• Aucun résultat trouvé

REPENSER LES ESPACES ET LES TERRITOIRES, LA TERRITORIALITE COMME OBJECTIFS ET COMME MOYENS

Dans le document Synthèse du colloque-Forum (Page 30-32)

Les trajectoires d’innovation

REPENSER LES ESPACES ET LES TERRITOIRES, LA TERRITORIALITE COMME OBJECTIFS ET COMME MOYENS

Un des premiers plans d’appui des réflexions sur le soutien et le développement des relations sciences-société apparu crucialement évident au cours du colloque-forum est celui des espaces et territoires des relations sciences-société, celui de la valeur locale. La territorialité est source d’objectifs et de moyens, en favorisant la proximité et la fluidité de propositions transversales. Une source à considérer et doter avec volonté…

Un ancrage pour des espaces communs de recherche. Les projets communs sciences-sociétés provoquent des dynamiques locales qui ont des effets génériques. C’est un bon ancrage pour repenser les espaces de la recherche. De fait, biodiversité, environnement ou inquiétudes économiques présentent des matérialités locales inexorablement connectées à des dimensions globales de production et d’organisation de connaissances. Seulement, l’anticipation des mutations sociétales ne peut se faire au niveau supranational ou international. Plus largement, embrasser les dynamiques plurielles de proximité qui sont à l’œuvre doit pouvoir mener à des coproductions des politiques publiques sur un territoire déterminé, et ce, en conscience des vulnérabilités et dans un temps long, durable. Face à ces enjeux et engagements multi-échelles, un diagnostic est apparu de besoin de renforcement du dialogue et des coopérations entre collectivités locales, Universités et société civile.

La plus-value du local. Dans ce sens, considérer l’apprentissage, l’éducation, la recherche académique comme un écosystème permet de préciser un langage et un sens communs le long de ces lieux et processus de circulations territorialisée de savoirs. Aussi, se centrer sur des cadres locaux d’exécution accompagne une nouvelle économie politique de la richesse et de réponses à des besoins. Une refonte des systèmes de financements des innovations semble essentielle pour une décentralisation du pouvoir économique étatique vers les structures administratives locales, pour une reconfiguration républicaine des constructions de biens. Notamment, entreprenariat ouvert et ciblage localisé des secteurs industriels localement pertinents doivent pouvoir représenter des soutiens à la recherche au-delà même des métriques financières.

De là, cette perspective de re-paramétrage de la recherche interpelle des vigilances pédagogiques. Chercheurs et associations ou société civile sont à accompagner dans leurs interactions afin de construire des projets conjoints liés aux interrogations de ces dernières. Une attention et des outils méthodologiques pratiques sont à développer relativement aux logiques, langages, temporalités, modes d’actions et critères d’évaluation qui sont confrontés et qui cherchent à se combiner pour se nourrir mutuellement. Seulement, pour avancer dans ce sens, capacités institutionnelles et financières sont à préciser et pérenniser, et les productions de ces espaces d’interactions de la recherche sont à mettre davantage à disposition.

Des lieux où fluidifier des transversalités. Face à cela, la notion de tiers-lieux a été l’objet de plusieurs débats. Flou dans ces contours et ce que seraient ses caractéristiques précises, cet intitulé permet toutefois de souligner des transformations des rapports au savoir et d’appuyer des recommandations dans le sens d’espaces libres et ouverts pour des projets de natures diversifiées (associatifs, institutionnels, populationnels) et de communautés interconnectées. Ces espaces se développent en faveur d’une construction des territoires par des liens sociaux et

LES

NOTES

z

économiques modifiant en profondeur les rôles des lieux éducatifs et visant à toucher les couches dites les plus populaires de notre société.

Vis-à-vis des Universités, ces propositions de dynamiques incluent des transformations des parcours des étudiants et enseignant-chercheurs, une reconsidération fonctionnelle des cadres disciplinaires stricts, l’intervention d‘acteurs non académiques en leur sein, une extension de leur rôle comme espace d’expérimentation pour des améliorations du tissage de liens entre différents acteurs de l’innovation, et la transposition des connaissances et données académiques historiques et culturelles des territoires dans les actions de développement de ces territoires. Ces perspectives d’interactions plus abouties appellent un soutien étatique via les institutions politiques régionales et universitaires.

Des espaces à doter avec volonté. Pour tout cela, des ré-aiguillages financiers primordiaux s’inscrivent dans des réductions de certaines incertitudes. Celles-ci relèvent de la position nécessairement axiale des intérêts publics, de garanties autour de l’expertise technique et de voies de diversification des acteurs financiers. Concrètement, le séquençage de ces principes prend forme dans l’attente d’un suivi des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, non seulement de la part des sociétés de gestion mais aussi de l’ensemble des acteurs institutionnels. Ces responsabilisations doivent induire des synchronisations, des changements de comportements, des supports monétaires originaux et s’accompagnent de réductions des risques systémiques actuels.

Parmi ceux-ci, ces recommandations sont formulées en conscience des démarcations qui se dessinent. Former des professionnels et former des sachants peuvent entrer en tension. La marchandisation des activités d’enseignement et de recherche est une manœuvre inquiétante. Reconnaître la production de savoir faite par des non experts n’exclue pas des inégalités d’accès et de valorisations. Ouvrir les Universités implique alors des inscriptions institutionnelles nettes des partenariats ici défendus car rapprocher les différentes formes de savoirs dans une évolution des relations des Universités à leur territoire s’associe à des enjeux démocratiques. Le mythe du progrès et la motivation de croissance économique au travers de l’innovation technologique peuvent marginaliser des traditions et des solutions alternatives, notamment en termes d’innovation sociale et politique. C’est donc le terrain politique actuel dans un large sens qui est réinterrogé dans l’organisation territoriale décentralisée de la production de connaissances.

L’exemple de l’extension universitaire au Brésil

L’extension, la formation et la recherche constituent les trois missions de l’enseignement supérieur au Brésil. Cette innovation s’inscrit dans une longue tradition à l’œuvre au sein des institutions universitaires, datant de l’entre-deux guerres. Après avoir été largement déployée dans les années 1960, puis arrêtée brutalement par la dictature, cette expérience a progressivement ressurgi à partir des années 1980. Le but de l’extension universitaire brésilienne est de faire travailler le monde universitaire en collaboration avec les populations locales. L’extension permet de mettre en place des projets de collaboration entre des étudiants disposant de connaissances théoriques et des populations défavorisées pouvant bénéficier de ces connaissances sans avoir les moyens d’y accéder. Au Brésil, chaque université dispose d’un service gérant les projets d’extension. Aussi, désormais, par « Extension universitaire », on comprend toutes les actions développées au sein d’une université brésilienne auprès de la communauté externe. Il s’agit d’une activité centrale de l’Enseignement supérieur et d’un processus éducationnel, culturel et scientifique qui articule, étend, développe et nourrit l’éducation et la recherche aussi bien qu’il établit un rapport entre

LES

NOTES

z

l’institution et la société. L’Extension est inséparable de l’enseignement et de la recherche. Elle pourvoie la recherche de matériaux et l’enseignement de motivation. Elle promeut l’inclusion sociale et la démocratisation des connaissances par l’organisation de conférences et d’événements, aussi bien que par la prestation de services et que par l’établissement de projets et de programmes.

Dans le document Synthèse du colloque-Forum (Page 30-32)