CHAPITRE 2: Accessibilité des interfaces utilisateurs aux malades d’Alzheimer
2.4. Notre guide de bonnes pratiques d’ergonomie pour la conception des interfaces
2.4.2. Sélection des travaux
Nous sélectionnons, à partir de la littérature, 16 travaux qui présentent un ensemble de
bonnes pratiques d’ergonomie pour la conception des interfaces utilisateurs. Un seul travail
cible les personnes porteuses de handicap. Neuf travaux ciblent les personnes âgées. Deux
travaux ciblent les personnes ayant une démence. Deux travaux ciblent les personnes
atteintes de dyslexie et deux travaux ciblent les adultes atteints de l’aphasie. Le Tableau 1
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Tableau 1. Notre sélection de travaux présentant un ensemble de bonnes pratiques d’ergonomie.
Travail Utilisateur cible Interface utilisateur cible
Les règles Web Content Accessibility
Guidelines (WCAG 2.0)
Les personnes porteuses de
handicap
Les interfaces utilisateurs web
[Zaphiris et al., 2005] Les personnes âgées Les interfaces utilisateurs web
[IJsselsteijn et al., 2007] Les personnes âgées Les interfaces utilisateurs pour
les jeux
[Arch et Abou-Zhara, 2008] Les personnes âgées Les interfaces utilisateurs web
[Jian et al., 2011] Les personnes âgées Les interfaces utilisateurs
multimodales
[Al-Razgan et al., 2012] Les personnes âgées Les interfaces utilisateurs
mobiles
[Farage et al., 2012] Les personnes âgées Les interfaces utilisateurs pour
les sites web et les applications
[Darvishy et Good, 2013] Les personnes âgées Les interfaces utilisateurs web
[Williams et al., 2013] Les personnes âgées Les interfaces utilisateurs pour
les sites web et les applications
[Loureiro et Rodrigues, 2014] Les personnes âgées Les interfaces utilisateurs tactiles
[Moutinho, 2011] Les personnes ayant une
démence
Les interfaces utilisateurs
mobiles
[Friedman et Bryan, 2012] Les personnes ayant une
démence
Les interfaces utilisateurs web
[De Santana et al., 2012] Les personnes atteintes de la
dyslexie
Les interfaces utilisateurs web
[Rello et al., 2012] Les personnes atteintes de la
dyslexie
Les interfaces utilisateurs web
[Daemen et al., 2007] Les personnes atteintes de
l’aphasie
Une application logicielle de
narration
[Kane et Galbraith, 2013] Les personnes atteintes de
l’aphasie
Une technologie de vote
2.4.2.1. Accessibilité aux personnes porteuses de handicap
Les règles du Web Content Accessibility Guidelines (WCAG 2.0)
7sont publiées par le
Web Accessibility Initiative (WAI)
8en décembre 2008. WCAG 2.0 fait l’objet de la norme
7
WCAG 2.0. URL: https://www.w3.org/Translations/WCAG20-de/ (consultée pour la dernière fois le
01/10/2017).
8
WAI est un groupe de travail du W3C, lancé en 1997, qui est en charge de proposer des solutions pour rendre
56
internationale ISO/IEC 40500
9.WCAG 2.0 représente un ensemble de directives d’ergonomie
qui s’appliquent autant pour les sites que pour les applications web. Cependant, elles sont
critiquées pour être principalement axées sur les besoins des personnes souffrant de handicaps
sensoriels et physiques, et pour prendre insuffisamment en compte les besoins des personnes
ayant des déficiences cognitives [Seeman et Cooper, 2015] [Waight et Oldreive, 2015].
WCAG 2.0 se compose de treize directives d’ergonomie regroupées en quatre catégories :
- Le contenu doit être assez robuste pour fonctionner avec les technologies actuelles et
à venir ;
- Le contenu et les commandes doivent être compréhensibles ;
- Les éléments de l’interface doivent être utilisables ;
- Le contenu doit être perceptible.
2.4.2.2. Accessibilité aux personnes âgées
Nous sélectionnons neuf travaux sur l’accessibilité des interfaces utilisateurs aux
personnes âgées. Nous catégorisons ces derniers en travaux ciblant les interfaces utilisateurs
pour le web ([Zaphiris et al., 2005], [Arch et Abou-Zhara, 2008] et [Darvishy et Good,
2013]), les interfaces utilisateurs mobiles ([Al-Razgan et al., 2012]), les interfaces utilisateurs
tactiles ([Loureiro et Rodrigues, 2014]), les interfaces utilisateurs multimodales ([Jian et al.,
2011]), les interfaces utilisateurs pour les jeux ([IJsselsteijn et al., 2007]) et les interfaces
utilisateurs pour les sites web et les applications ([Farage et al., 2012] et [Williams et al.,
2013]).
Zaphiris et al. identifient trente-huit bonnes pratiques d’ergonomie regroupées en onze
catégories : « conception de la cible », « utilisation des graphiques », « navigation »,
« fonctionnalités de la fenêtre du navigateur », « conception de la mise en page du contenu »,
« liens », « utilisation des couleurs et des arrière-plans », « conception du texte », « moteur de
recherche », « feedback et support » et “user cognitive design”.
Arch et Abou-Zhara résument les principales incapacités physiques liées à l’âge, en
particulier « les incapacités visuelles », « les déficits auditifs », « les incapacités motrices » et
« les déficits cognitifs ». Ensuite, ils suggèrent des bonnes pratiques d’ergonomie pour la
conception de sites et d’applications web.
9
Technologies de l'information -- Règles pour l'accessibilité des contenus Web (WCAG) 2.0 [Organisation
57
Darvishy et Good présentent huit domaines d’orientation pour l’évaluation de
l’accessibilité des pages web pour les personnes âgées : « clarté et structure », « navigation »,
« recherche », « texte et langage utilisé », « actualité, cohérence et robustesse »,
« informations de contact et support », « inscription et formulaire » et « graphisme, animation
et multimédia ». Pour chacun de ces domaines, les auteurs définissent une liste de points
d’évaluation.
Al-Razgan et al. proposent un ensemble de bonnes pratiques d’ergonomie pour la
conception des téléphones pour les personnes âgées. Ces dernières sont regroupées en
« regarder et sentir », « interaction » et « fonctionnalité ».
Loureiro et Rodrigues proposent 113 bonnes pratiques d’ergonomie pour concevoir les
interfaces utilisateurs tactiles pour les personnes âgées. Les auteurs regroupent ces dernières
en dix critères d’ergonomie : « conception de la cible », « représentation du texte », « audio »,
« utilisation des graphiques », « navigation et erreur », « conception de la disposition du
contenu », “user cognitive design”, « interactions tactiles », « feedback et support » et
« évaluation de l’interface utilisateur ».
Jian et al. résument les principales incapacités liées à l’âge, en particulier « les
incapacités visuelles », « les troubles du langage », « les incapacités auditives », « les
incapacités motrices », « les troubles d’attention », « les troubles mnésiques » et « les déficits
intellectuels ». Ensuite, ils proposent un ensemble de bonnes pratiques d’ergonomie pour
concevoir des interfaces utilisateurs multimodales pour les personnes âgées. Ces dernières
sont regroupées selon les incapacités cliniques identifiées.
IJsselsteijn et al. identifient les principales incapacités cliniques liées à l’âge : « les
incapacités sensorielles », « les déficits cognitifs » et « les incapacités motrices ». Pour
chacune de ces dernières, ils proposent un nombre de bonnes pratiques d’ergonomie pour
concevoir les interfaces utilisateurs des jeux pour les utilisateurs âgés.
Farage et al. résument les principales incapacités liées à l’âge : « les incapacités
visuelles », « les incapacités auditives », « l’apraxie », « les troubles de la mémoire » et « les
déficits cognitifs ». Pour chacune de ces dernières, ils suggèrent des bonnes pratiques
d’ergonomie pour concevoir les interfaces utilisateurs des sites web et des applications.
Williams et al. identifient les obstacles auxquels sont confrontés les personnes âgées
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« troubles auditifs », « troubles haptiques », « troubles visuels » et « troubles moteurs ».
Ensuite, ils proposent un ensemble de solutions pour les problèmes identifiés.
2.4.2.3. Accessibilité aux personnes atteintes de démence
Nous identifions deux travaux ([Moutinho, 2011] et [Friedman et Bryan, 2012]) sur
l’accessibilité des interfaces utilisateurs aux personnes souffrant d’une démence.
Moutinho propose un ensemble de bonnes pratiques d’ergonomie pour la conception
des interfaces utilisateurs mobiles accessibles aux personnes atteintes d’une démence. Elles
sont classifiées en six catégories : « personnalisation », « feedback », « modalités »,
« prévention aux erreurs », « entrées » et « connectivité ».
Friedman et Bryan proposent un ensemble de bonnes pratiques d’ergonomie pour la
conception de sites web accessibles aux personnes atteintes d’une démence. Ces dernières
couvrent les incapacités suivantes : « retard mental ou déficiences intellectuelles », « troubles
d’apprentissage », « dyslexie » et « aphasie ».
2.4.2.4. Accessibilité aux personnes dyslexiques
Nous identifions deux travaux ([De Santana et al., 2012] et [Rello et al., 2012]) qui se
focalisent sur l’accessibilité des interfaces utilisateurs aux personnes atteintes de la dyslexie.
De Santana et al. proposent quarante et une bonnes pratiques d’ergonomie pour la
conception de sites web accessibles aux personnes atteintes de la dyslexie. Les auteurs
regroupent ces dernières en neuf catégories : « navigation », « couleurs », « présentation du
texte », « écrit », « panneau », « images et graphiques », « personnalisation », « balisage » et
« vidéos et audio ».
Rello et al. présentent un ensemble de bonnes pratiques de conception qui visent à
favoriser l’accessibilité des textes affichés dans les pages web pour les personnes dyslexiques.
Ces dernières sont basées sur les résultats quantitatifs et qualitatifs recueillis à partir d’un
ensemble d’études expérimentales réalisées avec l’utilisateur cible. Les auteurs regroupent ces
bonnes pratiques d’ergonomie en « arrière-plan », « couleurs », « taille du texte »,
« caractère », « espacement entre les lignes et les paragraphes » et « largeur des colonnes ».
2.4.2.5. Accessibilité aux personnesaphasiques
Nous identifions deux travaux ([Daemen et al., 2007] et [Kane et Galbraith, 2013]) sur
l’accessibilité des interfaces utilisateurs aux personnes aphasiques.
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Daemen et al. présentent la conception et l’évaluation d’une application logicielle de
narration pour les personnes aphasiques. Ils présentent un ensemble de bonnes pratiques
d’ergonomie. Ces dernières sont classées en trois catégories : « simplicité », « structure et
mise en page » et « utilisation de la technologie ».
Kane et Galbraith énumèrent sept bonnes pratiques d’ergonomie pour la conception
d’une technologie de vote pour les adultes souffrant de l’aphasie et d’autres troubles liés à la
communication.
Dans le document
Dialogue graphique intelligent, fondé sur une ontologie, pour une prothèse de mémoire
(Page 57-62)