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Le « roman par mails » en littérature de jeunesse

Chapitre II : Présentation du corpus

III. Le « roman par mails » en littérature de jeunesse

1. Correspondances privées d’adolescents:

le journal intime, le roman épistolaire et le « roman par mails »

Tout adolescent, à un moment ou à un autre se sa vie, a côtoyé l’idée de posséder un journal personnel. Habitude d’écriture journalière privée, qui touche de préférence les filles, le journal a un rôle important dans l’histoire de tout jeune individu : lieu du secret, espace de liberté, il marque, la plupart du temps, un passage dans une étape de la vie. Symbole du changement qui s’opère dans la personnalité, il est le signe d’une maturité reconnue, l’accès à la connaissance de soi, le moyen de transiter d’un état de désordre intérieur à l’ordre et à l’équilibre. Cette pratique d’écriture de l’intime résiste encore à l’heure actuelle, même si elle est en forte baisse66, à cause de l’attrait indéniable qui représentent les nouvelles formes de communication électronique (tchats, mails et forums).

Le vrai journal intime, celui qu’on écrit en secret et que personne ne doit lire, comme les vraies lettres ou les vrais mails qu’on échange, ne sont destinés à aucun

66 D’après une petite enquête que j’ai mené personnellement en 2007, à l’intérieur de mes classes d’italien, auprès d’un échantillon de 83 élèves français, âgés entre 14 et 18 ans (33 collégiens de troisième, section européenne italien et 50 lycéens de seconde, première et terminale L et S) sur les pratiques d’écriture des adolescents aujourd’hui, le journal intime et les lettres traditionnelles papier ont été supplantés par les nouvelles formes d’écriture électronique: seulement 3 collégiens déclarent écrire un journal intime, par rapport à 1 lycéen de seconde et de première ; en terminale personne n’affirment posséder un journal intime. En troisième, seulement 2 élèves répondent écrire souvent des lettres, tandis que 10 le font rarement. En seconde, 2 élèves répondent écrire souvent des lettres, tandis que 1 le fait rarement. En première, seulement 2 élèves déclarent écrire souvent des lettres, tandis que 6 le font rarement; en terminale, 1 élève déclare écrire souvent des lettres, tandis que 7 le font rarement et 1 jamais. Les résultats de notre petit sondage nous permettent de confirmer la tendance attestée à abandonner, avec l’âge, les formes d’écriture traditionnelle sur support papier et, tout particulièrement, le journal intime qui n’a pas d’équivalents en cyberécriture (tandis que les lettres ont comme « équivalents électroniques » les courriels): le journal personnel, malgré en forte baisse, reste quand-même l’apanage des collégien(ne)s, qui trouvent refuge dans cette forme d’écriture profonde et secrète.

Les données changent pour ce qui concerne les nouvelles formes de communication électroniques, fréquentées par un nombre plus important de jeunes: 12 collégiens déclarent utiliser tous les jours le

mail et 9 au moins une fois par semaine ; 3 élèves de seconde disent se connecter tous les jours et 7

au moins une fois par semaine; 11 élèves de première les fréquentent tous les jours et 9 au moins une fois par semaine; 3 élèves de terminale tous les jours et 10 au moins une fois par semaine. Pour les

forums, 4 collégiens les fréquentent tous les jours, contre 3 élèves de seconde et 5 élèves de

première ; 7 élèves de première au moins une fois par semaine et seulement 2 élèves de terminale se connectent au moins une fois par semaine. Pour les chats : 11 collégiens chattent tous les jours et 5 au moins une fois par semaine ; 4 élèves de seconde tous les jours et 3 au moins une fois par semaine ; 9 élèves de première au moins une fois par semaine ; 5 élèves de terminale tous les jours et 6 au moins une fois par semaine.

Le courrier électronique et le tchat restent les moyens de communication les plus utilisés, tout âge confondu.

autre lecteur que soi-même ou son correspondant. A partir du moment où l’on parle de littérature de jeunesse, on entre dans le cadre de la fiction : le texte, écrit et lu par un public ciblé, est donc « sur-destiné » et vise le potentiel lecteur adolescent. Le récit d’enfance et d’adolescence (en forme de journal ou de lettres adressées) a toujours fait partie de la littérature proposée aux jeunes et il a tenu une part importante dans ce que Denise Escarpit appelle « les classiques de la littérature d’enfance et de jeunesse» :

« A l’heure où l’édition accueille chaque jour de nouvelles collections dans lesquelles tel ou tel, qu’il soit écrivain [...], évoque son enfance ou fait le récit de sa vie en faisant une part large à l’enfance, à l’heure où le journal intime revient à la mode [...], l’édition de jeunesse poursuit, de diverses manières et avec des bonheurs divers, la publication de « récits d’enfance », réels ou fictifs, destinés aux lecteurs enfants ou adolescents. [...] » (Escarpit, 1993 : 23-24).

En paraphrasant Denise Escarpit, nous proposons le terme de « récits personnels d’adolescents » pour indexer des textes écrits dans lesquels les écrivains adultes, par divers procédés littéraires, de narration ou d’écriture, racontent l’histoire d’un adolescent - lui-même ou un autre -, ou une tranche de la vie d’un adolescent : il s’agit de récits biographiques réels ou fictifs.

Dans le cas de la littérature de jeunesse, ces récits personnels s’adressent de préférence à des adolescents : « il s’agit de leur faire partager une expérience de vie qui les aidera à vivre leur propre vie, soit que le récit proposé offre un modèle - positif ou négatif -, soit qu’il évoque des périodes ou des événements qui permettront au lecteur de comprendre le monde dans lequel il vit, et, par là même, l’aideront à construire ses jugement et comportements [...] » (Escarpit, 1993 : 24). Denise Escarpit date l’apparition du récit autobiographique à la fin du XVIIIe siècle, au moment où s’épanouissent les notions de personne, de subjectivité et d’individualité. Un intérêt nouveau est porté à l’enfance qui se traduit aussi en littérature et l’enfant devient finalement personnage de littérature.

Littérature initialement conçue à des fins d’édification religieuse, morale, civique et patriotique, c’est seulement à la fin du XVIIIe siècle que se développe une

« des mini-récits, parfois des pièces de théâtre, qui mettent en scène des jeunes enfants, essentiellement dans leur milieu familial ou leur environnement immédiat et dans leur comportement quotidien, avec leurs qualités et leurs petits défauts qu’ils apprendront à corriger. On ne se pose plus la question « l’enfant est-il naturellement bon ? ou naturellement mauvais ? » : Rousseau est passé par là. Ce n’est plus l’enfant exemplaire, mais l’enfant ordinaire qui se doit de devenir exemplaire [...] » (Escarpit, 1993 : 27).

Il est notoire qu’au XIXe siècle, dans la bourgeoisie, les petites filles tenaient des journaux. Philippe Lejeune, dans son étude Le moi des demoiselles, dresse un portrait magnifique des journaux de jeunes filles du XIXe siècle. Ces écrits n’avaient rien de spontané car cela faisait partie des techniques éducatives de l’époque :

« À un certain age, on mettait une petite fille au journal, comme on la mettait au piano. Parfois vers huit ans ; en général vers dix ans. [...] La fonction de ce journal est double : devoir de style, contrôle moral. [...] Rien à voir, donc, avec la petite fille ou la jeune fille d’aujourd’hui, qui tient un journal de sa propre initiative, pour se créer un espace secret où elle puisse exister en marge de sa famille et de l’école. Ceux des petites filles du XIXe siècle sont intimes, en ce sens qu’elles y examinent jour après jour l’état de leur âme, mais ils n’ont rien de secret. Leur âme est ouverte au regard de la mère, qui en profite pour corriger en même temps les fautes de style, de grammaire et d’orthographe [...]. On a donc vu paraître un nouveau type de production pédagogique, des romans-journaux, qui racontaient des aventures morales en faisant semblant d’épouser la forme du journal. Les premiers de ces romans s’adressaient aux jeunes filles plus qu’aux petites filles, avec une technique narrative proche encore de celle du roman-mémoire [...] » (Lejeune, 1993 : 41-42).

Selon Poulou (1993), c’est depuis le début du XXe siècle qu’un intérêt nouveau a été porté à l’adolescence, résultat de l’exploration de voies nouvelles par la psychologie et la psychanalyse. En considérant l’adolescence comme une période spécifique de la vie, une période déterminante dans la construction de la personnalité, elles ont pu influer sur la démarche autobiographique. Si l’autobiographie se propose de relier les étapes d’une vie, l’adolescence, présentée comme un moment clé dans la formation de l’individu, devient le moment

privilégié sur lequel il faut s’arrêter et réfléchir. Selon Di Cecco (2000), en donnant une voix à l’adolescente diariste, les auteures de ces romans proposent le journal comme une méthode d’analyse, voire de thérapie, qui permet de remplacer la mère à titre de confident.

Dans l’histoire des représentations de l’écriture intime pour adolescents, la démarche autobiographique est essentiellement présentée sous deux modalités différentes : d’un côté les récits autobiographiques, dans lesquels le rapport à la mémoire est particulièrement fort (« le label d’authenticité va de pair avec le label d’exemplarité ») et l’écriture, presque inapte à rendre le vécu, devient un outil de consignation de faits le plus souvent dramatiques; de l’autre côté les journaux intimes et les romans par lettres, dans lesquels l’écriture intime est montrée comme le moyen privilégié d’accéder à soi, à la connaissance de soi.

Journaux intimes, correspondances et récits qui comportent des lettres ou des pages de journal (ou qui marient les deux !) au sein d’une narration à la première personne où un adolescent, narrateur fictif, se raconte, se multiplient sur le marché éditorial pour la jeunesse :

« Les diverses représentations qui sont données de l’écriture intime [à travers ces mises en scènes de pratiques adolescentes] ne s’excluent pas l’une l’autre. Elles sont montrées comme dépendantes d’une personnalité et d’une période de la vie. Elles constituent en quelque sorte les étapes possibles d’un cheminement qui irait de l’acceptation de soi à la connaissance de soi, de la prise en compte du monde extérieur à la mise en ordre de celui-ci, l’écriture intime étant le moteur de ce cheminement [...] » (Poulou, 1993 : 122)

La correspondance, en particulier, semble intéresser plus particulièrement les écrivains pour la jeunesse. Dans le cadre du roman réaliste, beaucoup de titres pour préadolescents sont construits autour de la correspondance entre une petite fille et sa grand-mère. On trouve néanmoins quelques titres intéressants qui relatent la correspondance entre adolescents67 : Voilà un baiser de A. Perry-Bouquet, Seuil, Point Virgule, 1981 ; Chère camarade de F. Thomas, Flammarion, Castor Poche Senior, 1989 ; Les lettres de mon petit frère de C. Donner, École des loisirs, Neuf, 1991; Pauline en juillet de J. Mirande, Rageot, Cascade, 1994 ; Amies sans

67 Vu le nombre important d’ouvrages, notre but n’est certainement pas de proposer une liste exhaustive, mais simplement des suggestions liées à nos lectures, nos découvertes, nos coups de cœur !

frontières de H. Montardre, Rageot, Cascade Pluriel, 1996 ; Un cœur au creux de la vague de H. Cortex, Rageot, Cascade, 1998 ; Lettres secrètes de M. Delval,

Flammarion, Castor Poche, 1999 ; L’ombre de papier de P. Coran, Flammarion, Tribal, 2000 ; Chaque jour je t’écrirai de M.-C. Bérot, Flammarion, Castor Poche, 2002 ; Enquête par correspondance de A. Rocard, Grasset Jeunesse, Lampe de poche, 2003 ; De toits à moi de F. Aubry, Magnard Jeunesse, Drôles de filles, 2003 ; Gilly grave amoureuse, 13 ans, presque 14... de C. Robertson, Bayard Jeunesse, MilleZime, 2003 ; Moi, Delphine, treize ans... de B. Peskine, Pocket Junior, 2004.

Pratique adolescente par excellence, écrire un journal intime ne signifie pas seulement écrire sa propre histoire, parler de soi, aborder l’intime, mais aussi répondre à ce que Jean Perrot (1995) appelle « l’exigence sociale de culture de l’intériorité ». L’écriture des femmes emprunte de préférence les registres d’une vie intérieure marquée par la culture du sentiment : «La « civilisation des moeurs » imposée à la petite fille à travers les activités de piano, de danse, à travers une éducation au maintien et à la « disposition à sentir », correspond donc à un apprentissage et à une injonction d’intériorité qui désignent à la fois un âge [...] et l’identité sociale d’un sexe » (p. 8).

À l’heure actuelle, dans plusieurs romans publiés récemment dans les collections pour préadolescents et adolescents en France, on rencontre de plus en plus des diaristes adolescentes, protagonistes des fictions. Les auteurs ciblent le public féminin de façon plus rigoureuse, et les éditeurs publient des récits-miroirs écrits expressément pour plaire aux lectrices. Il s’agit en général de romans situés à l’époque contemporaine et découpés en chapitres courts : en effet dans le roman en forme de journal, les entrées par lettres représentent une façon de diviser le récit en courts épisodes. Je cite, à ce propos, à titre d’exemple68 : C’est la vie, Lili de V. Dayre, Rageot, Cascade, 1991 ; Pourquoi pas ma perle ? de M. Farré, Gallimard, Lecture Junior, 1993 ; J’ai tant de choses à te dire de J. Marsden, Flammarion, Castor Poche Senior, 1993 ; Avec tout ce qu’on a fait pour toi de M. Brantôme, Seuil Jeunesse, Fictions, 1995 ; Le journal de Clara de B. Peskine, Hachette Jeunesse, Poche Cadet, 1997 ; Le cahier d’amour de J. Hoestlandt, Bayard Poche, Cœur Grenadine, 1999 ; Journal sans faim de M. Bertin et R. Bertin , Rageot, Cascade Pluriel, 2000 ; Villa des dunes de Gudule, Grasset Jeunesse, Lampe de

68 Il ne s’agit pas de proposer, comme dans le cas précédent, une liste exhaustive, mais simplement des suggestions liées à nos lectures personnelles.

poche, 2000 ; Notre secret à nous de Gudule, Grasset Jeunesse, Lampe de poche, 2001 ; De silences et de glace de J. Billet, École des loisirs, Médium, 2002 ; La

p’tite Hélène de Claire Mazard, Syros Jeunesse, Les uns et les autres, 2004; Jamais contente. Le journal d’Aurore de M. Desplechin, École des loisirs, Médium, 2006.

D’après l’analyse de Di Cecco (2000), sur une sélection de 16 romans contemporains pour adolescentes en forme de journal intime (ou qui intègrent des extrait de journal), l’imitation de la forme du journal reste superficielle : la narration à la première personne (l’auteure écrit au nom d’une jeune diariste fictive, racontant sa vie imaginaire sans « pacte autobiographique ») et la fragmentation des entrées, introduites par la date, représentent les seuls traits empruntés au journal.

C’est à des considérations similaires (faible illusion et mimétisme très superficiel) que nous sommes arrivés à la suite des observations d’un nouveau sous-genre pour adolescents que nous avons vu naître en France depuis quelques années : le « roman par mails ». Dans les paragraphes suivants nous allons en détailler les caractéristiques énonciatives et justifier nos affirmations.

Depuis quelques années nous fréquentons assidûment le marché éditorial jeunesse, ainsi que le rendez-vous annuel incontournable des professionnels de l’édition jeunesse, le célèbre Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil pour suivre de près l’évolution et les nouvelles tendances des fictions pour adolescents. Nous avons donc pu constater combien le thème du virtuel et de la communication électronique, abordée de manière plus ou moins directe, se développent de plus en plus dans les livres pour préadolescents et adolescents: les romans de science-fiction traitant de réalités virtuelles, de cybernétique, de téléscopages spatio-temporels et d’Internet du futur en font la part belle. Il en va de même pour les fictions qui basculent vers le fantastique (les créatures virtuelles prennent vie ou les humains se retrouvent prisonniers de mondes virtuels...). Beaucoup de titres69 explorent, sur le mode du fantastique, le monde des jeux vidéo d’une manière plus ou moins directe (parfois les auteurs intègrent au récit des extraits de conversation en directe) : No pasarán, le jeu de Christian Lehmann (École des loisirs, 1996, coll. Médium), Andreas, le retour de Christian Lehmann (École des loisirs, 2005, coll. Médium), Ne sois pas timide de Claire Ubac (École des loisirs, 2007, coll.

69 Nous ne voulons pas prétendre à l’exhaustivité, mais proposer une sélection volontairement large de lectures qui interrogent les mondes virtuels et qui sont le fruit de nos recherches, pour donner une idée de la richesse des thèmes et de la variété des genres des fictions pour la jeunesse publiées ces dernières années.

Médium), La boutique du vieux Chinois de J. Venuleth (Poche Jeunesse Junior, 1997), Double jeu de M. Séassan (Pocket Junior, 2001), Le naufragé du cinquième

monde de H. Ben Kemoun (Castor Poche Flammarion, 2000), Le démon de la console de K. Quénot (Albin Michel Jeunesse, série « Les compagnons de la

peur »), Magic Berber, Joke, Natacha, Monsieur William, Alias de E., L. et M.-A. Murail (Pocket Junior, série « Golem », 2002), L’invasion des cyborgs de Metantropo (Magnard Jeunesse, Les fantastiques, 2000), Ouragan de E. Sanvoisin (Magnard Jeunesse, Les fantastiques, 2000). D’autres nous plongent dans les jeux de rôle virtuels (Destination cauchemar ! de Gudule, Nathan, Lune Noire, 1998 ;

Virus L.I.V3 ou La mort des livres de C. Grenier, Poche Jeunesse Senior, 1998),

dans le monde du clonage (Clone connexion de C. Lambert, Mango Jeunesse, Autres Mondes, 2002) ou dans des réseaux virtuels planétaires (Les internautes :

Les portes du temps, Le mystère du Caucase de F. Valéry, Magnard Jeunesse, Les

fantastiques, 1998, 2001).

La science-fiction aussi, grâce au roman policier et au thriller informatique, occupe une grande partie du marché éditorial jeunesse: Virtuel : attention, danger ! de C. Grenier (Milan, Zanzibar, 1994), Cycle du multimonde : la musicienne de l’aube,

Les lagunes du temps, Cyberpark, Mission en mémoire morte de C. Grenier

(Hachette, Vertige Science-fiction, 1996, 1997), L’ordinaTueur, @ssassins.net de C. Grenier (Rageot, Cascade Policier, 1997, 2001), Vacances d’enfer.com de G. Douet (Nathan, Lune Noire, 2001), Piège sur le net de F. Kelly (Actes Sud Jeunesse, Jamais deux sans trois, 2000), Pirates poursuite de B. Balan (Pocket Junior, Cyber-roman, 1999), Slum City, Le chasseur lent, Les guerriers du réel de J.-M. Ligny (Hachette J, Vertige Science-fiction, 1996, 1998, 1999), Console à haut

risque de C. Lambert (Hachette jeunesse, Vertige policier, 1999), Terminal Park de

F. Sautereau, Flammarion, Castor Poche « Science-fiction », 1997).

Beaucoup de séries de romans policiers nous viennent directement des Etats-Unis :

Nom de code : Gemini 7, Meutres dans le cyberspace, Destinataire inconnu, Le maître du cybermonde de J. Cray (Gallimard Jeunesse, Folio Junior « Internet

Aventures », série « Danger.com »), L’aventurier du web, La cité virtuelle,

Correspondant Fantôme, Menaces en ligne (Gallimard Jeunesse, Folio Junior

« Internet Aventures », série « @Cybersurfers. »), S.O.S. sur le net, Echec et Net,

Virus !, Connexion interdite de M. Coleman (Gallimard Jeunesse, Folio Junior

« Internet Aventures », série « Internet détectives »).

Mais ils apparaissent aussi de nouveaux genres, à la frontière entre plusieurs genres, à l’exemple de l’« albums-romans-photos-effets spéciaux » (CYBERMAMAN ou le

voyage extraordinaire au centre d’un ordinateur de A. Jardin, Gallimard Jeunesse,

1996).

Certains romans réalistes, aux frontières de la science-fiction (Ados blues de Frank Andriat, Éditions Memor, Bruxelles, 2003, coll. Couleurs), sont de préférence des romans-miroirs à la première personne qui abordent le monde virtuel sous l’angle de la correspondance quotidienne : de l’échange de mails avec les adultes (Tout doit

disparaître de Mikaël Ollivier, Éditions Thierry Magnier, 2007), à la reproduction

plus ou moins fidèle de la correspondance électronique entre adolescents en mode synchrone (Quand l’amour s’en mail de Jean-Marie Deffossez, Rageot, 2006, coll. Métis ; La cité des fleurs fanées d’Éric Dejaeger, Éditions Memor, Bruxelles, 2005, coll. Couleurs) ou asynchrone (E-den de Mikaël Ollivier, Raymond Clarinard, Éditions Thierry Magnier, 2004 ; Star-crossed lovers de Mikaël Ollivier Éditions Thierry Magnier, 2002).

La créativité des auteurs et des éditeurs pour attirer le lectorat adolescent est surprenante: des romans en forme de « journal intime sur écran » (Un jour un Jules

m’@imera de Yaël Hassan, Éditions Casterman, 2001, coll. Feeling ; Maman les p’tits bateaux de C. Mazard/M. Hyman, Casterman, Romans Dix et plus, 1999 ; Le méli-mélo d’Alma et Léo de S. Vandersteen, Les portes du Monde, 2003) aux

« romans pédagogiques par mails » pour l’apprentissages des langues étrangères (à l’exemple de Romeo@Juliette de Manu Causse, Éditions Talents Hauts, 2006, coll. De l’une à l’autre langue, qui alterne des mails en français et anglais), le choix est très large.

Depuis 2001, grâce au roman de Rachel Hausfater-Douieb et Yaël Hassan, De

S@cha à M@cha (Castor Poche, coll. La vie en vrai), on voit apparaître les

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