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La salive est considérée comme le facteur biologique le plus important dans la protection des tissus dentaires minéralisés contre les agressions acides ‘bactéries

cariogènes’ [23]. Elle a la capacité d’agir directement sur l’agent érosif en le diluant et en le neutralisant grâce à son pouvoir tampon. Elle participe également à la formation d’une membrane de protection sur les surfaces dentaires, appelée pellicule exogène acquise, qui réduit le taux de déminéralisation lors d’une attaque acide puis renforce directement la reminéralisation en fournissant aux tissus dentaires les ions calcium, phosphate, et fluorure nécessaires.

L’utilité de la salive a été démontrée grâce à des études comparatives réalisées in vitro où des chercheurs ont exposé des échantillons d’émail à des substances érosives, avec et sans protection salivaire. Les échantillons sans cette protection ont subit une érosion dix fois plus importante que les autres [24].

Trois types de glandes salivaires sont principalement responsables de la sécrétion de la salive dans la cavité buccale (glandes parotide, submandibulaire et sublinguale) [25]. L'homme produit une sécrétion journalière de 1 à 2 litres et toute diminution de ce débit, doit alerter le praticien sur une possible pathologie.

Elle est constituée de 99,5% d'eau et 0,5% de protéines (amylase, mucus et lysozyme) et d'électrolytes (Ca2+, P043-) [26]

II.3.1. Composition de la salive

La salive est un liquide composé de plus de 99% d’eau. Le reste 1% est constitué d’une partie organique et d’une partie de nature minérale [12].

II.3.1.a. Substances inorganiques

Ce sont les ions sodium, potassium, calcium, hydrogène (responsables du pH salivaire et tamponnés par les bicarbonates), chlorures, phosphates, bicarbonates, thiocyanates ; on retrouve également de l’iode, du fluor ainsi que des métaux (cuivre, fer) à l’état de traces [25].

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II.3.1.b. Substances organiques

Ils sont essentiellement représentés par des protéines synthétisées par la glande salivaire [

27]

.

II.3.1.c. Autres constituants [25,27]

1. Hormones : stéroïdes,...etc

2. Molécules azotées : Urée, acide urique, …

3. Substances excrétées : iode, graisses, certains médicaments, …

Selon les individus et les périodes, la composition salivaire ne sera pas la même.

II.3.2. Caractérisation physicochimique de la salive

II.3.2.a. Débit salivaire

L’ensemble des glandes salivaires sécrète chaque jour en moyenne de 750 mL de salive. Ce volume varie selon la stimulation, l’état de vigilance du sujet, et son rythme circadien [25].

Quelques exemples de sécrétions [23,27] :

1. période de repos : 0,5mL / min 2. Stimulation : 1 à 2 mL / min

3. Sommeil profond : 0,05 mL / min

II.3.2.b. pH de la salive

Le pH salivaire varie à l’état physiologique et en l’absence de toute stimulation entre 6,5 et 7,4. Il peut aller jusqu’à 8,5 lors de stimulation salivaire [27].

Ces valeurs sont susceptibles de fluctuer selon les paramètres suivants: 1. L’âge : pH diminue avec l’âge

2. Le sexe : pH plus acide chez la femme 3. Le lieu de prélèvement buccal

4. L’alimentation : pH acide avec les sucres 5. La flore bactérienne

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De plus, un pH acide favorise la déminéralisation de l’émail, et ainsi la carie ; alors qu’un pH basique favorisera la formation du tartre.

II.3.2.c. Rôle de la salive

La salive représente le constituant essentiel dans le maintien de l'équilibre physiologique ou homéostasie de la cavité buccale [28].

Elle joue un rôle majeur dans la défense de l'organisme grâce aux lysozymes, enzymes et aux immunoglobulines. Elle participe à l'hygiène buccodentaire par un auto nettoyage et contribue à la prévention des caries dentaires en régulant les baisses de pH jusqu’aux valeurs critiques (pH≈ 5,5) [29], grâce à son pouvoir tampon. Si le pH est inferieur à cette valeur, ces systèmes tampons deviennent inopérants et, à partie de pH 4, des macromolécules salivaires (système tampon protéinate) prennent le relai pour assurer le pouvoir tampon [30].

Donc la salive assure la protection aussi bien des tissus durs que des tissus mous grâce à son «bouclier» dont les 4 composantes sont représentées par le flux salivaire, le pouvoir tampon, la balance entre les phénomènes de déminéralisation/reminéralisation, les propriétés antibactériennes et un réservoir d'ions sodium. [31].

La salive, par son flux, élimine les micro-organismes de la cavité buccale, ainsi que les débris alimentaires et les substances potentiellement toxiques. En général, plus le flux est élevé, plus la clairance est rapide et plus la capacité tampon est importante. C’est pourquoi la carie dentaire est la conséquence la plus fréquente d’un état d’hyposalivation. Le pouvoir tampon de la salive est assuré par la présence de carbonates, de phosphates et de protéines telles que l’urée. Il lutte contre les baisses de pH occasionnées par les substances acides apportées par l’alimentation ou produites lors du métabolisme bactérien [32].

Enfin, la salive joue un rôle clé dans le maintien de l’équilibre de l’écosystème en empêchant la prolifération bactérienne par la présence de protéines antimicrobiennes (lysozyme, lactoreferrine, systèmes péroxydases, histamines) et d’immunoglobulines comme les IgAs [31]. Suite à une attaque acide, la salive constitue la principale source de protection naturelle et de réparation. La réduction du flux salivaire en dessous de 0,7 mL/min. peut augmenter le risque carieux.

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II.3.2.d. Fonction protectrice de la salive

La salive régule le pH buccal, par son pouvoir tampon, notamment lorsque celui-ci est acide du fait de la production acide des bactéries suite au métabolisme des sucres. Le pouvoir tampon régule aussi le pH de la plaque : s’il est trop acide il va favoriser le processus carieux, alors qu’un pH trop basique conditionnera la formation de tartre. Ce pouvoir tampon dépend de la présence dans la salive d’ions bicarbonates, d’ions phosphates, d’urée et de peptides riches en histidine. Il varie en fonction du débit salivaire et de la fréquence des phases acides.

Grâce aux ions minéraux qu’elle contient (calcium, phosphate, fluorure), la salive influence également les phénomènes de minéralisation de l’émail. Elle limite sa déminéralisation (par le pouvoir tampon notamment), et participe à sa reminéralisation par précipitation des ions qu’elle contient à la surface de l’émail [27].

II.4. Plaque dentaire

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