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Saisies et informations relatives au marché

Dans le document ÉTAT DU PHÉNOMÈNE DE LA DROGUE EN EUROPE (Page 44-47)

Production et trafic

En 2003, le cannabis était toujours la drogue illicite la plus produite et la plus sujette au trafic dans le monde.

Toutefois, étant donné que la production de cannabis s’étend au monde entier et en raison de la difficulté de la contrôler, il reste difficile d’estimer la quantité produite (ONUDC, 2003a).

La production à grande échelle de résine de cannabis se concentre dans quelques pays, notamment le Maroc, tandis que le trafic s’étend à de nombreux pays

(CND, 2004, 2005). Selon une enquête sur la production de cannabis au Maroc réalisée par l’ONUDC et le gouvernement du Maroc (2003), on estime que la région du Rif représentait en 2003 quelque 40 % de la

production mondiale de résine de cannabis (OICS, 2005).

La majeure partie de la résine de cannabis consommée dans l’UE provient du Maroc et entre principalement en Europe par la péninsule Ibérique, bien que les Pays-Bas soient un important centre de distribution secondaire pour le transport vers d’autres pays de l’UE (Bovenkerk et Hogewind, 2002). D’autres pays cités en 2003 comme sources de production de la résine de cannabis saisie dans l’UE sont l’Afghanistan, l’Albanie, l’Inde, l’Iran, le Népal et le Pakistan (rapports nationaux Reitox, 2004;

OICS, 2005).

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Interprétation des données sur les saisies et le marché Le nombre de saisies de drogue dans un pays est

généralement considéré comme un indicateur indirect de l’offre et de la disponibilité des drogues, bien qu’il reflète également les ressources, les priorités et les stratégies d’application de la législation et la vulnérabilité des trafiquants face aux stratégies nationales et internationales de réduction de l’offre. Les quantités saisies peuvent varier considérablement d’une année à l’autre. Ainsi, au cours d’une année, les autorités peuvent réaliser un petit nombre de saisies, mais de quantités importantes de drogue. C’est la raison pour laquelle plusieurs pays considèrent que le nombre de saisies est un meilleur indicateur de tendance.

Dans tous les pays, le nombre de saisies comprend une part élevée de petites saisies au niveau du détail. L’origine et la destination des drogues saisies peuvent fournir des indications sur les routes qu’emprunte le trafic et sur les zones de production, mais cette information n’est pas toujours connue. La pureté et le prix des drogues au détail sont déclarés par la plupart des États membres. Toutefois, les données proviennent de diverses sources, qui ne sont pas toujours comparables ou fiables, ce qui rend les comparaisons entre pays malaisées.

(52) Cela devra être vérifié à la lumière des données manquantes pour 2003 lorsqu’elles seront disponibles. Les données relatives au nombre de saisies de cannabis en 2003 n’étaient pas disponibles pour l’Italie, Chypre, les Pays-Bas et la Roumanie. Les données sur le nombre de saisies de cannabis et les quantités de cannabis saisies en 2003 n’étaient pas disponibles pour l’Irlande et le Royaume-Uni.

(53) Voir tableau SZR-1 (partie i) du bulletin statistique 2005.

(54) Voir tableau SZR-2 (partie i) du bulletin statistique 2005.

(55) Voir tableau PPP-1 (partie i) du bulletin statistique 2005.

(56) Voir tableau PPP-5 (partie i) du bulletin statistique 2005.

Chapitre 3 — Cannabis

devant l’Espagne et la France, et tel est probablement toujours le cas (52). Cependant, au cours des cinq dernières années, l’Espagne a représenté, en termes de volumes, plus de la moitié de la quantité totale saisie dans l’UE.

Au niveau de l’Union, le nombre de saisies de cannabis (53) a plus ou moins suivi une tendance à la hausse depuis 1998, bien que la transmission de données fragmentaires par certains pays ne permette pas de tirer de conclusions définitives, tandis que les quantités saisies (54) semblent avoir progressé depuis 2000.

Prix et puissance

En 2003, dans l’Union européenne, le prix moyen au détail de la résine de cannabis variait entre

1,4 euro (Espagne) et 21,5 euros (Norvège) le gramme, tandis que le prix de l’herbe de cannabis était compris entre 1,1 euro (Espagne) et 12 euros (Lettonie) le gramme (55).

La puissance des produits à base de cannabis est déterminée par leur teneur en tétrahydrocannabinol (THC), son principal élément actif. En 2003, selon les pays pour lesquels des données sont disponibles, la résine de cannabis vendue au détail avait une teneur moyenne en THC allant de moins de 1 % (Pologne) à 25 % (Slovaquie), tandis que la puissance de l’herbe de cannabis variait de 1 % (Hongrie, Finlande) à 20 % (cannabis produit aux Pays-Bas) (56).

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4 5 (57) Voir graphique EYE-2 (partie iv) du bulletin statistique 2005.

Prévalence et modes de consommation

Traditionnellement, les enquêtes de population ont montré qu’après le cannabis, les amphétamines sont les

substances illicites les plus couramment consommées, bien que la prévalence globale des amphétamines soit

manifestement inférieure à celle du cannabis. Ce modèle de consommation semble être en train de changer dans de nombreux pays, l’ecstasy dépassant les amphétamines et se classant en deuxième position derrière le cannabis dans les enquêtes récentes sur la population générale et en milieu scolaire. À titre d’exemple, les enquêtes ESPAD de 2003 en milieu scolaire (Hibell e.a., 2004) ont conclu que les estimations de prévalence au cours de la vie de la consommation d’ecstasy dépassaient celles des

amphétamines dans quatorze pays de l’UE, en Norvège et dans les pays candidats) (57). Il convient toutefois de rappeler que l’ecstasy n’est devenue populaire que dans les années 90, alors que la consommation

d’amphétamines remonte à plus longtemps. Cet élément se reflète dans des enquêtes récentes menées auprès

d’adultes, qui ont révélé des chiffres plus élevés d’expérimentation d’amphétamines au cours de la vie dans onze pays et d’ecstasy dans dix pays, mais un usage récent (douze derniers mois) plus élevé d’ecstasy dans quinze pays et d’amphétamines dans cinq pays seulement (dans deux pays, les chiffres fournis étaient identiques).

Selon des enquêtes récentes, parmi la population adulte (15 à 64 ans), l’expérience au cours de la vie de la consommation d’amphétamines dans les États membres de l’UE s’échelonne de 0,1 à 6 %, à l’exception du Royaume-Uni, où le chiffre atteint 12 %. L’usage récent est

clairement inférieur, entre 0 et 1,2 %, le Danemark, l’Estonie et le Royaume-Uni se situant en haut de l’échelle.

Un tableau similaire se dégage des études de population ciblant le groupe des jeunes adultes (15 à 34 ans), parmi lesquels l’expérience au cours de la vie de la

consommation d’amphétamines varie de 0,1 à 10 %, le Royaume-Uni se situant à un taux exceptionnellement élevé de 18,4 %. L’usage récent s’échelonne entre 0 et 3 %, le Danemark, l’Estonie et le Royaume-Uni se retrouvant une fois de plus en haut de l’échelle (voir graphique 6). Bien que les chiffres de la consommation au cours de la vie soient sensiblement plus élevés au Royaume-Uni que dans En ce qui concerne la prévalence de l’usage, dans presque

tous les pays, une forme ou une autre de drogue

synthétique est la deuxième substance consommée la plus couramment citée. Les pourcentages globaux de

consommation de ces substances dans la population en général sont bas, mais les taux de prévalence parmi les groupes d’âge plus jeunes sont sensiblement supérieurs et l’usage de ces drogues peut être particulièrement

important dans certaines classes sociales et/ou parmi certains sous-groupes culturels.

Au nombre des drogues de synthèse consommées en Europe, on trouve à la fois des substances stimulantes et hallucinogènes. Parmi ces dernières, le LSD ou

diéthylamide d’acide lysergique est de loin la plus connue, mais la consommation globale en est faible et assez stable depuis longtemps. Certains signes montrent un intérêt accru pour des hallucinogènes naturels. Ce sujet sera abordé plus loin dans le rapport.

L’expression «stimulants de type amphétamines» (STA) couvre à la fois les amphétamines et le groupe de l’ecstasy. Les amphétamines sont un terme générique désignant plusieurs drogues chimiquement proches qui stimulent le système nerveux central, dont les deux plus importantes sont l’amphétamine et la métamphétamine en ce qui concerne le marché européen des drogues illicites.

Parmi celles-ci, l’amphétamine est de loin la plus courante, bien que la consommation globale de métamphétamine soit en augmentation. À ce jour, la consommation importante de métamphétamine en Europe semble limitée à la République tchèque, bien que des rapports

sporadiques d’autres pays soulignent l’importance du contrôle, étant donné qu’il est notoire que cette drogue est associée à divers graves problèmes de santé.

La plus connue des substances du groupe de l’ecstasy est la 3,4-méthylène-dioxy-métamphétamine (MDMA), mais on trouve parfois aussi d’autres substances analogues dans les pilules d’ecstasy. Ces drogues sont parfois connues sous le nom d’entactogènes, ce qui signifie «toucher à l’intérieur», et comprennent des substances synthétiques chimiquement liées aux amphétamines, mais qui s’en écartent quelque peu en termes d’effet, dans la mesure où elles combinent certains effets plus généralement

provoqués par les substances hallucinogènes.

Chapitre 4

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