• Aucun résultat trouvé

Sarah Soulabaille, responsable des ressources humaines et

Séverine Lecomte, responsable du service de santé au travail

COMMENT EST NÉE LA DÉMARCHE QVT DANS LES DEUX ÉTABLISSEMENTS ? ET QUELS OBJECTIFS POURSUIVAIT-ELLE ?

Sarah Soulabaille :

Elle a démarré, dans sa configuration actuelle, en 2016 sous l’impul-sion du chef d’établissement de l’époque, Thierry Lugbull qui a sou-haité mettre en œuvre une démarche de QVT et qui l’a inscrite, avec l’équipe RH, au projet d’établissement des deux centres hospitaliers en direction commune. Le comité de direction avait la conviction qu’il était important de travailler cette thématique de la santé et de la qua-lité de vie au travail.

Composé de représentants du personnel, des membres du service de santé au travail et de membres de la DRH, de la direction des soins et des directions fonctionnelles (achats, SI…), un comité de pilotage, animé par la DRH, a été créé. De notre point de vue, il s’agit d’une démarche commune qui ne peut pas reposer sur un acteur, la DG ou la DRH. Les principaux objectifs étaient la prévention de l’absentéisme et l’amélioration des conditions de travail, avec un point d’ancrage fort : l’implication et l’engagement de chacun dans l’amélioration de sa qualité de vie au travail et de celles de ses collègues.

59 Améliorer le bien-être au travail à l’hôpital - © Resah-Editions

RETOURS D’EXPÉRIENCE

DE QUELLE FAÇON MESUREZ-VOUS LE SENTIMENT DES AGENTS SUR LEUR ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL ?

Séverine Lecomte :

Un baromètre social annuel a été mis en place. Il comprend environ 80 questions et permet d’estimer le taux de satisfaction global des professionnels, leur ressenti sur l’organisation, le contenu du travail, la nature de l’activité, la reconnaissance… C’est aussi un outil d’identi-fication des marges de progrès en recensant les thèmes pour lesquels la satisfaction est moyenne. Mis entre parenthèses en 2020 en raison de l’épidémie, le baromètre nous permettra de mieux cibler les sujets sur lesquels travailler après la crise. Aujourd’hui, nous cherchons aus-si à améliorer l’analyse, à l’affiner métier par métier, afin de proposer des actions davantage ciblées.

COMMENT SE CONCRÉTISE LA DÉMARCHE QVT ?

Sarah Soulabaille :

Une partie des actions ont été mises en place en fonction des résultats du baromètre et du document unique d’évaluation des risques pro-fessionnels. Elles ont porté notamment sur l’ergonomie, avec l’acquisi-tion dans un premier temps de matériels pour les soignants (verticali-sateurs, draps de glisse, installation de lève-malades…), accompagnée de diffusion de vidéos sur leur usage, les bonnes postures et pratiques professionnelles, et de formations de prévention des risques liées à l’activité physique réalisées par nos infirmières de santé au travail.

D’autres équipements ont ensuite été achetés pour le personnel admi-nistratif : fauteuils et écrans adaptés, souris ergonomiques… L’accent a aussi porté sur le développement des compétences managériales.

Nous fonctionnons également avec des appels à projets internes puisque notre souhait est de développer une culture de santé et de qualité de vie au travail au sein des deux établissements, que chaque professionnel s’approprie ces thématiques et soit acteur de sa propre QVT. Les agents sont donc invités à présenter un ou plusieurs pro-jets susceptibles d’être déployés dans leur service ou à l’échelle de l’hôpital. Nous disposons pour ce faire d’un budget de 90 000 euros par an.

MIEUX CONCILIER VIE PROFESSIONNELLE ET VIE PRIVÉE CONTRIBUE À LA QVT. QUELLES ACTIONS AVEZ-VOUS MENÉ DANS LE DOMAINE ?

Sarah Soulabaille :

Une réflexion sur les rythmes de travail et le travail de nuit est en cours. Le télétravail est proposé aux agents pour lesquels c’est pos-sible. S’agissant de la garde des enfants, une crèche à l’hôpital de Saint-Lô est majoritairement réservée au personnel. À Coutances, nous nous sommes rapprochés des acteurs locaux d’accueil de la petite enfance (assistantes maternelles, crèches) pour les sensibiliser aux horaires atypiques de nos professionnels et trouver une structure qui réponde en partie à ces contraintes.

RETOURS D’EXPÉRIENCE

EXISTE-T-IL DES ESPACES POUR SE RESSOURCER ?

Sarah Soulabaille :

Des lieux de repos, ouverts 24h/24, sont ouverts à tous. L’un d’entre eux est spécifiquement dédié aux femmes enceintes. Des espaces de détente, gérés par une association, permettent d’avoir accès à des ac-tivités sportives encadrées, à des séances de massage ou des acac-tivités comme des cours de cuisine, des ateliers de couture. Nous proposons des actions de méditation pleine conscience et de sophrologie, prises en charge au titre du plan de formation. Durant la troisième vague de l’épidémie, nous les avons aussi proposées, de manière ciblée, aux professionnels des services les plus impactés par l’accueil des patients COVID.

LE TRAVAIL MENÉ A-T-IL DES IMPACTS SUR L’ATTRACTIVITÉ DES ÉTABLISSEMENTS ?

Sarah Soulabaille :

Les candidats nous disent régulièrement que la politique de santé au travail et de QVT, que nous présentons dans nos offres d’emploi, a été l’un des éléments moteurs pour postuler. Lorsqu’on échange avec les professionnels qui ont intégré les établissements, après leur arri-vée ou au moment des journées d’accueil, ces derniers assurent res-sentir au quotidien cette approche santé et QVT dans les services. En revanche, nous n’avons pas suffisamment de recul aujourd’hui pour dire s’il s’agit d’un élément de fidélisation du personnel.

61 Améliorer le bien-être au travail à l’hôpital - © Resah-Editions

RETOURS D’EXPÉRIENCE

QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS À UN ÉTABLISSEMENT QUI SOUHAITERAIT INITIER UNE DÉMARCHE SIMILAIRE ?

Sarah Soulabaille :

Le principal enjeu, c’est de réussir à impliquer l’ensemble des acteurs et des professionnels de terrain. Il ne faut pas qu’une seule direction soit moteur sur le sujet. L’autre point essentiel, c’est de ne pas s’épar-piller et d’accepter de renoncer à certains projets pour les reporter dans le temps. Quand on commence à parler de QVT, on a envie de tout faire, tout de suite. Il faut prendre le temps de déterminer ensemble la définition de la qualité au travail dans l’établissement et se mettre d’accord sur les outils à utiliser.

63 Améliorer le bien-être au travail à l’hôpital - © Resah-Editions

POUR

Documents relatifs