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LA SANTÉ ÉCONOMIQUE DES LIBRAIRIES

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F. LA SANTÉ ÉCONOMIQUE DES LIBRAIRIES

U

NE RENTABILITÉ CORRECTE

,

SAUF POUR LES CATÉGORIES

D

a) MARGES BRUTES

Si les libraires négocient dans leur ensemble correctement avec les fournisseurs, en revanche les marges brutes moyennes19 constatées sont conformes aux moyennes de la profession sauf en catégorie C, pour laquelle un certain nombre de librairies n’atteignent pas les 30 % de marge brute.

Une part de la marge octroyée par les fournisseurs est utilisée en rabais faits aux clients (particuliers et collectivités) :

Le taux élevé de rabais en catégorie B s’explique en partie par la politique de rabais scolaire menée par une librairie et la très forte part de collectivités dans le CA d’une autre. Il faut souligner que les rabais consentis sont beaucoup moins élevés que ce qui était constaté en 2012 en Languedoc-Roussillon.

Peut-être cela s’explique-t-il par une prise de conscience forte des libraires depuis quelques années des pertes que ces politiques de fidélisation impliquaient.

b) DES CHARGES RELATIVEMENT CONTENUES, MAIS UNE MASSE SALARIALE ÉLEVÉE

Observer le poids respectif des principaux postes de charges permet de comprendre comment la marge brute est utilisée et de mieux décrypter les résultats finaux.

19 La marge brute s’obtient en déduisant du chiffre d’affaires les coûts d’achat de la marchandise. Ce taux permet de calculer la part de chiffre d’affaires restant pour couvrir l’ensemble des charges et dégager du bénéfice. Il inclut les rabais consentis

C atégorie

Les charges externes représentent une part moyenne cohérente avec ce que l’on constate globalement dans les librairies, sauf pour la catégorie D.

- Le loyer

Au global, le poids du loyer est à peine plus bas que dans d’autres régions. En Bourgogne, les librairies consacrent également environ 4 % de leur CA au loyer.

A noter : 3 librairies ne reversent pas de loyer (2 en catégorie D, une en catégorie C).

- Le poids du transport

À noter : certaines librairies de catégorie D se servent directement chez des grossistes et ne comptent donc pas de frais de transport sur achats. Il nous manque certaines données lorsque nous n’avons pu obtenir que les comptes non détaillés, c’est pourquoi les résultats ne portent que sur 44 librairies.

Catégorie Nombre Frais transport en % sur

Le résultat est finalement moins incohérent que les libraires ne le pensent, puisqu’ils se situent dans la moyenne observée dans la profession, malgré la taille du territoire midi-pyrénéen et le caractère excentré d’une partie de ses composantes. Ces charges pèsent néanmoins plus sur les catégories C et D.

- La masse salariale

Pour les catégories D en EURL, le résultat a été réaffecté dans la masse salariale pour prendre en compte la rémunération du gérant.

La masse salariale sur le territoire midi-pyrénéen affiche des différences notables par rapport aux autres régions :

 des catégories A et B avec des taux importants (à noter pour l’Aquitaine : la catégorie B est marquée par une librairie avec une masse salariale anormalement basse au regard du CA généré et qui s’explique par la spécialisation (scolaire) de ce point de vente) ;

 une catégorie D un peu mieux lotie que dans d’autres régions (en Poitou-Charentes par exemple, pour le même taux moyen général de 18 %, on trouve en catégorie D une masse salariale

profession. En outre, les résultats négatifs sont plutôt maîtrisés puisque seules trois librairies dépassent les 10 000 € de résultat négatif. Il s’agit de trois librairies de catégorie D, dont l’une était en cours de reprise et une autre était en phase de démarrage. Rappelons néanmoins que ces résultats restent très

Catégorie Nombre Salaires Chargés TOTAL

L

A TRÉSORERIE

:

UN ÉTAT ALARMANT POUR CERTAINES CATÉGORIES DE LIBRAIRIES

Rappel de quelques notions

Le besoin en fonds de roulement (BFR) représente la différence en temps (et donc en argent) entre le moment où le libraire paye son stock et le moment où il le vend. Le temps disponible avant de payer le stock, c’est le délai fournisseurs. La rapidité de vente du stock, c’est la rotation. La différence entre les deux indique le nombre de jours (et donc le montant des achats) que le libraire devra supporter sans compter sur la trésorerie fournie par le délai fournisseurs. Il doit alors trouver d’autres moyens pour financer ce stock.

Plus le stock tourne vite, moins le libraire doit avancer d’argent pour le financer, puisque les clients payent le livre avant que le libraire ne l’ait réglé au fournisseur.

Mais il existe des clients qui ne payent pas immédiatement. Il faut donc ajouter les jours pendant lesquels le libraire attend que ses clients le payent : il s’agit principalement des clients dits « à terme » (collectivités, bibliothèques…). Le libraire a fait l’avance de l’achat du livre au client. C’est pourquoi on ajoute au besoin en fonds de roulement lié au stock, le besoin en fonds de roulement lié aux créances clients. C’est ce qui donne le BFR total.

a) UNE ROTATION DE STOCK ASSEZ FAIBLE

La rotation constatée pour le livre n’est globalement pas très bonne. Seules 13 librairies ont une rotation de 3,5 ou plus.

b) BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT (BFR)

Les dettes fournisseurs sont plutôt longues (94 jours) au regard de celles constatées dans d’autres régions : 73 jours au global en Aquitaine, 81 jours en Poitou-Charentes, signe d’une bonne gestion de la relation commerciale. Les créances clients sont très importantes pour la catégorie A (48 % du BFR total, contre 13 % à 24 % pour les autres catégories).

c) UNE TRÉSORERIE FORTEMENT DÉSÉQUILIBRÉE POUR LES LIBRAIRIES DE CATÉGORIE D En mettant en rapport le besoin en

roulement (les moyens rassemblés par le libraire pour financer son activité – les moyens déjà utilisés), on obtient le solde de trésorerie, qui donne un indicateur sur la santé économique des libraires.

La rotation faible induit des problèmes de trésorerie importants : les librairies n’ont pas les moyens de financer ce stock lent et les catégories C et D montrent des trésoreries très négatives. Les librairies de catégorie D particulièrement sont

en situation très délicate puisque 83 % ont une trésorerie négative et 36 % de façon alarmante.

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