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La pratique de l'avocat 2005
Les entreprises sont ainsi encouragées à mettre sur pied une politique visant à empêcher la corruption active privée, faute de quoi elles risquent de se voir reprocher un défaut d'organisation fondant une responsabilité pénale.
4. Renonciation à J'incrimination du «tralic d'influence »
Le projet renonce à l'introduction de l'infraction de trafic d'influence, men-tionnée à l'art. 12 Convention CE, qui laisse cependant aux parties la possibi-lité de faire une réserve dont usera la Suisse. à l'instar de nombreux autres pays.
Le trafic d'influence consiste à monnayer une influence supposée ou réelle sur la décision d'un agent public. Il s'agit d'une infraction chère aux juristes fran-çais, dont la création fut liée au scandale de la vente des décorations et fonc-tions qui avait éclaboussé le gendre du président Jules Grévy (l887i22 et mené à la démission de ce dernier.
Le droit suisse permet d'ores et déjà de réprimer certains cas de figure rele-vant du trafic d'influence. En effet, si l'influence promise est imaginaire, la tromperie peut être constitutive d'escroqueriel23 ; si elle est réelle, le droit suisse la saisit, pour autant que l'agent public ait connaissance de l'avantage et de la raison pour laquelle il est versé, promis ou sollicité, étant entendu que les art. 322''' à 322septies CP se contentent d'un avantage accordé à un tiers ou accordé à l'agent public de manière indirecte.
L'acte est, en revanche, impunissable de Lege Lata et le restera, s'agissant d'une personne privée qui se contente de recevoir de l'argent pour exercer son in-fluence sur une personne revêtant une charge, sans que celle-ci connaisse l'existence du trafic. C'est un comportement dont la délimitation par rapport au lobbying, généralement considéré comme licite et éthiquement acceptable, est d'ailleurs difficile.
Le droit suisse postule donc une certaine capacité de résistance de la part des agents publics et continuera à leur accorder cette confiance. La lacune qui en résulte en matière de trafic d'influence nous parait parfaitement acceptable.''' II n'appartient pas au juge pénal de réprimer toutes les pratiques douteuses sans exception, et celle-ci mérite de lui rester soustraite, à l'instar d'autres, tels le népotisme,le clientélisme, le favoritisme et le pantouflage.
122 Loi du 4 juillet 1998 ; cf. DE SOUSA, 268 S.
123 ATF 120 IV 186.
124 Contra: B. BERTOSSA, 2004, 44 s. ; QUELOZ, 443, recommandation no. 44.
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Droit pénal économique 2003-2005 : actualité législative
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