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Nous avons vu a travers les parties precedentes tous les constats qui peuvent etre fait sur les diverses collaborations, interconnexions et relations entre les territoires interstitiels et les metropoles a l'horizon 2050. Comme nous avons pu egalement le voir, les points de vue diverges sur ce sujet, et il convient ainsi de presenter differents scenarios qui sont envisageables concernant ces territoires. En outre, il s'agit d'interroger l'avenir de ces territoires en matière de developpement du fait metropolitain, mais aussi sur leur role a tenir sur les prochaines annees. Pour cela, nous avons choisi de presenter les travaux du CESER Auvergne Rhone-Alpes qui a travaille sur cette question. Par consequent, il s'agit d'une projection de diverses evolutions possibles des territoires. Mais precisons bien que cela ne signifie pas que ces scenarios sont reels et vont se produire. Pour finir, le CESER impulse

120 JOANNES Jean-Marc, La commune défendue par (une partie) des DG d'intercos. 05/07/2018, [En ligne] http://www.la.gazette.fr

dans son rapport un point de vue dans l’interet des villes moyennes et territoires interstitiels plutot que des metropoles.

1- L'hypermétropolisation

Dans ce premier scenario, nous observons une continuite dans la concentration des emplois au sein des metropoles. Une hierarchie s'est peu a peu mise en place entre les agglomerations et les metropoles, qui se traduit par un affaiblissement a plusieurs niveaux des villes moyennes au profit des metropoles. La dynamique de concentration urbaine est largement presente pour affronter une concurrence mondialisee et les strategies locales existantes visent a combler des logiques de competition entre les metropoles. Ce scenario induit donc que les metropoles sont poussees a la mise en place d'un processus de concentration / specialisation de differentes activites. Les metropoles ont une strategie foncière et immobilière visant a attirer des entreprises internationales tout en recherchant l'innovation dans une demarche ecologique. Les metropoles prennent peu a peu l'habitude de collaborer entre elles, et signent diverses conventions pour cela. Il est precise que les metropoles sont trop occupees a reflechir leur attractivite a l'echelle mondiale, et ainsi ne se preoccupent guère des cooperations et relations avec les territoires locaux, qui pourraient pourtant consolider leur position internationale. De fortes tensions et contradictions apparaissent dans cette strategie metropolitaine, notamment sur les aspects fonciers. Une nouvelle economie est en plein essor et une partie de la population est confrontee a la precarite. De ce fait, les territoires interstitiels sont reduits au role d'hebergement pour le compte de la metropole, et les territoires encore plus eloignes meurent petit a petit en fonction des mouvements demographiques et de leur perte croissante d'attractivite.

2- La régiopolarisation

s'organisent en archipels inter-dependants. Il y aurait ainsi une reelle capacite a travailler en reseau pour collaborer avec les metropoles, dans le but de servir l'interet general en se regroupant sous forme de communaute d'interets. Les modes de production et de deplacement des populations y seraient penses a echelle globale. Les activites tertiaires seraient concentrees dans les centres metropolitains autour de « grappes d'entreprises », mais articulees avec une production restant localisee dans les villes moyennes et territoires alentours. Tandis que les poles de competitivite et d'innovation seraient organises au sein des archipels. Enfin, les modes de deplacement seraient minimises au maximum en favorisant les espaces de coworking et le tele-travail. La construction d'un tel scenario serait effective avec la participation de la Region comme facilitateur.

3- Les territoires interstitiels

Ce troisième modèle consiste a mettre l'accent sur l'apparition de territoires interstitiels entre les metropoles. Ainsi, on peut imaginer qu'il pourrait a terme se produire en Nord-Isère. Dans ce cas, les villes moyennes sont tiraillees entre la gestion de leur centre bourg et le fort attrait des metropoles. Les villes moyennes sont reduites petit a petit au profit de grandes aires urbaines et les territoires interstitiels ont un role fondamental dans la reappropriation des espaces au profit des metropoles. De ce fait, les personnes les plus qualifiees quittent les villes moyennes pour venir s'installer dans ces petits bourgs qui deviennent de plus en plus attractifs compte tenu du fort enjeu economique impulse par les metropoles voisines. En outre, les territoires interstitiels sont perçus comme des outils pour contrebalancer le pouvoir des metropoles et des grandes aires urbaines. Les elus locaux perçoivent donc d'un très bon œil ce changement de paradigme. Plus largement les enjeux territoriaux se deplacent et les cartes a l'echelle regionale et locale sont rebattues.

4- Une stratégie renouvelée d'aménagement

villes moyennes pour une conception très differente du mode d’amenagement du territoire actuel. Ainsi, les villes moyennes se developpent, soutenues pas des grands plans nationaux et regionaux. Une impulsion forte est portee sur l’obligation des metropoles a aider leur territoires limitrophes dans leur developpement. De ce fait, les metropoles et les grandes aires urbaines reticentes au depart de cette initiative craignent une perte de ressources qui serait nefaste a leur propre developpement mais peu a peu y voient les avantages de cette methode. Meme si les metropoles restent des lieux de concentration des ressources avec une portee internationale, elles s'inscrivent desormais dans une logique plus equilibree et collaborative avec les villes moyennes. Concernant le developpement economique, chaque ville moyenne developpe une specialite en complementarite de la metropole. Il est de plus indique que certaines villes moyennes dans un système de developpement productif local cree ainsi une forte attractivite pour les entreprises et peuvent de fait pretendre a concurrencer les metropoles voisines. Dans ce scenario, les espaces ruraux parviennent a trouver une identite de choix. Ils s’appuient sur les richesses des villes moyennes qui les entourent pour developper considerablement une agriculture durable, locale et de qualite.

Nous pouvons conclure cette partie sur les eventuels scenarios possibles en matières d'evolution des territoires avec les metropoles par differents points. Tout d'abord, en notant que les deux premiers scenarios sont pleinement engages dans le processus de metropolisation decrit precedemment dans l'etude. Le deuxième scenario se distingue neanmoins du premier au travers notamment de sa gouvernance partage pour la creation d'un equilibre entre les metropoles et ses territoires voisins. Dans tous les cas on saisi bien que les villes moyennes en dehors des zones d'influences de ces metropoles sont plus ou moins abandonnees et reduites a des fonctions residentielles uniquement. Le troisième scenario quant a lui est identifie par le CESER comme un rupture forte avec le modèle actuel. Le concept de centralite est complètement remis en questions et le pouvoir est reparti differemment sur le territoire. Enfin, le quatrième et dernier scenario vise une perspective de reequilibrage du territoire via des demarches volontaristes ou les villes moyennes sont au cœur du dispositif.