimètre dans la simulation, et enneigement partiel observé sur les
revêtements) pour être représentatif.
Le 29 février (t=78 jours), se produit une chute de neige de très faible intensité qui ne tient pas
sur les chaussées. Dans la simulation, la neige tient sur tous les revêtements mais la hauteur de
neige est négligeable (inférieure à 0.2cm).
Episode 7 : du 9 mars à 8h au 12 mars à 11h (jour 87 à 90)
Dans la journée du 9 mars, de 8h à 18h, on observe dans la simulation ainsi que sur les images
webcam, trois précipitations neigeuses successives qui ne tiennent pas sur la chaussée. Sur les
images webcam, on voit que la neige commence à tenir entre 21h et 22h sur tous les
revêtements. Dans la simulation, la neige tient légèrement plus tôt, à partir de 19h, mais sur une
hauteur très faible (inférieure à 0.1cm). La hauteur de neige simulée diffère selon les
revêtements, environ 0.2cm sur tous les revêtements excepté sur le revêtement BBDR Type A
dépigmenté (environ 0.6cm). On peut aussi observer dans les simulations des différences de
déneigement selon les planches. Le revêtement BBDR Type A se déneige le 11 mars à 8h et les
autres le 12 mars à 10h. Les images webcam confirment un déneigement plus tardif sur le
BBDR Type A dépigmenté (quelques heures). Cependant, la très faible hauteur de neige
inférieure à 0.1cm dès le 10 mars (sauf pour la planche BBDR Type A dépigmenté) ne permet
pas de tirer de conclusions sur une éventuelle différence de comportement selon les
revêtements.
Dans le document
Modélisation des caractéristiques de surface d'une chaussée en condition hivernale en fonction des conditions météorologiques
(Page 152-157)