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CHAPITRE I : ACCIDENT ET RISQUE

1.2. Risque professionnel

La Royal Society (1983) a défini le risque comme la probabilité qu’un événement défavorable particulier se produise pendant une période indiquée ou des résultats d'un dysfonctionnement particulier (Greene, 2005).

Selon (Määttä, 2003), un risque se caractérise par trois concepts : les dysfonctionnements qui développent les scénarios d'accidents (s), la probabilité de l'occurrence de scénarios d'accidents, et les conséquences de scénarios d'accidents en termes d'une certaine mesure de perte.

Dans les sociétés modernes la sécurité du lieu de travail est un sujet important, et les risques au travail sont systématiquement évalués (Harrissona et al., 2003), cependant, comme cela est confirmé par (Leveson, 2004), les changements dans les situations de travail étendent les

limites des modèles courants d'accidents et de nouvelles approches et techniques d’ingénierie de sécurité sont nécessaires.

(Harrissona et al., 2003) a essayé de catégoriser ces changements dans les classes suivantes : (1) Pas de changement rapide de technologie, (2) Changement du processus des accidents, et (3) Complexité et couplage croissants.

Selon (Määttä, 2003), une partie de ce changement est à cause du partage de la commande des systèmes avec l'automatisation entre des opérateurs dans de nouvelles positions stratégiques, ce qui provoque un nouveau besoin de connaissance, particulièrement pour maîtriser des perturbations et des situations inattendues.

En présentant une remarque intéressante, (Leveson, 2004) en expliquant que le risque est un concept qui émerge au niveau du système, en déterminant les rapports entre des sous– systèmes (équipements ou composants ou humain), dans le contexte du système total. Par conséquent, on ne peut pas évaluer le risque en isolant des sous–systèmes ou des composantes.

De notre point de vue, chaque risque est défini pour un couple de danger/cible. Pour caractériser un risque, nous devons définir quatre éléments : (1) la source de dangers, (2) la cible, (3) le mode d’impact, et (4) les processus accidentels.

Donc le risque est un concept mutuel, ce qui n’est pas le cas pour le manque de fiabilité.

1.3. Processus accidentel

Un ensemble d’évènements qui peut mener à un accident forme le processus de l’accident ou le scénario accidentel. Dans ce travail on considère qu’un accident est le résultat systématique d’une série d’événements, en conséquence, afin de l’empêcher, on doit utiliser des approches systématiques.

(Hollnagel, 1999) a décrit un accident comme une chaîne ou un ordre d’échecs, de défauts de fonctionnement et d’erreurs, on l’appelle la chaîne des évènements. Alors, chaque scénario accidentel est décomposé en une série d'événements et une probabilité est assignée à chacun de ces événements (Turner et al., 2003). L’événement est une occurrence en temps réel (ONS, 1992), décrivant une action discrète, typiquement une erreur, un échec ou un défaut (NASA, 2003) et un « événement dangereux (ou accidentel) » peut être défini comme déviation d’une activité ou une technologie qui mène vers des conséquences indésirables. Les évènements dangereux peuvent provoquer des événements critiques. L’événement critique est généralement défini comme perte du contrôle ou perte de l'intégrité physique (De Dianous et al., 2006).

Une chaîne d’évènements peut entraîner un accident seulement si elle forme « un ensemble de rupture », pour cet accident. Un ensemble de rupture est minimal si l'ensemble ne peut pas être réduit sans modifier son statut d’ensemble de rupture (Rausand, 2005g).

Les évènements se produisent du fait de causes. Une cause est la caractéristique ou le comportement d’une personne ou d’un élément qui influence la probabilité des événements, et la cause racine est la cause la plus fondamentale qui peut être raisonnablement identifiée et qui peut être contrôlée (Livingston et al., 2001). La cause racine est le point d'arrêt dans l'évaluation des facteurs causaux. C'est l'endroit où, avec la modalité de reprise appropriée, le problème ne se reproduira plus (ONS, 1992)

En utilisant la même idée, on distingue, aussi, le facteur de contribution qui est un événement ou une condition qui ont pu contribuer à l'occurrence des résultats indésirables, mais, si éliminés ou modifiés, par eux-mêmes n'auraient pas empêché l’accident (NASA, 2003).

Normalement, les processus accidentels sont très compliqués, pour faciliter l’analyse et la définition de mesures de prévention, on essaie de définir les processus accidentels en termes d’évènements indépendants, et contrôlables. L'indépendance implique que l’occurrence d’un

évènement n'aura aucune influence sur les autres évènements, ce que n'est pas toujours une supposition réaliste (Rausand, 2005e).

D’autres facteurs de complexité des scénarios accidentels sont des combinaisons d’évènements de natures différentes. Selon (Jo et al., 2003), la plupart des accidents principaux se produisent avec un couplage d'erreurs humaines et d'échecs mécaniques.

Selon (Leveson, 2004), les accidents se produisent quand des dysfonctionnements des composants, des perturbations externes et /ou du système ne sont pas bien manipulées par le système de commande. Cette synthèse donne une idée de la complexité du processus accidentel, lorsqu’on doit revenir aux concepts élémentaires et basiques qui forment le système, d’un coté, et l'opération du système. et la manipulation et le contrôle de system d’un autre coté.

(Määttä, 2003) regroupe des modèles de base pour les phénomènes d'accidents en trois catégories :

¾ Le modèle de système : interpréter un accident comme événement basé sur le système. ¾ Le modèle de processus : voir un accident comme le déroulé des événements, ce qui

implique que le facteur de temps est un élément important dans la description d'un accident.

¾ Le modèle d'énergie : définir un accident comme l’interaction d’un agent de danger avec une cible.

(Leveson, 2004) défend l’idée de considérer l’accident dans le contexte systémique.

En utilisant le modèle de processus et le modèle de système, en même temps, (Ternov et al., 2004) a essayé de décrire l’accident comme l’effet de perturbations multiples qui agissent l'une sur l'autre au point où les mécanismes de défense du système sont insuffisants pour contrecarrer l'impact négatif sur le système.

Pour la STG, une sorte de processus accidentel aboutissant à couper la main de l’opérateur peut être produit par une erreur de l’opérateur pour distinguer la position de la lame, du fait de sa fatigue et du manque de lumière.