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Une seconde inspiration pour la pratique

2.4. Breton : les caractéristiques de la vie spirituelle

2.4.1. Une seconde inspiration pour la pratique

Les indications pour cheminer spirituellement sont tirées du volume La vie spirituelle en

question. Elles servent d’inspiration pour la pratique et ont été regroupées sous la forme

de thèmes.

Tableau 4:

Principales caractéristiques de la vie spirituelle Nature de la vie spirituelle Une démarche où on cherche à

identifier un intérêt majeur auquel on peut se référer pour vivre (exemples : religion, but, préoccupation écologique, préoccupation pour la paix, préoccupation pour la justice, Dieu, etc.).

Une expérience spirituelle personnelle qui permet de reconnaître ce qui est authentique chez les autres. Elle est un lieu de rencontres, de relations,

d’apprentissage et de progrès.

Les résultats de la vie spirituelle

Une démarche qui implique un dépassement constant et qui permet de s’adapter aux circonstances de la vie.

Signes pour reconnaître la vie spirituelle

Chez soi

Soif signifiant que la personne est appelée à aller plus loin par une force qui permet d’affronter les défis et de surmonter les obstacles

Soif signifiant que la personne a accès à des moments de joie ou de contentement en raison du but intermédiaire ou provisoire atteint même si c’est un petit pas et qu’il reste beaucoup de travail pour atteindre le but final.

Aux yeux des autres

L’étonnement devant la force manifestée par des êtres jusque-là peu impressionnants (exemple : la transformation des premiers disciples à la suite de la résurrection de Jésus).

La paix que dégage la personne dans ses comportements qui peut se manifester de la façon suivante : le calme, la compréhension, l’humanité.

La vie spirituelle et la religion La vie

spirituelle peut se vivre avec ou sans appartenance à une religion. Avec ou sans religion, Dieu peut être l’intérêt majeur dans la démarche spirituelle.

La religion d’appartenance aide habituellement la vie spirituelle.

65 2.4.2. Applications

Les patients qui ont accepté de faire leur bilan de vie puisent évidemment à plusieurs sources les moyens qu’ils utilisent pour cheminer spirituellement. Nous regroupons ici les propos des patients selon les indications que Breton met de l’avant, et ce, afin de permettre à chaque personne de s’engager dans son cheminement spirituel en toute clairvoyance ou lucidité60.

2.4.2.1. Une démarche individuelle qui demande une certaine réflexion

Ainsi, dans cette première catégorie, nous avons le témoignage de Pierre Lemieux qui dit : «je ne suis pas un gars pour prier…je pense…j’ai besoin de penser tu sais comme

quand j’étais pour être opéré, j’allais à la chapelle, je communiais». Quant à Geneviève

Renaud, elle souligne: « …Moi je jongle…moi, c’est le jonglage…Si quelqu’un dit une

parole que je n’aime pas, je vais jongler, pourquoi il a fait ça? Pourquoi c’est de même? Pis des fois je parle à Dieu des fois je lui dis : Pourquoi? ». Il en va de même pour

Lucie St-Onge qui ajoute: «j’aime me retrouver à l’église, comme le Centre marial sur la

rue Sherbrooke, l’église Notre-Dame ou l’oratoire St-Joseph, j’aime me retrouver dans des lieux où je peux réfléchir, ça m’amène à m’aider intérieurement».

2.4.2.2. Une démarche où on cherche à identifier un intérêt majeur auquel on peut se référer pour vivre

Dans cette seconde catégorie, on peut intégrer Julien Martinez qui dit:

C’est le projet d’élever un enfant, c’est un défi et en même temps ça demande une certaine réflexion, une certaine démarche constante pour trouver les solutions, pour trouver la façon de faire en sorte que la personne s’épanouisse et le fasse de manière libre, de manière plaisante…

De même, Paul Romano ajoute: « je dirais que c’est mon but de continuer à vivre et à

travailler. C’est ça vraiment l’exemple. Il y a aussi être avec ma famille».

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2.4.2.3. Une soif signifiant que la personne est appelée à aller plus loin par une force qui permet d’affronter les défis et de surmonter les obstacles

À ce titre, Louise Girard signale :

Après mon opération pour le cœur….je suis au centre de convalescence…la plupart des patients étaient sourds et ils mettaient la télévision au bout et pas au même poste. La nourriture n’était pas correcte…ils ne respectaient pas ma diète….c’était un problème…j’étais seule…je priais…je demandais à Dieu qu’il me donne une solution…À un moment donné, j’ai eu une idée…Je pouvais partir n’importe quand… je n’étais pas obligé de rester là…ça m’a encouragée à marcher pour prendre des forces et je me suis dit que je ne ferai pas encore trois semaines là…

Quant à Jeanne St-Louis, elle souligne :

Le problème avec son premier mari qui lui en a fait voir de toutes les couleurs, le second qui se suicide…à chaque fois, elle a senti en elle une force qui lui permettait de continuer. Elle ajoute : « J’ai jamais abandonné. En haut il me

donne de la force…des fois j’y parle…des fois j’y donne de la merde. Mais ça l’air qu’il faut le brasser des fois…»

2.4.2.4. Une soif signifiant que la personne a accès à des moments de joie ou de contentement en raison du but intermédiaire ou provisoire atteint

Seule Lucienne Chevalier entre dans cette catégorie. Elle dit :

Avec deux prothèses, un corset et des béquilles, j’ai commencé à sortir avec mes amies…j’ai commencé à prendre le tramway…j’ai travaillé pendant trente ans dans une manufacture de chaussures pour enfants…j’ai joué au bowling, à la pétanque…J’ai gagné aux jeux de Montréal de 1971 pour les handicapés…Je me fais toujours le défi de faire les choses de la vie par moi-même…