Les sciences de l’éducation

3.1.1. Les formations et les enseignements

Notre formation dans le domaine de l’éducation a été très enrichissante de tous points de vue. Il est important de préciser que la recherche en sciences de l’éducation a su soulever ces dernières années des questions que la didactique des langues doit désormais prendre en compte. C’est pourquoi ces enseignements reçus lors de ces formations dans le domaine de l’éducation sont pour nous complémentaire de ceux reçus en didactique du français langues étrangères.

D’une part, le BAFA (Brevet d’Aptitudes aux Fonctions d’Animateur) nous a appris à mieux connaitre l’enfant. Elle nous a également enseigné l’importance de la discipline et celle de définir un cadre et des règles. Cela nous a permis de développer nos compétences et d’améliorer nos acquis. Être animateur demande de la patience, des capacités d’adaptation et d’écoute, qualités que l’on doit retrouver chez un enseignant également.

Lors du Diplôme d’Études Psycho- Pédagogiques (DEPP) ainsi que de notre Licence en Sciences de l’éducation, nous avons acquis de nombreux points théoriques dans le domaine de l’éducation mais aussi en sociologie, en philosophie et en psychologie. Nos acquis en psychologie du développement et notamment sur l’étape de l’adolescence ont été d’une grande aide puisque le public en question dans ce stage était composé d’adolescents. Par ailleurs, nous avons étudié les enjeux et les caractéristiques du système scolaire. Nous avons donc été familiarisée avec le système éducatif français et ses difficultés. L’étude de travaux du sociologue F. Dubet a largement aidé à élargir nos connaissances de l’institution scolaire. À travers la sociologie de l’expérience scolaire, lui et son équipe se sont en effet penchés sur l’étude du type d’acteur que fabrique l’école par la socialisation, le type de sujet qui s’y forme ou qui s’y détruit :

« Le propos d’une sociologie de l’expérience est alors de cerner la manière dont les individus s’y développent et s’y forment [dans l’action sociale] bien au-delà des seuls apprentissages et des seuls mécanismes de distribution ou de correspondance sociale. » (Dubet et Martucelli, 1996 : 326)

Toujours en sociologie, nous avons pu aborder et étudier de nombreux textes extraits de l’école de Chicago, nous avons évoqué à cette occasion de nombreuses problématiques liées à l’immigration et à la construction identitaire. Cela a été l’occasion pour nous de mieux comprendre et de mieux cerner le sujet et qui concerne également la plupart des élèves de l’UPE2A.

Lors de ces deux formations nous avons été initiée à la pédagogie et à la posture de l’enseignant dans une classe. Nous avons appris que l’enseignant acquiert une « identité » au fur et à mesure qu’il pratique. Le métier d’enseignant n’est pas figé, d’autant plus que chaque enseignant développe sa propre façon de penser, ses propres méthodes, ses propres stratégies d’enseignement. Ibn Khaldun, un auteur dont les textes ont souvent été évoqués lors de cette formation, affirmait déjà au XIVe siècle :

« Pour être versé dans une science, pour en bien connaître tous les aspects et s’en rendre maître, il faut avoir pris l’habitude de bien en comprendre tous les fondements, d’en avoir étudié les problèmes et d’avoir pu passer des principes aux applications. Faute de cet entraînement, on ne saurait prétendre à la maîtrise » (Ibn Khaldun – traduction de Monteil 1967 : 687).

C’est pourquoi les enseignements relatifs à l’épistémologie à travers les écrits de Gaston Bachelard, parmi d’autres, nous ont permis de saisir l’importance de réfléchir à l’épistémologie de sa discipline. Le professeur de FLE doit s’informer sur sa discipline telle qu’elle est enseignée en France, son origine, son organisation, ses programmes, son évolution pour mettre en perspective et motiver les apprentissages qu’il propose à ses élèves allophones nouvellement arrivés dans le système scolaire français. Enfin, les sciences de l’éducation ont été l’occasion d’acquérir des notions concernant la gestion de la classe.

3.1.2. La discipline et la gestion de classe

Inutile de préciser à quel point la discipline est un élément essentiel à prendre en compte au sein d’une structure tel que le collège. Elle représente un élément incontournable pour assurer un climat serein et propice à l’enseignement mais aussi à l’apprentissage. Nous avons décrit plus haut le comportement de certains élèves dissipés et perturbateurs présents

dans la classe. L’ouvrage de Papillon, Gérer la classe : une compétence à développer (2003), rencontré lors de notre formation en sciences de l’éducation nous a permis, à travers de multiples études de cas, d’adopter une véritable démarche réflexive. Il ne prétend pas donner réponse à tous les problèmes de discipline qui peuvent se présenter en milieu scolaire. Cependant, il constitue un véritable support et un soutien dans le domaine de la gestion de classe. Dans toute situation d’enseignement, le professeur veille à instaurer un cadre de travail permettant l’exercice serein des activités. C’est pourquoi l’auteur invite l’enseignant à adopter la stratégie qu’il qualifie de « proaction » et qu’il définit ainsi :

« Proagir est une démarche de mise en projet, d’anticipation et de programmations en vue d’obtenir des transformations, des évolutions positives ; l’environnement nous contraint mais nous avons la capacité de transformer certains de ses éléments. Au-delà de la simple adaptation au contexte, il s’agit : d’analyser la situation, de se fixer des objectifs, de mettre en œuvre des plans d’action puis d’évaluer et de réguler ses actions ». (Papillon, 2003 : 12).

En outre, nos années en science de l’éducation ont permis la rédaction de nombreux dossiers traitants de sujets divers tels que la violence à l’école ou relatifs aux pratiques enseignantes. Par conséquent, nous avons souvent été confrontée à ce qui concerne la gestion de classe sans évoquer le « burn-out » des enseignants qui trouve généralement son origine dans un problème de gestion de classe.