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Les routes du commerce transsaharainne

Il est important d’évoquer les routes que les caravanes empruntaient, dans toutes les directions, pour transporter les esclaves afin de les vendre sur les marchés du nord ou des pays limitrophes. La connaissance de l'évolution de ces routes montre également le rôle qu’elles ont joué dans la croissance et le développement du commerce des esclaves.

Des facteurs naturels ont favorisé la formation et la construction de ces routes qui évoluaient généralement dans des zones rocheuses et dans des vallées ; en effet, le déplacement des caravanes était plus pratique dans ces zones, évitant aux commerçants d’emprunter les dunes de sable, sur lesquelles les hommes et surtout les chameaux progressaient péniblement, les derniers chargés de cargaisons lourdes. En outre, il est rare de trouver des oasis au milieu des dunes50.

Il est difficile de déterminer la période pendant laquelle ces routes ont été construites. En revanche, les plus anciennes références et les premiers indices remontent au VIème siècle avant J-C, au temps des Phéniciens en Libye. Nous avons indiqué plus avant, qu’il existait des échanges commerciaux entre les Phéniciens et les Garamentes, peuple qui véhiculait les produits africains vers le nord via une route commerciale dénommée « la route de Garamente ».

En dépit de ces éléments historiques, la période à partir de laquelle ces routes commerciales ont commencé à être fréquentées, reste floue51. En appui à cette assertion, il faut souligner que ces routes n’ont pas existé de façon permanente à travers les époques ; en effet, les pistes changeaient de temps à autre, sans toutefois que les directions soient modifiées. Il va de soi que ce qui encourage à fréquenter une voie, c’est avant tout la garantie de sécurité qu’on peut y trouver. Les caravanes commerciales payaient des redevances aux chefs de tribus pour

50Diaf, Najmi : mad nat h t waTiğ rat al-qaū f l al-S r wi ḳḫil la al-qarn l-t sʿa ʿAšar al-Mil d .

Markaz al-Ğah d al-Laba, Tripoli, 1999, p.142.

51. Harakat, Ibrahim: Daūr al-Sahra’a al-Āfraqayy fi al-tab dulwa al-Taswaq ḫil la al-‘aser al-wasa , mağallat al-Bu ūṯ at-T r ḳ yya, Tripoli, année: VI, 1981, p.27.

acquérir le droit de traverser les divers territoires, de s’approvisionner en eau et en nourriture et de s’assurer une protection contre les bandits qui s’attaquaient aux convois.

Dans ses écrits, Richardson parle de ces routes en ces termes : « Il est dans la tradition, même considéré comme un devoir, le fait d’indiquer la route aux caravanes passant sur leur territoire. Les Touaregs de Ghat se chargent de guider les commerçants de Ghadamès jusqu’à Ghat, tandis que ceux d’Aïr accompagnent les commerçants de Ghat jusqu’à Aïr et vice et versa »52.

Depuis toujours, les routes libyennes ont offert la meilleure commodité pour traverser le désert. Deux raisons peuvent être mises en avant, la première étant l'importance revêtue par les côtes libyennes qui s’avancent à l’intérieur de l’Afrique et la seconde le grand nombre d'oasis qui parsèment le pays et, comme il a déjà été dit, la facilité qu’elles permettaient aux caravanes dans leurs pérégrinations. Les routes caravanières se divisent en deux types, les routes principales et les routes secondaires. Les principales formaient un long parcours reliant les provinces. Les caravanes y passaient un temps qui pouvait s’étaler entre deux et quatre mois. Cependant, certains voyages pouvaient durer plus d’une année (six mois pour l’aller et autant pour le retour), particulièrement ceux qui conduisaient au Bornou ou à la Mecque, pour les croyants qui effectuaient leur pèlerinage en Terre Sainte. Par contre, les routes secondaires étaient de courts chemins reliant les oasis et les villes libyennes et qu’on pouvait parcourir en l’espace d'un mois ; nous pouvons donner en exemple la route de Ghadamès à Tripoli et celle d’Augela à Benghazi. Nous allons tenter de brosser un bref tableau à propos de ces routes afin de les identifier et de faire le clair sur le passage des marchands transportant leurs marchandises, dont des esclaves.

1- La route de Tripoli au Bornou

Cette route était connue sous le nom de Garamente car elle fut utilisée la première fois, dans une époque ancienne, par les Geraments et qu’elle passait par leur capitale Germa. Elle partait de Tripoli et passait par Mourzouk, Tağarhi, B lama, Kaūar pour arriver à Coca la capitale du Bornou. Les caravanes mettaient six mois pour y aller et six mois pour en revenir. Connue pendant de longues périodes pour sa sécurité, elle n’était pas seulement empruntée par les

52Richardson, James: Travels in the Great desert of the Sahara in the years 1845-1846, Richard Bentley. London

commerçants mais aussi par les voyageurs étrangers, tels que l’Allemand Barth, en 1855, son compatriote Rohlfs, en 1866, et Nachtigal, en 1870.

Néanmoins, en d’autres temps, cette route servit de terrain à des conflits entre tribus et sa fréquentation devint dangereuse, surtout après que les Ottomans eurent décidé d’étendre leur pouvoir au royaume du Bornou, y envoyant le Cheikh Omar (1846-1881) en qualité de gouverneur. Les relations diplomatiques furent, de ce fait, rompues jusqu’à enrayer le passage des caravanes par cette voie. Quelques temps après, leur circulation reprit un rythme quasi normal jusqu’à l’intrusion de R bi Zūbaar au centre du Soudan, qui s’empara de Kouka, en 1893. A la suite de cela le commerce fut détérioré au long de cette route.

2- La route de Cyrénaïque jusqu’au Wadaï

Connue également sous le nom de route de l’Est, elle allait de Benghazi à Wadaï, en passant par les oasis d’Augela et D’Jallou, le Koufra, Tekro et Tibesti pour finir à Abéché la capitale du Wadaï. Cette route mesurait environ 2.000 km, et il fallait plus de huit mois pour la parcourir53. La route de la Cyrénaïque au Wadaï était bien sécurisée, mais par ailleurs peu commode car en cours de route, un tronçon demandait huit jours pour être parcouru, un second, douze jours, et ces deux parties ne comportaient aucun puits pour l’alimentation en eau, ce qui rendait sa traversée très difficile54. En dépit de cela, l’écrivain libyen Mohamad Baz m a relaté que cette route était surchargée par les caravanes transportant esclaves et marchandises en provenance du Soudan et que les marchés d'esclaves de Benghazi et Derna s’appuyaient fortement sur la fréquentation de cette voie55.

Il convient de noter que cette route, jusqu'à la dernière décennie du XIXème siècle s’est révélée très efficace. Il n’est qu’à relater qu’entre 1876 et 1879, dix-sept caravanes firent le voyage de Benghazi au Wadaï, les quinze premières, comportant pas moins de cinq cent quatre vingt deux chameaux, conduites et contrôlées par des commerçants de Benghazi ; tandis que les deux autres convois concernaient les tribus Zūai et Mağabr . Les documents

53Coro, Francesco: Settanaseianni di dominazioneturca in Libia, traduit en arabe par: Al-Telasa, ḫalafa, sous le titre « Lib y ḳḫil la al-ʿahad al-ʿaoṯm n al-ṯ n , D r al-Firğ na , Tripoli, 1971, p.106.

54Diaf, Ragab: op.cit, p.152.

soulignent que cette route perdit une part de son importance lorsque les commerçants tripolitains décidèrent de se rendre directement au Wadaï via la Cyrénaïque56.

3-La route de Tripoli, Ghadamès, Ghat, Kanou et Agadès

Elle fut connue sous le nom de route de l’Ouest. Partant de Tripoli, elle passait par Ghadamès, le pays d’Aïr, Agadés, Zendar et s’achevait à Kanou.

Les caravanes qui utilisaient cette route, longue de 2.400 km, la parcouraient en un aller- retour s’étalant sur huit à neuf mois, tout en se ménageant une pause de trente jours au cours du voyage.

Nous disposons de moult détails sur l'importance prise par la route des caravanes entre Ghadamès et Ghat. Elle passait par de nombreux puits qui fournissaient la précieuse eau aux voyageurs et notamment les puits d’Amassin, à trois jours de Gadhamès, puis en suivant, Anazar à trois jours du précédent, Naziz à quatre jours de marche, Tahilin, à trois jours, Iznar à deux jours et enfin Ghat à deux jours. Ainsi le voyage durait dix-sept jours de Ghadamès à Ghat57.

Le chemin, entre Ghat et Kanou, durait environ cinquante-six jours et passait à Aïr et Zinder. Il fallait ajouter aux jours de marche, ceux dédiés au repos dans les grands sites tels que Ghat, Ghadamès, Zinder et Aïr, jours au cours desquels on échangeait également les chameaux fatigués contre des montures fraîches. Cela prenait évidemment quelque temps. Les villes de Ghat et de Ghadamès constituaient les centres les plus importants de cette route, sur laquelle se greffaient des routes secondaires. A titre d’exemple, à partir de Ghat on pouvait se diriger à l’Est vers Mourzouk et à l’Ouest vers Aïn Saleh ; on pouvait également rejoindre Tombouctou et Balama en allant vers le Sud et les pays du Maghreb en direction de l’Ouest. En ce qui concerne Ghadamès, nous devons préciser que c’était une ville plus renommée que Ghat. La distance entre Ghadamès et Mourzouk était de vingt jours, avec Tripoli de treize jours, Aïn Saleh de vingt-deux jours, Werqla en Algérie de dix jours et Gabès en Tunisie de

56Al- indiri, Saeid : op.cit, p.63.

57Bono, Salvatore: Tiğ rat Tr būls ‘abra Āl-S ra’ fi al-‘aqed al- ū l mina al-qarn al-‘ašrayn, mağallat al-

quinze jours58. Les positions de Ghat et Ghadamès expliquent qu’elles aient connu la plus importante concentration d'esclaves en Libye, en particulier aux XVIIIème et XIXème siècles.

4- La route du pèlerinage (Tarīq Al- ağ)

Il s’agit d’une ancienne route, construite depuis la conquête arabe de l'Afrique du Nord. Les caravanes de pèlerins ont sans doute influé fortement sur la vie économique de la région dans la mesure où ces derniers, qui partaient accomplir leur devoir religieux transportaient, dans le même temps, avec eux diverses marchandises à des fins d’échanges commerciaux. Ce commerce avait également pour but de couvrir les frais du long voyage qu’ils s’imposaient jusqu'à la Terre Sainte59. Cette route se partageait en deux voies ; la première traversait l’Afrique du Nord en longeant la côte méditerranéenne ; elle s’initiait au Maroc, passait par l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Egypte, pour aboutir en Terre Sainte. La seconde était appelée voie intérieure. Elle arrivait de l’Ouest, du centre du Soudan, passait par Tombouctou et Aïr, se dirigeait ensuite vers le nord et les oasis libyennes, Ghat, Mourzouk, Zawila, Koufra et Al-Ğ būb et de là partait vers l’Égypte et La Mecque60. Sur cette route avait lieu le convoyage des esclaves en vue de leur vente sur les marchés de Libye, d'Egypte et du Levant. Les historiens relatent le voyage du roi Moussa Mensah, au Moyen âge, donnant force détails sur son immense richesse ; ce roi accomplit le pèlerinage à La Mecque en 724 de l’Hégire /1325. Ibn ḫaldūn et Al Qalqašanda, notamment, ont parlé de la fortune qu’il emportait avec lui. Ibn ḫaldūn, évoquant sa caravane, dit : « Le convoi était composé de dix-huit cargaisons de poudre d'or et chaque cargaison pesait trois quintaux ; il avait également pris avec lui cinq cents serviteurs tous habillés de vêtements cousus d’or et tenant chacun un bâton en or qui pesait six livres»61. Il emmenait également à sa suite un grand nombre d’esclaves dont il

58Tshaigi, Abdulr man: Al-seiraʿa al-turk al-Farans f al-Sa r ’a al-kubr , traduit en arabe par: Ali Iazazi, Markaz al-Ğah d al-Laba, Tripli, 1993, p.56.

59 amid, Saeid Ali: Al-tiğ r wa al- sw q fa Tr būls ‘abra al-Tara ḫ, mağall attur ṯ al-š ʿab, Tripli, 1992, année: 4, N° XI, p.35.

60Al-Naqer, Omar Abdulraziq: l- aj f arbi fr q yy , Dir s t r ḳḫ yy ḳḫ s be al-q rn al-t siʿa ʿašar, traduit en arabe par: Safia Aisa, Ğ miat al- ḫ r ūm, Khartoum, 1989, p.164.

61Ibn aldūn, ‘Abdulrhm n: Kit b al- Abar wa d w n al-mubtada wa-al-ḳḫabar, mū’asast al-‘Alama,

offrait quelques-uns aux rois et aux princes des pays qu’il traversait. Ajoutons que les pèlerins ont suivi cette pratique de don d’esclaves tout au long de la route. Ainsi, les pèlerins soudanais emmenaient avec eux plusieurs esclaves pour les servir au cours de leur long voyage vers la maison de Dieu. Au cours du voyage, si le pèlerin avait besoin d’argent, il pouvait vendre un ou plusieurs esclaves ; c’était un moyen pour lui permettre de poursuivre sa route jusqu’au bout.

De nombreux documents consultés dans les archives de Ghadamès, attestent de ces faits, disant que les pèlerins qui partaient de cette ville vers la maison de Dieu, étaient escortés d’un nombre d'esclaves et certains d’entre eux étaient vendus, soit en Égypte soit dans le Hedjaz ; d'autres étaient offerts à l’administration de la Maison Sacrée afin d’être employés au service des pèlerins. Cela signifie que la route du pèlerinage a contribué d'une façon ou d'une autre au commerce des esclaves sur les marchés où les pèlerins transitaient.

5- La route de Tripoli, de Ghadamès et de Tombouctou

Cette route, au départ de Tripoli, allait vers Sinawn et Ghadamès, passant par le territoire algérien à Temasin et Al-Abūd jusqu'à la jonction avec la route de Constantine, et menait à Tombouctou62. En s’appuyant sur les archives de Ghadamès et en se penchant sur les courriers qui furent échangés entre les commerçants et dans lesquels ils évoquaient les conditions de vie sur la route et les prix du marché, on constate que cette route constituait l'un des itinéraires les plus actifs et rentables empruntés par les caravanes commerciales. Il nous a été confirmé que la plupart des esclaves arrivés à Ghadamès avaient pris cette voie, ce qui l’a rendue si célèbre en Libye63. La présence de la diaspora de Ghadamès à Tombouctou a contribué au renforcement des relations commerciales entre les deux villes, faisant de cette route la plus fréquentée par les commerçants64.

62Buaziz, Ya iya: uruq al-qū fiI wa al-asū q al-tiğ r yy f Al-Sahr al-kūbr , T ğ r al-qū f l wa daūrūh al- aḍ r at nih yyat al-qarn al-Tas ʿa ʿašar, ma‘ahad al-bū ū wa al-Dar s t al-‘Arabayy , Baghdad, 1983 , p.129.

63 J'ai trouvé aux archives de Ghadamès plus de 30 lettres envoyées entre Ghadamès et Tombouctou, et vice et versa, l'esclave a été signalé dans plus de la moitié de ces lettres et me limiterai ici à titre de référence seulement à démontrer l'importance de cette route

64Al-Faituri, A med Seaid : al-ğ lya t al-‘arabayy al-mubakirafa Al-Sūd n al-Āūsa wa al- arba, mağallat al-

6-La route de Tripoli à l’Egypte

Partant de Tripoli vers l’Est et l'Égypte, elle suivait la côte jusqu'à Benghazi et se dirigeait alors vers Al-Ğ būb en évitant la montagne Verte, au relief difficile, puis vers Siwa, Farafra et Louxor. Cette route en croisait beaucoup d’autres en provenance de villes côtières telles que Syrte, Derna et Al-Qasr Al-Ğ dad65. Les voyageurs qui l’empruntaient étaient soit des pèlerins venant du Maghreb, soit des commerçants libyens qui fréquentaient les marchés d’Egypte et du Levant. C’était une route longue mais facile grâce aux nombreuses villes et marchés qu’elle traversait et à la proximité des capitales qui assuraient davantage de sécurité et de stabilité que les villes intérieures souvent agitées par des troubles de toutes sortes. Cette route s’est développée de manière spectaculaire pour atteindre les marchés d'Égypte, du Hedjaz, de Syrie et de Turquie. Toutes ces régions s’approvisionnaient principalement en Libye. Les archives d'Alexandrie et de Tripoli témoignent clairement du volume de commerce passant par cette voie, des catégories de marchandises échangées entre les commerçants et principalement des quantités d’esclaves transportés et vendus. Pour exemple, on trouve dans les archives d'Alexandrie, une lettre de Mohamad Ali adressée à l'un de ses gouverneurs dans laquelle il lui ordonnait de répartir les esclaves qui avaient été achetés, entre des marchands de Tripoli, des ateliers de forgerons et des garnisons militaires66.

7-La route de Mourzouk au Caire

La route débutait à Mourzouk, le plus gros marché du désert de Libye et se dirigeait vers les oasis d'Al-Jufrah, (Soukna, Zalla, Wadan et Houn), de D’Jallouet Augela, d’Al-Ğaghboub et Siwa, vers le désert égyptien et enfin vers le Caire.

Les commerçants d’Al-Mejabra et d’Augela monopolisaient le commerce sur cette route. Le voyageur allemand Hornman, parcourant cette route en compagnie d’un d’ Al-Mejabra rapportait que : « Le commerce des esclaves était le cœur du commerce d’ Al-Mejabra et d’Augela avec l’Egypte ». Ainsi cette route était devenue l’artère la plus importante du commerce des esclaves de l’Egypte et du Levant, par la Libye67.

65Buaziz, Ya iya: op.cit, p.162.

66Hilal, Emad : al-raq q f Masr f al-qarn al-t si’a ʿaš r, al-‘Araba lil-Našr, Le Caire, 1999 d'après les Archives d'Alxandrie : M faẓ 22, Daftar 19, daté 11 Ramḍ n 1240/1824

67 Horneman, Frederick: the journal of FrederickHorneman travels from Cairo to Mourzouk the capital of the Kingdom of Fezzan in Africa in the years 1797-8. London, p.38.

8- La route de Benghazi, Koufra et Al-Fasher

Elle partait de Benghazi et se dirigeait vers Augela et D’Jallou puis déviait ensuite vers le Sud-est du Koufra, allait au Soudan à l'Est, puis vers Al-Fasher et de là bifurquait vers l’Ouest pour arriver à Kanem. La route de Benghazi comportait de nombreux puits comme à Augela, D’Jallou, Tazarbou, et Al-Awinat. Cette route a aidé les commerçants de Benghazi à monopoliser les marchandises du centre du Soudan et de l'Éthiopie. Selon les sources historiques, les esclaves figuraient parmi les marchandises véhiculées68.

Les routes intérieures

On entend par routes intérieures, les routes secondaires qui reliaient les villes et les oasis du désert libyen. Ces routes étaient une extension des routes principales ou bien, elles en dérivaient. En Libye il existait plus de vingt routes reliant les villes et les oasis, mais nous ne citerons ci-après que celles qui furent les plus empruntées pour transporter les esclaves, contribuant considérablement à l'expansion de ce commerce. On citera donc :

La route d’Al Ğaghboub-Augela-D’Jallou La route de Benghazi-Augela-D’Jallou La route d’Augela-D’Jallou-Koufra La route de Koufra-Waw Al-Kabir La route de Waw Al-Kabir-Zalla La route de Zalla-Soukna

La route de Soukna-Mourzouk La route de Zalla-Mourzouk La route de Soukna-Waw Al-Kabir La route de Waw Al-Kabir-Qatroun La route de Qatroun-Mourzouk La route de Mourzouk-Tripoli

La route de Tripoli-Ghadamès La route de Mourzouk-Ghadamès La route de Mourzouk-Ghat La route de Ghadamès-Ghat69.

Ces routes étaient relativement courtes par rapport à celles qu’empruntaient les caravanes pour se rendre au centre de l'Afrique. Le déplacement au long de ces routes était facile grâce à l'eau qu’on pouvait y trouver et au fait qu’un seul pouvoir politique régnait sur la région, nous voulons parler de l’Empire ottoman. Rappelons que toutes les étapes citées précédemment offraient des marchés dans lesquels se vendaient les produits en provenance du Soudan ou des villes du Nord. Ces routes intérieures eurent pour rôle de :

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