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CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE

1.3 O RIENTATIONS DU MELS EN CE QUI CONCERNE LE FRANÇAIS ECRIT

1.3.1 Programme de formation de l’école québécoise

Le Programme de formation de l’école québécoise, pour l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire, exige de l’élève qu’il maîtrise plusieurs compétences disciplinaires (MEQ, 2001). Il en présente quatre précises pour le domaine du français, langue d’enseignement : la compétence 1 « Lire des textes variés », la compétence 2 « Écrire des textes variés », la compétence 3 « Communiquer oralement » ainsi que la compétence 4 « Apprécier des œuvres littéraires ». Pour respecter les exigences concernant la compétence 2, « Écrire des textes variés », l’enseignant du premier cycle du primaire doit amener l’élève à écrire de courts textes pour relater un sujet précis, à apprendre certaines stratégies d’écriture et à les appliquer. Aussi, l’enseignant doit l’accompagner dans l’acquisition de savoirs concernant l’orthographe grammaticale et lexicale, mais aussi dans leur utilisation (MELS, 2009a). L’élève doit donc être en mesure d’écrire de petits textes en tenant compte du sujet demandé, mais aussi des éléments importants de l’orthographe. L’orthographe lexicale constitue l’un des objets d’évaluation de la compétence à écrire du programme du MEQ (2001). L’élève, en fin de troisième cycle, doit être en mesure d’orthographier correctement les mots communs. La connaissance de l’orthographe lexicale, qui est nécessaire au développement de la compétence à écrire, détient donc une place importante dans le cheminement de l’élève du premier cycle du primaire et il devra continuer d’enrichir cette compétence jusqu’à la fin de sa deuxième année du troisième cycle du primaire.

Mise à part la compétence à écrire dans le domaine de la langue française, le Programme de formation de l’école québécoise présente également des compétences à développer en lien avec d’autres formes d’expression telle que la musique dans le domaine des arts. Ce domaine d’apprentissage est présenté comme étant un langage spécifique que l’élève doit s’approprier (MEQ, 2001). L’apprenant est donc amené à développer ce langage à travers diverses compétences, mais également à maîtriser ses outils et ses règles

spécifiques. En musique, l’élève a à réaliser divers apprentissages relatifs aux représentations graphiques, aux structures et au rythme, lesquels apprentissages se retrouvent également en orthographe lexicale (MEQ, 2001). Cet art, qui nous intéresse dans cette recherche, est aussi en lien avec certaines compétences transversales identifiées et décrites par le MEQ dans le programme de formation, dont entre autres, la compétence à communiquer de façon appropriée. Ces éléments portent à croire que la musique comporte certaines caractéristiques qui peuvent être reliées au domaine des langues.

1.3.2 Plan d’action du MELS, table de pilotage et progression des apprentissages En 2001, le MEQ publie un plan d’action intitulé Lire, écrire,

communiquer…réussir! (MEQ, 2001). Ce plan vise à mettre l’accent sur l’importance des

compétences à acquérir en français, langue d’enseignement dans les écoles québécoises. Il propose des pistes d’intervention à l’intention des intervenants scolaires, des enseignants, des élèves ainsi que des parents pour favoriser une meilleure qualité du français. Une de ces pistes consiste à mettre l’emphase sur l’importance de l’écriture en suggérant certaines actions à poser par les enseignants. Ce plan d’action révèle que la préoccupation par rapport au développement de la capacité à écrire chez les élèves québécois est bien présente depuis plusieurs années.

En 2005, le MELS (2006a) a mis en place une table de pilotage du Comité du travail sur l’évaluation du renouveau pédagogique au primaire. Celle-ci a été créée suite à certaines constatations concernant les effets de l’implantation du renouveau pédagogique. Le but principal de cette entreprise est donc de permettre une évaluation et un possible ajustement de la mise en œuvre du renouveau pédagogique. Cette table est composée de différents acteurs du monde de l’éducation comme des membres de l’Association provinciale des enseignants et enseignantes du Québec (APEQ) et de l’Association des directeurs généraux des commissions scolaires (ADIGECS). Le rapport final (MELS, 2006a) publié par ce regroupement démontre que l’aspect « orthographe lexicale » de la

compétence à écrire chez les élèves du primaire est une préoccupation importante et impose un changement.

Dans la foulée des travaux précédents, le document Progression des apprentissages du MELS (2009b), dont la vocation est d’apporter des précisions supplémentaires concernant l’apprentissage de la langue au niveau primaire, précise qu’à la fin de la deuxième année du troisième cycle du primaire, l’élève doit être en mesure de bien orthographier environ 3 000 mots, incluant de nouveaux mots, mais également tous ceux appris durant les années antérieures. Ce même document stipule qu’avant d’arriver à cette étape finale, l’élève devra avoir appris à écrire correctement 500 mots à la fin de la deuxième année du premier cycle du primaire. Pour y arriver, il aura donc à utiliser diverses stratégies d’apprentissage pour s’approprier l’orthographe de ces mots et être en mesure de bien maîtriser ceux-ci jusqu’à la fin du primaire. En mettant à profit ses stratégies d’apprentissage, par exemple en mémorisant de manière efficace les mots à apprendre, il saura plus aisément comment les écrire et pourra porter son attention sur d’autres éléments du texte, comme la syntaxe (Simard, 1995). Ainsi, des recherches sur des dispositifs d’enseignement destinés à faciliter l’apprentissage des élèves en orthographe lexicale s’imposent.

Avec le plan d’action du MEQ, la mise en place de la table de pilotage du renouveau pédagogique et le document de la progression des apprentissages, on constate que l’écriture est une compétence importante et préoccupante pour le Ministère, et ce, depuis plusieurs années. Un communiqué émis par la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Madame Line Beauchamp, démontrait la préoccupation constante du Ministère. Dans ce communiqué (2011), elle annonçait la venue de nouvelles mesures pour améliorer les performances des élèves dans certains domaines. Elle mettait tout particulièrement l’accent sur l’apparition possible d’une liste de mots uniforme à enseigner au premier cycle du primaire dans toutes les écoles. Cette annonce démontrait l’intérêt de la ministre envers la réussite en orthographe tôt dans le cheminement scolaire des enfants. En 2014, pour faire suite à cette annonce, une liste orthographique comportant, entre autres, les mots à

enseigner en première année du premier cycle du primaire, ainsi que des activités pédagogiques en lien avec cette liste ont été publiés (MELS, 2014). Certains chercheurs ont également démontré de l’intérêt face à l’acquisition de l’orthographe lexicale en début de scolarisation et ont expérimenté certains dispositifs d’enseignement.

1.4 DISPOSITIFS D’ENSEIGNEMENT FAVORISANT LE DEVELOPPEMENT DE