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L’entretien a commencé par des salutations puis l’explication de mes objectifs, le contenu de mon travail, et enfin, l’interview a commencé.

Lucile Peccavet : Fais-tu une différence entre le bruit et le son, si oui laquelle ?

Sandra Roessli : Moi je ne fais pas de différence. Parce que pour moi le bruit c’est un son, la musique c’est un son, le bruit c’est un son, alors je ne fais pas de différence.

L.P. : As-tu une définition de ce qu’est l’environnement sonore, le paysage sonore ou encore le soundscape ?

S.R. : Non, je ne sais pas ce que c’est. C’est peut-être le fait de sensibiliser les gens à l’écoute.

L.P. : Si je vous proposais une offre touristique qui vous sensibilise à l’environnement sonore justement, en Valais et qui vous apprend à écouter, est-ce que cela vous intéresserait ? Et sous quelle forme aimeriez-vous pratiquer des activités pour en apprendre davantage sur ce thème ?

S.R. : Oui, cela m’intéresserait. Et j’aimerais bien connaître ce que vous me proposeriez par exemple.

L.P. : Et bien, ce serait par exemple une promenade avec un guide/spécialiste de l’environnement sonore qui vous explique comment écouter dans cet environnement donné. Cela peut être une visite avec un audioguide qui rend compte de tous les sons qui nous entourent. Cela peut aussi être une balade avec les yeux bandés pour être obligé parce qu’on ne voit pas. Est-ce que cela vous donne des idées de ce que vous aimeriez faire ? S.R. : Alors oui, la balade les yeux bandés. Comme il y a les restaurants à l’aveugle, où je ne suis jamais allée d’ailleurs mais j’ai souvent pensé y aller. Et puis une balade pour apprendre à écouter le son.

L.P. : Dans quel endroit souhaiteriez-vous faire cette balade ?

S.R. : En ville et en forêt. Ou même dans une piscine couverte, parce que ça résonne. Un dimanche pluvieux où toutes les familles ont décidé de venir à la piscine. (Rires).

L.P. : Donc, seriez-vous intéressée d’en savoir plus si je vous proposais une activité gratuite sur ce thème ?

S.R. : Oui.

L.P. : Et si elle était payante ? Est-ce que vous aimeriez tout de même participer à ce genre d’activités pour en savoir plus ?

S.R. : Oui. Parce que je trouve que c’est normal. Lorsqu’on t’offre quelque chose et qu’on te donne de son temps, alors il faut payer, en argent ou en troquant.

L.P. : Dans cette partie de l’interview, je vais plutôt m’adresser à vous en tant que maman d’une personne aveugle. Est-ce que ce statut change votre environnement et change votre façon de vivre par rapport à l’environnement sonore.

S.R. : Enormément oui. Parce que quand je suis avec lui, je dois écouter pour lui. Sentir, voir aussi mais là on parle de l’écoute. Parce que le bruit, ca peut aussi dire danger. Je ne sais pas moi, il y a un grand vent et il y a une tuile qui tombe du toit et tombe sur ta cheminée, tu ne le vois pas mais tu entends et tu te dis « purée, il se passe quelque chose » et puis si il faut par exemple sortir de la maison parce qu’il y a un danger, et bien il ne sort pas tout seul, donc tu dois entendre pour lui.

L.P. : Qu’est-ce que cela a développé chez vous ? Etes-vous tout le temps à l’écoute ? S.R. : Je suis tout le temps à l’écoute mais sans faire attention, c’est tellement devenu normal, puisqu’il a 23ans. Même aussi quand il n’est pas là j’entend. Tiens, la petite fille est rentrée et elle court, ah ben super elle est donc rentrée, j’ai des voisins. Cela fait partie des habitudes, je ne m’en rend pas compte.

L.P. : Aimeriez-vous disposer d’activités qui vous apprennent à écouter, pour votre fils? S.R. : Ah oui. Et bien, lorsque l’on s’est installés à Itravers il y a dix ans, j’ai acheté un livre pour apprendre les chants des oiseaux et lui apprendre. Il a beaucoup aimé. Et souvent, je suis là, on écoute la télé, je fais la cuisine, on blague et il dit « ah, t’as entendu la sitelle ? » ou « il y a Dédé qui arrive » parce qu’il a entendu la voiture.

Il y a l’association des aveugles et malvoyants mais on ne fait pas d’activités avec eux parce que c’est des activités pour des aveugles mais qui n’ont que ce handicape. Alors Samuel ne peut pas faire du ski, ne peut pas faire de la baraque. Alors on est membres, on cotise parce qu’on soutient tout ce qu’ils font mais on ne fait pas d’activités. Pour l’instant pas, mais une fois qu’il ne sera plus à la Castalie et que je potasse mieux le programme, peut être que je vais trouver une activité qu’on pourrait faire.

S.R. : Cela s’appelle microcéphalie. Il est venu au monde avec un retard de croissance dans la tête et le cerveau aussi est petit. Il y a plusieurs formes de microcéphalie.

L.P. : Est-ce que pour vous, l’offre touristique en Valais est assez large pour ces personnes qui ont ces problèmes au quotidien ?

S.R. : Oui, il fait beaucoup beaucoup de choses. Il y a un chemin, je n’y suis pas encore allée non plus, mais tu peux aller marcher pieds-nus. Il me semble que c’est du côté d’Anzère. Je ne sais plus. Tu peux marcher sur des épines de sapin et ça fait de la sophrologie. Je trouve aussi bien de le faire avec Sam.

L.P. : Et des activités liées au son, en avez vous déjà entendu parler ?

S.R. : Non. Juste à la Tsoumaz, il y a le sentier des sens et là il y a deux chalets à l’entrée qui ont été aménagés et dont un particulièrement tu as des oiseaux empaillés et devant l’oiseau tu as un bouton et quand tu appuys tu as le chant de l’oiseau. Alors on aime bien aller là haut avec Sam.