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L’impact de la crise sur la dynamique économique positive corse engagée ces dernières années a été critique : l’INSEE table dans son rapport de juin 2020 sur une baisse de la valeur ajoutée de 36% en 2020, qui positionne la Corse comme l’une des régions les plus impactées au niveau national.

Au vu de la situation d’urgence économique corse, les entreprises et opérateurs économiques rencontrés attirent l’attention sur la nécessité de sécuriser la mise en œuvre du plan de redémarrage économique corse, avec des enjeux de résultats rapides et d’efficience publique.

La réussite du pilotage et de la mise en œuvre du présent plan de redémarrage économique corse doit être assurée, dans une période où de nombreux dispositifs de soutien locaux, nationaux ou européens devront être coordonnés et déployés, alors que les discussions sur les contenus des programmes de financement de l’Etat (CPER, PEI/PTIC…) ou de l’Europe (FEDER/FSE 2021-2027) ont débuté.

Pour cela, il est préconisé la mise en place d’un dispositif robuste de pilotage et d’ingénierie autour de 3 éléments structurants, selon le schéma suivant :

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Action Pilotage 1 : Mettre en place un comité ad hoc éphémère pour le pilotage de la stratégie de redémarrage économique de la Corse

Pour faciliter le pilotage et la mobilisation collective autour d’un plan de redémarrage dénombrant un nombre important de mesures, dont certaines pourraient par ailleurs être ajoutées ces prochains mois en fonction de l’évolution de la situation économique corse, la mise en place d’un comité ad hoc et éphémère (structure légère d’une durée de vie de 5 ans) doit être envisagée.

Ce comité, piloté par la CdC en lien avec l’Etat et la CCI de Corse, pourrait s’appuyer sur l’actuelle Cellule Economique d’appui et d’actions en faveur des entreprises insulaires, mais devra renforcer sa structuration pour y intégrer un nombre plus important d’acteurs dans une logique de groupes de travail et de suivi par filières et par thématiques transverses (emplois, formation, fiscalité…).

Action Pilotage 2 : Adosser au comité ad hoc un « Observatoire du redémarrage économique corse »

La mise en place d’un Observatoire du redémarrage corse poursuit plusieurs objectifs :

Suivre en temps « quasi » réel l’évolution de la santé économique du territoire et des entreprises, via notamment la reprise et le perfectionnement de l’actuel tableau de bord de la Cellule économique d'appui et d'actions en faveur des entreprises insulaires » ;

Evaluer l’impact des mesures de soutien déployées par le plan sur la santé du tissu économique corse via l’identification d’indicateurs de suivi pour chaque mesure ;

Déterminer des projections financières et économiques sur le PIB corse, la création d’activités et d’emplois ;

Suivre l’avancement du déploiement des mesures contenues dans le plan de redémarrage, et l’utilisation des budgets des fonds nationaux (CPER, PTIC…) ou européens (enveloppe des FEDER/FSE).

Porteur(s) :

Action Pilotage 3 : Déployer un dispositif pérenne d’ingénierie et de financement des projets et de financements dans le cadre du redémarrage économique

Problématique identifiée au sein du rapport IGF « Pour une économie corse du XXIème siècle » en octobre 2018, le déficit d’ingénierie territoriale constaté au niveau des opérateurs publics constitue un sujet préoccupant en amont du lancement des premières mesures structurantes du plan de redémarrage corse, et ce pour plusieurs raisons :

L’urgence économique pour soutenir les entreprises du territoire oblige à une mise en œuvre rapide et opérationnelle d’un nombre important de mesures concernant plusieurs opérateurs et partenaires et dans un temps très court ;

La relance ou le déploiement de projets structurants nécessite des expertises pointues régulières et des compétences pour lesquels la temporalité des marchés publics sera un frein ;

La multiplication des appels à projets nationaux et européens nécessitera une veille continue et la mobilisation dans un temps restreint d’équipes pluridisciplinaires ;

La disposition de nombreuses enveloppes budgétaires nationales et européennes nécessitera une ingénierie de financement pour permettre d’engager un nombre plus important de projets avec des budgets optimisés.

Porteur(s) :

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Pourtant, des crédits importants sont alloués dans les principaux programmes nationaux ou européens pour financer l’assistance à maitrise d’ouvrage (AMO), à l’exemple du PEI qui prévoyait d’y consacrer 2% de l’enveloppe globale quand seulement 0,02% furent utilisés.

A l’instar d’initiatives similaires déployées d’autres régions, un dispositif partenarial

d’ingénierie de projets et de financements pourrait être déployé en Corse selon les conditions suivantes :

Un pilotage de cette ingénierie par la CCI de Corse, dans le cadre d’un positionnement en tant que bras armé économique de la CdC (sur le modèle de collaboration entre la Métropole d’Aix-Marseille Provence et de la CCI métropolitaine), légitimée par sa connaissance du tissu économique par ses expertises historiques dans

l’accompagnement des entreprises ;

Une task-force composée d’équipes de la CCI, d’un ensemble de consultants et d’experts locaux mobilisés de manière régulière, avec une possibilité d’intervention de l’ANCT ou d’équipes d’autres opérateurs publics et parapublics en fonction des projets à déployer ;

Un champ d’intervention de cette task-force sur plusieurs volets :

- Ingénierie des projets territoriaux structurants (financière, juridique, économique) pour accélérer la maturité et le lancement opérationnel des projets lorsque cela est nécessaire ;

- Ingénierie financière (recherche de financements locaux, nationaux et européens) : FEDER/FSE, PTIC, CPER, PPE…

- Coordination de réponses pour des appels à projets nationaux ou européens (Manufacture de proximité, Petites Villes de demain…)

- Accompagnement technique des collectivités : rédaction de cahiers des charges, veille économique, juridique ou sectorielle…

Un financement de cette ingénierie doit être envisagé par la mobilisation des crédits du PEI, du PTIC ou des FEDER/FSE. Par ailleurs, il pourrait être souhaité une délégation des crédits d’ingénierie disponibles au sein des acteurs nationaux (notamment Caisse des dépôts et ANCT : Territoire d’industrie, cœur de ville ou petite ville de demain notamment) pour que la CCI de Corse, en tant qu’acteur de terrain, puisse accélérer la concrétisation des projets du territoire corse (que ce soient des projets de relance ou des projets de transformation plus largement) en aidant les entreprises et porteurs de projet.

L’une des conditions de réussite de ce dispositif tient également à la capacité du territoire à constituer, structurer puis mettre en œuvre des portefeuilles de projets :

Structurés par filières (comme il est proposé dans ce plan) ;

De maturités différentes : étude d’opportunité, étude de faisabilité, rédaction des dossiers administratifs et juridiques, AMO Mise en œuvre… ;

Venant de l’ensemble des acteurs publics et privés du territoire.

Le présent plan de redémarrage entend proposer un certain nombre de portefeuilles de projets, sous l’angle des filières, mais ce travail devra être approfondi et complété ces prochains mois, notamment pour en faciliter ses financements de l’Etat ou de l’Europe.

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5. Annexes

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Liste des acteurs interrogés (entretiens / contributions