1.2 Résonance magnétique nucléaire
1.2.2 Réalisation expérimentale
1.2.2.3 RMN d’extinction
2 3 4 5 6 7 8 0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 A m p li tu d e (u .a .) L ar ge u r d e ra ie ( m T) Gradient (mT/cm) amplitude largeur de raie
Figure 1.11 : Largeur à mi-hauteur et amplitude de la raie d’absorption RMN en fonction
du gradient de champ magnétique appliqué. Le gradient optimal est d’en-viron0,083mT·cm−1. C’est ce gradient qui compense le mieux le gradient de champ magnétique dû au champ résiduel du solénoïde de désaimantation et au centrage éventuellement imparfait de la cellule.
cela, on effectue des séries d’impulsions de plus en plus longues. Comme la bobine
de mesure est perpendiculaire au champ magnétique de RMN, l’amplitude V
0de
la tension induite à ses bornes immédiatement après l’impulsion est donnée par la
relation :
V
0∝ |sinβ|. (1.13)
Un exemple de courbe de calibration est donné figure 1.13. Pour ce cas particulier,
une impulsion bascule l’aimantation de 1,92°. Cette calibration a été effectuée à
700kHz. Pour un angle de basculement de 180°, on doit effectuer 90 impulsions. La
largeur spectrale excitée sera alors environ 2×700/90 ≃ 16kHz. Il convient donc
de vérifier que les décalages en fréquence qu’on mesure soient compris largement
dans cette bande passante. Si ce n’est pas le cas, on peut remédier à la situation en
retirant des atténuateurs avant le spectromètre de RMN pulsée pour injecter plus de
courant. Si on multiplie le courant dans la bobine par 10, la longueur des impulsions
nécessaires est divisée par 10 et leur largeur spectrale est multipliée par 10. On perd
cependant en résolution sur les angles de basculement.
1.2.2.3 RMN d’extinction
Nous avons effectué certaines mesures en pratiquant ce que nous appelons RMN
d’extinction. Il s’agit d’observer le signal de précession libre des spins après avoir
1.2 Résonance magnétique nucléaire
Figure1.12 : Schéma du dispositif de RMN pulsée. Le générateur d’impulsions est
com-mandé par un ordinateur et les impulsions qu’il génère sont amplifiées par un amplificateur de puissance. Le signal de précession libre est amplifié 1000 fois avant d’être mélangé à un signal décalé de15kHz par rapport au signal d’entrée. Le signal filtré est enregistré via une carte d’acquisition.
coupé l’excitation de RMN continue. Ces observations sont intéressantes lorsqu’on
est en régime non linéaire pour la RMN continue, c’est-à-dire à de grands angles de
basculement des spins.
Le déroulement d’une mesure est le suivant : on commence à mesurer une raie de
résonance à forte excitation, quand on estime avoir atteint l’angle de basculement
souhaité, on coupe l’excitation et on mesure le signal de précession. Le dispositif
expérimental est une combinaison des systèmes de RMN pulsée et continue, détaillée
figure 1.14. L’interrupteur utilisé est un simple interrupteur mécanique qui coupe le
signal en environ1µs et sert également à déclencher l’acquisition de données.
On obtient des résultats similaires à ceux d’une expérience de RMN pulsée, à ceci
près que dans le cas d’expériences de superfluidité de spin, la cohérence est déjà
établie dans l’échantillon au début de la relaxation des spins. Dans une expérience
de RMN pulsée, la cohérence s’établit dans les quelques millisecondes qui suivent
l’impulsion.
Chapitre 1 Techniques expérimentales
0 0,5 1 1,5 2 2,5 0 20 40 60 80 100 120 140 A m p li tu d e Impulsions Amplitude à t=0 Ajustement : A |sin(πn/93,34)|Figure 1.13 : Calibration du spectromètre de RMN pulsée. L’amplitude du signal
im-médiatement après l’impulsion radiofréquence suit une loi sinusoïdale en fonction du nombre d’impulsions. L’ajustement est réalisé sur la première demi période. Au delà, l’ajustement diverge des points expérimentaux, prin-cipalement à cause de l’inhomogénéité du champ magnétique. Cette courbe indique qu’un angle de basculement de90°correspond à46,67 impulsions.
Figure 1.14 : Le dispositif de mesure de RMN d’extinction. On mesure la RMN continue
traditionnelle avec le même dispositif qu’auparavant, mais il est possible de mesurer le signal de sortie sans passer par la détection synchrone et observer ainsi les régimes transitoires.