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CHAPITRE 2. RECENSION DE LA LITTÉRATURE

2.3 Les signes cliniques chez le porc

Chez le porc, S. Cholerasuis est habituellement associée avec une septicémie. Les porcelets de moins de cinq mois sont les plus souvent atteints, mais les porcs de tous les âges peuvent être infectés par S. Cholerasuis et manifestent des signes de septicémie ou d’avortement (93). Les porcs affectés peuvent démontrer de la léthargie, de l’inappétence et être fébriles (température jusqu’à 41.7°C) (69, 93). Des signes respiratoires peuvent apparaître 24 à 36 heures plus tard (188). Les premiers signes de la maladie sont des porcs qui ont de la difficulté à se déplacer et qui restent dans un coin du parc. La mort arrive en 2 à 4 jours et les porcs décédés ont les extrémités et l’abdomen cyanosés. Normalement, il n’y a pas de diarrhée dans les premiers jours d’infection. La mortalité est élevée et peut atteindre 100% surtout si le système nerveux central est impliqué (143). La morbidité est variable, mais normalement elle se situe à moins de 10% (93).

2.3.2 La forme entérique et les animaux porteurs

Les entérocolites sont habituellement associées à S. Typhimurium et plus rarement à S. Choleraesuis et la maladie peut être aiguë ou chronique. La salmonellose porcine est retrouvée principalement dans les élevages intensifs chez les porcelets sevrés d’environ quatre mois. À l’occasion, on peut la retrouver chez les porcs en engraissement ou chez les reproducteurs et rarement chez les porcelets à la

mamelle. La période d’incubation est de 24 à 48 heures. La mortalité est faible, mais la morbidité est élevée après quelques jours d’infection (93, 143).

Dans la forme localisée, une diarrhée liquide, jaune et fétide ne contenant ni sang ni mucus est présente ; la maladie peut se propager en quelques jours dans le troupeau. La diarrhée initiale chez un porc dure de 3 à 7 jours, mais il y a souvent un 2ème et un 3ème épisode donnant l’impression que la diarrhée persiste plusieurs semaines (93). Du sang peut apparaître sporadiquement dans les fèces. Les signes cliniques de la salmonellose deviennent évidents douze heures après l’infection quand les porcs développent de la fièvre. La plupart des porcs redeviennent cliniquement normaux, mais une portion demeure des porteurs et ils peuvent excréter de façon intermittente pour une période de cinq mois et plus après l’épisode.

La maladie causée par S. Typhimurium ne se limite pas à une gastroentérite ; on observe une nouvelle forme apparaître de plus en plus fréquemment. L’infection est soudaine et peut mener à la mort de sujets qui semblaient normaux dans les jours précédents (57, 141). Les signes cliniques que l’on peut observer sont de la diarrhée abondante, une septicémie et une mortalité subite. La maladie se produit souvent en fin d’engraissement (57).

L’état de porteur est représenté par un animal qui est infecté par Salmonella et qui ne démontre aucun signe clinique de la maladie. Par contre, le porc porteur est une source de contamination pour l’environnement, les autres animaux, les humains ou les carcasses à l’abattoir (104). Il existe trois types de porteurs : les porteurs actifs,

les porteurs passifs et les porteurs latents tel que revu par Wray and Sojka (265). Les porteurs actifs sont des animaux qui présentent ou qui ont présenté des signes cliniques de salmonellose et qui excrètent des salmonelles de façon permanente ou intermittente. On remarque aussi un titre élevé d’anticorps sériques dirigés contre les antigènes O et H de Salmonella (92). Des Salmonella sont présentes dans le tractus intestinal et dans les nœuds lymphatiques mésentériques.

Les porteurs passifs sont des animaux qui ingèrent des Salmonella et qui les excrètent dans leurs fèces, mais il n’y a pas ou peu de bactéries qui vont se loger dans les nœuds lymphatiques mésentériques. Lorsque les animaux sont retirés de l’environnement contaminé, ils arrêteront d’excréter des bactéries peu de temps après leur retrait (revu par Wray and Sojka (265)).

Les animaux latents ou silencieux ont des Salmonella au niveau des nœuds lymphatiques mésentériques et n’excrètent pas la bactérie dans leurs fèces et la culture fécale est souvent négative (revu par Wray and Sojka (265)). Ils pourront développer une entérite sévère lors d’un stress et commencer à excréter quelques heures après celui-ci (93, 143) et redevenir des porteurs actifs. Suite à une infection à S. Typhimurium, certains porcs deviennent des porteurs asymptomatiques pour une longue période (261) et ils deviennent une source de contamination pour le troupeau (143). L’infection dans les troupeaux est plus commune que la maladie. Au Québec, Salmonella est retrouvée dans 50% des élevages et 20.6% des porcs sont porteurs (185).

2.3.2.1 Les lésions macroscopiques

Chez les porcs morts suite à une diarrhée, les lésions macroscopiques les plus importantes sont une entérite nécrotique focale ou diffuse, une colite ou une typhlite (69, 93). Ces lésions ressemblent à des débris adhérents gris jaune sur une surface mucosale rouge oedématiée du colon spiralé, du caecum ou de l’iléon. Les nœuds lymphatiques mésentériques et particulièrement les nœuds lymphatiques iléocaecaux sont plus gros et oedémateux. La nécropsie indique que les nœuds lymphatiques iléocaecaux sont un des endroits les plus sûres pour l’isolement de salmonelles chez le porc (129).

2.3.2.2 Les lésions microscopiques

Microscopiquement, la lésion typique de l’entérite est la nécrose des cryptes intestinales et de la surface des entérocytes qui varie de focale à diffuse. La lamina propria et la sous-muqueuse contiennent de nombreux macrophages et un nombre modéré de lymphocytes ; les neutrophiles sont nombreux seulement dans les lésions au début de la maladie (93). Les villosités de l’iléum peuvent être aplaties et couvertes de bactéries, de mucus et de neutrophiles. On peut observer au niveau du colon une inflammation importante, ceci étant le résultat de la congestion de petits vaisseaux et d’infiltration de neutrophiles et de macrophages dans la lamina propria (188).

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