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CHAPITRE III : LA REVUE DE LA LITTERATURE

III.2. Revue de littérature empirique

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D’après BEIDOU(2010), le marché financier rural est caractérisé par une asymétrie d’information entre les agents. Cette asymétrie d’information augmente le risque, réduit la confiance et peut empêcher le développement de ce marché. Toute technique permettant de réduire cette asymétrie d’information peut améliorer l’offre et la demande de service financier et permettre l’amélioration du marché financier.

Se référant donc aux caractéristiques du marché financier rural, certains auteurs ont développé leurs études sur le warrantage en se basant sur la théorie des contrats et notamment l’asymétrie informationnelle. C’est ainsi que diverses études portant sur le warrantage ont été réalisées. Elles concernent essentiellement des études de capitalisation des expériences du warrantage en vue de les évaluer. Pour la revue de littérature empirique de cette recherche, nous nous sommes intéressés aux travaux réalisés sur les expériences en Afrique de l’Ouest. Plusieurs leçons peuvent être tirées de ces travaux. Aussi bien au niveau de la revue documentaire que sur les enquêtes de terrain, on constate des adaptations sous forme d’arrangements tripartites entre les différents acteurs : producteurs individuels, OP, IF (KONBLAMBIGUE, 2011). Le système de warrantage le plus pratiqué est celui inspiré des expériences du Niger c’est à dire la méthode à deux cadenas. La méthode de la tierce détention étant jugée très couteuse par les producteurs et non adaptée à notre contexte de pays pauvres. Ces études révèlent également une appréciation positive du système par tous les acteurs. L’appréciation positive que les producteurs font du système s’explique par le fait qu’il leur permette de trouver une garantie pour accéder au prêt sans brader leurs produits agricoles et de ce fait améliorer la commercialisation et/ou la sécurité alimentaire de la famille. Les IMF trouvent en ce système un nouveau produit financier pour le secteur agricole, en particulier pour les petits producteurs. Elles le considèrent également comme un instrument de sécurisation du crédit rural. De plus en plus, on assiste à un établissement progressif de confiance entre les OP et les IF. Autre leçon tirée de ces études, c’est le développement du système essentiellement par des projets de développement. La totalité des

systèmes observés a été développée sous l’impulsion de projets de développement financés par les bailleurs de fonds externes. Mis à part le Niger et récemment le Mali, il n’y a pas d’initiatives directes du secteur public ni du secteur privé dans ce sens. L’appui technique et le suivi de tout le processus est généralement soutenu par les projets. Cela remet en cause la pérennité du système car à la fin des projets, tous les services non financiers qui accompagnaient le système s’estompent.

Ces études ont permis d’aboutir à des conclusions intéressantes concernant le warrantage et l’asymétrie d’information. Selon BEIDOU (2010), le warrantage implique deux niveaux de contrat. Un contrat entre le producteur individuel et son OP et un autre contrat entre l’OP et l’IF. Dans ce cas, les OP de base sont constituées de groupes solidaires se cautionnant mutuellement. Ce sont des groupes plus ou moins homogènes composés de personnes ayant des activités en commun et se faisant mutuellement confiance. Ceci réduit le risque d’anti- sélection et le risque d’aléa moral entre l’OP et ses membres. Par la même occasion, l’existence d’une garantie liquide et divisible entre l’OP et l’IF permet de réduire l’asymétrie d’information.

Mais cette position est quelque peu nuancée par COULTER et SANI (2009). Selon eux, même si la garantie permet certains avantages, elle présente également des risques qu’il y a lieu de souligner. Le risque réside dans la gestion de cette garantie. Théoriquement dans la méthode des deux cadenas, cette garantie (le stock) est gérée par les responsables de l’OP mais qui ne peuvent y accéder sans la présence de ceux de l’IF grâce au principe du double cadenas. Alors qu’une IF, même quand elle le souhaite, ne peut pas répondre présente à chaque opération au niveau du magasin de stockage. Au contraire, l’IF sera tentée de compter sur la bonne foi de l’OP pour ne pas supporter les coûts liés à la gestion du stock. Cette situation est dangereuse car elle peut favoriser l’aléa moral surtout si le stock n’est pas assuré. Selon ces auteurs, il serait nécessaire de développer la tierce détention et l’assurance des stocks pour pallier à ces problèmes alors que cette tierce détention encouragerait sans doute les banques commerciales à s’intéresser à la pratique.

Conclusion

ConclusionConclusion

Conclusion

Le warrantage apparaît comme une réponse à l’amélioration des conditions de vie des producteurs Il permet une amélioration du rôle d’intermédiation des OP ainsi que la

warrantage permet l’augmentation de l’offre et la sécurisation des services financiers en milieu rural. Il contribue par la même occasion à l’amélioration des fonds de roulement des OP. Cependant, ces dernières ont davantage besoin de professionnalisme et d’appui technique et financier. En effet, pour bien assurer leur rôle d’intermédiation, elles auront besoin de bien maîtriser les activités de leurs membres et de pouvoir identifier les IF capables de répondre efficacement à ces besoins.

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