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1. Conséquences maternelles ... 77 2. Retentissement fœtal ... 78

3 . critique des résultats de la littérature ... 84

K)- Analgésie postopératoire ... 85 IV- CONCLUSION ... 88 RESUME ... 90 BIBLIOGRAPHIE ... 97

I

L‟Appendicite aigue est la cause la plus fréquente d‟indication opératoire pour une douleur abdominale aigue chez la femme enceinte [1, 2]. Sa survenue en cours de grossesse expose à des difficultés diagnostiques supplémentaires et transforme la grossesse en cours en une grossesse à risque.

Sa présentation clinique, très variée, est source d‟erreurs diagnostiques et de retard à la prise en charge, cela même pour les cliniciens les plus expérimentés. Malgré les progrès réalisés en imagerie, le diagnostic d‟A.A est avant tout clinique. Devant un tableau typique, une intervention chirurgicale s‟impose, sans investigation complémentaire préalable, afin de diminuer le risque de complications, par une prise en charge rapide. En revanche, un tableau clinique douteux sera affiné par des examens cliniques et biologiques répétés, des techniques d‟imagerie, et parfois même, une cœlioscopie diagnostique, voire laparotomie, sera necessaire.Ainsi, la décision médicale est-elle delicate, exposant d‟une part à une laparotomie « blanche », et d‟autre part à une laparotomie « noire » révélant un appendice perforé et/ou une péritonite.

Les difficultés diagnostiques sont multiples en raison d‟un éventail de diagnostics différentiels encore « enrichi » par la grossesse, par les repères anatomiques, biologiques et d‟imageries modifiés, par un tableau clinique plus ou moins atténué par l‟état d‟immunodépression propre à la grossesse, par une réticence à utiliser des radiations ionisantes dans un but diagnostic et à

également à son fœtus exposé à une MAP ,à une fausse-couche tardive,à une SF ou à un RCIU.

Si une intervention chirurgicale n‟est jamais un geste anodin, en particulier au cours de la seconde partie de la grossesse, les conséquences d‟une non-intervention en cas d‟A.A sont beaucoup plus graves encore.

Notre travail à pour objectifs de :

1-décrire les particularités de l‟A.A. chez la femme enceinte en termes d‟évolution et de diagnostique clinique,

2-décrire les performances, les limites et les risques des outils diagnostiques classiques pendant la grossesse,

3-décrire les particularités d‟une intervention pour appendicectomie en cours de grossesse.

4-décrire les risques encourus pour la mère et le fœtus par l‟A.A et son traitement.

O

Il s‟agit d‟une étude rétrospective des cas d‟appendicites aigues au cours de la grossesse colligés dans les services de chirurgies viscérales à l‟Hôpital Militaire d‟instruction Mohammed V, durant une période allant de 2002 à 2008.

Nous avons eu recours à une consultation des archives des services de chirurgies viscérales de l‟HMI Med V à la recherche des cas d‟A.A survenant au cours de la grossesse, épaulée par une recherche bibliographique électronique à l‟aide des moteurs de recherche Pubmed, Sciences Direct, Hinari, en français et en anglais. Ainsi qu‟une recherche sur ouvrages à l‟aide de l‟Encyclopédie médico-chirurgicale et Masson.

Nous rapportons les différentes observations retenues, en insistant sur les éléments cliniques suivants : l‟âge en année, les antécédents médicaux, chirurgicaux et gynéco-obstétricaux, l‟histoire clinique, et les examens para cliniques effectués pour le diagnostic positif, étiologique et de gravité ainsi que la prise en charge thérapeutique et l‟évolution.

OBSERVATION N° 1

Mme D.Leila, âgée de 25ans sans antécédents médicaux ou chirurgicaux pathologiques notables, elle était primipare première geste. Au cours de sa grossesse a 24SA (14/03/07) la patiente s‟est présentée dans une formation hospitalière pour des douleurs de la FIDe associés à des vomissements avec fièvre non chiffrée sans notion de trouble de transit ni de présence de leucorrhée , où elle a été mise sous traitement symptomatique puis elle a été adressée chez elle.

Devant la non amélioration, la patiente avait consulté aux urgences de l‟HMI Med V le (20/03/07). L‟examen clinique avait trouvé une patiente consciente avec un état hémodynamique stable une fièvre à 38,5 avec une défense de la FIDe. L‟examen obstétrical était sans particularités.

Une échographie abdomino-pelvienne a été réalisée montrant une grossesse monofoetale évolutive avec une biométrie fœtale normale pour l‟âge gestationnel en position céphalique, une mise en évidence d‟une collection hypoéchogène au niveau de la FIDe mesurant 79/64mm avec agglutination des anses et épaississement du mésentère.

Un complément de bilan biologique avait montré une hyperleucocytose à 13900 /mm³ avec une CRP à 84 mg/l.

La patiente a été admise au bloc opératoire le 21/ 03/07 à 00h 30 dans un tableau d‟abdomen chirurgical qui avait nécessité une incision médiane sous ombilical sous anesthésie générale et qui avait trouvé une péritonite généralisée négligée avec fausses membranes diffuses dans tout l‟abdomen

toilette abondante ,un drainage par 2 lames de Delbet et une sonde gastrique ainsi qu‟une hémostase et fermeture point par point.

A la fin de l‟intervention, une tocolyse par Loxen a été démarrée, à raison de 2cc/h pendant 48 heures.

La culture du liquide péritonéal a mis en évidence l‟Escherichia Coli, ainsi un traitement antibiotique à base d‟ampicilline (Totapen 1g/6h) et Métronidazole (Flagyl 500mg/12h) à été instauré.

Les suites opératoires ont été simples. La grossesse s‟est déroulée sans autre problème particulier.

OBSERVATION N°2

Mme G.Hanane, âgée de 25 ans, primipare, sans antécédents pathologiques notables.

A 30 SA (07/11/03), la patiente avait présenté des douleurs abdominales prédominent en région lombaire, des nausées et des signes urinaires (pollakiurie et brulures mictionnelles) et une fièvre non chiffrée motivant une consultation aux urgences.

Un traitement à base d‟antibiotiques pour le compte d‟une infection urinaire a été démarré en ambulatoire, en attendant les résultats de l‟ECBU.

Une semaine plus tard, la patiente est admise dans un tableau d‟abdomen chirurgical avec une douleur abdominale généralisée prédominante en région lombaire, nausées vomissements bilieux, faciès altéré, fièvre à 39°C et épisodes de frissons.

L‟examen abdominal avait noté une défense abdominale avec un maximum au niveau de la région lombaire et un col fermé.

La biologie avait montré une hyperleucocytose à 19000/mm³ (82% de neutrophiles), et un ECBU stérile.

L‟échographie abdominale avait montré une collection abcédée rétrocoecale de 56mm et un épanchement péritonéal diffus. L‟échographie obstétricale avait objectivé, quant à elle, une grossesse monofoetale évolutive, de biométrie normale pour l‟âge gestationnel, en position céphalique.

L‟intervention conduite en urgence par voie médiane sus et sous ombilicale avait confirmé le diagnostic et avait trouvé une péritonite sur perforation appendiculaire en position rétrocoecale.

L‟histologie avait corroboré la nature aigue de cette appendicite érosive. Un traitement antibiotique à base nétilmicine sulfate et d‟ornidazole a été instauré.

Les suites opératoires ont été simples et une tocolyse par loxen a été institué durant la première semaine postopératoire : 2cc/h par voie parentérale durant les premières 48 heurs puis relais par voie orale.

La grossesse s‟est déroulé sans autre problème particulier et la patiente a accouché, par voie haute, à 40 SA d‟une fille de 3040 g en bonne santé.

OBSERVATION N°3

Il s‟agit de Mme B.Hayat, âgée de 24 ans, sans antécédent médicaux ou chirurgicaux pathologiques notables. Elle était primipare première geste.

Au cours de son 5ème mois de grossesse, la patiente s‟est présentée aux urgences de l‟HMI Med V (06/10/08) pour des douleurs abdominales brutales péri-ombilicales au début puis se sont localisées au niveau de la FIDe associées à des vomissements incoercibles évoluant dans un contexte de fièvre non chiffrée et chez qui l‟examen a retrouvé une femme avec un faciès altéré, fièvre à 38,5°C ,une sensibilité abdominale diffuse ainsi qu‟une défense localisée au niveau de la fausse iliaque droite.

Le toucher rectal était douloureux.

Le toucher vaginal était sans particularité.

La biologie avait montré une hyperleucocytose à 13000/mm³ et un ECBU stérile.

L‟échographie abdominale avait montré une grossesse monofoetale évolutive avec présence d‟un épanchement minime de la FIDe et des anses figées sans pouvoir individualiser l‟appendice évoquant en premier lieu un début de péritonite appendiculaire.

L‟intervention a été conduite en urgence (sous AG) par incision de Mac Burney et avait trouvé un appendice phlegmoneux, avec un petit épanchement séreux de la FIDe nécessitant une aspiration du liquide, une appendicectomie antérograde et un enfouissement du moignon. La pièce a été adressée pour une étude anatomopathologique.

Les suites opératoires ont été marquées par la survenue de contractions utérines ayant bénéficié d‟une tocolyse par Loxen durant toute la semaine post opératoire : 2cc/h par voie parentérale durant les premières 48h puis relais par voie orale.

Figure n°1. Coupe échotomographie montant une grossesse monofoetale évolutive de 22 SA (Crâne fœtale)

Figure n°2. Coupe échotomographie passant par la FIDe montrant un épanchement liquidien avec des anses agglutinés

OBSERVATION N°4

Mme B.Siham, âgée de 22 ans, sans antécédents médicaux ou chirurgicaux pathologiques notables, elle était primipare première geste.

A 37SA (19/06/08), la patiente a présenté des douleurs localisées au niveau de la FIDe et des vomissements sans notion de métrorragie ni d leucorrhées évoluant dans un contexte d‟apyrexie, ce qui a motivé une consultation aux urgences de l‟HMI Med V. La patiente a été mise sous un traitement antispasmodique et adressée chez elle.

Une semaine plus tard, la patiente a été admise dans un tableau d‟abdomen chirurgical associant une douleur abdominale diffuse, des vomissements, un faciès altéré, une fièvre à 39,2°c, et chez qui l‟examen trouve une défense abdominale généralisée avec un col fermé.

La NFS a montré une hyperleucocytose à 18300/mm³ et une anémie hypochrome microcytaire.

L‟échographie avait montré une grossesse monofoetale évolutive, sans notion de souffrance fœtale, avec une présence d‟un épanchement de la FIDe et des anses figés sans pouvoir individualiser l‟appendice évoquant une péritonite appendiculaire.

La patiente était à terme, donc une césarienne de principe à été faite au cours de la quelle on avait trouvé des signes de péritonite appendiculaire (adhérences et fausses membranes). La patiente avait bénéficié d‟abord d‟une extraxion fœtales suivie d‟une appendicectomie, une toilette abondante et un drainage large. La pièce d‟appendicectomie a été adressée pour un examen anatomopathologique.

Les suites opératoires étaient simples, le bébé était en bonne santé avec un poids de naissance de 3400g et un score d‟Apgar à10/10.

La patiente est sortie(le 04/07/08) sous un traitement antibiotique, et une supplementation en fer pour corriger son anémie.

OBSERVATION N°5

Mme B.Najat, âgée de 29 ans, sans antécédents pathologiques notables, deuxième geste, première pare.

Au cours de sa 2ème grossesse, à 24 SA (20/06/05), la patiente s‟est présentée aux urgences de l‟HMI Med V pour des douleurs de la FIDe associés à des nausées et des vomissements. Le tout évoluant dans un contexte de fièvre non chiffrée.

L‟examen de ce jour avait retrouvé une température à 37.8°C, un état hémodynamique stable, l‟abdomen était sensible à la palpation avec une défense localisée au niveau de la FIDe. L‟examen obstétrical était sans particularités.

Devant ce tableau évocateur d‟une A.A une NFS était effectuée, montrant une hyperleucocytose à 15650/mm³ à prédominance de polynucléaires Neutrophiles.

Une échographie abdominale réalisée, montrait une grossesse monofoetale évolutive avec présence d‟un épanchement minime de la FIDe et des anses figées sans pouvoir individualiser l‟appendice évoquant en premier lieu un début de péritonite appendiculaire.

L‟intervention était conduite en urgence (sous AG) par incision de Mac Burney, et avait trouvé, à l‟exploration, un appendice rétro caecale phlegmoneux nécessitant une appendicectomie rétrograde, après ligature section du moignon, et une toilette abondante.

Les suites opératoires ont été simples et la tocolyse par Loxen a été instituée durant les premières 48h postopératoire.

Depuis sa sortie au 7ème jour après l‟intervention, la patiente a été perdue de vue.

D

A. EPIDEMIOLOGIE :

Les indications chirurgicales pour des pathologies non obstétricales concernent 0.2 à 2% des grossesses.les étiologies les plus fréquentes sont l‟A.A, la cholécystite aigue, la chirurgie des annexes [1, 2, 3]. Pour certains, le taux élevé de progestérone pendant la grossesse favoriserait l‟A.A, en diminuant la mobilité intestinale [3].

La prévalence de l‟A.A en cours de grossesse varie selon les études, allant de 1/1440 à 1/1783 grossesses :

-Mahmoudian et al. [4] ont analysé les résultats de 1283500 grossesses à partir de 26 études, sur 30 ans, trouvant ainsi un taux d‟A.A associée à la grossesse allant de 1/1426 à 1/1783 grossesses.

-Mazze et al. [5, 6] ont analysé les résultats de 720000 naissances en suède entre 1973 et 1981, trouvant ainsi, un taux d‟A.A associée à la grossesse allant de 1/936 à 1/1440 grossesses.

Dans les publications les plus récentes la fréquence semble en baisse, 1/4172 [7, 8] à 1/6600 [9].

La plupart des études retrouvent une prédominance des patientes primipares présentant une A.A [4, 10].cette donné s‟explique par l‟âge moyen de survenue d‟une A.A, qui, comme dans la population général se situe entre 24 et 30 ans (80% d‟entre elles sont entre 15 et 29 ans) alors que beaucoup de femme ne sont encore que primipares.

La plupart des études révèlent une proportion plus importantes de survenue au cours du second trimestre de grossesse : 48 à 51% [4, 5] (Tableau I). Cette donnée est affectée par plusieurs biais : La plus faible prévalence lors du premier trimestre de la grossesse s‟explique du fait que la plus part des études sont réalisées par des obstétriciens et excluent ainsi les femmes qui présentent une A.A en début de grossesse et qui sont prises en charge en chirurgie digestive [11]. De même les A.A survenant en fin de grossesse entrainent souvent une extraction fœtale avant l‟appendicectomie. Les séries qui incluent les A.A pendant la grossesse excluent ces cas.

Les résultats trouvés dans notre série coïncident avec ces donnés.

Tableau I : Fréquence de l’appendicite au cours de la grossesse.

Auteurs Nombre de cas 1er trimestre 2ème trimestre 3ème trimestre Cunnigham 1975 [12] 34 10 (30%) 16 (47%) 8 (23%) Babaknia 1977 [13] 375 112 (30.2%) 151 (40%) 112 (30%) Gomez 1979 [14] 35 10 (27.5%) 17 (48%) 8 (24.5%) Masters 1984 [15] 29 26 (8%) 17 (58.6%) 10 (31%) Horowitz 1985 [16] 10 0 8 (80%) 1 (10%) Chambon 1986 [17] 16 8 (50%) 6 (37.5%) 2 (12.5%) Tamir 1990 [18] 84 27 (32%) 37 (44%) 13 (16%) Mulhim 1996 [19] 52 10 (19%) 31 (60%) 8 (15%) Groupe de CHU de Bouaké 2005 [20] 21 10 (47.6%) 10 (47.6%) 1(4.8%) Notre étude 5 0 3 (60%) 2 (40%)

B. MODIFICATION DE LA SITUATION DE L’APPENDICE AU COURS

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